
jette à demeurer fiftuleufe, parce que la bile ne
coulant point par le canal cyftique , continue
à fortir par l’ouverture qu’on a pratiquée. M. Petit
raconte différens cas de cette nature, où la
véficule s'étant ouverte en dehors en conféquence
d’une inflammation, on a pu la fonder en portant
par cette ouverture on llilet jufqu’au fond
de fa cavité, découvrir ainfi des pierres qui bou-
choient fon conduit naturel, & les retirer avec
des tenettes , après avoir ouvert les conduits
fiftuleux & dilaté leurs orifices dans la véficule,
opération très?fimple & pour laquelle il ne donne
aucun précepte particulier. On a tiré de cette
manière des pierres très-confidérables de ces parties
, une entr’autres de quatre pouces de long &
de trois de circonférence , dont l’extraélion a
été fuivie d’une guérifon complette,
CYSTITOME. de m?»c & t^ J e T io vejictz. Inf-
trument fait d’après les principes du Pharyngoto-
me & defliné à ouvrir la'capfule du criftallin.
On devroit réferver ce nom aux inftrumens def-
tinés à ouvrir la veffie dans l’opération delà taille*,
maisM. de la Faye, quiaimaginé cet infiniment,
l’ayant ainfi caraélérifé , quoique peu grammati-
quement , nous continuerons de lui conferver
ce nom, quoique celui de Kibiflome pût mieux
lui convenir. La gâîne, comme on peut le remarquer
dans les Planches relatives à l'article
Ç ata b.açt* , cache une lapcette qui en peut
fortir de l’étendue d'une, de deux ou de trois lignes
au moyen d’un petit reflort caché dans le corps
de l’infirument, & qu’on pouffe comme le pifion
d’une feringue, au moyen d’un petit bouton applati.
La manière de fe fervir de cet infiniment eft
fimple 9 dès que la cornée eft divifée, quelque
foit l’infirument qu’on ait employé , on en relève
le lambeau avec les bouts de la gaîne , qui , lorf-
que la lame eft dans fon repos, ne peut bleffer,
On la porte aufli-tôt par l’ouverture de la pupille
jufquesfur la membranecriftalline,obliquement de
bas en haut, on poufle le petit bouton qui fait
mouvoir le reflort, & la lame fort fuffifammenj
dans l’intérieur de l’oeil pour divifer la membrane
criftalline*, alors on ceffe de comprimer, la lame
rentre & l’on retire l’inftrument fans courir rif-
que de bleffer l’iris. On n’a befoin que d’une
main pour s'en fervir, & pendant ce tems l’autre
peut retenir l’une & l’autre paupière , & affez facilement.
M. de la Faye a imaginé cet inftrumenfi
pour éviter l’emploi de la petite fpatule defliné à
relever la portion coupée de la cornée & la petite
lance moyennant laquelle M. Daviel alloif divifer.
la membrane criftalline. Le Çyftitome n’eft d’au-;
cune utilité à ceux qui favent bien manier l’inf-
trument defliné à ouvrir la cornée , il peut néan*
moins avoir fon utilité pour. ceux qui ne fon*
pas bien exercés, & dans le cas où l’iris eij-fuft
ceptible de très-grands mouvemens. Voyt{ Fats
t ticle C a tà84CTB. (M. P s t i t -Radmî)*
DARTRÔ
D A R
D a RTRES. On donne ce nom à des amas de
petits ulcères cutanés qui forment, fur différentes
parties du corps, des plaques plus ou moins étendues,
qui occafionnent beaucoup de démangeaifon,
qtii s’étendent en différens fens, & qui en général
fe cicatrifent difficilement. Cette maladie, qui fe
préfente fous un grand nombre de formes, a été
nommée par les Grecs Ètfmfc > d'où on lui donne
encore quelquefois en françois le nom d’Herpe ;
les Latins l'ont appellée Serpigo de Serpere , ramper
ou s’étendre. On défigne auffi généralement
les Dartres par le nom de maladies de la peau,
quoique cette dénomination convienne également
aux exanthèmes, tels que la petite vérole, la rougeole,,
&c.
On a beaucoup écrit fur les Dartres, mais les
fymptômes de ces affeélions font tellement variés,
& les defcriptions des Auteurs font fi confufes
& fi embrouillées qu’il n’eft guères poffible d’offrir
un réfultat fatisfaifant de tout ce qu’on a publié
à ce Fa jet- Nous n’entreprendrons pas ce travail ,
qui d’ailleurs n’eft pas du reflort du Diélionnaire
de Chirurgie *, nous nous contenterons de donner
ici quelques obfervatioqs générales fur les éruptions
de ce genre capables de produire des ulcères
fâcheux, lorfqu’eiles font négligées ou mal traitées.
Il y a quatre efpèceç de Dartres auxquelles
on peut rapporter toutes les variétés qui ont été
décrites*, favoir, la Dartre farineufe, la puftu-
leufe ou Dartre volante , la miliaire & la rongeante.
La première de ces efpèces, c’eft-à-dire la Dartre
farineufe, que l’on nomme suffi Dartre fèche,
eft la plus fimple de toutes, tant par fa nature
<pie pour le traitement qu’elle exigea elle affeéte
indifféremment diverfes parties du corps, mais
■ pliiS communément le vifage , le c o l , les bras,
& les poignets*, «lie fe manifefte fous la forme de
taches affez larges formées par la réunion de puf-
tules rouges , extrêmement petites. Ces pullules,
excitent en général beaucoup de démangeaifons,
& n’ont d’ailleurs rien de fâcheux ; après avoir
fubfifté, un certain tems, elles tombent enfin fous
la forme d'une poudre blanche, femblable à du
fon très-fin , & laiffent la peau qu’elles recou-
vroient dans un état parfaitement fain *, elles re-
paroiffent enfuite tous la forme d’une effloref-
cence rouge, tombent & fe renouvellent comme
auparavant.
La fécondé efpèce, favoir, la Dartre puftu-
leufe , fe manifefte fous la forme de pullules,
originairement féparées & diftinéles , mais
qui fe réunifient enfuite "par placards. Ces pullules
ne paroiffent d'abord renfermer qu'une féro-
Chirurgie, Tome T,er JXe Partie,
D A R
fité très-claire , qui jaunit enfuite, & forme fur
, toute la furface de la partie affeélée une efpèce d
fuintement,qui, enfedefféchant, laiffeune croûte
épaiffe j lorfque cette dernière tombe , la peau ,
pour l’ordinaire, paroît faine, & l’on n’obferve
à fa furface qu’une légère rougeur ; dans quelques
cas cependant elle eft légèrement excoriécw
Ce genre d’éruption fe manifefte le plus fouvent
fur le vifage, derrière les oreilles & fur d’autres
parties du corps*, & les enfans, ceux fur-tout
qui ont le tempérament fçrophuleux, y font
particulièrement fujets. Voye\ Ecrouelles.
La troisième efpèce de Dartre, c’eft-à-dire la
miliaire, affeéle indifféremment toutes les parties.
du corps \ on l'obferve néanmoins fur les
hanèhesjla poitrine, le périnée , le ferotum &
les aines plus fréquemment que fur les autres portions
de la furface. Elle paroît en général par
placards, compofés de puftules très - petites, &
femblables à la graine de millet c’eft de cette
reffemblance qu’elle a tiré fa dénomination. Les*
puftules font d'abord parfaitement féparées,
& ne contiennent qu'une lymphe claire, qui ;
dans le cours de la maladie^, tranfude à la
furface de la peau , Sc y forme des petites
écailles fépatées les unes des autres *, ces écailles
tombent enfin & laiffent un degré confidérable
d’inflammation fur les parties qu’elles recouvroient,
Jefquelles continuent à fournir une nouvelle matière
qui forme également des croûtes dont elles
fe dépouillent comme auparavant.
La démangeaifon que produit cette efpèce de
Dartre eft toujours fort incommode, & la matière
que rendent les puftules eft fi épaiffe & fi
vifqueufe, que tout ce qu’on ÿ applique y adhère
fortement, de manière qu’on ne peut plus l’enlever
fans peine, & fans caufer beaucoup de douleur.
La Dartre rongeante , ainfi appellée parce
quelle corrode ou détruit les parties quelle
attaque, fe manifefte communément par des petits
ulcères douloureux , qui font tous raffemblés
en larges plaques de grandeurs & de formes différentes
, & qui ont toujours plus ou moins l’apparence
de l’éruption érêfypélateufe. Ces ulcères
rendent une grande quantité de matière féreufe,
très-âcre, laquelle forme quelquefois des petites
croûtes, qui tombent au bout de peu de tems j
mais le plus fouvent l’écoulement a fi peu de
confifiance, & une telle acrimonie, qu’il s’étend
le long des parties voifines, où il produit bientôt
le même genre d’ulcère.
, Ces ulcères*,ou ces excoriations ne pénètrent pas,
pour l’ordinaire, plus loin que la peau propre-
B b f i