
tix lignes, 8t plus avec le Forceps, n'en jugent
que d’après les cas fâcheux que nous venons de
citer. M. Baudelocque , qui a porté l’examen au
fcrupule fur ce fujet, a fait pour le mettre dans tout
fon jou r, beaucoup d’expériences, d’où il conc
lu t , l.R que la réduction éprouvée par la tête
entre les cuillers de Forceps, eft différente à
quelque égard, félon que les os du crâne préfentem
plus ou moins defolidité au terme de la naiffance,
& que les futufts, ainfi que les fontanelles, font
plus ou moins ferrées. 2.° Que cette réduétion, en
aucun cas, ne fauroit être auffi grande, que certains
Accoucheurs l’ont annoncée,& qu’elle ira bien difficilement
& rarement, au-de-là de quatre à cinq
lignes ; lorfque l’inffrument agira fur les côtés de
la tête. $.° Qu’on ne doit jamaisévaluer fon étendue
d après l’écartement des branches de l'inftrument,
à 1 extrémité oppofée à celle des cuillers, & le
dégré de rapprochement qu’on leur fait éprouver
avant d’extraire la tête > ni d’après les forces qu’on
.emploie pour les rapprocher ainfi. 4.0 Enfin que
les diamètres qui croifent Celui fuivant lequel on
comprime la tête, loin d’augmenter dans les mêmes
proportions que celui-ci diminue, naugmentent
pas même d’un quart de ligne, & en deviennent
quelquefois plus petits.
Quand le baffin de la mère n’a que trois pouces,
moins quelques lignes de diamètre, il ne faut point
l ’attendre à extraire l’enfant vivant, avec le Forceps,
fon ufage eft même dangereux iorfqu’il n’a
que trois pouces jufles *, mais alors il faut moins
compter fur la réduétion de latête, que fur la facilité
que i’inftrument offre d’attirer cette partie,
fü f laquelle fe portent déjà les efforts expulfifs de
la matrice. Ceux qui ont confeillé le Forceps en
pareil cas, ont toujours prefcrit d’attendre que la
tête fut defcendue dans l’excavation du baffin, ou
au moins qu’elle fût engagée d'un tiers, & même de
la moitié de fa longueur. Smellie eft le premier qui
fe foie écarté de cette règle, il prefcrit formellement
de le porter jufqu au-deffus du détroit fupé-
rieur \ il a même fait aionger les branches de celui
dont il fe fervoit, & leur a donné une courbure
affezfemblable à celle du Forceps de Levrct. Il va
même plus loin, en recommandant de pouffer en
en haut la tête qui feroit engagé# dans le détroit
fupérieur, pour conduire enfuite plus facilement
les branches de l’inftrument fur les oreilles. Depuis
$meliie, Roederer, & plusieurs autres Accoucheurs
Français, portèrent, avec fuccès, le Forceps auffi
loin que lui} c’eft donc avec raifon, qu’on ne
peut concevoir pourquoi certains Modernes veulent
ici s’en faire un mérite particulier. Mais non-
feulement leForeps convient quand c’eft le crâne
qui fe préfente,* mais encore dans les cas où c’eft
la face qui s’engage la première, & où la tête
eft retenue après la fbrtie du corps. On trouve
dans les Planches de Smellie, qui ont paru à
Edimbourg , en 1785, plufieurs applications du
Fofceps en pareil cas., on en peut également
voir quelques-unes dans les n d f r e s > auxquelles
nous renvoyons.
Ces généralités données fur l’ ufage du Forceps
, voyons quelles font les régies qu’il faut
fuivre dans fon application. On mettra la femme
dans la même pofition que dans l’accouchement
contre nature, en forte que les feffes débordent
un peu fon lit, & on l’y retiendra convo;
nablement. On chauffera chaque branche de l’inf-
trument, & on les enduira de beurre ou de po-
made*, on les infinuera enfuite féparément &
d’urte manière différente, félon la pofition delà
tête de l’enfant, & le lieu du baffin qu’elle occupe.
Il convient, dans le plus grand nombre
de cas, de les appliquer fur les côtés de la tête,
quelques fois il eft à propos de commencer par
la branche-mâle, & d’autres fois par la branche
femelle. On infinue ces branches vers Les
côtés du baffin -, néanmoins on en dirige aflez
fouvent une fous le pubis, & l’autre au-devant
du facrum, fouvent auffi on les place aux points
intermédiaires, entre ces quatre principaux. M.
Levret ajoute de ne jamais appliquer le Forceps
fur la face, & de ne l ’introduire nulle
part ailleurs que par les côtés du baffin, à raifon
du plus grand vuide qu’il y a vers cet endroit.
On ne doit jamais recourir au Forceps,
tant que l’orifice de la matrice n’èft point fuffi-
famment fouple ni aflez dilaté, & tant que les
parties extérieures offrent encore quelque réfif-
tance. Il convient, à mefure qu’on fait avancer
la cuiller du Forceps, de la diriger d’un doigt
de l’autre main, pour la faire paffer plus fûre-
ment par l’orifice de la matrice. On doit, en
portant les branches de l’infirument, les faire
avancer avec beaucoup de ménagement Jufqn’i
la hauteur où il faut *, & pour peu qu’on trouva
quelqûe réfiftance,’ on les retire à foi, pour le»
porter dans une autre direction, foit en élevant
ou abaiffant davantage leur extrémité qui eft au«
dehors, foit en l’inclinant vers l’une ou l'autre
cuiffe, félon que les circonftances le demandent.
Il faut dans l’emploi de cet inftrument fe rap-
peller les différentes courbure* qu’il forme, les
contours du corps fur lequel on l'applique, les
différens diamètres, ainfi que la direction de
leur ligne axuelle. Dans tous les cas où ion
fai fit ainfi la tête avec le Forceps,' il faut tâcher
de ig prendre dans fa plus grande largeur,
en forte qu’une ligne qtii partageroit en deux parties
égales le finus du Forceps, en partant du
centre de la jonction des deux branches, ou
rinreryalle que les cuillers laiffent entr elles,
à leur extrémité, traversât la tête obliquement,
du fommet de l'occiput au menton, comme on
le voit fur la première Planche relative à ect
article. On dojt régler la preffion du Forceps
fur tête, d’après les dimenfions de cette par*
tie comparée à celles du baffin. Quand celui-d
eft affez bien conformé', la preffion des bran*
ghes fera modérée : elle fera au contraire très- •
forte, s’il eft Vicié. Souvent même il eft nécef-
faire,.dans ce dernier cas, de rapprocher les crochets
l’un contre l’autre, & de les fixer par un
lien, pour que la preffion foit toujours la même.
U nç fois la tête ainfi faifie, il faut l’en-
trainer au-dehors, & ne point la laiffer dans
l’excavation du baffin, pour être repouffée en-
luite par les forces de la mère. On lui fera fui-
vre autant qu’il fera poffibie, la marche quelle
fient dans le travail naturel*, & que nous avons
rapportée à l’article Accouchement. En tirant
à loi, il faut éviter de fuivre une ligne*'droite,
non enfournant, mais en portant alternativement
le manche vers l’une ou vers l’autre cuiffe
de la femme, en même-temps qu’on attire â
foi. On relevera peu-à-peu les crochets vers le
ventre, à mefure que la tête s’engagera dans le
détroit inférieur, & pendant qu’elle traverfe la !
vulve; en même-temps qu’on tient l’inftrument ;
d’une main, on applique l’autre contre le périnée
, pour le foutenir & en prévenir la rupture.
Dès que les boffes pariétales ont franchi
l’ouverture de* grandes lèvres, on dégage les
branches du Forceps & l’on abandonne le refte
de l’accoucbemeAt à la Nature. Actuellement
que nous ayons fait connoître tout ce qui eft
relatif à l’application générale du Forceps, con-
fidérçns ce que les cas particuliers peuvent demander.
Comment on doit employer le Forceps, quand la
tête occupe le fond du baffin, Gr qu'elle pre-
Jente fon fommet.
Suppofons que l'occiput réponde à l’arcade
du pubis, & le front au fa c rum o u la pofition
inverfe*, on infinuera la branche mâle du
Forceps vers le côté gauche du baffin, & l’autre
fur le côté droit. On introduira d’abord
deux doigts de la main droite, on un feul fur
le côté gauche, fi on les y peut porter, & le
plus haut poffible fur la tête de l’enfant, l’autre
main tenant la branche mâle par fon milieu,
comme une plume à écrire préfente l’extrémité
de la cuiller à la vulve , & fa courbure fur le
champ, ou la nouvelle courbure tournée vers
le pubis, & fou extrémité en forme de crochet,
inclinée au-deffus.de faîne droite. On plonge
cette cuiller dans le vagin à la faveur des doigts
qui lui en préparent le chemin. Quand fon extrémité
a dépaffé ceux-ci, on commence à changer
la direélion du bout extérieur, & â l’éloigner,
un peu du pTi de r^îne au-deffous
.duquel, ou ïe tenoit incliné.On l’abaiffe infen-
fibjement, en le portant vers*la cuiffe gauche ,
proportionnément à ce que la cuiller penche
plus avant. On, continue jufqu’à ce qu’elle foit
entrée à-peu-près de quatre à cinq pouces, &
qne le corps de l’inftrument, au-dehors, foit
à-peu-près félon la même ligne que l ’axe du
tronc de la femmes L ’inftrument ainfi dirigé ,
l’extrémité fe trouve appliquée aux environs de
l’angle de la mâchoire inférieure, ou près des
joues, comme on le peut voir .dans la Planche
première relative à cet article. L ’on eft fùr
qu’elles font ainfi appliquées, lorfqu’elles ne
vacillent point, que le point répond à la fym-
phyfe du pubis, quoiqu éloignée d’elle , comme
on peut le voir dans la Planche à laquelle nous
venons de renvoyer*, & fi enfin, en tirant l’inf-
trument en ligne droite, l’on fent une forte de
réfiftance à l’extrémité qui eft cachée, les chofes
ainfi difpofées, on tiendra l’inftrument dans le
plus grand nombre de ces cas j (car il eft difficile
de donner ici des régies très-précifes ) de
manière que toute la portion apparente décrive
avec une ligne conduite horizontalement du bas
du ventre, un angle dont la bafe foit de trente
à quarante degrés, comme on le voit dans la
Planche que nous venons de citer. Cette première
pièce ainfi introduite, & tenue par un
aide dans; la direéHon que nous venons de
rapporter, on paffera la fécondé avec la même
précaution*, on la tiendra de la main droite,
en forte que Ion extrémité, en forme de crochet,
foit d’abord inclinée au-deffus de l’aîne gauche *,
un ou deux doigts introduits dans le vagin ,
guideront la marche de la cuiller} & à mefure
quelle avancera, on abaiffera l’extrémité qui eft au-
dehors, en l’écartant de la cuiffe gauche, en
forte que l’ouverture deftinée à recevoir le pivot >
puiffefacileraent l’admettre, lorfqu’elie paffera vis-
à-vis*, on réunit alors les deux branches, & on
les fixe ainfi, en faifant faire un demi - tour au
pivot. On faifit enfuite le Forceps avec la main
gauche placée au-deffus de la jonélion de ces
branches, près le pubisé pendant qu’on applique
la droite vers les crochets, comme on le voit
repréfenté dans la Planche que nous venons de
citer. On tire alors à fo i, en ponant cette dernière
partie de l’inftrument alternativement à droite de
à gauche , de manière qu’elle ne parcourre pas
* un efpace au-delà de fept à huit pouces, crainte
de comondre & déchirer les parties molles qui
entourent les branches du Forceps, & qui fu o
ceffivcmem lui fervent d’appui. A mefure qu’on
fent la tête s'engager dans le détroit inférieur ,
on relève peu-à-peu l’extrémité extérieure vers
le ventre, & quand elle eft defcendue très-bas ,
& qu’elle commence à diftendre le périnée , on
foutient celui-ci d’ une main, pendant qu'on tire
de l’autre fur l’inArument par des mouvement
gradués, pour donner lieu aux parties de fe
développer & de prêter.
Mais lorfque la tête eft placée de manière
que le front eft derrière le bord inférieur de
la fymphyfe, & l’occiput dans l’excavation da
facrum, l’introduélion des branches du Forceps
fera la môme. Ou les fera pancher à-peu-près de