
Quelquefois dans les hydropifies enkiftées de l’o-
vaire; en pareil cas, il faut également ouvrir
les cellules, fuivant la longueur dp cordon, &
fcarifier en tout fens, enfuite panfer à fec, &dans
les panfemens fuivans, toucher les parties endurcies
, avec la pierre infernale, & continuer
ainii, autantquon le jugera péceffaire. Du refie
on continue le Traitement comme dans toute
autre efpèce d’ulcère qu'on veut faire venir à
çicatrifation.
De P Hydrocèle par épanchement.
La férofité dans l’Hydrocèle dont il eft actuellement
quefiion , eft contenue entre la membrane
périreftes & l’albuginé*, dans ce qu’on appelle
communément la cavité de la tunique vaginale ,
ou bien elle eft raffemblée dans une poche particulière
, formée dans une certaine étendue du
cordon. Cette diftincïion a déjà été anciennement
faite par Fallope *, confidérons d’abord la maladie
dans le premier cas.
Quelquefois l’épanchement a lieu dans deux
poches diftinéles , comme il arrive dans les Hydrocèles
qu’on a tentées de guérir radicalement ,
fans pouvoir réuflir; mais le plus communément
il eft borné à une. Les progrès de la maladie
font d’abord fort lents; cTroefure qu’elle avance,
la tumeur qui étoit irrégulière, s’alonge , devient
pyriforme, le périteftes , en augmentant en capacité,
augmente auffi en épaiffeur, par le col-
lement du tiffu cellulaire d’alentour fur fa fur-
face-, ce qui donne à la tumeur- une dureté &
une réfiftance, telles qu’on i’a quelquefois prife
pour une induration du teflicule* Le teflicule ne
paroît pas d’abord fouffrir beaucoup-, mais par
la fuite, continuellement macéré par l’eau dans
laquelle il nage , fe« va.iffeaux, & particulièrement
les veines deviennent variqueufes, fouvent
même s’ouvrent, & alors le lang Ce mêlant aux
eaux épanchées, forme un fluide mixte, fur la
nature duquel on refte incertain, lorfqu’on n’a
recours qu’aux fignes ordinaires. Quelquefois la
propre fubfiaoce de cet organe tombe en purri-
lage , ou elfe s’endurcit & devient comme farco-
mateufe, d’ou réfulte une affection mixte, qu’on
nomme Hydro- Sarcocêîe 5 mais ces dégéné-
refcences n’ont guère lieu que dans les Hydrocèles
anciennes, qui font la fuite de coups reçus
aii teflicule,
Les Auteurs font peu d’accord fur la caufe
première de l’Hydrocèle par épanchement ; Ruifch,
qui avoit remarqué plus d’une fois le mauvais
état de l’épididime, l’attribuoit aux varices qui
dénaturoient plus ou moins le cordon-, mais, à
dire vrai, il eft encore à prouver fi cette dégé-
nérefcence eft véritablement caufe ou effet. Mal-
pighi & Valfalva, qui plufieurs fois avoient exprimé
de la furface de la tunique vaginale/& de
i ’idbuginée, des gouttelettes d’ime féromé, qui préfetitoit
tons les caraélères du fluide épanché, rts-;
gardoient celui-ci comme provenant d’une exfu-
dation portée à l’excès. Aujourd’hui où tout ce
qui a rapport à la circulation, dans le fyflême
des vniffeaux abforbans éft plus connu, on l’attribue
à l’inertie d’abforption des fui faces : cette
inertie fuccède fouvent aux coups ^ aux contu-
fions du teflicule, à la preflîon trop fortement
exercée par la pelotte d’un bandage fur le cordon
, ou au circocèle. 11 efl à obferver que l’Hydrocèle
arrive plus communément du côté gauche
que du droit -, fans doute que la preflion qu’exerce
l’S du colon fur le cordon , chez ceux qui vont
rarement à la Celle, entre pour beaucoup dans
l’explication de ce phénomène. Cette Angularité
n’a point échappé à Fabrice de Hilden. Hernia
aquofa, dit-il, Jî h caufâ internâ & latente ori-
ginem ducit , ut plurimum Jînifiram partem occupât
j fèrofufque ïlle humor in membrand tcjlem in-
volvente, erithroïdem dictam, colUgitur ; & comme
tous le^ Auteurs de fon teins, qui trouvoient
une grande analogie entre le fluide épanché &
l’urine, il en rapportoit la caufe à un viée particulier
du rein. Idque, continue-t-il, fitprat'i-_
pue renefiniftro male affeclo , quapropterferofos hu-
mores non abftrahens , & ad vefîcam non miitens ,
per venam feminariam quæ in ijlo làtere ex emul-
gente procedit in membranam erytkroïdem delabitur.
Les notions que nous avons actuellement fur la
circulation & l’abforption réfutent trop compiet-
tement cette opinion, pour que nous foyons contraints
d’entrer dans quelques détails à fon fujet.
-Il efl très-difficile de diftinguer l’Hydrocèle
qui commence, parce qu’on peut la confondre
avec plufieurs maladies du teflicule-, il n’en efl
point ainfi , à une époque plus avancée. La dilatation
n’eft ordinairement apparente que d’un feu!
côté, & quoiqu’elle foit portée très-haut, l’on
diftingue toujours les, rides & rugofités qui lui
font propres -, on apperçoit le raphé qui fépare
l ’une & l’autre bourfe -, en foulevant la tumeur ,
on fent qu’elle efl légère, comparativement à
fon volume. En appliquant les doigts d’une ma^
nière oppofée, & preflant alternativement, on
découvre une fluéluation qui annoncé un fluide.
Renititur fie , dit Celfe, ut uter.repletus & arâè
adflridus, cedit humor, circumfluenfque id quodnon
premitur, attollit, & tanquam in vitro cornuve
per ferotum apparet. Si l’on place une lumière
d’un côté, & qu’on fe mette à l’oppofite, on
découvre une certaine tranfparence qui ne peut
venir que de l’eau épanchée. Mais ce dernier
figne, tel bon qu’il puiffe être, ne pèut guère
valoir que dans les cas où l’épanchement feroic
pur ou fans mélange de fang & de ifiatière purulente.
La peau de la verge n’efl point gonflée,
elle efl Comme toute employée à la formation
de la tumeur, en forte que la verge femble fc
retirer au-dedans du ventre, à mefure que celle-
ci augmente, & elle l’efl tellement, au dernier
période de la maladie, que l’orifice du prépuce
reflemble allez à un nombril. Si l’on réunit le
plus grand nombre de ces fignes, l’on pourra
caraélériler fùrement la maladie-, mais avant ,
il faut bien les peler & les comparer entr’eux ;
car i c i , les plus expérimentés fouvent fe trompent,
Pott lui-même s\ft laiffé entraîner à l’erreur,
en extirpant comme lin farcocèle, une
tumeur qui n’étoit qu’ une. Hydrocèle de la tunique
vaginale.
Le progooflic de l’Hydrocèle par épanchement,
efl établi fur les notions que nous avons établies
de fes-caufes; nous renvoyons à elles, polir in-
fifier fur le procédé curatif beaucoup plus inté-
reffanr à connoître.
Quoique jPott offre deux exemples d’Hydro-
ièle par épanchement, & qu’on puiflé encore citer
quelques cas de ce genre , néanmoins ils font
trop rares, pour éloigner d’une méthode reconnue
plus certaine, & que la pratique feule
peur fournir, il efl deux méthodes de guérir
l’Hydrocèle par épanchement, 1 une palliative ,
& l’autre radicale ; la palliative efl ceile où l’on
fe contente d’évacuer les.eaux, pour obvier aux
fymptômes urgens,, fans s’inquiéter fi elles reviendront
ou non ; la radicale efl celle où non-
feulement on a en vue i’évacuation des eaux ;
mais encore , où l’on cherche à prévenir leur
retour. La première convient plus aux fujets
avancés en âge, & d’une foible conftiturion, à
raifon d;:s moindres accidens qui l’accompagnent ;
mais auifi je fuccès en efl moins certain , la
maladie revenant plus ou moins long-tems après.
Quel* que foit le parti qu’on prenne, il convient,
même dès lé commencement, de faire
porter un fufp.nfoir bien ferré, non-feulement
pour épargner au malade la gêne que
pounoir lui occafionner le poids de la tumeur;
mais encore pour" quelle prenne Je moins d’ac-
croifTeniwnt poffible.
Il efi deux manières d’évacuer les èaux, dans
la méthode palliative, l’une par la lancette, &
l ’autre par le trois-cart. Lus And .ns fe fervoient
du premier de ces in fini mens ; ils faifoient une
petite incifion avec , & les eaux écoulées, ils
appliquoi nt fur la plaie une emplâtre de céru-
f e , & defféchoient ainfi la plaie; on peut voir,
pour les détails, le Cours d’Opéranors de Dio-
rois. On s’efl apperçu que cette pratique n’étoit
pas fans inconvénient ; que les eaux ne pou-
voient pas fi bien s’écouler que par la ponélion
avec le trois-cart, que la plaie du fac ne répondant
pas toujours bien avec celle dè la peau ,
3 eau s’infiltroir, & comp'iquoit la maladie par
elle-même affez fimple. Ces inconvéni.ns firent
donner la préférence an trois-cart, dont la canule
vefle dans le fac, pendanf l’évacuation des eaux.
Celui dont on fe fert efl beaucoup plus petit
que celui qu’on emploie dans l’opération de la
paracemèfe ; il a une forme cylindrique, & fa
( pointe efl triangulaire; fans doute qu’un qui fe-
I roit applati comme celui dont onfair ufage dans
j l’opération de la bronchotomie, mais fans être
courbé fur fon plar, feroit meilleur ; il entreroit
plus facilement & donneroit mieux iffue au fluide
épanché, en cas qu’il fût un peu confiflant. On
peut voir dans la Planches relatives à cet article,
différens.jnflrumens de ce genre, & notamment
l’âpplati qîie nous préférons.
‘ Le choix de l’inflrument une fois fait, il s’agit
d’opérer, On place le malade fur Je bord Je fon
li t , dans un fauteuil, ou Amplement debout, le
dos appuyé contre une muraille, ou quelque chofe
de folide j on cherche fur le côté malade le lieu
où fe trouve le teflicule-, c’eft toujours en haut
& en arrière ; dès qu’on le fent bien, & qu’on
i s efl affûté de fa pofition , on comprime le corps
| de la bourfe de haut en bas, de manière à porter
le t fticuie en haut, & à faire faillir eh bas les
1 eaux -, enfuite avec l’index de la main libre, on
j marque de l’ongle l’endroit où l’on fent le plus
; la fluéluation ; on fait- d’abord une incifion à la
peau & au tiffu cellulaire d’environ quatre lignes
de long, avec une lancertte ou un bifiouri ordinaire,
pour éviter la douleur que l’intfoduélion
du trois-cart ne manqueroû pas d’occafionner.
Cette première ineifion faire , on prend le trois**-
cart de la main droite, & fixant le manche
j dans la paume, on conduit l ’indicateur fur fa
I tige, en ne laiflant à découvert de l’inftrument
que précifément ce qu’il en faut pour pénétrer
j dans la tunique vaginale. Lorfqu’on y cfi parvenu,
on retire la fige, & l’eau ne manque pas de fortir
anfli-tôt. Quelques-uns confcillent, quand la férofité
efl épanchée en grande quantité, de ne
l’évacuer que peu-à-peu, pour éviter la rupture
des veines variqueufes, qui affez fouvent compliquent
la maladif, mais ce précepte ne mérite
nul égard. Quand toute l’eau efl évacuée, oiî
retire dontement la canule du trois-cart, on
met fur la petite plaie un emplâtre agglurinarif,,
puis une compreffe trempée dans un mélange
d’eau de chaux & d’eau-de-vie camphrée, & l’ on,
foutienr le tour avec un fufpenfoir. La perite
plaie qu’on a faite dans cette opération fe guérie
communément en t-è-peu de tems^ né^nmoins-
elle s’enflamme quelquefois & fuppure; mai» le-
mal étant fuperfk.-el, la cicatrice n’en efl: guère
retardée.. Chez quelques-uns cependant il efl plus
profond , il va jufqu’à affeéler la tunique vaginale
, & par-là devient fouvent caufe d’une-
guérifon radicale. Quelquefois auffi le cas efl plus-
inquiétant, & même mortel; ce qui efl confirmé-
par deux obfen ations dont M Port fait mention*
dans.fon Traité de l’Hydrocèle. H faut toujours*
dans cette 'opération , porter f infiniment là ow
il y a le moins de vaiffeaux variqueux; car leur
piquure pourroit donner lieu à 1,# épanchement
fecoudaire de fang dans la poche des eaux, ois