
Il a laiffé un ouvrage fur les hernies & autres
accidens morbifiques. Cet ouvrage écrit en
Italien , contient une infinité d’obfervations &
de remarques curieufes. Il y dit entre autres que
la véritable caufe des hernies confifte dans la
laxiré ou relâchement du mefenrère qui ne fou-
tient plus les inteftins , & qu’une des premières
indications de la maladie eft le rérabliffement
du ton de cette membrane. Il parut de lui, en 1724,
à Florence, une differtation, intitulée : Nuove pro-
po\itioni intorno alla cavunçula delVuretra data
éarnojîtà y on y trouve beaucoup d’érudition. Il y
fait voir que ce qu’on prend ordinairement pour
des caroncules, n’eft rien autre que le verumonta-
mim gonflé, dur & ulcéreux*, aufti eft-il ab-
folument contre les bougies corrofives , leur
préférant les émollientes & adouciffantes. Il a
donné encore deux obfervations, intitulées : Re-
la[ioni chirurgieke iftruttivi : una delVultima malallia
dcl Sign. Gualberto P anciatici y c’étoit Un
'abcès dés lombes avec-carie des vertèbres, qui
defeendoit le long du pfoas jufqu’à la cuiffe
Paîtra delVultima mdlattia del Sig. Dominico
Compàiini*; c’étoit un vomiffementturvenu à l’incarcération
d’une portion d’inreftin grêle tombée
en pourriture. ( M. Petit - R a 'b e z . )
BENJOIN, lue réfineux, qui vient des Indes
orientales, & paroît par fes qualités extérieures
fe rapprocher des baumes *, il eft ainfi que ces
fubftances réputé vulnéraire, & il entre comme
principal ingrédient dans la compofition' du
baume de Commandeur. La teinture de cette
fubftance faite à l’efpfit-de- vin:, blanchit par
le mélange avec l’eau , & forme ainfi la liqueur
nommée lait virginal, qu’on emploie comme
cofmétique.
BERENGER , de Carpi, né à Carpi , dans le
Duché de Modène, floriffoit vers l’an 1518. Il
étoit fils d’un habile Chirurgien , & reçut de fon
pere les premières connoiffances d’un art dont
il recula bientôt après lui-même les limites.
II prit fes degrés, & profeffa en l’Univerfité de
Bologne. Il ne s’en tint point, comme ces pré-
décefi'eurs, à la diffeéüon des animaux *, mais il
ofa braver la fuperftition dé fon fiècle, qui dé-
fendoit la difieélion des cadavres humains. Il fe
vante lui-même d’en avoir difféqué plus de cent,
auflî fes ouvrages offrent- ils des obfervations
précifes qui ne purent jamais naître des approximations
analogiques , que la diffeélion des
animaux fournîtfoit à.ceux qui s en contentèrent.
On lui reproche d’avoir difféqué jufqu’à des Ef-
pagnols vivans, & c’eft pour cela qu’on fup-
p.ole qu’il fut exilé y mais le Tribunal de l’In-
quifirion eut été plus févère à fon égard, s’il
fe fut rendu coupable d’un crime qu’il reprochoit
Jtii-n ême à Erafiftate fur la fin d’une rumeur
vulgaire. Indépendamment des découvertes importantes
qu’il a faites en Anatomie, il fera à.
jamais immortel par celles qu’il a faites en Çhij
rurgîè ; c’eft à lui que nous devons la gûérifoh
des maladies vénériennes, par les friéHdnS mercuriellesy
on appüquoit, avant lui, ce précédé
1 aux maladies cutanées , & Bérenger fut le premier
qui s’en fervit poiir cette maladlè, & à ce
titre l’humanité lui eft redevable d’un grand
bienfait.
Il nous a laiffé un Traité fur les fra61 ures du
crâne, imprimé à Bologne , en 1518 , où il parle
favamment des .contre-coups y il y dit pour
prouver l’intertirufie des lignes qu’on pouvoit
tirer delà mafiitation , qu’il eft dés malades qui
peuvent caffer jufq’u*à des noix , quoiqu’il y ait fracture
au crâné. Il parle beaucoup de la commotion
, des épanchemetis, & s’élève contre les
Médecins qui dédaignent l’étude „de la Chirurgie.
On trouve aufli beaucoup de fait? de Chirurgie
dans fes commentaires fur Mundini. '
Carpi finît fes jours à Ferrarë , où il s’étoi't
réfugié pour éviter lé ‘tribunal de l’Inqitifitioh
qui l’inquiétoit à caufe de la liberté' avec laquelle
il avoir traité l’article de la génération1.
BERTRANDI, (Ambroife) Chirurgien du
Roi de Sardaigne, Profeflèür de Chirurgie en l’Univerfité
de Turin, & Affociéde l'Académie de
Chirurgie de Paris, né à Turin, le i8! OéVôbre
1723. Après s’être rendu juftement célèbre parfon
zèle & fes lumières* dans les différentes places qu’il
a occupées dans l’Univerfité de Turin, le Roi
de Sardaigne lui fit une penfion , & l’envoya
fe perfedionner en France ,* il y fui vit les leçons
des plus célèbres Profeffeurs, & principalement
de M. Louis. Pendant les deux années de fo.n
féjour dans cette Capitale, il mérita le tirre
d’Affocié de l’Académie de Chirurgie. Après
avoir fuivi pendant quelque tems, à Londres, la
pratique des plus célèbres Chirurgiens Anglois,
il revint dans fa patrie , où il-occupa peu de
tems la place de Chirurgien du Roi , & celle
de Profeffeur de l’Univerfité y il eft mort à peine
âgé de 43 ans.
L’ouvrage le plus confidérable qu’il ait com-
pofé en Chirurgie, eft un traité des Opérations
écrit en Italien, & qui eft traduit en François
par M. Solliér de laRomillais, Médecin de Ja
Faculté de Paris. Cet ouvrage eft un expofé de
ce qu’il y a de meilleur dans la pratique des
anciens Chirurgiens, enrichi des obfervations
que lui fourniffoit une pratique éclairée. Le traitement
des hernies eft très-détaillé y on y trouve
une hiftoire jufte & fuccinre de la taille & des
différentes méthodes des hommes les plus célèbres
, avec celles de leurs fuccès, & de leurs
dangers. Il avoir compofé plufieurs autres ouvrages
, fur les différentes parties de l’art,
mais que la mort ne lui a point permis <je
j faire paroître. On eft redevable au D. D. Pen-
chienati & Brugrione dé ces traités, qui ont
• été fuccefltvement imprimés à Turin , fous le
• titre Opéré di Ambrojio Bertrandi ProfeJJore0
Ai Ckirurgia Prattica nella rtàlt XJriverfita di
Torino. Ces Editeurs ont enrichi l’ouvrage de
beaucoup de notes intéreffantes, curieufes &
très - favantes. En général , les ouvrages de •
Bertrandi prouvent à-la-fois, le Praticien érudit
& confommé dans fon Art. (M. Petit-Radeiï) ,
BESICLES, fauffes lunettes qu’on emploie
pour redrefler la vue des enfans qui louchent.
On les fait d’argent, d’ivoire, d’ébene, &c. ce
font deux demi-globes voûtés en-dehors, concaves
en-dedans, unis enfemble par une cloi-
fon de rubans, qui répond à la diftance des deux
yeux du malade y c’eft-à-dire , à la largeur de
la racine ,&du corps du nez. Voye\ leur application
. au mot Strabisme. ( M- P e t i t -R a d e l .')
BETTERAVE. Les feuilles de Betteraves ,
ou de poîrée, font d’un ufage habituel parmi
les Chirurgiens, pour le panfement des vé-
ficatoires, dont elles entretiennent affez bien
l’écoulement. Le fuc de la racine tiré par les
narines, fait éternuer, & excite un écoulement
abondant de mucus de la mefiihrane pituitaire.
BETOINE. Les feuilles de cette plante font
légèrement aromatiques , & un peu amères y
elles font réputées toniques : eirconféquence , on
les emploie dans les fomentations fortifiantes, &
réfolutives. On emploie le fuc récent des feuilles
comme un ingrédient dans la compofition de
l’emplâtre de Betoine , aux vertus duquel il
n'a probablement pas grande part, .l'herbe fè-
che réduite en poudre eft fternutatoire.
" BEURRE. Cette fubftance eft regardée comine
émolliente, & lubréfiante. On l’emploie, en con-
féquence, pour relâcher le vagin dans l’accouchement
, pour les lavemens & les cataplaf-
mes émolliens & maturatifs y on l’applique aufli
furies ulcères produits par un véficatoire, lorf-
qo'il s’y manifefte trop de rougeur Si d’irritation. I
On donne le nom de BEURRE DE CACAO
à une huile graffe qu’on retire de ce fruit, dont
Ja confiftance eft plus ferme que celle du Beurre
proprement dir , & qui a la propriété de fe
conferver long-cems, (ans devenir rance. Cette
fubflauce qui eft aulfi émolliente & relâchante,
s’applique en Uniment dans les cas d’excoriations
, & de gerçures aux lèvres, ou aux mam-
melons, dans ceux de rhagades à l’anus y on
en ufe de même fur les hémorrhoïdes enflammées.
Lon fubftitue le Beurre de cacao à l’axonge,
pour faire l’onguent mercuriel , 1 orfqu’on déliré
particulièrement que cet onguent n’ait pas d’odeur
défagréable.
BEVERVICIUS, ( Jean ) vulgairement ap-
pellé Beverwic, né à Dordrecht ,en 1584, mort
en 1 6 4 7 . Ce célèbre Médecin defeendoit de Ve-
faley il eut Voffius pour premier Inftituteur, il
6t Ses Humanités fous Heinfius , Pierre Paaw,
Roviftius, & Heurius dirigèrent fes études en
Médecine*, il fe perfectionna en France , auptès
Chirurgie, Tome l s r Partit,
de 'Pineau & de Riolan à Montpellier , près
de Hucher, & de Ranchin y il fui vit aufli les
leçons de Fonfeca , de Sanélorius , & de Syl-
vaticus, & généralement il n’oublia dans fes
voyages aucun des hommes célèbres qui florif-
foient alors. Sa patrie le nomma premier Médecin
de la Ville y il fut fucceflivement nommé
premier Préfident du Confeil, Bourguemeflre*
Préfident de l’Amirauté, Adminiftrateur des
Orphelins, & Député aux Etats.
Entre les divers ouvrages qui ont honoré fa
plume, on diftingue fon livre fur le calcul des
reins & de la veflie , ony trouve un détailaffex
ample, & très-méthodique, de toutes les concrétions
qui fe forment dans les différentes parties
du corps y il ne croit point qu’elles fe forment
pas un mucus, comme c’étoit l’opinion de fon
rems, mais bien par un fable qui fert de noyau
à d’autres qui viennent s’y appofer. 11 remarque,
avec beaucoup de raifon, que les petits grains
fableux, que rendent certaines perfonnes, ne
font pas toujours un indice qu’elles.ont la pierre.
Il indique les diverfes méthodes qu’on employoit
dans fon fiècle pour extraire la pierre, & paroît préférer
celle de Celle y il ne croyoit pas aux vef-
fies doubles. Un homme aufli éclairé que lui ne pouvoit
qu’adopter la circulation du fang, aufli bien
loin de s’élever contre cette opinion, il s'appliqua
à en tirer des conféquences théoriques St
pratiques. Son traité de Chirurgie eft écrit en Aile»
mand y on y trouve un corps de doélrine fur
les tumeurs, les plaies , les luxations & les
fraèlures.(Af. Petit Radel,)
BIERE, liqueur qui réfulte de la fermem-
tation fpiriiueufe qu’on fait fubir à une décoction
de grains, d’orge particulièrement, & imprégnée
de la faveur amère du houblon. Elle
eft réfolutive, antifeptique & arnicaIculeufe, à
raifon de la grande quantité d’air fixe -qu’elle
contient. Voye\ ce qup nous en avons dit à
l’article AIR FIXE.
B1STORTE. La racine de cette plante eft
un des aftringens végétaux les plus forts que
nous connoilfions. On l’emploie avec fuccès dans
toute espèce de relâchement y dans les hémorrhagies
, pertes , écoulemens, qui dépendent
d’une caufe de cette nature, dans les cas de
chûïe de l'anus, hernie, &c. ainfi que pour raffermir
les gencives, & les dents èb;anlées. On
l’adminifire extérieurement fous la forme de dé-
coélion y intérieurement on la donne aufli en
poudre depuis quelques grains , jufqu’à une
drachme.
BISTOURI. Infiniment en forme de petit
couteau, deftiné à faire des incifions, c’eft après
la lancette celui de tous, dont l’ufage eft le plus
fréquent. On diftingue deux parties à cet infiniment,
la lame & le .manche y la lame doit être
d’un bon acier bien trempé, elle a communément
deux pouces de tranchant , & les autres
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