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quelles font bien gorgées de leur fluide, elles
offrent a fit z bien l’aDparence d’une grappe de
raifin-, & de-là les fables d’un femblable accouchement,
à la fuite de fauffes groffeffes, où
le placenta avoit dégénéré ainfi d’une manière
vraiment merveilleufe. Les Hydatides dans l’af-
çite, en fe préfentant à l’orifice de la canule, op-
pofent fouvent à l’écoulement des eaux une ré-
fiftance que le flilet poité dans fon orifice peut
feui vaincre.
En général, les Hydatides qui occupent l’intérieur
des vifcères, ou qui font placées fous la
tunique qui les recouvre, n’offrent guère des
Agnes de leur exiftence, & pas plus de mo}’ens
curatifs -, ce n’eft que quand elles font extérieures
qu’on peut leur oppofer un traitement dogma--
tique , fondé .fur leur fituation , leur apparence ,
& qui, en général, fe rapporte à celui qui convient
aux rumeurs enkiftées fimples, & dont
•nous avons fait mention dans les différens article?
de cet ouvrage , auxquels nous renvoyons,
(ilf. Petit-Radiz.)
HYDRARGYROSE , d^tâftttjfÿùpoi, argent um
vivum. 1 raitemert d’une maladie quelconque par
lufage intérieur oùextérieur du mercure, porté au
point d exciter la falivation Ce terme eft plus reçu
chez les Auteurs Laltns, que chez ceux qui ont
écrit en langue vuipaire. Les Arabes furent les
premiers qui employèrent lè mercure comme
remède ; mais ils n’y eurent recours que dans
le Traitement des tumeurs, des ulcères & des
éruptions cutanées, perfuadés que, pris intérieurement
, il étoit, par fa qualité froide, un
poifon auquel aucun aiexipharmaque ne pouvoir
remédier. Telle a été l’opinion des Médecins juf-
qu au quinzième fièele , que la découverte d’un
nouveau monde fut pour l’ancien l’époque d’une
maladie, jufqu’alors inconnue , qu’y amenèrent
avec eux les compagnons de fortune du Navigateur
Colomb. Quoique le plus grand nombre
traitât dès-lors certe maladie par les illinitions
mercurielles, quelques Chimiffes néanmoins vantèrent
l’ame ou l’efprir du mercure, q u i, félon
e u x , étoit la partie vraiment mile du-remède,
& privée de toutes les qualités froides qu’ on étoit
habitué à tant redouter. Mais, par une erreur
dâe à l’ignorance où l’on étoit dans ces teins
c ’eft que ces dernières préparations , qu’on pré-
féroif de donner intérieurement, devinrent fou-
vent auffi meurtrières que les premières, qu’on
croyoit tenir le mercure dans l*éiat de la plus
grande crudité. Infenliblement l’obfervation &
l ’expérience amenèrent d’autres opinions. L ’on
découvrit que plus le mercure approchoir de l’état
falin, plus auffi il opéroit d’uné manière cachée,
& fans procurer aucune évacuation •„ qu’il n’étoit
point néceffaire de porter la dofe du mercure
au point de procurer la falivation pour affurer
«ne parfaite guérifon^ que feu* évacuation étoit
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un accident du traitement, & non une cfrconT-
rance qui lui fût effenneile ; que cet accident étoit
lié à une fenfibilité donnée du fyftêmVfalivàire
& à la divifibiliié fingnlièremenr grande qui le
mercure pouvoir acquérir, hrfqo’il étoit porté
avec les humeurs dans les routes tortueufes de
la circulation. De, ceqijdérivoit une conféquence
naturelle qu il falloir employer le mercure dans
un tel état de combinaifon avec fon excipient
qu’il ne pût s’en feparer fpontanémenr. comme
il arrive dans le traitement par lès friélions, ou
l’on a vu fouvent ce minéral pnfferfous fa f. rme
globuleufe avec la falive, S i même fe répandre
dans les cellulofités des os , & y conferver encore
les apparences métalliques ; que les lotions
du mercure dans le vinaigre, avant de Je mêler
aux grailles, & les mélanges de camphre ou d'au-
très huiles effentielles, dans l’intention d’empêcher
la falivation , étoient autant de préparations
inutiles, puifqu’dles ne tendoiem point à opérer
| cette plus grande divifion. Mais biffons ces con-
ladétations , fur lefquelles nous reviendrons à l’ar-
' ricle V érole , pour nous 'occuper des autres
maladies pour lefquelles on a propofé l’Hydrar-
gyrofe. La rage eft une de celles où on la crue
de la plus grande efficacité -, on doir les premiers
effais qui en ont véré faits à un frère Jéfuire,
Apothicaire de Pondichéry , vers le miliui de
ce fièele. Depuis l’on a eflayé cette méthode ,
tantôt avèc, tantôt fans fucçès-, auffi l’a-t-on
abandonnée pour s’en tenir aux antifpafmodiques
généraux, an mufe , au cmnabre , qu’on a donné
comme altérant, &c.Dn l’a entuire tenté cette méthode
dans le traitement de l’hydrocéphale interne
, & avqç. fiiccès. On trouve à ce fujet, dans
le V l.eme vol. des Medical Observations and
Inquiries, une Obfervation communiquée au D.
Fothergill par le D. Dobfon, qui lui paroît biui
favorable. L ’enfant dont il y efl fair mention,
offroit tous les fy.mptômes de cette maladie dont
trois de la même famille avoient déjà été la
vièlime, il s’étoit plaint fouvent de mal de tète;
il ne pouvoir fe fouknir fur les jambes, il avoir
vomi pJufieurs fois-, il avoit de la fièvre, & ne
pouvoir fouffrir la ‘ lumière. Les jours étoienî
rouges, les pupilles dilatées , & les yeux affèélés
de ffrabifme. Il avoit des treffaillemens, le fom-
mtil interrompu, & bientôt à ces fymptômes fuc-
cédèrent le coma & des cris entrecoupés -, le
pouls étoit devenu plus lent qu’en. fan té , & les
yeux ne paroiffoient point fenfiblcs à la plus vive
lumière. L’ émétique, le calomel, les purgatifs,
les. véficatoires & les bains de pieds avoiont déjà
été employés, & inutilement, lorfque le D. Dobfon
réfolut de tenter l’ufage du Mercure jufqu’à
exciter le flux de bouche. Le peu de tems que
la maladie avoit commencé, les forces du petit
malade fuffifantes en apparence, éroient favorables
à i’effai de cette méthode. On y eut recours
avec la plus grande précaution & prpmptitude *
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tellement qu’en quarante-huit heures ITiaîeine
commença àfe faire fentir-, les gencives étoient
rouges & gonflées, & déjà les fymptômes de
la maladie paroiffoient avoir moins de gravité
j deux jours après, la falivation s’établit,
& la maladie diminuoit infenfiblementj l’on continua
ainfi huit jours, après quoi on ceffa tant
les illinitions merçurièlles, que le calomel, qu’ on
avoit préféré à-tout autre remède. Le flux de
bouche continua encore cinq ou fix jours -, en-
fuite l’on donna le quinquina comme tonique &
comme piéfervatif j le ffrabifme fut le dernier
fymptôme qui difparut. John Hunter rapporre,
dans le même ouvrage, l ’hiftoire d’une même
maladie, qui eut le mâmefuccès, mais traitée avec
le^ calomel, dont la dofe fut portée au point de
faire faliver. On trouve, dans les Effais de Médecine'
d’Edimbourg, plufieurs exemples de té-
tanbs, accompagnés de trifmes , qui guérirent
par une douce falivation. Ces exemples rapportés
par le D. Monro , font confirmés par un autre
communiqué au D. Fothergill, & qu’on trouve
dans les Medical Obfervations and Inquiries. Ces
faits, & bien d’autres que nous pourrions rapporter
, en compulfant les Auteurs, & notamment
les Medical Commentaries , font voir combien
l’H^ydrargirofepourroit être avantageufe dans
les maladies du genre nerveux, notamment celles
qui fiègent au principe des nerfs, telles, que la
manie, & autres efpèces de ce genre , où il faut
Cpérer de grands mouvemens dans la machine,
& produire des fontes dans les fucs blancs, ffg
fufceptibles de concrétion. Nous n’avons encore
aucune obfervation fur le traitement mercuriel
dans la manie. On fe contente des purgatifs &
des émétiques, pris à forte dofe, & réitérés fouvent
, fans s’embarraffer de l’affaiflemem des
forces, & de l’atonie qui dérivent fouvent d’une
pareille méthode. Si un fait ifolé pouvoit établir
une preuve pour tous les cas, ma pratique m’en
fourniroit un -, mais, comme il demànde à être
confirmé, il faut encore attendre du tems & des
circonffances, pour que js le produife avec plus
d’affurance de fon utilité. (M. P e t i t -Radez. )
HYDROBELE. Tuméfaction de la peau du
ferotum, caufée par un amas de férofité, ou oedème
des bourfes, qui rend la peau lifte & luifante ;
1 impreffion du doigt refte fur la tumeur pour peu
qu’on l’y appuyé. La verge devient fouvent oedé-
mateufe par le progrès de l’infiltration, & alors
elle repréfente une colonne torfe.
Cette maladie efl afièz familière aux enfans
Houveaux-nés, & elle cède ordinairement à l'application
des remèdes aftringens, ou difeuffifs ;
les comprefies trempées dans le vin rouge chaud ,
dans lequel ont a lait bouillir des rofes Provins,
leau de chaux fimple, ou mêlée avec un peu
d eau-de-vie fuffifent, en général, pour réfoudre
cette tumeur. Dans les adultes, où l’Hydrobèle ?
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eft un fymptdme ou un accident de l’hydropifie
générale ou afeire, ou de quelqu’autre maladie,
les remèdes que nous venons d’indiquer ne fuffi-
fent pas ; il faut de légères mouchetures à la
peau pour procurer le dégorgement des parties
tuméfiées ; on applique enfuite fur la partie des
comprefies trempées dans de l’eau-de-vie camphrée
tiède. Ces mouchetures doivent être faites
avec art pour prévenir la gangrène qui n’eft que
trop fouvent la fuite des fcarifications faites fans
méthode fur des parties oedémateufes. Voyei
(Edème & Mouche ture.
H YDROCARDIE; terme employé par Fabrice
de Hilden pour déiigner l’épanchement d’une humeur
féreufe, fanieufe, ou purulente dans le
péricarde. Il fignifie proprement l’Hydropifie du
péricarde. Maladie dontM. Sénac a parlé favam-
ment dans fon traité du coeur, & qui,fuivant 'lui,
eft fréquente, difficile à connoître & plus diffw
cile encore à guérir.
Les obftacles, que trouve l’eau du péricarde
à rentrer dans les voies de la circulation, feront
lés.caufes de Thydropifie jLp péricarde ; les maladies
du médiaftin, du poumon & du coeur en
peuvent être les c.aufes occafionneües. L ’ouverture
du cadavre prouve qu’il y avoit fouvent des
fluides exrravafés dans le péricarde contre l’ordre
naturel *, mais il eft difficile de biefi reconnoître
l’exiftence de .cette colleéîion de matière dans le
corps vivant. Elle eft cependant quelquefois rrès-
confidérable; le péricarde eft fufceptible d’une
grande dilatation-, on l’a trouvé tellement rempli
d’eau, que la poche qu’il formoir s’étendoit juf-
qù’à la racine du fternum. Le premier effet de
l’eau épanchée dans le péricarde, doit être de
gêner les mouvemens du coeur,& de produire en
conféquence des palpitations fortes & fréquentes,
& des défaillances. Le poumon éta.nt néceffaire-,
ment comprimé par la dilatation du péricarde,:
la refpiration doit être difficile , & beaucoup plus-
lorfque les malades feront couchés fur le dos. La
fituation où les malades refpireront plus aifémenr,
c’eft lorfqu’ils feront aflis, appuyés un peu fur
le dos, & inclinés vers le côté droit. Cette maladie
eft ordinairement accompagnée d’une toux
fèche & d’un pouls dur, vif & fréquent. Le fymptôme
que M. Sénac regarde comme le plus carac-
tériftique dei’hydropifie du péricarde eft un mouvement
ondulatoire qu’on obferve difficilement
entre les troifième, quatrième St cinquième côtes,
lorfqu’il furvient des palpitations -, on apperçoit
néanmoins quelques mouvemens femfclables dans
les palpitations qui ne font pas accompagnées
d’II) drocardie ; mais alors ce mouvement n’a pas
l’apparence d’ondulations, & ne s’étend pas loin.-
Extrait de Vancienne Encyclopédie.
Quant au traitement chirurgical de cette maladie,
voyc^ l’ article Paracentèse.
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