
Pour ln lui communiquer. Et Tronchin, qui a
^té, vers le milieu de ce fiècle, Tun de pins zélés
pMti'âr.s de l'Jnoculaiion en Hollande & en
France , pour écarter de i’efprir des enfans qu’on
vouloir foumettre à cette pratique jufqu’à l’idée
d’un infiniment de Chirurgie quelconque, fe con-
tentoir d’enlever une portion d'épiderme, avec
un très-^petit emplâtre véficaioire , & plaçoit fur ,
Ja plaie un fil , qu’il avoir fait palier au travers
d’un bouton-mur de petite vérole.
La méthode aujourd’hui généralement adoptée,
& la meilleure là ns doute à tous égards , confiée
à fendre l'épiderme avec la pointe d’une lancette
, qu'on a couverte auparavant d’un peu de
pus variolique bien fluide. Cette incifion, à laquelle
on donne environ deux lignes de longueur,
doit à peine entamer la vraie peau ; l'effet cependant
paroit être un peu plus fur lorfque Tin-
ffrument atteint légèrement celle-ci ,& qu’on voit
paroître enfüite un peu 4 e fang, ce qui peut fe
faire avec une lancette bien affilée, fans que Tentant
reffenre la moindre douleur. On peut faire
cette opération en quelque partie du corps que
ce Toit ; pour l'ordinaire on prélère le bras,&.
l'on choilir fa partie externe & moyenne , pour
moins gêner la liberté du mouvement, dans le cas
où l'inflammation deviendroit confidérable. La
plupart des Inoculateurs font deux ou trois iu-
cifions,à quelque petite diflance Tune de l’autre,
il y en a même beaucoup qui les font également
aux deux bras. Cette précaution de faire plusieurs
incifions n’a aucun inconvénient, & foulent
elle eflmile, car il n'efl pas rare d’en voir
quelqu’une fur le nombre qui ne .donne enfui te
aucune marque d'infeéHon ; il ne l’eft pas même,
lorfqu'on s’en tient à n’en faire qu’une ou deux,
que l’Inoculation fe trouve manquée , & qu’il
faille recommencer. Quelques perfonnes, par des
ïaifons de théorie, ont confeillé de faire les rnci-
fions aux jambes plutôt qu’aux bras ; mais il ne
paroît pas qu’il y ait aucun avantage réel à préférer
les extrémités inférieures. Chez les enfans
en très-bas âge , il vaut mieux inoculer au bras,
à eau lé de Tirritation qu occasionne Turine fur les
plaies, lorfqu'elies font aux jambes; nous avons
vu des conséquences très-défagréables. rëfulter de
êette caufe.
Lorfque la lancette eft bien enduite de pus
liquide , avant qu’on farte i’incifion, elle en dépote
, à l'ordiaatre , une quantité fufflfame fur la
peau , à. mefure qu'elle pénètre l’épiderme , pour
y produire Tinfeélion pour plus de fureté cependant
on fera bien d’éfloyer la lancette fur les
»nations.. On doit toujours préférer le pus le
pins fluide, à celui qui a beaucoup d’épaifteur &
de conlütance.. Comme on fie peut pas toujours
fe procurer di> pus frais, lorfqti’on veut inocu-'
1er, Les Inoculateurs loat dans Tufage den. conserver
dans des fils , ou dans des petits more
a u x dé toile, de coton x ou d’éponge fine 3, loriqu'ôn
efl dans le tâs de s’en fervir , on humeéle
ces fubftances avec un peu d’eau & on exprime
cette eau fur l’extrémité de la lancette.
En inoculant de la manière que nous venons
de décrire, on n’a pas befoin de meure aucune
efpèce d’appareil fur les in’cifions, car elles font
fi légères quelles n’ont befoin ni de bandes pi
de comprefles. On doit feulement faire attention
à ce que lès habits de l’enfant ne viennenr pas
fur-le-champ eflùyer les petites plaies , il vapt
mieux les laiffer fécher à l’air quelques inflans,
avant de recouvrir le bras. Au bout de deux ou
trois jours, quelquefois plus tard, on peut juger,
par l’apparence des incifions , fi Tinfeélion a lieu
ou non; car en général, à cette époque, fi l’opération
réuffit, lés plaies commencent à manifef-
ter quelques points rouges & élevés ;®peu-à-peu
l'inflammation y devient plus confidérable ; & an
bout de quatre ou cinq jours après l’opération ,
il commence à fe former au fommet de la partie
enflammée une petite veflie qui renferme un peu
de lérofité. Cette férofité , qui eft une véritable
matière variolique , augmente par degrés , en
même-rems que le gonflement inflammatoire, &
prend tout-à-fait la forme d’un fluide purulent.
Nous ne nous étendrons pas davantage fur ce
qui concerne les progrès de la maladie, nous ne
nous occuperons*pas non plus de fbn traitement „
ces fujets appartenans plutôt à la Médecine qu'à
la Chirurgie. Nous laiftons également dé côté-,
& par la même.raifbn , non-lèulement la quef-
lion de futilité générale & particulière de l’Inoculation,
qui n’en devroit plus être unechestfles
peuples éclairés & capables de penfer, mais encore
tout ce qui regarde la liberté que le Gouvernement
doit accorder à cette opération , le choix
des fujets à inoculer, & jufqu'oùil doit s’étendre,
la préparation néceflaire à ces derniers, l’époqua
de la v ie , la faifon, le lieu où l'on doit inoculer
; toutes ces queftions vraiment intérefîantes
n'étant point de notre reffort.
IRIS' de FLORENCE. On fe fert de la racine
de cette plante pour donner aux poudres
errhines & dentifriques,auxquelles on les mêle;
une odeur de violettes. Elle efi réputée flirnii-
lante & déterfive, & en conféquence Ton en fait
des globules pour entretenir l’écoulement des
cautères.
IRR1T A N S , ou flimulans. On donne, le nom
de médicamens irritans à ceux qui rendent à augmenter
l’aélion des parties auxquelles on les applique.
Iis font en très-grand nombre, & comme
ils ne produifent pas tous la même efpèce d-action,
on les a clafTés fui van r leurs effets particuliers.
Ainfi , les à k font appelles Ru b é iian s ,
parce qu'ils caufent de la rougeur à. la partie fur
laquelle on les applique. Dans cette clarté font
l'a il, l’euphorbe, la renoncule , le poivre , ila rhue,,
U moutards,, la pyrètbre, le levain- On le»
Emploie dans le cas où l ’on veut-faire une jçé-
pplfion d’une îpartle à une autre.
< Les Suppu&'ATirs dores tels que les cantharides
, l’arum , l’euphorbe , fes gommes réfines >
&c. forment une féconde c-laile de médicamens
irrirans. On mélèzes fubftan ces-aux cataplafmesou.
aux onguens qu’on applique fur les tumeurs gù
on veut déterminer la formation du pus. i ÿ.
Les Vésicatoires font ceux quiappliqués,
fur la peau , font lever l’épiderme en forme d’ampoules
pleines de férofirés. Voy. Cantharides.
j L cs C austiques font ceux qui rongent la partie
à laquelle on les âopüque. On les appelle
suffi »Esç a rO'TIques. Voye\ C austiques; On
s’en principalement dans les cas où -iL-'s’agit
dp féparer du corps quelque partie viciée ou
d en détruire le tiflu. Mais fi Ton n’en fait pas
ufage avec prudence, leur application peut avoir
des conséquences très-fâclieufes » exciter une inflammation
dangereufe fur les parties voi fines de
celles ou on les applique , & mêine irriter tout
le fyflême animal.
Enfin les E xcita ns font ceux dont l'effet
principal n’efl pâs fur la partie à laquelle oh lés
applique , mais fur d'autres organes plus éflèntiels,
& qu’on emploie en conféquence dans les cas J
d’afphyxie & de fyncope. Tels font l’efprit de
fel ammoniac, le vinaigre concentré, Tefprit de
melifTe , 1 afperfion de l’eau froide , Tinfufllation
dans les poumons, les friéHons du Corps, l’élec- i
triché, &c.
Les m'édicamèns propres à augmenter l’alîro’n ,
des différens organes fëctëloireS ^ qui portent
les noms des purgatifs \ ’diurétiques 1 éXpeêVotanè,
&c. agiflent tous c'cânme irritans fur Jes‘ divers
organes fur lèfquels ils produifent leurs effets particuliers.
INSOLATION , du latin infoîâre , expofer
ffn loleil. On a qur'qntfois obfervé de bons effets
de Tïnfoîariori des parties afftàées d ’ulcèreè de
#naiivaifenature, oti (fe tumeurs tèndanrés imparfat- j
temem à la fuppuration; & pour augmenter l’in-
ténfité dé ce remède, oh a éxpofë les parties aux
rayolrs ralfemblés & condenfés jufqu’à uh certain
point, au moyen d’un verre ou d’un fnirpir.
Vby. CfiALEÜE.
INSTRUMENT. Moyen auxiliaire entre les
mains 6u Chirurgien dont i| fe! fert pour,faire,les
opération?-.. Les lnflrnmen^ font compofés d!e di-
verfes matières, mais Taci.er & le,fer ,en .FomVt '
niffent la plus grande partie • Tpr ; 1 argent , le
plomb., le. bois , la gomme élaflique, & plufieurs
autres matières y font auffi employées;
-Les Inflrumens qiii doivent réfifier beaucoup, j
êt qnj doivent iheifer par feùr iramhant doivent :
abfolument être fabriqués de fer ou d'acier, ou |
des deux enfemble y on à jnfqtieS à préfet# prié- ;
féré l’argent pour les InflrnnTens plfehs, Wfe que (
tes canailles Sc ies &'lg*1ie3i©U f o n d e s (
1 jovird’hiff l’on préfère de benacoupla gomme élaf-
tique pour la conftruélion de,ces dernières,air4i
que pour celle de divers autres Inflrumens-, qui
doivent réunir la fouple-flè & la légèreté. L’or»
fait indifféremment, -d’acier , de fe r , ou d’argent,
plufieurs aurres Infifumens. Quelques-uns donnent
Ja préférence à T-acier bien p o l i , à caufe de fa
propreté , d autres aiment mieux l'argent , pwrco
qu’il Ti’eft.-ppim fu jet à la rouille , & que les In-
flrnmens qui en font conflruits 'exigent moins de
foin.
On a coutume de -divifer les Inflrutnens, de
Chirurgie en communs & particuliers. Les Irflru-
mens communs fervent à plufieurs opérations,
aux panfemens des plaies,, &c. Tels font les ci-y
féaux , les biflourisji, les fondes , &c. LesfniVun
mens particuliers font ceux dont. Tufaoe efl fixé à
ceriaines opérations , comme les alfi-alres > pouf
la veflië ; les foies pour les amputations des
membres; le trépan,pour le crâne ,’ &c. Les Inflrumens
communs font auffi appelles portati fs y
parce que le Chirurgien efl obligé de les ayoit'
toujours avec lui ; les autres au contyaire font
nommés non portatifs , parce qu’i l fuffit qu’on
les ait ehez fo i, en bon état ».pour le befoin.
ƒ «Les Inflrumens, dit M Louis, font aux opérations
, qui forment la partiebrillanre de la Chirurgie,
ce que les médicamens font au traitement
des maladies tant médicinales que chirurgicales*
Çe font des moyens, ou y comme ledit Dionis
en parlant des .Inflrumens en général, ce font de*
eaufes. fécondés dont; fe mérite confifle eflentiei-
lement dans 1 intelligence dè celui qui s’en fert
avec prëcifiori & -avêcméthode. C.efl une vériré
qu-on ne doit jamais perdre de vue. Attribuer à
un Inflrument , lufeeptible'd’être bien ou mai conduit,
les avantagés, qui né peuvent venir que des
lumières ■ & de la dextérité de celui qui les dirige^
efl une àbfordiré inconcevable , contre laquelle
les perfonnes les plus fenfées d’ailleurs ne
font pas a fiez en garde,
, « En foiimettaOt laèchofe ,à la faine raifon, il
paroît évident qu'il n’y a aucun Infiniment qui
ne put fournir la matière d’urre dirtertation in-
flruâive pour les Élèves èn Chirurgie , & utile
aux.progrès dé l ’Art; Elle pourrott être érudite ,
par des !rechèrc,hes fur l’origine de l’Infirumenf^
furies changeméns qu’on y â faits en diffère©*
tems ; lavante, en appréciant lès »vantées & fe j
ineonvëtMéfts des formés fucceffives quë Tfoftru-
mè'ift a reçues ; ingétlfeufe.; par lliîiyentiofi.dê Hou-
vêaux InfirumenS, & par la profeription de eeu*
dont on prouvéroit l’inutilité, .ou Timperfcéiioà
noq corrigible. h -
(( Nous avons fur cette matière Je travail d’trii
dés plus grands Maîtres > qui a: fait à foh auteu?
uhe répütafion que re laps de eenf:cinquante ahj
n a.pas dérru-ite, malgtétonsiïes progrès; q ue l'A r ï
avfeit fo r un. grand nombre d’autres points. S c r j-
tet , né à U!m, en y avoir eu le