
l ’épanchement arrive, tes effets de la commotion
perfiftant encore, ces derniers fe confondent
avec ceux qui dérivent de la préfence des matières
épanchées , & de cette coalirion naît
une complication de phénomènes fur la caufe
defquels Tefprii refit de toute part incertain.
Les Auteurs ont établi un très-grand nombre
de Diagnofiics, & ils leur ont donné à
chacun des noms différens ; mais plufieurs font,
dans le fond, abfolument les mêmes; tels font
les propres , les pofitifs , les univoques &
pathognomiques qui annoncent fi clairement le
caraélère d’une maladie, qu’il efl impolfible,
quand on les a bien faifis, de ne point connoître
fa nature. Ainfi , l’iffue de l’urine , des matières
fiereorales ou chymeufes, dans une plaie du bas-
yentre, indiquent que la veffie, les uretères ou
les inteflins font léfés. Les exclufifs font ceux
qu’on déduit par l'analyfe ou la réduélion, &
qui en faifant connoître qu’une maladie n’efl point
de telle ou telleefpèce, donnent enfin à connoître
celle à laquelle elle pourroit appartenir. Ainfi,
fuppofant qu’un homme air un hoquet avec un
vomiffement bilieux , ou de matières ftercorales ,
s’il ne paroît à l’aine ou autre endroit du bas-
ventre aucune tumeur , cette abfence devient un
ligne exclufif, q u i, raffurant fur la préfence de
la hernie, fait connoître que le vomiffement pour-
roir provenir d’un volvuius ou de toute autre
caufe intérieure. Les rationels font ceux qu’on
déduit, par une fuite de raifonnemens, des apparences
extérieures relatives à la léfion des fonctions
, l’organifation des parties affeélées, la fup-
prefEon des évacuations naturelles ou l ’apparition
de celles qui font contre nature, & enfin
de l’efpèce de douleurs & des remèdes qui la
fbulagem, Les fenfibles font çenx qui s’offrent
fpontanément aux fens , & dont la perception eft
en quelque forte forcée, tant ils font évidens ;
tels font l’érofion dans l’ulcère , l’hémorrhagie
dans une plaie, la fluéluation dans une hydro-
pifie par épanchement, &c. On ne peut compter
tur la cet titude du Diagnofiic , qu’autant qu’on
çonnoîtfâ d’avance la vraie nature des maladies,
& qu’on en aura comparé réciproquement tous
les fymptômes. Nous renvoyons pour les détails
, aux différens articles de cet Ouvrage.
(M. Petit-Rabez,)
DIAPALME. Emplâtre compofé àpeu-prèSj
comme le Diachylon (impie , avec l’addition
d’un peu de cire & de vitriol blanc. On l’emploie
comme déterfif, defiiccatif & cicatrifant.
DIASTASE. Al*s"*<nî. OU fictçvp*e. Sublllxatio.
Les Auteurs, à commencer par Hippocrate, ne font
pas bien d’accord fut la lignification de ces deux
mots qu’ils emploient affez indifféremment ; tantôt
iis leur font lignifier une féparation ou dif-
jonélion 4es os réunis par fynathrofe, & tantôt
un (impie écartement de ceux qui font articulés
par arrhrodie. Souvent même ils s'en fervent pour
exprimer l’efpèce d’épanouiffement convulfif des
doigts'fi ordinaires dans les affrétions fpafmo-
cliques. <r<*<r*<n«c %ufui. Aretée ne, fait nulle difficulté
de remployer pour défigner tout état pléthorique
des veines <j>xj0»ï JW-mwc Aujourd’hui ce
terme n’eft plus d’ufage que pour défigner un
mouvement forcé des os articulés par un gyn-
glime latéral, & notamment celui du péroné &
du cubitus à leur articulation inférieure ou la
plus mobile, car on n'a point encore fait mention
de Diafiafis ailleurs.
J . L. Petit, dans Ton Traité des maladies des
os, croit le Diafiafis des os de l’avant-bras impof-
fible, de quelque façon que l’avant-bras ou le
poignet puiffe fe luxer : il prouve fon fentimeni
par la ftruélure des parties; il dit cependant que
fi des raifons ne démontrent point l’impoffibilité
abfolue du Diafiafis , dans ces articulations,
elles autorifent au moins à juger qu’il doit être
infiniment rare. En fuppofant, en effet, qu’un
effort pût être tellement combiné qu’il tendît à
fixer un des os , pendant qu’il écarteroit l’autre
& le feroit fortir de fa place , il eft certain qu’un
pareil écartement ne fera jamais la fuite d’une
caufe ordinaire, & qu’il fuppofe même l’affem-
blage de circonfiances fi fingulières que J. L.
Petit efi bien fondé à le regarder comme impof-
fible. Ce grand Praticien a cependant trouvé unç
efpèce de Diafiafis qui n’étoit pas l’effet immédiat
d’une chûte ou d’un effort, mais bien caufé
par la relaxation des ligamens, à la fuite des luxations
du poignet. L ’écartement n’avoit commencé
à paroître que plufieurs jours après l’accident;
on fentoit, dans l’ intervalle , que les os
laiffoient entr’eux , un bruit'de matières glai-
reufes qui dénotoit un amas de fynovie. Les luxations
du pied , en dedans ou en dehors, font
fouvent accompagnées de Diafiafis. L ’écartement
du. péroné vient de l’alongement forcé des ligamens
qui s’attachent au tibia, par l’effort que
l’aftragal a fait pour s’échapper fur les côtés.
Ancienne Encyclopédie,
Il arrive quelquefois, dans les efforts propres
à produire le Diafiafis, que les ligamens du péroné
offrant trop de réfiftance pour permettre
le déplacement, le péroné fe rompt à fon articulation
avec le pied. Ce cas> en général > eft
moins fouvent accompagné d’accidens que celui
où il y a fimpiement Diaftafe, vu que, dans ce
dernier , le défordre s’étend toujours fort au
loin, & quelquefois très-profondément dans l’article.
11 eft aifé de diftinguer le Diafiafis, quand
on eft appeilé dans le moment même de l’accident
, la plus grande mobilité des o s , fouvent
même le changement de forme, furvenu dans'la
partie, l’indique fuffifamment. Il n’en eft pas de
mê/ne
même quelque tems après, l'engorgement qui fur-
vient alors fait q i’ou le confond fouvent avec
l’entorfe, & avec d’autant plus de raifon que ce
dernier • accident complique fouvent la maladie.
En général, la première indication , qui s’offre dès
le principe de la maladie, eft la réduction des
os dérangés; quand ellè eft faite, on prévient les
accidens par un bandage convenable St les moyens
généraux que les circonfiances exigent. Si la maladie
date de quelques jours, on preferit les topiques
que la nature des accidens .préfens indiquent
, & l’on attend que le gonflement foit un
peu diftïpé pour faire la réduction des os qui
ont été écartés. Comme ces topiques font à-peu-
près les mêmes que ceux qui conviennent aux
entorfes, nous renvoyons à cet article ce que
nous aurions pu en dire ici. ( M. Pe t i t-Radez. )
DIERESE,’ de A/*/pê(77f. Divifion. Opération par
laquelle on divife, ou fépare les parties dont
l’union eft contre l’ordre naturel , ou forme
bbfiacle à la guérifqp. Cette opération fe fait en
coupant, en fëparant, en piquant, en arrachant,
par des infhumeas convenables, ou en brûlant,
par des cautères aéluels ou potentiels. Ce mot
Diérèfe eft générique & convient à toutes les
opérations par lefquelles on divife la continuité
des par ries. Extrait de l'ancienne Encyclopédie.
DIFFORMITÉ. Mauvaife conformation de
quelqu’organe ou de quelque partie du corps,
foit de naiffance , foit en conféqùence de quelque
accident ou de quelque maladie.
DIGESTIFS. Remèdes qui follicitent l ’écoulement
du pus dans les plaies & dans les ulcères ;
ils amolliffent & caufent en même-tems une légère
irritation. On met, dans cette claffe, le baume
d’Arcéqs, la térébenthine diffoute dans le jaune
d’ceiif, le bafilicum, les baumes naturels, diffous
ou étendus avec du fuif ,.le miel, &c. On recommande
i’ufage de ces topiques dans les cas de
plaies par contufion, & d’autres, qu’il faut faire
fuppurer pour les guérir. Nous verrons, aux
articles Plaie & Ulcéré , ce qu’on doit penfer
de joutes ces fortes d’applications.
DIGESTION. Formation du pus dans une
plaie ou dans une tumeur. Voye\ Abcès.
DIGITALE, Digitalis purpurea, Lin. Les
feuilles de cette plante, èmployéès extérieurement,
font regardées comme réfohuives, & ont été recommandées
comme un excellent topique dans
Iss cas d’ulcères fcrophuleux.
DILATANS.D//a£a/z£ùz. Subftances poreufes,
fpongieufes, fingulièrement fufceptibles de fe
gonfler par l’humidité , & employées à raifon de
f£tte dernière propriété dans tous les cas ou
Ion a intention d’augmenter l’étendue de quel- j
ques orifices ou ouvertures pour remplir quel- I
ques indications chirurgicales. Les' ulcères fiftu- i
Chirurgie. Tome I é r I I .e Partie.
leux avec carie, les maladies qui font occafionnées
; par le retréciffement des conduits par où doivent
s’écouler au-dehor.s les humeurs fuperflues; celles
où il faut une preffion limitée, & dont les effets
! ne s’étendent pas trop loin pour que leur*, gué-
! rifon s’opère, font fpécialement celles où les Di-
I latans conviennent le plus. Mais fi ces remèdes
font néceffaires, énvifagés fous ce point, ils font
; aufti fouvent rrès-nuifibles, quand on n’eft point
; fcrupuleux fur les circonfiances qui les exigent,
ils nuifent par leur compreffion aux granulations
; charnues qui cherchent à fe développer, & qui
; font les précurfeurs d’une bonne cicatrice. Us
! enflamment les bords de l’uicèr.e avec lefquels ils
font en conta«51, & empêchent le pus de s’écouler
tranquillement au-dehors, le forcent à fuir de
côté & d’a u t r e à former des clapiers; & ,
félon qu’ils agiffent plus ou moins fur quelque
tronc de vaiffeaex lymphatiques voifins, ils
donnent fouvent lieu à un gonflement confidé-
rahle du membre ou des environs. Cependant
la plupart de ces effets, tels fâcheux qu’ils foient
en apparence , font fouvent, néceffaires, & entrent
même dans les vues du Chirurgien comme moyen
de guérifon. La fuppuration, qui en eft la fuite,
amollit & fond les cailofités d’un finus, tourne
en liquéfaction les mauvaifes chairs qui en font
les parois , macère & ronge celles qui empêchaient
une ex foliation néceffaire, & ouvre une
voie aux inje&ions déterfives, ou aux inftru-
mens dèftinés à faifir un corps étranger, ou une
efquille dont la préfence occafionnoit des accidens.
La pu fi U ani mi te des malades à fait étendre beaucoup
plus loin l’ufage des Diiatans; & en cela les
Chirurgiens font tombés dans des erreurs impardonnables
, d’où s’en font ftiivis de bien grands
maux. Il ne faut que faifir les divers èffers qui
peuvent réfulter de l’emploi de ces fubftances
dans les différentes régions du corps dont on con-
noît déjà la ftrudure, pour en bien apprécier
la nature.. Mais, comme ici il s’agit moins de
détails que de généralités , nous remettons à en
parler en traitant des différens cas qui exigent
les Diiatans. La charpie sèche, l’éponge préparée,
les cordes faites de fubftances animales, deftinées
aux inftrumens de mufique , les. racines poreufes
de certaines plantes.., telle que la gentiane , font
les fubftances dilatantes que l’en emploie le plus
volontiers. Il convient, ayant de les appliquer,
de les tailler du volume & de la longueur que
l’on préfume néceffaire ; & fi l’ouverture qui doit
les admettre eft trop petite, il faut l’agrandir
un peu, ce qui eft très* aifé avec la pointe d’un
biftouri bien afilée. On les iaiffe fuffifamment
jufqu’à ce qu’ils aient rempli le but qu’on fe
propofoit ; & l ’on y revient une fécondé fois,
& même davantage > s’il eft néceffaire. (M. P e t i r-
R adel.)
D IL A T A T IO N , de dilatare. C’efi proprement
l’effet qui réfuta de l’emploi des Diiarans. On
WÊ