
confcrite. Elle occafionné moins de douleur que
*e furoncle aigu •, fon progrès n’eft pas marqué
par un changement de couleur auffi confidérable j
jufqu’à ce que la fuppuration foit très-avancée j
& il fe paffe ordinairement trois ou quatre fe-
tnaines avant que la tumeur foit parvenue à fa
parfaite maturité.
La matière, qui fort de ces fortes d’abcès, eft
fans odeur, c’eft une fanie moins épaiffe que le
véritable pus. Lorfque la tumeur en très-volu-
mineufe, & que la fuppuration s’eft faite lentement,
le Bourbillon ou l’efcarre formée par le tiffu cellulaire
eft fort considérable \ il fort par lambeaux
à différentes reprifes *, il laiffe une cavité très-
profonde, avant que l’ulcère commence à prendre
une apparence favorable.
Quant au traitement , on fuit rarement ici
l'indication qui fe préfente dans celui des autres
tumeurs phlegmoneufes, qui eft de chercher à en
obtenir la réfolution ; & rarement y réuffiroît-
on quand onvoudroit l'entreprendre. L ’on cherche
au contraire à les amener à maturité, au moyen
des catapjafmes émolliens ou maturatifs, & des
onguens légèremeut irritants, ainfi que nous l’avons
indiqué à l’article Abcès. Un moyen qu’on,
emploie très-utilement dans cette intention , &
qui eft très-efficace fur - tout pour le furoncle
chronique , c’eft d’expofer fréquemment, & long-
tems de fuite la partie affeétée à la vapeur de
l’eau auffi chaude qu’on peut la fupporter. Lorfque
le pus eft forti, on panfe l ’ulcère avec l’onguent
de la mère, ou avec quelqu’autre digeftif
très-doux.
Il y a ordinairement quelque affeèlion générale
du fyftême qui donne lieu à la formation de
ces tumeurs , & le praticien doit s’appliquer à
la cohnoître & à la combattre. L ’ufage de quelquès
purgatifs réuflït fouvent affez bien pour prévenir
la formation de nouveaux furoncles , quelquefois
les diurétiques falins font plus efficaces que
les purgatifs ; d’autres fois il faut avoir recours
aux bains, au Kinkjna, au Martiaux , aux Eaux
minérales.
CLOWES ( William ), On n’a rien fur la vie
de cet Auteur que ce qu’on trouve dans fes ouvrages.
Son maître fut George Keble,qui prati-
qùoit à Londres, & pour qui il témoigna la plus
grande reconnoiffance. Il fervit quelque tems
fur un vaiffeau de la Reine, en 1^70, dans le
temps où Philippe , Roi d’Efpagne , époufa la
fille de l'Empereur. D ’après le récit de quelques
obfervations qu’il donna , il paroit qu’il fut ré-
fident à Londres en 1573. Il y acquit bientôt une
grande réputation , comme on le peut croire
d’après fa nomination à l’hôpital Saint -
Barthélemi , où il pratiqua pendant plufieurs
années en qualité de premier Chirurgien. Il fut
enfuite nommé Chirurgien de Sa Majefté Britannique
dans les Pays-Bas en 1586. On eft
in c e r t a in fur l'a n n é e où il mourut» p r e m i e r
ouvrage qu’on ait de Clowes eft intitulé : Traité
courty mais nécejfaire , fur la cure dt la maladie
nommée actuellement vénérienne. Il parut, en 1585,
& a eu plufieurs éditions. Il s’y plaint de la
fréquence de ce mal en Angleterre 3 il en donne
pour preuve que, pendant cinq ans qu’il a été
à S. Barthélemi , il a guéri environ mille vénériens
dans cet hôpital. Sa principale méthode
étoit les friéHons jufqu’à la falivation , félon la
plus grande rigueur de la méthode ancienne. U
parle auffi du turbith minéral & du mercure
diaphonique comme d’un remède efficace. L ’ouvrage
le plus important de cet Auteur eft un Traité,
intitulé : Pratique éprouvée pour les jeunes Chirurgiens
fur les brûlures occàfionnées par la poudre
a canon , les plaies à*armes à feu , d’armes blanches
, &c. donné en 1588. Cet ouvrage a eu
plufieurs éditions j il y offre plufieurs cas & diver-
les obfervations prîtes de fa pratique & de celle
dès autres. Dans l’endroit où il parie des brûlures
faites par la poudre à canon , il recommande
un Uniment fait avec le fel commun &
le jus d’oignon quand la peau a été enlevée & les
émolliens quand le mal s’eft porté plus loin. Il
s’y montre un Praticien expérimenté dans l’hif-
toire qu’il donne de beaucoup de cas compliqués ;
il défapprouve, dans le cas où les nerfs & les
tendons auroient été piqués, l’ufage des topiques
irrirans & de toutes les fubftances qu’on regarde
comme fortifiantes. Ce qu’on peut, reprocher
à cet Auteur, c’eft d’avoir préféré dans
l’amputation des gros membres, une poudre af-
tringente dont il faifoit un fecret Lù la ligature
des artères qu’il fa voit être pratiquée en France
& avec un grand fuccès. On peut conclure ,
d’après toutes les notions qu’on a fur Clowes
que c étoit un grand Chirurgien pour fon tems,
& qu’il a même contribué à l’avancement de fon
arr. Les citations qu’ il fait de Galien & de Celfe
prifes des Auteurs même & de nombre d’autres
qui avoient écrit en latin, prouve qu’il avoit
beaucoup d’érudition. Son llyle eft clair & cor-
reél \ il parle avec refpeét de fes contemporains
étrangers ou non , & en cela, différent de bien
d’autres, il avoue ayec franchife les connoiffan*«
ces dont il leur eft redevable. Il fe récrie beaucoup
fur la confiance qu’on donnoit aux empiriques
dont plufieurs fervoient fur les vaiffeaux
du Roi au grand détriment des équipages. 11
cite dans une de fes préfaces une hiftoire qui
peut fervir à prouver la crédulité de ces temps. Une
vieille femme qui étoit accoutumée à traiter toutes
fortes de maladies par un enchantement , &
qu’on récompenfoit en lui donnant un fol &
un petit pain , fut citée comme forcière aux
Affifes. Les Juges, pas tout-à-fait ft crédules
qu’elle , lui dirent qu’on l’abfoudroit , fi elle
difoit franchement quel étoit fon charme. A
quoi elle répondit qu’il confiftoit à dire les vers
foivans quand elle avoit reçu fon paiement.
. My loaf in my lap ,
■ My peny in my .purfe :
Thou art never the better,
Nor iam never the worfe.
Heureux feroient les hommes, ft l’impofture
& la charlatanerie euffent toujours été aufli innocentes
que celle-ci !( M. Petit-Radez. ) .
CGCHLEARIA. Cette plante eft regardée avec
raifon, comme un des meilleurs anti-feorbutiques
connus. On e.n emploie avec fuccès le fuc récent
en gargarifme, dans les cas d’ulcération &
de gonflement feorbotiqué des gencives. On donne
auffi c e , même fuc intérieurement à la dofe de
deux ou trois onces* & au-de-là, dans tous
les cas qui paroiffent dépendre du même
principe.
COCCIX. Os caudce. C’eft un os du baffin,
qui termine la colonne épiniaire. Cet os eft
fujet à différentes affrétions, notamment à la
carie dans les fiftules anciennes, & à des
dérangemens qu’on défigne communément fous,
le nom de luxation 3 mais ces dérangemens
font moins une luxation qu’un renverfement,
vu que l’os s’ unit plutôt par articulation que
par fymphyfes cepandant l ’ufage.a voulu qu’ on
lui confervât le nom de luxation. Le renverfe-
ment du Coccix eft toujours accompagné d’ une
diftenfion des ligamens qui le fixent à la pointe
du facrum, & des mufcles facro-coccigiens qui
font mouvoir cet os en avant*, aufli, ces mufcles
reprenant peu-à-peu ‘ leurs forces ramènent-ils
fouvent l’os dans fa première fituation. On
diflingue lé renverfement du Coccix en celui
qui fe fait en-dehors & en celui qui fe fait en-
dedans j il en eft un, dir-on, qui fe fait fur les
côtés, mais il eft très-rare. Le renverfement
en-dehors eft le plus ordinairement occafionné
par“ la .preftion que la tête de l’enfant exerce
fur le Coccix, dans les accouchemens laborieux,
foit qu’elle excède le volume qu’elle a ordinairement,
ou qu’elle ait, été mal dirigée dans le
tems du travail. Les femmes qui accouchent
pour la première fois à un certain âge, y font
plus expofées que d’autres. On connpît aifément
cette efpèce à la. faiijie que la pointe du Coccix
fait en arrière ou en , dehors , à la difficulté
que les malades éprouvent à s’affeoir, aux douleurs
lourdes qu’elles retfement quand elles font en
repos, & qui augmentent quand elles touffent
ou éternuent. Le renverfement en-dedans eft
ordinairement occafionné par les coups ou
chûtes qu’on fait fur ce petir ps.*, fi ces caufes
agihent fur la tonlirè , l’enfoncement peut être
complet en - dedans j fi elles h’agifient qu’à fa
pointe, fa bafé eft en-dehors & plus ou moins
élevé derrière le lacrum, & fa pointe eft en-devant
ou derrière le reétum. Cette dernière ef-
Pvce eft toujours accompagnée de quelques marques
de contufion ; les douleurs font aieues Sç
Chirurgie. Tome I .eX l . re Partie.
tiennent du caraéîère inflammatoire; elles communiquent
quelquefois jufquesdans l’intérieur du
baffin, & . alors elles font accompagnées de la
difficulté d uriner, & fouvent la douleur fe termine
par la fuppuration qui amène quelquefois la
carie, & mime la mort, ain fi que J. L. Petit en
rapporte des exemples. Il convient donc, dans
tous les cas ou la douleur perfide long-tems après
une chute fur le Coccix, de ne point (e laîffer
entraîner à une fauffe home, & tenir caché un
mal qui fait d’autant plus de progrès, qu’on eft
tranquille & indifférent fur fa caufe.
Le traitement des renverfernens du Coccix eft
aifé à fuivre. Dans le cas où l’os feroit luxé en-
dehors , on introduit l’index graiffé d’huile dans
Iintérieur de Ianus, & de l’autre on appuie
comme pour le repouffir en-dedans, en forçant
de haut en bas fur fa fyafe •, le foulagement prompt
annonce que la réduction eft complette. On le
contient en cet état avec des compreffes graduées
& le bandage en T , qu’il faut placer de manière
que le malade puiftsialler à la Celle & uriner fans
lever l’appareil. Il eft rarement impoflibie de réduire
je Coccix, quand il eft luxé en-delans ; mais
ce qui eft difficile, c’eft de le maintenir réduit,,
fur-tout quand les ligamens font rompus dans une
grande étendue. Quand il eft totalement enfoncé
en-dedans, il fe réduit par le même procédé que
nous venons d’indiquer en parlant du renverfe*
ment en-dehors. Si fa bafe eft en arrière & fa
pointe en-dedans & en-devant, le malade étant
couché fur le dos^ les lombes foutenus par ua
alaife ou un bouneîet, on pouffera en arrière la
pointe* du Coccix avec l’index de la main droite
introduit dans le reétum, en appuyant d’abord
du côté du périnée jufqu’à ce qu’on foit parvenu
au-deffus de l’o s , pendant qu’avec la main gauche
on baiffera & l’on portera fa bafe en-devant.
Si l’on ne réuffit point à la première rentative
on fera coucher le malade fur le ventre ou fur
le côté, & on les réitérera, ou l’on attendra que
les accidens locaux foient un peu diminués pour
les recommencer. Le repos & l ’extenfion des
cuiffes fuffifent pour maintenir le Coccix réduit ^
s’il fe déplaçoit de nouveau , on pourroit alorss
appliquer au bas du facrum une peloire ferme de-
charpie, qu’on fixeroit au milieu d’une bande
étroite, attachée par un bout à une ceinture qui
entoure le corps, & dont l’autre reviendroit pour
être noué en avant. En général, les déplacement*
du Coccix demandent plus d’attention qu’on ne
leur en donne communément. Les topiques relatifs
aux différens cas, les lavemens, les bains de
fauteuils, les faignées, l’application des fangfqes,
& le régime plus ou moins févère font indifpen-
fables fi l’on veut prévenir les fuites fâcheufes
auxquelles ils donnent fouvent lieu. (M. P e t i t -
R a d e l . )
COIFFÉ , N A ÎT R E CO IF F É , galeatus nafcî.
L ’enfant naît ainfi, quand la tête fe préfenrant 1$
V v