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antérieure & intérieure des cuiffes, mais alors
elles proviennent moins de la preffion des nerfs
facrés que des cruraux & obturateurs *, l'anatomie
explique ces linguliers phénomènes.
* JLorfque la tête eft parvenue dans l’intérieur du
petit baffin , elle comprime l’inteftin reélum &
donne lieu au befoin fingulièrement preffant de
rendre les excrémens ; il eft même des femmes
qui, à cette époque , les rendent fpontanément &
forcément. Néanmoins ce befoin eft quelquefois il-
lufoire, en forte que la plupart des femmes font trompées
dans leur attente quand elles cherchent à y
répondre. La tête, en avançant toujours, parvient
enfin vers le pudendum j la cavité de la matrice n en
forme plus qu’une commune avec celle du vagin ,
la vulve s’arrondit de toute part, les nymphes dif-
paroiflent, les grandes lèvres s’effacent, la fourchette
fe tend, le périnée femble fe porter au-
dehors ; mais la douleur céffée, il s’affaiffe bientôt,
& la tête, qui s’étoit montrée à la vulve, remonte
& rentre dans le baffin, Çes effets le répètent juf-
qu’à ce que les protubérances pariétales^ fe foient
engagéès au-deflous de la partie antérieure des
tûbérofités ifçhiatiques 5 alors le périnée refte
tendu, & la tête qui en paroît prefqu’entièrement
enveloppée ne remonte plus après la douleur. Quand
la tête eft tellement engagée qu’elle ne peut plus
remonter , le périnée très-mince alors & trçs-
diftendu , ne pouvant feul fupporter les efforts
réunis de la matrice 8c des mufcles abdominaux ,
fe rompt quelquefois j mais le plus ordinairement
il cède, la tête bientôt fe dégage, & le refte du
corps ne tarde pas à la fuivref, accompagné d’une
allez grande quantité d’eau & de fang. Dans çe
dernier moment les efforts font extrêmes , les
cris font perçans, les fouffrances les plus vives,
l’agitation dû pouls extrême, la chaleur portée,
au plus haut point, & le fyftème des nerfs eft
dans une tçlle aéiion que tous les mufcles femblent
être dans un mouvement convulfif. A çe trouble
général fuccède un calme heureux, une joie pure
s’empare de tous les fens de la mère, elle s’exprime
par un doux frémiffement, & quelquefois par des
îranfports qu’on eft obligé de réprimer. Cet état qu’on
peut dire être délicieux, comparé à l’autre, continue
un certain efpaçe de temps, après lequel de
nouvelles douleurs viennent lé troubler. Elles ne
font point ordinairement bien vives, léur effet
eft de procurer le décollement & l’expulfion du
placenta qui font les annéxes du foetus > quand
toutes ces parties ont été expulfées, on dit que la
femme en délivrée.
L ’on voit par tout ce que nous venons de dire
fur le mécanifihe de l’Accouchement naturel, que
l’Art h’y eft abfolument pour rien, & qu’il vaut
mieux laiffer la nature à elle-même en pareille
circonftance, quë de la tourmenter par des foins
indifcrets. Cette vérité, prouvée par ce qui arrive
dans le plus grand nombre de circonftances, n’eft
malheurenfement point affez fçntie du public, qui
A C C
s’imagine qu’on ne lui eft utile qu’autant qu’on
opère, foit en bien, foit en mal. Comme le travail, |
en pareil cas, fe prolonge fouvenr à raifon de |
la complexion délicate de la mère, il faut la I
foutenir par de bons analeptiques, & de tems à *
autres par de légers cordiaux quand il n’y a aucune S
maladie particulière qui le complique. L ’eau & ï
le vin chaud avec un peu de fucre? & de cannelle |
font les plus 'uriles. La femme pourra y tremper ;
un peu de bifçuit ou de pain rôti, quand ces ?
raifons n’ftnt point lieu , une limonade légère,
une décoélion d’orge ou de chiendent, &c.,fons
préférables. Il faut que fa chambre foit fpacieufe f
& bien aérée, afin qu’on puiflè renouveller l’air ^
quand les circonftances le demandent. Une atten.
tion qu’il faut avoir encore , c’eft que peu de
perfonne? l’approchent , & qu’il n’y ait dans fa
chambre que celles qui lui font intimement liées-, -j
cette obfervation eft de la plus grande importance,
tant par rapport à ce qui fe paffe pendant le travail, i
que par rapport à fes fuites-, la femme, dans 1 Accouchement
dont nous parlons, peut relier dam jj
fon lit mais il vaut encote mieux la placer fur i
un autre tel que celui que nous décrirons en g
parlant de l’Accouchement contre nature*, fon ha* j billement doit Amplement confifter en une demi-
chemife, une garniture inférieure de toile que |
l’on fixe à fa chetnifé par des cordons, afin de pou*
voir la changer facilement, & un léger manteau de ï
lif.
Le mécanifme général de l’Accouchement bien |
faifi & rapporté au développement que nous venons
d’en donnerî revenons fur nos divifions premières
relativement aux parties qui fe préfentent. .Nous
avons dit que.é’étoit la tête , les pieds, les genoux ^
ou les feiles ; examinons maintenant la conduite j
que l’on doit tenir dans chacun de ceg cas.
Des Açcouchcmçns naturels , oie Venfant prefsnttx
la tête*
Dans cette première divifion, la région de la
tête qui fe préfente eft le fommerou vertèx *, cette j
partig peut fe préfenter de fix manières différentes,
qui conftituent autant d’efpèces d’Accouchemens.
Une tumeur ronde, d’une certaine étendue &
folide^ fur laquelle on fent diftinélement plufieurs
futures & plufieurs fontanelles, caraélérife la région
fupérieure de la tête quand elle fe préfente;'voyc{\
ces caractères de la tête, dans lès Planches. M. So-;
layerès eft de tous les Auteurs celui qui ait bien déve* ■
loppé cette pofition de la tête à l’égard du baffin. i
M. Baudeloque qui a fuivi fes principes, 8ç qui
eft allé bien plus loin que fon maître, donne
différens lignes au moyen defquels on peut bien j
les connoître*, nous croyons ne pouvoir mieux
faire ici que d’emprunter fon langage, ce Dans
j» la première pofition, dit cet Auteur, la future
J 55 fagittale coupe le baffin obliquepient de gauche j
?sà droite j & de devant çn arrière, la fontanelle
poftérieure
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„„ofiérieure eft fituée den ière U cavité cotyloîde
paucheS l’antérieure an-devant de la fymphyfe
faero iliaque droite. Dan, la deuxième polinon .
, , l a future dont il s agit travetfe anfli le ballm
jjdiaeonaletnenr; mais' en àllam de la cavité ço-
»iivloïdedroiteàlafymphvfefacrq-tliaqne gauche;,
U de forte que la fontanelle .antérieure eft. au-
i , devant de celle-ci, & la pollérieeré derrière
celle-là* ;D«ns la trôifième pofition , la fontanelle,
ri poftérieure répond à la fymphyfe du pubis, la
i j fontanelle antérieure au facrum, & la future fa-'
jjgitraleeft parallèle au périr diamètre du détroit
ri fupérieur. Dans la quatrième pofition, cette
»(future eft dirigée comme.dans la première, avec'
»»cette différence que la fontanelle antérieure
ri répond à la cavité çorÿlôïde gauche, & la fon-,
ri ranelle poftérieure à la fymphyféfacro-iliaqué
ri droite. Dans la cinquième, la future fagittale eft
»iauffi dirigée obliquement à 1 égard du baffin,
rila fontanelle antérieure étant fituée derrière la
ri cavité coryloïde droite, & la poftérieure vis-à-
ri vis la fymphyfe fâcro-iliaquo gauche. Dans la
rifixième tnfin, la première de ces deux fanta-
»Jnelles eft~derîiè>e la fymphyfe dti pubis W J i
inféconde au-devant du facrum , la future fagiriale
»yétant dirigée comme dans la trôifième pofition.»?
Voyez ces polirions de la tête, relativement au
diamètre du baffin , dans les Planches.
M Ces pofitions de la tête ne fe rencontrent pas
âuffi fréquemment les unes que les aurres; le
rapport de la première à l’égard de la deuxième
rift comme fept ou huir à un. Quant à la trôifième
& à la fixième; elles font on ne peut plus rare,
quoique I on croie communément que la trôifième
eft la plùs ordinaire, ce Ces fix polirions, continue
»»M. Baudeloque, h’ëtànt pas également favo-
« râbles à la" fortiè de l’enfant , on peut encore
•»les diftinguer en bonnes & en mauvaifes. Pour
• »»que la tête foi » bien fituée, il faut qu'elle fe
t> ptéfente diagorialement au détroit fupérieur , 8l
99 de manière que l’occiput puiffe aifément. ,fè
»»‘tourner fous l'arcade dû pubis dès quelle fera
»îdefcendüe dans le petit baffin. Les. deux pire-*
*>mières’ .pofitions font ' les meilleures;* & la
»5 trôifième peut anfli paffer p^ur telle quand le
ri baffin.eft d’une grandeur naturelle. Les autres,
ri & fur-fout la iîxi'ème , mériteroiem fou vent, à
rijufté titre, le nom de, mauvaife pofition , fi
»lies dimenfipns dè la tête de l’enfant n’étoient
99 affez conftjàmmefit beaucoup piu,s .pêtitçg que
Ciliés du baffin y.car, malgré ce rappprt favorable,
ri elle ne s en dégage encore, dans.tous ces cas,
ri qu avec J beaucoup de peine. »
^ Les meilleures^ pofitions de la tête relativement
SU détfcoit fupérieur, ne “ le font pas toujours à
’ fégard du détroit inférieur ^ elle peut s’engager
^ns le baflin de manière ; à ÿ .rencontrer les
mus grand? obftacles, quoiqu’elle fe fût d’abord
méfemée dé .la manière là plus ày,àiHàgeufë. au
gcïroit fiipérieur. Àinfi, poiir'que le travail ait
' Chirurgie. TomelM-"!.«*''Pitiù,' v
fA C C / i f .
fine tèrminaifon heureufe, il faut., avec toutes
lés conditions, que nous avons énoncéesque la ‘
tète fuiveunemarche différente, à quelques égards , (
dans chacune des fix pofitions dont if vient d’êlré
fait .mention.
’ Pour peu que l‘6ft éAnfidèré les; cafaéfère^ qui ‘
annoncent que l’eôf-int” préfente Ta fêté' dans, la
prelhrérè pofition, L’on feVepréfcbte aufli-fôr Celle
du tronc & des autres pâftie's daûs la matrice ,
qui eft telle que le dos & le' de»r-ère de la fête
répondent à la partie antérieure latérale gauche
de ce vifeère, la face, ‘ la poitrine &" lès'gèhbtix'
à la partie poftérieure & la,é'plê dVoit , dés piedsi
& les feffes érant iitués' au-deffous^ de' fon rond.'
La tête de l’enfant, ën s’en gagea n t ai’n fi‘ dans ' lë
, baffin, fuit une maferie qîii lui eft {jaritculierç.
La future fagittale eft offtinairément la fégiôn'rque
l’on rencontré au centre du baffin‘dans te pr‘étnièr:
moment du travail, mais bientôt elle s’ên'ecaVte,
pour faire place à l’une des fontanelles, & prefque
toujours à la poftérieure qui defeend & fe préfçnte
en avant, et Les premières contraélions dè . la
ri matrice, apyès l’évacuation des:eaux, fonr’fléchir
>9 la tête fur là partie antérieure du tronc, jûfqu’à
99 ce que lé menton foit appuyé fur le haut de
rila poitrine. Pendant ce tems, la .fonrarielle
99poflériëürê ^ fe rapproche plus ou moins du
»centre du baffin, & la tête , dans cet état de
>9 flexion, continue de defeend re en fuivânt l’axé
9j du détroit fupérieur, jiifqu’àceqü’elie foit srrê'ée.
99 par là partie inférieure du- faêrum, le coccix 8c
?? le périnéê -, l’une des boffes pariétales paffant au-
?? devant de là fymphyfe facroili aque gauche, &
?9 l’autre derrière la cavité éotyloïde 'droite. ??
La tète avant une fois, dépaffé-lë détroit ffia
périeur, & loUmi.fe à de nouveaux efforts, change
fa première direélion *, elle fe'porte en devant,
fôllicitéé. par le plan incliné que lui offrent le
facrum , le coccix, le périnée & les côtés du baffin,
fnaiien defçèndant àinfi, l’occiput fe tourne, comme
par une èfpèce dé mouvement de pivot fous la r-
Cade.' du pubis. Ce niouvement de pivot, paroît
ê tre‘du à l’efpèce dè torfion. qu’a éprouvé lé-col
de l’enfatir qui fe rèftïtue alors on peut l’évaluer
d’un lîxième à un huitième dé cercle j3 pendant
que ce mouvement a lieu .dans le c o l, lé tronc
refte dans la même pofition à l’égard de la matrice.
Le menton, qui jufqu’ajors avou.été appliqué fur
la poitrine, commence à'cette époque à s’en écarter ,
& l’occiput s’engage fous le pubis en dilatant ja
vulve, en Te relevant au-devànt du .pubis. Daûs
çe dernier tems, la têre décrit prèfque un quart
de cercle en roulant fur le bord inférieur de la
fymphyfe d.u pubis , comme le ferifit une roue
fur fon effteu. L ’occiput, dans Ce mouvement,
- dont le centre eft à la nuque de l’enfant, parcourt
peu de chemin en fe relevant vers le pubis de
; la mère. Pendant que le menton décrit en ar-
rière, unè ligne courbe très-étendue en pafl'mt
fuçceffivetnent au-devant de tous les points d’une
D