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plus grande pâroiffoit être fon affurançe. Il eft des
gefis qui vantent encore Gadefden, je ne lais
fous quel côté ils le confiderem. Lés principaux
points chirurgicaux qu’il a traités, font les maladies
des yeux § dés oreilles, du nez, de la bouche
, de la langue , de la verge, les luxations & les
contufions. Ces objets & généralement tous ceux
dont il a parlé, fonf écrits dans un fi\yle fi ampoulé
& fi fingulier , quà peine y peut-on comprendre
quelque choie : Gui de Chauliac, quivivoit dans',
un îems beaucoup plus rapproché de fon fiècle que
nous, & qui confequemment pouvoit mieux avoir
la clef de fon Livre , en parlant' de ceux qui
avoient nouvellement paru, dit : finalement
s eft élevée une fade Rofe angloife, qui ma été
envoyée, & je l’ai vue -, j’avois cru trouver en
elle fuavitê d’odeur , j'ai trouvé les fables de
l’Efpagnol , de Gilbert & Théodore. »5 (1),
(M. P e t i t -B.Av z z . )
GALE,(Thomas,)né,en 1507en Angleterre,
l’Hiftoire ne dit point où. Il étudia fous Richard
Ferris, & devint Chirurgien de la Reine Elifa-
beth. 11 fervit, en cette qualité, dans l’armée
d’Henri V111, en 1544, & enfuite il s’établit à
Londres,acquit une très-grande réputation dans
la pratique. Il donna en 1565 , les deux Ouvrages
fuivans : The incitation o f a furgeon or Enchiridion
o f furgery, en quatre Livres. On Gunshot Wound,
Antidotary, en deux Livres. Le premier efi un
dialogue dans lequel Gale & Jrield , avec qui il
avoit reçu fa ^première éducation fous Ferris,
font repréfentés répondans"aux queftions d’Yates,
jeune Étudiant. C’efl une Introduction à la Chirurgie
, dans laquelle on trouve la définition de
cet Art & defes différentes branches 5 un expofé
fuccincl des infirumens & appareilsj l’hifioire des
maladies les plus, ordinaires, &c. Il offre dans
VEnchiridion, une Méthode- analytique de pratique
prife des meilleurs Auteurs : on n’y trouve
rien de lui, finon une. poudre qu’il dit arrêter
le fang, 0ns qu’on foit obligé d’avoir recours
au eautère. Elle fe fait de la manière fuivante.
Alun, ericê.ns & arfenic, ana, J II ; chaux
Vive, g VI ; pulvérifez le tout, & faites bouillir
dans une pinte de fort vinaigre jufqü’à ficcité.
Prenez du réfidu ^ III, bol d’Arménie ^ fi,
poudré'Aikamifticus ^ I. Réduifez en une poudre
fine pour l’ufage. Pour s’en fervir, on la mêle
-avec un blanc d’oeuf, qu’on étend fur de l'étoupe -,
on en foupoudre un peu le moignon, & on le
recouvre avec l’étoupe. Gale compofa fon Traité
de plaies d’armes à feu , pour réfuter l’erreur
de Brunfwick, de Vigo, de Ferri & autres,
qui regardoient ces fortes de plaies comme approchant
du caractère des venimeufes. Il fait voir ,
d’après les qualités que Galien & Dioîcoride attribuent
aux ingrédiens de la poudre à canon, &
( 1 ) Chapitre Singulier,
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qifon eîtiploie journellement en Médecine, que
cette poudre ne peut communiquer aucune
vénénofité aux plaies. 11 prouve judideufe-
ment auffi , que le boulet dans fon cours,
n’a aucune chaleur quelconque qui puifiè faire
comparer l’efearre à celui que produiroit un fer
chaud : opinion néanmoins qu’on avoit de fon
temps. Il regarde ces fortes de plaies comme fe
rapportant aux plaies contufes •, auffi les remèdes
qu’il confeille, font - ils tous de la claffe des
remèdes difculfif,, excepté que quelques-uns font
d’une nature plus irritante que ceux auxquels
peut-être on eût eu recours dans le tems aéluel;,
telles que les illinitions avec le précipité & l’onguent
Ægyptiac. Gale donna encore un Traité,
intitulé : À Compendious Mcthod o f curingpræter-
natural tumors. On the feveral kinds o f ulcers and
t/ieir cu.reracommentary on G u i do de Cauliaco.
II a de plus fait paroître : A B rief Déclaration
ù f the Art o f Médecine and the office o f a Chirur-
geon. An Epitome o f Galen , de natural facult.
Ces deux derniers Ouvrages ont été imprimés
avec une Traduéiion Angloife du livre, de Me-
thodo medeadi de Galien i fon intention , en
donnant le premier de ces Ouvrages, a été d’offrir
une vue générale de l’Art de guérir , & de
faire voir la néceffité d’une méthode dans l’étude
de fes différentes branches. Il s’y plaint de ce
qu’un grand nombre de perfonnes fe mêlent de
la pratique , - n’ayant pas même les premières
notions d’un Homme-de-Lettres. On ne s’accorde
point fur le temps où cet homme mourut.
( M. P e t it -B.adez.')
GALE, maladie de la peau, formée par des
ulcères qui fuccèdent à des' petits boutons phleg-
moneux, fouvent recouverts d’une croûte, accompagnés
de beaucoup de démangeaifon, & qui fe
communiquent par çontaél d’un individu à l’autre.
C’efl: particulièrement fur le dos de la main,
autour des poignets, auprès des jarrets & furie
ventre que cette éruption fe manifefle.
Les Auteurs difiinguent ptnfieurs efpèces de
Gale , fuivant quelle efl plus sèche ou plus humide,
fuivant que les pu flûte s «n font plus ou
moins groffes, que la peau efl plus ou moins
rude ou gercée,, &c. Mais ces efpèces femblent
plutôt devoir être confidérées comme des variétés
d’une feule & même affeélion, dépendantes de
la difpofition particulière de la peau & d’autres
circonflances étrangères à l’effence de la maladie.
Elle efl très-contagieufe , fe communiquant par
le contaél médiat ou immédiat des individus,
& ne paroît pas avoir jamais d’autre origine,
malgré tout ce qu’on a dit des Gales occafionnées
par la cacochymie du fang & des humeurs, des
Gales fymptômatiques, critiques, &c.
Linnæus, .& d’antres Médecins & N a t u r a l i s e s
ont regardé cette m a l a d i e comme l'effet de l’irritation
produite par une efpèce particulière d’in-
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feéles. En examinant au microfeope la féfofite
fortie des pullules d’un Galeux, on y découvrit
des petits animaux vivans, de la forme à-peu-
près d'une tortue, quoique fort agiles. Cette découverte
fit attribuer la caufe de cette maladie
contagieufe aux morfures continuel fes que ces
animaux font à la peau , & qui donnant pafiage ;
à un peu de fêrofité, occafionnent des petites ;
veffies dans lefquelles ces infeéles, continuant à
travailler, obligent le malade à fe gratter & à
augmenter par-là le mal, en déchirant non-feulement
les petites pullules, mais encore la peau
& quelques petits vaiffeaux fanguins -, ce qui occa-
fionne les croûtes & les autres fymptômes défa-
gréables dont cette maladie efl accompagnée.
Cette .théorie explique parfaitement d’où vient
que la Gale fe communique avec tant de facilité j
car ces animaux peuvent paffer très-aifément d’un
corps à un autre par le Ample attouchement;
comme leur mouvement efl extrêmement rapide &
comme ils fe gliffent auffi bien fur la fmface du
corps que fous l’épiderme, ils font très-propres à
s’attacher à tout ce qui les touche; & il fuffir qu’il
y en ait un petit nombre de logés, pour multiplier
en peu temps.
On a cru voir auffi par-là d’où vient que les bains
& les onguens faits avec les fels, le fourre , le mercure,
&c.ont la vertu de guérir cette maladie ; car
ils ne peuvent que tuer la vermine qui s’eft logée
dans les cavités de la peau. Que s’il arrive quelquefois
dans la pratique que cette maladie revienne ,
lorfqu’on la croit tout-à-fait guérie par les onélions,
on n'en doit pas êtte furpris ; car, quoique les
onguens puiffent avoir tué tous ces animaux, il
n’eft cependant pas probable qu’ils aient détruit
tous leurs oeufs qui font demeurés dans les cavités
de la peau, comme dans des nids où ils éclofent de
nouveau pour renouvelfer la maladie ( 1 ).
Quoi qu’il en foit de cette théorie, il efl tres-
certain que la Gale fe propage avec la plus grande
facilité par le contaél, & qu’on la guérit > dans
la plupart des cas, fans aucun inconvénient, par
des topiques. Il efl vrai que , lorfqu elle a duré
long-tems, & que le corps a contrarié l habitude
de 1 irritation cutanée qui en réfui te, il faut prendre
garde à ne pas l’arrêter trop brufquement,
& que l’on a vu quelquefois, quoique bien plus
rarement qu’on ne le penfe communément, des
accidens très-graves réfulter d’une pratique à cet
égard trop peu circonfpeéte ; mais c’efl ce qui
n'arrivera point, lorfque l’on conduira ce traitement
avec prudence & ménagement. Koy. à
l’article D a r t r e s , ce. que nous avons dit au
fujet du danger de la répereuffion dans les maladies
cutanées.
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La Gale efl rarement dangereufe, à m'oim que,
- par une négligence extrême , o-u par un traitement
mal entendu , elle n’ait duré trop long-tems ? car
alors elle épuife le malade p^r la fatigue des dé-
mangeaifons, par l’infomnie qui en réfui te, par
la fièvre qui en efl quelquefois la conféquence.
Le médicament, dont l’effet efl le plus certain
pour la guérifon de la Gale, c’efl le foufre, qu’on
doit employer extérieurement & intérieurement.
On peut frotter les partîtes les plus affeélées avec
un onguent compofé de deux onces de foutre vif,
deux gros de fol ammoniac réduit en poudre
fine, quatre onces d’axonge & un fcrupule ou
demi-gros d’ffffence de citron, quifert à corriger
l’odeur. On prend de cet onguent la groffeur
d’une noix mufeade ou environ, que L’on frotte
fur les extrémités, tous les jours ou tous les deux
jours, le foir en fe couchant. Il efl rarement
néceffaire de frotter d’autres parties que les extrémités
,•& même il vaut mieux ne pas frotter à-
la-fois tontes celles qui font affectées, mais feulement
ton r-à-tour.
Avant de commencer l’ufage du foufre, fi le
1 malade efl fanguin & pléthorique, on fera bien
de lui tirer un peu de fang , & de le purger"
: une ou deux fois; il conviendra même, fi la
maladie efl déjà ancienne, de lui faire prendre
! quelques bains tièdes. Pendant qu’il fe fervira de
l’onguent, il prendra foir & matin un demi-gros
de fleurs de foufre délayé dans un peu de lait,
ou de quelqu'autre'manière ; ce qui contribuera
à tenir le ventre libre. Il aura foin de fe garantir
du froid, & s’habillera un peu plus qu a l’ordinaire.
A l’exception du linge, il gardera les ,
mêmes habits pendant tout le traitement, & ne
fe fervira plus de ceux-ci après fa guérifon,
fans les avoir nétoyés & purifiés par des fumigations
de.foufre, &c. de peur qu’ils ne viennent
à l’infeéler de nouveau. '
Il efl rare que le foufre, lorfqu’on l’emploie
de la manière que nous venons d indiquer, manque
de guérir cette maladie ; la quantité d’onguent
que nous avons pcefcrir.e ci-deflus, foffira
en général pour achever un traitement ; mais, fl
au bout de quelque teins , la maladie reparoîr,
il faudra inceffamraent y revenir. C’eft cependant
ce qui n’arrivera que bien rarement, lorfque
l’on fera très-attentif à la propreté, qui,
dans tous les cas , efl le préfervatif le plus fur
contre cette maladie, &• par laquelle on peut non-
feulement s’en garantir, mais même s en guérir,
lorfqu’elle commence à fe manifefler.
Lorfque, par quelque raifon particulière, on
répugne à faire ufage du foufre, on peut y fubfli-
tuer quelque application mercurielle. L’onguent
citrin, compofé de mercure diffous dans l’efprit-
de-nitre, & incorporé avec l’axonge, ( Voyt\ Ong
u e n t ) a été fouvent employé avec fuccès ; mais
il efl fujet à enflammer la peau , & peut auffi
Yyy H (1 ) Ancienne Encyclopédie.