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gueur, afin quelle puifle Te cicatrîfer en entier,
& que les Bougies dont on fera ufage à l’avenir ,
fie puiflent plus s’y engager.
Si la faufle route eft .entre la peau & le canal
de l’urètre > après avoir coupé jufqu’à finftrumenr,
on incifera plus avant, jufqu’à ce qu’on ait trouvé
le. canal naturel *, & lorfqu’on l’aura mis à découvert
, on y introduira une fonde dirigée vers le
gland , afin de trouver le rétreciffemenr j on continuera
enfuite l’opération comme nous venons
de l’expliquer.
Il faut ïajffér la Bougie long-tems dans le canal ;
& comme on ne pourra pas, par la fuite, en introduire
facilement une autre dans la velfie, plus
la première y demeurera, plus la fécondé paflèra
-avec facilité. On augmentera par degrés la grof-
feur des Bougies, & l’on continuera d’en faire
ufage jufqu’à ce que la plaie foit confolidée.
D e Vufage dès Bougies, dans la Gonorrhée.
Indépendamment des cas de refferrement de
Turètre, l’on a recommandé l’ufage des Bougies
pour d’autres affeélions de ce canal , & particulièrement
pour la guérifon de la gonorrhée, foit v irulente
& récenre , foit chronique & habituelle.
Pans le premier cas,on a principalement eu recours
à ce moyen, d’après- la fuppofition vraie ou faufle,
que l’on pouvoir guérir, la gonorrhée virulente par
des applications mercurielles, & l’on s’eft fervi
dans cette intention de Bougies, endukes de q u e lque
préparation de mercure. Il ne paroi t pas
cependant qu’on ait jamais eu de grands fuccès
par cette méthode., qui eft plus propre à entretenir
& à prolonger l ’état inflammatoire de la maladie
, qu’à, la guérir. Voye^ Gonorrhée.
Quand à l’écoulement habituel qui fuccède
fouvent à cette maladie comme on peut le guérir
par des applications irritantes, on y réuffir fréquemment
en l’attaquant par l’ ufàge des Bougies ,
qui produifent quelquefois une violente irritation
dans le canal. L ’aéîion mécanique d’une Bougie
fur cet organe fuffit ordinairement pour obtenir
la fuppreffion d’un écoulement de cette nature
après un traitement d’un mois ou de fïx femai-
- nés ; on peut y réuffir en moins detems en fe
fervant de Bougies préparées avec quelques mé-
dicamens qui les rendent plus irritantes , tels
que la térébentine, le camphre, &c. Mais il
ne faut ufer de c e lle - c i qu’avec beaucoup de
prudence, de peur qu’elles ne nuifent par une
trop violente irritation. Les Bougies dont on fe
fert pour le traitement d’une gonoîrhée, peuvent
être d’un diamètre plus petit que les Bougies ordinaires,
il neft pas néceffaire non plus quelles-
aient plus de cinq à fix pouces de long, parce
que le fiège de- la maladie s’étend bien rarement
au-delà de cette diftance de l’èxtrémité de la verge y
oeaisjl- ny auroir aucun inconvénient à en. ena~- 1
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| ployer de plus longues qui occuperaient toute
l l ’étendue du canal.
Il n’y a aucun ligne par lequel on pnifTe juger
lorfqu’on fuit ce traitement , du moment où l’on
peut cefler l’ufage dés Bougies*, parce que l’écoulement,
pour l’ordinaire, fubfifte aufti long-tems
que l’on en continue l’application. Si l’on y renonce
après s’en être fervi pendant quelques femaines,
& que l’écoulement s’arrête ou diminue peu de
tems après, on peut fe flatter d’avoir obtenu une
guérifon} mais fi l’écoujementne paroît en aucune.
Façon diminué, il eft plus que probable que les
Bougies ne l’arrêteront jamais-, & qu’il eft inutile
d’en continuer l’ufage £ cependant fi la maladie
paroilfoit avoir cédé à un certain point., on pour-
roit y revenir 5 il pourroit aufti être à propos,,
en pareil cas, de recourir à des Bougies d’une
nature plus irritante.
BOULE DE.MARS.. Préparation de fer dont
on fe. fert pour faire des fomentations fur les
parties qui ont été froiflées & contufes, & fur
celles qui ont été bleffées par des armes à feu.
Pour faire cette préparation , on prend une
partie de limaille d’acier réduite en poudre très-
fine, & deux parties de tartre blanc pqlvérifé-
On les mêle,. & ©n les met'dans un matras-,
ou une cucurbite, avec une quantité d’eau-de-
v.ie fuffifanre pour que le mélange en foit couvert à
la hauteur d’un doigt.. On fait digérer le tout
au bain-Marie , ou à la chaleur du foleil $ on
verfe de rechef de l’eau-de-vie fur la maffe féchée
& pulvérifée, on la remet en digeftion , & l’on
répète ce procédé .jufqu’à ce que la maffe def-
féchée paroiffe comme réfineufe. On fait alors
de cette maffe des Boules- de la.groïfeur à-peu-
près d’un oeuf.
Pour s’en fervir , on met tremper la boule
dans de l’eau-de-yie chaude, ou dans quelqu’autre
véhicule, on l’y laiffe fondre un peu, jufqu’à
ce qu’elle communique à la liqueur une couleur
brune} on y.trempe alors des linges qu’on applique
fur la. partie offenfée.
BOURBILLON.. Matière filamenteufe & té-
naceà un certain point, qui fort d’un furoncle , ou
d’un charbon, après la première évacuation .du pus;
e’eft une fubftance que l’on a coutume de regarder
comme n’étant elle-même qu’un pus épaiffi*
mais qui eft réellement une portion de tilîti
cellulaire , dénaturée par l’inflammation dont
elle a~été le fiège, & féparée par la fuppuration
des parties environnantes. Tant que cette matière
refte dans la partie affe&ée, elle y fait l’office
d’un corps étranger.$ il faut que le bourbillon
forte, pour que la plaie puiffefe guérir.. Voye^
AKTH.B.AX ET FUR-ONCLE..
BOURDQNNET. Petit rouleau de charpie,’,
de figure oblongue ,, aufti. épais que large,,
dtftiné à remplir une plaie, ou un ucère. Voy*.
les P/,. JLes. premiers. Bourdonnets qu’on place.-
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'dans le fond d’une plaie,doivent être lié s , afin
qu’on puiffe les retirer, & qu’ils n’y féjournent
point , fans qu’on s’en apperçoive.
L'ulage des bourdonnets très-commun autrefois
, eft prefque entièrement proferit par la
Chirurgie moderne. L ’o-bflacle qu’ils mettent
à l’écoulement des matières purulentes , peut oc-
cafionner divers aceidens , & donner lieu fur-tout
à la formation de finus qui n’auroient pas lieu ,
fi le pus pouvoit couler librement au-dehors*,
ils irritent d’ailleurs les bords de la plaie &
contribuent fouvent plus que route autre chofe,
à y former des callofités, qui en empêchent la
cicatrifation Lorfque , dans certains cas particuliers
, on eft obligé de recourir à quelque moyen
de cette nature ,. il faut toujours employer des
Bourdonnets très - peu ferrés, & qui puiflent
facilement pomper le pus. Voye\ Pl a ie . Ul c
ère.
BOURGEONS. Tubercules qui fe forment à
la furface des parties ulcérées , lorfqu’elles
tendent àfe cicatrifer.
A nrefure qu’une plaie fe guérît, on y ob-
ferve évidemment une régénération des parties \
qui tend, plus ou moins , à diminuer la perte
de fubftance,. occafionnée par maladie, ou par
accident. L ’on donne généralement le nom de
Bourgeons charnus à cette nouvelle fubftance ,
qui paroît être produite , tant par l’alongement
ou l’extenfion des petits vaifleaux fanguins, qui
ont été divifés, que par une quantité confidérable
de tiflu cellulaire inorganique , formé probablement
par une matière que fourniffenr les orifices
de ces vaifleaux, & qui leur fert principalement
comme de foutien, ou de moyen de connexion.
Ces tubercules, ou bourgeons ,croiflent
eh plus ou moins grande quantité dans toutes
les plaies , fuivant que le malade eft jeune ou
vieux , fuivant le degré de famé dont il
jouit. Leur apparence annonce au Chirurgien ,
fi la plaie tend à fe guérir plus ou moins promptement*,
car celle-ci ne fournit un pus louable,
que lorfque les tubercules charnus, font fermes
& vermeils, & que leur volume n’excède pas
certaines bornes \ la fuppuration au contraire
eft de .ma’uvaife nature , lorfqu ils fe gonflent
extraordinairement, & que les chairs deviennent
molles, fpongieufes, blafardes- ou livides. Voyei
Cicatrice. Ulcère-
BOURSES Mu qu eu se s . Ce font des petits-
facs membraneux , fitués autour des articulations
des extrémités fupériéures & inférieures,
particulièrement autour des jointures les plus,
confidérables. On les trouve placés,. la> plupart
ài la furface des tendons , foit entre les tendons
& les os, foit entre les tendons & les parties,
xtérieures foit entre deux tendons voifins ,.
foit entre les tendons & les ligamens capfulaires
«les jpinwres » foit. enfin, entre deux, os qui fe;
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meuvent l’nn fur l’autre. Ces organes peu connus
pour la plupart, n’ont été. jufqu’à ces derniers
tems , que très-imparfaitement décrits par les
Anatomiftes. On doit beaucoup de reconnoif-
fance au Savant M. Monro , Profeffeur d’Ana-
roinie & de Chirurgie, à Edimbourg , pour en
avoir donné au public une defeription très-détaillée
, accompagnée d’obfervations très-inté-
reffantes fur les maladies auxquelles ils font
fujets.
Les Bourfes muqueufes contiennent naturellement
un fluide onélueux , quoique peu épais
& tranfparent, qui paroît deftiné à lubréfier les
parties, fur lefquelles gliflent les rendons, en1
paflaiit par-deflus les jointures. Dans l’état de;
farté, ce fluide eft en fi petite quantité ,• qu’on
ne peut î’ appercevoir fans ouvrir la membrane-
qui le contient y mais il s’y accumule quelquefo
is , au point de, former des rumeurs très-con-
fidérables. Les contufions & les, foulures oc-
cafionnent fouvent de pareilles tumeurs : on en-
voix suffi quelquefois de femblables à la fuite;
d’affeétions rhumatismales. Ces tumeurs ne font pas-
fréquemment accompagnées de beaucoup de douleur
, quoique, dans quelques cas, elles en oc-
cafionnentde très-vives, lorfqu’on les comprime-
avec Les doigts *, elles cèdent j.ufqu’à un certain
point à la preffion , mais elles fe rétabliflenc
avec une apparence d’élafticité, qu’on n’obferve
pas dans les tumeurs d’une autre nature. Elles-
paroiflent d’abord circonfcrites, fur une petiré-
partie de la. jointure , quelquefois cependant?
la quantité du. fluide épanché qui ies-forme., eft:
telle qu’elles s’étendent fur une grande partie delà
circonférence du membre. La peau qui les
recouvre conferve fa couleur n a tu re lle à moins*
qu’elle ne vienne s’enflammer.
Dans cet état contre nature les Bourfes
muqueufes. contiennent différentes forres de fluides
, fuivant la caufe. qui en a occafionné l ’épanchement.
Ainfi, lorfqu’une tumeur de ce genre--
dépend d’une âffeéHon fhuniatifmaie, la liqueur
qu’elle contient eft ordinairement très-fluide, &
femblableà la fynovie des jointures *, elle paroît
plus épaiffe , lorfque la tumeur tient à une caufe-
fcrophuleufe. Dans celles qui-font la conféquence
des foulures, ou d’autres caufes analogues, on=
trouve fouvent avec le fluide épanché des con--
crétions dures -, & comme cartilagineufes, qui;
y font quelquefois ifolées, & d’autrefois en plus-
ou moins grand nombre.. On peut juger , dans^
bien des cas, de la préfence de ces concrétions,,
qui fe font appercevoir, lorfque l’on preffe lat
tumeur entre, les doigts..
Dans- la pratique , il n eft pas très-important?
de pouvoir diftinguer ces différences- Tant que;
les tumeurs formées par des caufes de ce. genre-
ne font pas très-douloureufes r on: peut tenten*
de les diffiper par. la chaleur s> par des-friélions *
par des, douchesxhaudes v par dès \ éûcatoires }Jaui