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remèdes que chacune exige en particulier.
La Cataracte fe forme toujours par degrés,
cependant on cite des cas où la vue s’efl tout-
à-coup perdue par l’opacité fubite du crifiallin -,
fans les rejetteron peut dire néanmoins qu’ils
font très-rares. La maladie commence toujours
d’une manière infenlible, jufqu’à. ce que la vue
foit lout-à-fait éteinte. Le premier fymprôme dont
lés malades fe plaignent généralement, est une
foibleffe des yeux qui les porte à dire qu’ils leur
femblent voir à travers de la corne. Cette foibiefi e
commence long-tems avant qu’on apperçojve la
moindre altération dans l’oeil y elle devient plu?
confidérable chaque jour, le malade croyant que
ce trouble provient d’un peu de pouiïèré ou de
quelques çorpufcules ou matières fixées Air la
cornée >porte fpontanément la main pouffe frotter
l’oeil, & il efi Airpris malgré cette attention,
que fa vue n’en devienne pas plus claire. Lorf-
qu’il fe trouve à un jour médiocre, il voit plus
aifément As objets qui lui font préfentés de côté;
qu’en face. Si alors l’on examine l’oeil, l’on observe
que le crifiallin a pris une couleur obf-
cure , & au lieu d’être parfaitement clair &tranf-
parent, tel qu’il doit naturellement être, on Je
■ trouve légèrement opaque.. Le trouble delà vue
devient de plus en plus inquiétant, & enfin il fe
termine eh une cécité parfaite,, quoiqn’avant le
malade pniffe encore difiinguer le jour des ténèbres
& les couleurs fortes les unes, des autres*
A mefu.re que la cécité fe confirme, le crifiallin
devient plus opaque jufqu’à ce qu’enfin il foit
entièrement blanc, ou d’un gris clair, ou couleur
de perle.. Quelquefois cette blancheur efi
bornée, à une portion, du crifiallin , & paroit
comme une petite tache opaqae, alors les malades
voient mieux aux. approches de la nuit que dans
lè grand jour} mais le plus fouvent la totalité
efl-affeélée. Pendant que la maladie fe forme, la
pupille fe dilate & fe contrarie félon la force
de la lumière à laquelle elle fe trouve expofée,
du moins cela s’obferve.quand d’ailleurs l'oeil n’eft
point autrement malade. Mais quand la cataraéle
efi compliquée avec la goutte fereine , la pupille
alors n’efl fufceptible d’aucun mouvement, à
quelque lumière qu’on l’expofe} cet accident
dérive moins de l’affeélion du crifiallin que de
celle de la rétine, ou du nerf optique. La cata-
Tàâ’e n’efi communément accompagnée d’aucun
fentiment de douleur , lorfque l'oeil efi expofé
à une \ i.ve lumière y cependant cure. douleur a
quelquefois lieu pour peu qu’il y. ait de l’in—
fiammadon dans le fond de l’oeil.,
La membrane qui recouvre le chaton du crif-
tallin, peut perdre, fa tranfparence tans que cette
lentille éprouve je même changement. Elle peut
alors continuer de couvrir toujours le crifiallin,,
comme. M..Morand l’a.obfervé, ou fe. féparer peu. j
à peu de ce: corps, & venir adhérer au cercle ;
de. l’iris, ainfii que. l’a remarqué M, la* Peyronie^ j
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On pourroit même conjecturer-en s*en rapportant
à la flruélure de cette membrane telle que
Zinn l’a donnée, que cette pellicule petit, en certaines
circonfiances, devenir opaque & fe féparer
de l’autre. Quand l’opacité a lieu dans la capluie
du crifiallin, s’il n’y a que la partie antérieure
qui foit viciée, il le paroit à une blancheur qui
efi placée immédiatement près de l’iris 5 fi c’eff
au contraire la partie poftérieure, la couleur efi
communément gtife, & l’opacité iemble être plus
profonde. Mais quelquefois il arrive dix ou
douze jours après l’extraélion ou l’abaifiemeftt
de la Cataraéle, que la capfule crifialline qui
avant étoir parfaitement faine ,. s’oblcurcit, devient
entièrement opaque , & forme ce que
M. Hoin appel loit une Caiaraélefecondaire-Quand
le corps du crifiallin & la capfule font également
opaques, la cataraéle efi communément molle,
& même quelquefois entièrement fluide -, dans
ce dernier cas, l’opération efi ordinairement fans
fuccès, fouvent même impraticable. Mais quelquefois
le crifiallin n’efi affeclé qu’en partie, on* y
découvre.-quelques taches en différents endroits,
& le refie efi entièrment fain} en pareil cas la.
vue efi fouvent aufli bonne qu’en tout autre cir-
confiance fur-tout quand la pupille efi fucceffi-
vement dilatée. Quand la cataraéle efi d’une bonne
confifiance, elle efi communément brune, elle
femble être derrière luis, & pas fi profondément
que l’endroit où efi le crifiallinla pupille • fe
dilate, & fe comraéie lentement. Quand elle efi
fluide,, elle n’efi. point communément blanche,,
elle.efi-plutôt d’une couleur cremeufe,: comme
purulente, St ordinairement en pareil cas le globe
de l’oeil paroît plus volumineux que dans 1 état
fain.L’épaifTifTementde la capfule crifialline accompagne
communément cette trop grand fluidité
du crifiallin3 mais d’autres fois cette lentille efi tellement
folidé qu’on, la peut couper comme le
verre. En parlant d’une opération p.ir extraèlion’
faite dans un pareil cas, le D. Wenzel dit: u,à peine,
la cornée.& la capfule antérieure furent-elles inci-
fées , que le crifiallin s’échappa avec vî telle,-,
alla tomber à quelque difiance du malade & fe.
brifa en deux3 en l’examinant, on reconnut qu’il
étoit prefque noir , d’une confifiance très-fermé &
comme plâtreufe, ce qui efi à obferver. Ce qui
efi à obferver dans ce casc’eft que les pupilles
n’avoient aucune mobilité, que les criftaüins
étoient tellement noirs que le malade avoit été
jugé par Van-Swieten & de Haencomme étant
attaqué d’amaurofe, qu’il fortît de 1 autre oeil
opéré avec plus de précaution, un crifiallin aufli
noir que le premier, mais beaucoup plus foli**-
li.de & comme pierreux.
La couleur de. la Cataraéle n’efl. pas moins
intéreffante à Çonnoîire. que fa. confifiance. Celle
qui a l’apparence de la crème, s’obferve fpéçia?
lement chez les enfàns. Quand, la couleur efi:
jaune.,. communément. une petite portion du.crifo
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faîîln efi dure, pendant que le refte fe diffout ;•
en un fluide tranfpaient. On parle d’une Cata- j
raéle noire 3 mais elle efi rare, on pourroit, j
quand elle a lieu , la confondre avec l’amau- j
rofe} mais en y faifant attention on la dif- j
tinguera toujours d’elle. En effet, l’amau rofe j
vient le plus fouvent d’une manière imprévue} 1
.la pupille efi d’un noir foncé, elle ne fe con-
iraéle nullement à l’impreffion de la lumière, &
la plus grande clarté nelemeut pas plus que les plu s |
profondes ténèbres. Il n’en efi oas ainfi dans la
Cataraéle, la cécité vient lentement, la pupille
fe contraéïe, & fe dilate en proportion de la |
vivacité de la lumière à laquelle elle efi expo- !
fée} le fond de l'oeil efi noir, mais pas tant que j
dans l’amaurofe-, & le malade n’efi pas indifférent
à la lumière, aux ténèbres & aux couleurs.
On appelle Accompagnemens de la Cataraéle, j certains fiiamens détachés du crifiallin , & qui j proviennent d’un commencement de diffolution t
de ce corps. 11 ne faut point confondre ces ac- j
compagnemens avec quelques fibrilles détachées ,1
des procès ciliaires, dans les cas où la Cataraéle j
efi adhérente à l’uvée.
D’après tout ce que nous venons de dire fur j
\ znature de ta Cataraéle, on peut en difiinguer j
trois efpèces relativement à l’événement 3 la cura- j
ble, la mixte ou douteufe & l’incurable.
La curable fe reconnoît aux mouvemens de j
dilatation & de contraélion de la pupille, à la j
perception des malades, qui difent difiinguer !
la lumière des ténèbres, les couleurs brillantes, j
telles que le rouge , le verd, &c. La mixte efi j .celle où l’on découvre encore une foible dilata- 1
lion & contraélion dans la pupille, mais dans
laquelle les malades ne peuvent reconnoîtne la j
lumière de l’obfcurité qu’avec une très-grande I
peine 3. à l’opacité du -crifiallin 3 fe joint fouvent i
une affeélion do la rétine ou de que {.qu’autre j
partie de l’oeil. La pupille dans- l’incurable efi .
manifefiement affeélée}. elle ne jouit d’aucun
mouvement à quelque lumière qu’on lexpofe,
&. les malades ne peuvent difiinguer la clarté
la plus brillante d’avec les plus profondes ténèbres.
Quelques-uns difiinguem encore la cataraéle
en Ample , en compofée, & en compliquée. La
Ample. provient de l’opacité du crifiallin, (ans
aucun autre vice de l’intérieur de l’oeiLLa com: 1
pofëe efi celle où, non-feulement il y a opacité j
dans le crifiallin, mais encore dans la liqueur
oùil nage, dansia capfule ou dans l’humeur vitrée.
La compliquée efi toujours accompagnée.d'un I
défordre dans l’otganifaii©n de l’oeil, mais particulièrement
de l’amaurofe.. Il arrive quelquefois j
en effet que l’humeur titrée tombe dans une dif-
fo lu ci on coniplertc ou qu’elle s’èpaiffif, ce qui
*fi toujours la fuite, dé quelqiunflammariorr
précédente. 11. importa ai* Praticien de bien !
®ecoiinoîtte cetie circonllan.ce „ pour ne point
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tenter un procédé qui alors deviendroit inutile
& peut être pernicieux. La Cataraéle efi quelquefois
accompagnée d’une imperforation de 1 iris,
& alors les rayops lumineux ne pouvant parvenir
jufqu’au Crifiallin , la vifion ne fauroit alors
avoir lieu. Souvent aufli elle efl avec adhérence de
l’iris à la membrane hyaloïdé & crifialline. Quand
ces adhérences viennent de première conformation,
il efi difficile de les reconnoî.reà la (impie
vue } mais on les foupçonne quand il y a eu précédemment
quelqu’inflammaiion. Ce. font ces-
adhérences qui, en général, rendent fi infruc-
tueufe l’opération de la Cataraéle par abaiffe-
ment. L’opacité de la cornée petit également compliquer
la Cataraéle , comme on en a beaucoup-
d’exemples.
Enfin il efi une Cataraéle membraneule qu’oa
difiingue en primitive & en lècondaire. La prfo
mitive a lieu par un épaiflifl’ement de la membrane
crifialline qui date du commencement même
de la maladie. Il efi rare que cette affeélion ne
foit accompagnée d’un vice du crifiallin } ordinairement
ce corps & fa capfule ne font plus
qtrün, ce qui rend la guérifon très-difficile,
malgré ce qu’en aient dit quelques Praticiens.
Il n’en efi point ainfi de la Cataraéle fecondaire:
celle-ci fuccède à l’opération par abaiffement ou
par extraèlion 3 elle furvienr quelques jours après
& paroît être due à une inflammation des parties
internes de l’oeil. Elfe n’occupe que la membrane-
crifialline , tantôt la partie antérieure, d’autres
fois la poflérieure, & elle efi abfoluoeem indépendante
de.-l’état dû. crifiallin, puifqu’eile Air-
vient long-temps après quecelui-ei a été déplacé
, & qu’il a ceffé d’avoir des rapporrs avec fs
capfule, ou qu’ils aient été détachés.
L’obfetvarion de ce qui fe paffe dans d’autres;
parties du corps , dont la texture approche de
la dëlicaieflé du crifiallin, donne lieu de croire
que la caufe prochaine de fon opacité.'' provient-
dt I’obfiriiélion des vaiffeaux qui fourniffent à
fon parenchyme, foit que ces vaiffeaux aient été:
léfés par une caufe externe , comme dans les conru--
tu fions , ou qu'ils aient été defféchés par le raccon-
niffanem naturel à toutes les parties, comme dans*
un â^etiès-avancè. Quelquefois aufli cet te Cataraéle
Axondaire vient de quelques refies d’un crifialliw
mou & prefque fluide quia laiffë après fon extraèlion;
quelques par celfos qui fe font cantonnées dans la.
circonférence de là capfule, & qui enfuite fe fonts
portées fur la pupille quelles obfiruentplus oit
moins L’exifience de ces vaiffeaux eff confiatée
d’après les heureufes injeélions où on les a va
aller de la capfule au corps du crifialli'h, non-feulement
chez les gros animaux , mais encore cheæ
l’iiomnie même ainfi que l’ont mis hors de doute:
les Ànatomifies qui ont cherché à étendre nosi
connoiffiinces for cet. cbjer. « Mais quand la dé—
monfiration n auroît rien établi, encore fur-cette:
matiire^dù M. Edl ^ï’exiflènce dés vaiffeaux-dans»