
« fo it facile de la rompre avec un élévatoire ou
??une tenette. Parce moyen, on évire non-feu«-
55 lement le rifque de comprimer trop forte-
55 ment le cerveau avec le trépan , mais aufli ce-
55 lui d'ouvrir la dure-mère , & d’expofer la fur-
55 face du cerveau au contaél de l’A ir ; ce qui
55 augmente confidérablement le danger de cetre
55opération, comme je l’ai vu il y a près de
55 trente ans par des expériences que je fis alors
55 fur une douzaine de cochons.
15 Lorfqu’il y a de l’Air épanché dans la cavité
55 de la pleure, accident pour lequel j ’ai pro-
55 pofé déjà, en 1758 , la ponction du thorax, j’ai
siconfeiilé de faire l’ouverture avec un petit trocar
55 introduit obliquement , & avec précaution -;
55 & après en avoir ôté le flilet pour donner iffue
55 à l’Air épanché, d’y fubftituer une canifle flexi-
55ble garnie d’un bouchon , afin de pouvoir don-
55ner pafl'ageà l’A ir , jufqu’à ce que la plaie des
55 poumons, qui en avoir caufé l’épanchement, fût
55 fermée , & de pomper l’A ir qui pouvoir de-
55meurer dans la pleure, avec une feringue, ou
55 une bouteille de gomme élafliqne avant que
5sd’ôter cette canule. Et , en 1765?, il fe préfenra
55 un cas qui, par mes confeils, fut traité à-peu-près
5 5de cette manière, avec un entier fuccès. Mais
55 une incifion faite en ces parties avec le feapel
55eft très-dangereufe, à caufe du libre accès qu’elle
55 donne à l’Air. Dans une expérience que j’ai
5 5 faite fur un cochon, l’admifiion de l’Air par
55 une très-petite ouverture caufa une inflamma-
55 tion il violente, quelle occalionna très-prompre-
55 ment une adhérence du poumon avec là pleure,
55 & que l’animal périt trente-fix heures après l’o-
55pération. mÿM P aracentèse d u thorax.
55 J ’ai été témoin d’un fait finguiier qui prouve
55 bien le danger de l’admiflion de l’Air dans
55 l’intérieur du péricarde. Deux hommes pris
55 de vin difputoient fur leur habileté à faire des
55 armes , & pour terminer le différend , ils
55 convinrent de s’eflayer avec des pokers (1)
55 chauffés par le bout , afin de bien marquer
55 chaque botte. L ’un des combartans en reçut
55 une fous le cartilage de la quatrième côte du
5 5 côté droit, à un travers de doigt du bord
59 du fternum, qui pénétra obliquement en-de-
55 dans. Il fè plaignit peu jufqu’au troifième jour
5 5après l’accident; mais alors il furvint quelques
»sfymtômes, qui annoncèrent une inflammation
5 5dont le fiège éroit profond, & qui aug-
55mentèrenr malgré les faignées & tous les au-
5 5 très moyens qu'on put employer, tellement
55 que le malade mourut au douzième jour. A
55 l ’ouverture du cadavre on trouva une plaie
5 5qui pénétroit obliquement, depuis l’extérieur
5 5de la pleure, au travers du médiaftin, juf-
55 que dans le péricarde , dans la cavité duquel
(1) Barre de fer an peu pointue dont on fe fert pour
attifer le feu de charbon de terre.
55il y avoit environ cinq onces de matière pu«
>5 ruïente. La lurface interne de cette membrane
55 & toute celle du coeur étoient dans un érat
55 de violente inflammation, mais rien n’indi-
5squoit que le coeur eût été en aucune manière
5sbleffé par l’inflrument, & il me parut évident
55 que les fâcheux fymptômes avoient été princi-
55 paiement l ’effet de l’air qui avoit pénétré dans
»? le péricarde dans le tems de l’infpiration.
55L.es vifeères abdominaux foufï’rtnt beau-
55 coup de l’impreflion de l’Air dans les plaies du
55 bas-ventre. 55 Voye% A b d o m e n . c< Mais j’ai vu
55 trois cas où l’Air échappé par une ouverture
5 5des inteftins dans la cavité du péritoine, avoit
55 caufé une véritable tympanite, & occafi.cnr;é
>5 un tel degré d’inflammation, qu’il en réfui ta
55 en peu de jours des adhérences de diverfes
55 parties des intefiins entr’elles , & avec le
55 péritoine.
>5 Si, par accident, il s’eft fuit une grande ouver-
isture dans les parois de quelque cavité, _ou fi
55 l’on efl appellé à faire une opération qui
55 rende néceffaire une pareille ouverture , comme
55 dans le cas de l’opération céfarienne , j'ai
55 toujours eu foin de faire obferver à mes
55 difciples combien il efl néceffaire d’empê-
5 5cher, autant qu’il eff poffible, l’accès de l’air
55 fur les parties qu’on met à découvert, & de
»5 les en garantir enfuite avec beaucoup plus de
55 foin qu’on n’a coutume de le faire. V. C ésa-
55 RIE N NE.
15II me paroît encore qu'il-y a de fortes rai*
Jsfons de préfumer que l’on peut diminuer le
5 5danger dans l’opération de la taille, en em-
il ployant les moyens les plus propres à écarter
55 l’air de deffus la plaie pendant que l’on opère,
55 & en faifant la future des tégumens , après la
55 taille , par le haut appareil. 55
5 5 II paroît, par un manuferit de M. Smyth,
5 5Chirurgien à Penh, que ce célèbre Praticien
55 avoit perdu huit malades fur dix - huit qu’il
55 avoit raillés par le haut appareil ; & j’ai obfervé
5» que ceux qui avoient fubi cette opération,. pé-
55 riffoient, ou éprouvoient des fymptômes qui les
55tnettoient dans le plus grand danger, lorsqu’un
55 grand nombre de petites pierres avoient mis
5 5dans le cas de la prolonger, & d’introduire à
5splufieurs reprifes les renettes dans la veflie.
ssC’eft dans les mêmes vues que j’ai, depuis
55 long-tenrs, propofé une méthode pour faire l’ois
pération de la hernie , qui la rendroit infini-
59 ment moins dangereufe qu’elle ne l’a été juf-
55 qu’à préfent, même entre les mains des Chi-
ssrurgiens les plus habiles & les plus expérimentés
; comme j'en fuis convaincu , non-feule-
55 ment par le raifonnement & l’analogie, mais
s? encore par le fuccès que j’en ai obtenu dans dif-
ssférens cas. 55 Cette méthode, dont M. Moriro
donne le détail, confifte, au lieu d’ouvrir le fac
herniaire, comme on a coutume de le faire, à
dilater
dilater feulement l’anneau , & à réduire en-
fuite l’inteflin que l’on évite par ce moyen d’ex-
pofer à l’air, ainfi que la furfacé interne de la
portion du péritoine qui forme le fac. Nous- en:
parlerons plus au long à l’articlé He r n ie .
Si lecontaél, de l’air en général , & même celui
d’un air pur,-efl dangereux pour toute efpèce de*'
plaies, celui d’un air impur & chargé de miaf-
mes l’eft encore davantage. Les Chirurgiens qui
ont une certaine expérience, favent de quel importance
il efl que les bleffés & les malades,'
qui ont fubi des amputations, refpirent un bon
air. Aufli recommandent-ils de les placer dans
une grande chambre fituée dans un lieu fain &
bien aérée. Dans l’air infeél des hôpitaux des
grandes Ville«, on voit les fraélures compliquées, &
d’autres grandes maladies chirurgicales devenir
mortelles, tandis que l’on feroit prefque certain
de les guérir à la campagne. Une fra&ure du crâne
qui, dans fon principe, ne produit pas des accidens
graves, devient néanmoins très-dangereufe fi l’on
conduit le bleffé dans un hôpital furebargé de
beaucoup d’autres malades; la fièvre, J’inflamma-
tion & la fuppuration de la dure-inère fe ma-
nifefleront fucceffivement, & nécefliteront l’opération
du trépan. Cependant on voit fouvent des
fraélures du crâne, même avec enfoncement, qui
fe guériflenr aifément dans un bon air, fans qu’on
foit obligé de recourir à aucun moyen de cette
efpèce.
L ’opération de l’amputation faite à la campagne,4 j
& fuivant la méthode que nous décrirons, .efl
prefque toujours fuivie d’un heureux fuccès; les
accidens qui peuvent furvenir font, pour l ’ordinaire
, très-légers. La plaie fe réunit félon la pre- I
mière intention, ou du moins la fuppuration efl: j
très-petite; & dès l’inftant que le pus efl louable,
la réunion fecondaire & la cicatrifation s’en fuivent.' !
Mais quoique, dans les grands hôpitaux des villes,
1 on voie quelques exemples de pareilles guérifons,
ils y font beaucoup plus rares; on voit fouvent
que quoique la plaie ait, dans les cominencemens,
une apparence favorable, bientôt elle devient for-
dide & douioureufe; il s’établit de la fièvre, les
parties tendineufes & cellulaires fuppurent, &
la cure, dans la plupart des cas, efl confidérablement
retardée.
A ir.p ixe , autrement nommé Air méphitique,
Gast, Acide, Acide aérien & Acide carbonique ,
efl un fluide dont on doit la connoifiance aux
travaux des Chymifies modernes, & particulière- I
nient à ceux du célèbre Black qui le premier en I
a fait connoître la nature & les caraélères, ainfi
que les fources d’où l’on pouvoir le tirer. Les !
effets de ce fluide uni à certaines eaux minérales ; j
dont les vertus étoient-connues depuis long-tems-, I
°r»t engagé les Médecins à chercher Vils ne pourr *
rotent pas en étendre l’ufage. Les expériences, de -
Macbride, de Pringle & de plüfieurs autres, n’orit r
pas tardé à leur apprendre qu’il étoit puiffam-
Chirurgie, Topic I.cr„ X,*r£ Partie f
ment antifeptique, & qu’on pouvoir l’employer,'
avec avantage, dans diverfes m .ladies où l’on ob-
ferve une tendance manifefie à la putréfaéîiôn,
telles que lès fièvres putrides proprement dites,
la petite vérole confluente, la gangrène, les affections
fcôrbutiques, les ulcères de mauvaife
nature, & même le cancer. D’autres recherches
& d’autres expériences ont fait connoître l’Air
fixe, fi ce n’eft comme un lithontriptique, du
moins comme un des remèdes les plus propres
à donner du foulagement dans les douleurs de
la pierre & de la grave!le, ainfi que dan-s diver-
fes autres affeCHôns doutoureufes des voies uri--
naires. Nous nous- bornerons à parler ici des1
effets de ce remède dans les maladies chirurgicales.
auxquelles il efl propre , & de la manière
la plus convenable de l’adminifirer.
§. I. De l’ufage de V A ir fixe dans les maladies
putrides & gangréaeufes.
Différentes obfervations ont conflaté, depuis
quelques années , les effets de l’Air fixe dans les
maladies gangréneufes. On lit > dans le premier
volume des mémoires de la Société de Médecine
de Londres, l’hiftoire d’un Gas o ù , après l’amputation
d’ t>n teflicule , la plaie, au bout de quelques
jours, prit une mauvaife apparence, ne donnant
plus, au lieu de pus, qu’une fanie ichoreafe
& fétide , accompagnée d’ un fuintement perpétuel
de fang, & qu’enfm la gangrène s’y mani-
fefla malgré tous les topiques & lotis les rè-
mèdes internes qu’on put employer. La foibleffe
du malade, les progrès rapiaes d elà gangrène,
rout annonçoit une prochaine catafirophe, lorfque,
pour dernière reffource, on propofa de joindre
au kinkina, que l’on adminiftroit en hautes dofes;,
un mélange d’un gros & demi de fel ammoniac
& d’une quantité fuffifante de vinaigre diflillé ,
& de le faire; prendre au moment de l’effervef-
cence. Ce remède ayant été donné toutes les
trois heures,on vit déjà, au bout de vingt-quatre
heures ,un changement en mieux , la puanteur de
l’ulcère & l’hémorrhagie étant alors fenfiblement
diminuées. Au bourde trois jours, la plaie avoir
repris l’afpeCl le plus favorable, & tous les autres
fymptômes al annan s avoient difparu. On continua
pendant quelque tems encore l’ nfage des
mêmes moyens, & le malade fe rétablit bitentôc
parfaitement.
M. Dobfon, Médecin de Liverpool, dans un
ouvrage fur les effets médicaux de l’Air fixe
(Medical commentary onfixed air)y araffemhlé plu-
fieurs obfervations qui démontrçnt l’utilité de ce
remède dans des cas de différente nature, où
des fymptômes d’extrême putridité & de gangrène
faifoienr redouter les conféqucnces les plus fimef-
tes. Il raconte enir auires le cas d’un homme de
foixante ans, mal difpofé par fa confliturion &
par une maladie antécédente , chez qui un éréfy