
«ne plus longue & aùfft large qu'on nofitme Ventrière
, le tout fouiebu du bandage de corps &
du (capillaire. Voyei Bandage.
La cure demande des alternions différentes,
fuivant les diverfes complications de la plaie. |
V oy ei Plaies du Sas-ventre.
S’il e(l permis au malade de fe tenir dans la
fitttation qui lui paroîtra la plus commode J &
qu’il ait à fe retourner dans le lit, il eft bon qu il
ne s’aide en aucune manière, & qu’il fe faffe
remuer par des gens affez forts S adroits. Lorfque
la réunion eft faite , on ôte les points de future
en coupant avec des cifeaux, les fils qui em-
braffent une des chevilles, & on retire l’anfe
foutenue par la cheville oppofée. Il fe forme
quelquefois une hernie ventrale à la fuite de ces
plaies pénétrantes, parce que les parties contenantes
ne font pas capables d une aufti grande
lÿfiftance en cet endroit qu’ailleurs. Voyc{ ce,que-
nous avons dit à ce fujet, à 1 article Abdomen.
On fait ordinairement la Gaftroraphie à la fuite
de f opération Céfarienne. Voye\ Césarienne.
On convient, en général, que les futures font
des moyens violens auxquels on ne doit avoir
recours que dans Us cas où il ne feroit pas
pôffible de maintenir les lèvres de la plaie rapprochées
par la fitùation, & à l’aide d’un bandage
-méthodique. M. Fibrac croit ces circonflances
extrêmement rares ; il eft entré dans un grand
détail fur cette matière, dans un Mémoire fur
l’abus des futures, inféré dans le troifième volume
des Mémoires "de l’Académie Royale de
Chirurgie. Nous en parlerons pins amplement
au mot Suture. Article de l'ancienne Encyclopédie•,
T t . .
Nous ajouterons ici une Obfervation cuneufe,
communiquée par M. Bordier, Médecin à Pondichéry
, ( ï )• .
- ün Soldat Indien eut quelque fujet de mécontentement
de-fa femme ; dans fa colère , il ia tua ,
& voulut fe détruire lui-même; il fe donna un
coup de cataric dans le bas-ventre. Cette arme, qui
eft une efpèce de large poignard produifit la fortie
des inteflins. Un Médecin du pays les fit rentrer,
& , pour les contenir, il fe fervit d’un flratagême
àffez ingénieux. Il difféqna entre les tégumens &
les mufcles, & y imroduifit une plaque de plomb,
enfuite fit dés points de future aux lèvres de la
plaie , ce: qui contint fuffdamment les inteflins ;
les bandages ne furent d’aucun ufagé. La plaie
fut guérie en peu de tems:; la plaque de plomb
n’étoit point incommode. Quelque tems après,
la Juftice s'empara de l’homicide qui fut [tendu.
A l’ouverture'du cadavre, M. Bourdier s’affura
du fait plus particulièrement, il trouva la plaque
de plomb comme fcellée entre les mufcles
& les tégumens.
G A S
Des Observations très*multipHéès ont fait Yoir
que le plomb pouvoit féjourner dans Je corps
vivant, fans occafionner les accidens qui font la
fuite ordinaire de i’introduélion de prefque toute
autre efpèce de corps ëtangers. Nous laiffons aux
Chirurgiens Praticiens , le foin de déterminer
jufqu’à quel point on pourroit tirer parti du fait
ci-deffus, qu’on a publié depuis long-tems, mais
qui probablement eft tout-à-fait oublié.
GASTROTOMIE. Ouverture qu’on fait au
ventre par une incifton qui pénètre* dans fa capacité,
foit pour y faire rentrer quelque partie
qui en eft fortie, foit pour en extraire quelques
corps. Ce mot eft grec , ras-poTô^*, compofé de
'ÿ a r f i f , le ventre, & de top » , incifton, du verbe
rrifja», je COUpe.
On a pratiqué avec fuccès la Gaftrotomie,
pour donner iffue au fang épanché dans le bas-
ventre, à là fuite des plaies pénétrantes de cette
partie. On en peut lire plufieurs Obfervations
très-détaillées dans un Mémoire de M. Petit le
fils, fur les épanchemens, inféré dans le premier
volume de ceux de P Académie Royale de Chi*
rurgie.
L’opération céfaHehne & la lithotomie par le
haut appareil, font des efpèces de Gaftrotomie.
Dans le premier cas, on fait ouverture au bas-
vemre, pour pouvoir inciler la matrice, afin
d’en tirer un foetus qui n’a pu pàÏÏer par les voies
naturelles. Voye{ Césarienne. Dans le fécond
cas, on pénètre dans la veffie au-dëffus de l’os
pubis pour en tirer la pierre. Vcye\ Lithotomie.
La Gaftrotomie a été mife en nfage pour tirer,
au moyen d’une incifton à l’eftômac, des corps
étrangers arrêtés dans ce vifeère. L’Hiftoire de
Prüffe , & plufieurs Auteurs rapportent qu’un
Payfan Pruffien , qui fentoit quelques douleurs
dans l’eftômac, s’enfonça fort avant dans le gofier
un manche de couteau, polir s’exciter à vomir;
que ce couteau lui échappa des doigts, & glifia
dans l’eflo'mac. Tous les Médecins & Chirurgiens
de Koenigsberg, jugèrent que, pour prévenir les
accidens fâcheux auxquels cet homme étoit ex*
joofé, il falloit faire une incifton aux parties con*
tenantes du bas-ventre , & à l’eftomac, pour retirer
le corps étranger. Cette opération fut faite
par Daniel Schwâben, Chirurgien Lithotomifie,
& le malade fût guéri en peu de tems. On cen-
fefve le couteau dans la Bibliothèque Electorale
de Koenigsberg, où l’on voit auffi le portrait du
Payfan à qui l’accident eft arrivé. Voyt\ P laies
i de l’estomac. Extrait de Pane. Encyclopédie»
11 y a d’autres exemples de cas pareils, où la
Gaftrotomie a été pratiquée avec fuccès.M. Hévin,
qui en raconte plufieurs dans fon favant Mémoire
fur lès corps étrangers arrêtés dans l’oefophago»
( Voyei le Tome premier * " ( i ) Journal 4 e Médecifce> yqI. XXYI > j 38-. des Mémoires de tA w
g a s
j fa i t Royale de Chirurgie) après avoir établi
la poffibilité & la néceffiré de cette ouverture
fur plufieurs faits, donne des règles fondées fur
le mécanifme de l’eftomac , pour aflurer le fu'ccès
de l’opération, lequel a dû dépendre, en grande
partie, dans les cas où elle a réuffi , de la région
deJ/eftomac où on fa pratiquée. Car il n’tft pas
douteux qu’il feroit fort dangereux d’ouvrir l’efto-
mac à fa partie fupérieure, ou à fon fond, à
caufe des vaiffeaux qui régnent le long de la
grande & de la petite courbure de ce vifeère. Il
faut encore faire attention aux différentes fitua-
tions que prennent ces courbures, lorfque lefto-
mac eft plein ou vuide. Dans le premier cas, fa
grande courbure fe préftnre en devant , & fa
petite fe porte en arrière; dans le fécond, ce
vifeère fe ramaffe, & les vaiffeaux des deux courbures
fe trouvent peu éloignés les uns des autres;
c’eft pourquoi il vaut mieux ne tenter cette opé- ;
ration que lorfque l’eflomac eft médiocrement ,
rempli ; ce qui eft â la difpofition du Chirurgien,
qui pourra donner au malade une quantité de
boiflon fuffifante pour cet effet, lorfqu’il aura lieu
de préfumer que l’eftomac ne contient point d’al'i-
mens. Après avoir découvert ce vifeère par l’in-
cifion des tégumens’, faite à la partie antérieure
& poftérieure de l’hypochondre gauche, on pourroit
commencerà le percer avec un trocarcannelé,
pour donner iffue à la liqueur; & à la faveur
de la cannelure du trocar, on dilateroir la plaie
d’un côté ou de l’autre ; ceft-à-dire, qu’on évi-
teroit de porter l’inftrument vers la partie fupé-
rieure de l’eftomac, ou vers fon fond, dans la
crainte de toucher aux vaiffeaux.
L’attention du Chirurgien dans la cure de ces
opérations, & des plaies del’eflomac, doit pref-
qu’entièrement fe tourner du côté de la diète,
parce que l’écoulemenr des alimens par la plaie,
& le travail de la digeftion font de grands obfta-
cles à la réunion de ces plaies. M. Hévin con-
feille même , en pareil cas,-de retrancher entièrement
tout aliment pendant un ©u deux jours;
ce qui eft à-peu-près le tems que la Nature emploie
à ia cicatrifation des plaies qui fe ferment
par la fimple réunion de leurs bords, & de fe contenter
de foutenir le malade par des lavemens
émolliens & humeélans, & propres, par-là même,
à s’oppofer à l’inflammation, qui eft l’accident le
plus à craindre , & que l’on doit prévenir &
combattre principalement par la faignée.
L’incifion du has-ventre peut aufti être pratiquée
pour tirer des corps étrangers arrêtés dans
les inteflins, lors* fur-tout qu’une rumeur for-
rnée à l’extérieur, tendante à fuppiiration , donne
lieu de fuppôfer que le corps avalé en eft la
caufe , & détermine précisément l’endroit où l’on
doit faire l’ouverture.
Différens Auteurs ont encore parlé de Gaflro-
G A S
tomie, comme d’un moyen auquel on pouvoit
avoir recours dans les cas de paffion' iliaque ,
occafionnée par un volvulus, ou intuflufeeption
de l inteftin. Ils ont confeilté,en pireille circonf-
rance, d’incifer les parois de l’abdomen, de chercher
la portiond’imeftin affectée, de rerirer celle
qui fe trouve engagée dans la partie fupérieure
ou inférieure de ce même canal, & de réunît
les. bords de la plaie, après avoir* replacé les
inreftins dans la caviié du bas - ventre. M. Hévin
qui èxaminedans un autre Mémoire ( Voy. tom.4,
de ceux de l’Académie de Chirurgie )'les raifons
qu’on a données, & les faits qu’on a cirés en faveur
de cette opération, démontre la futilité des
premières, & le peu de crédit que méritent les
derniersdont les mieux conftatés paroiflent,
pour la plupart, n’avoir rien été de plus que des
réductions de hernies étranglées, mal décrites
par des perfonries qui, n’étant pas de l’Art, en
avoient conçu elles-mêmes une très-fauffe idée.
C’eft à quoi il réduit une Obfervation rapportée
par Bonnet, d’après laquelle nombre d’Ecrivains,
même du plus grand nom, ont conclu que l’opération
n’étoit pas impraticable, & que, dans
certains cas, il pourvoit convenir de l’entreprendre.
Il né rejette pourtant pas àbfoiument tous
les faits dp cette nature ; & nous croyons faire
plaifir à nos LeCIeurs, en en rapportant un qui
paroît être le feu! qu’il regarde comme authentique.
u Une femme de cinquante ans, épuifée
par les accidens cruels de la p tllion iliaque,n’ayant
reçu aucun faulagement des remèdes qu’on lui
avoir administrés, tels que lavemens, fomentations,
caraplafmes, applications réitérées de grandes ven-
toufes fur le bas-ventre par les confeils de Nuck,
ce Praticien des plus heureux foupçonna enfin,
que la maladie venoit d’une intuffufcepiion d’in«
teftin. 11 engagea un Chirurgien îrès-habi'ie à
faire une ouverture au côfé gauche du ventre,
à quatre travers de doigt de l’ombilic, en def-
cendant obliquement vers la partie poftérieure &
inférieure, pour tirer les inteflins qu’on auroit
grand foin de fomenter avec du lait tiède, afin
de cheichsr le fiège du volvulus, qu’on dégage-'
roit doucement Tinteftin, & qu’après l’avoir replacé
, on feroit la future de la pla'ie. On luivic
le confeil de Nuck , & il eut tout le fuccès qu’on
s’en étoit promis. Car à peine le Chirurgien eut-il
tiré les inteflins, que, par le plus heureux hafard,
il rencontra la partie où étoit la caufe de cous
les fyinprômes que fouffroit la malade; il xdy
avoir encore ni inflammation, ni adhérence ; il
dégagea les parties, après les avoir graiffées de
beaucoup d’huile; & enfin, après avoir fait con*
venablement la réduction, il pratiqua la gaftroraphie
, fnivant le pian qui avoit été arrêté. On
donna,d’abord à la malade des lavemens émoi-
liens, qui rétablirent les évacuations du ventre;
la reflauration des forces en entretint bientôt
naturellement la liberté. La malade, tirée par