ou y a projette d’autres pelletées de manganèfe ,'
& on a procédé au braffement ; à dix heures un
quart,. on a encore projette- quelques, pelletées
de manganèfe. Ayant en fuite retiré un effai , on
l’a trouvé d’une couleur jaune & recevant l’empreinte
du cifeau. Il a paru d’un rouge plus vif
que l’alliage que l’on obtient de parties égales
de cuivre & de métal de cloches..
A onze heures , on a fait une nouvelle pro^-
jeétion d’oxide de manganèfe, 8c on a enfuite
retiré un fécond eflai, il étoit d’un beau rouge
8e très-doux à la lime.
A midi, on a fait une nouvelle projection d’oxide
de manganèfe , & l’on a braffé. Le troifième
eflai que l’on a retiré étoit très-malléable &
plus rouge que le précédent.
A midi 8c demi, un quatrième efïài retiré du
fourneau a parti plus rouge & d’un: grain plus
fin que le troifième.
A une heure , on a augmenté le feu , 8c la
porte du fqurneau a été fablée.
Ayant alors pefé l’oxide de manganèfe, qui
reftoit dans le tonneau , il ne s’en eft trouvé que
20 livres 5 on' en avoitdonc employé dans l’expérience
80 livres.
A une heure & demie , on s’eft difpofé à couler..
Pour cet effet , on a ouvert le fourneau ,. 8c à
l’aide d’un ringard , on a repoulfé la fcorie' vers
le fond du fourneau j ce qui a donné la facilité j
de puifer le cuivre à la cuiller * 8c on l’a coulé
en, deux fois dans des lingotières. On a eu de
ces deux coulées 287 livres de cuivre.
La porte du fourneau ayant été fablée de nouveau
pendant un quart-d’heure , il y a eu une.
petite quantité de cuivre, qui paroifïoit ruiffeler
de la fcorie dans le puifoir , on l’a coulé à la
cuiller dans des lingotières , fon poids a été de
16 livres > ce qui fait avec la quantité précédenté
305 livres de cuivre.
On a enfuite , à l’aide d’un ringard, retiré les-,
fcories qui paroi ffoient très-pâteufes ; elles pe-
foient 296 livres; Elles étoient d’une couleur
plombée, 8c l’on voyoit dans leur intérieur quelques
grains de cuivre : fi l’on ajoute le poids de
ces fcories à celui du cuivre, on a en tout y99
livres de matière.
Comme on n avoit employé que 400 livres
de métal des cloches 8c 80 livres d’oxide de
manganèfe, l’augmentation de 119 livres a paru
devoir être attribuée à ce qu’avant l’opération ,
la folle du fourneau étoit raboteufe 8c remplie
de craffe que l’oxide de manganèfe a vitrifiée &
a entraîné dans les fcories. On en a été bien
convaincu , en retrouvant dans les fcories des
débris de brique de la folle meme du fourneau
^qui fervoit depuis long-temps.
u4jfînage avec une -portion de métal de cloche oxide.
Le 30 juillet 179 1 , on a pefé 200 livres.de:
faire 1 oxidation j une partie a été mife dans un
fourneau à réverbère,' dont la folle étoit plate.
Comme le fourneau étoit bien échauffé , le mé-
™ f f a PaS3 à devenir rouge 5 alors on l’a
brifé , a l’aide d’un ringard, & on l’a auffi-tôt;
étendu -fur toute la furface du fourneau, après
quoi on l’a continuellement remué, en fe fer-
vant du même ringard , jufqu’à ce que le métal
ait paru fuffifarnment oxide. Alors on a retiré ce
métal oxidé , 8c on a mis dans le fourneau une
deux autres parties des 200 livres 5 on l’a
brille de même, 8c après fon oxidation , on a
traité de la même manière la troifième partie des
200 livres. Chaque oxidation a demandé une
heure & demie. La matière réunie 8e pefée s’eft
trouvée du poids de 221 livres.
Le 2 août 1791, on a mis dans un fourneau
a réverbère, qu’on avoit eu : l’attention de tenir
biëri chaud , 300. livres de métal de cloches , il
n’a pas tardera entrer en fufion 5 auffi-tôt on y
à ajouté 166 livres 8e demie du métal des cloches
oxidé de l’expérience précédente, proporrion im-
diqiiée^ par M. Fourcroy. Lorfque tout cet oxide
a été introduit dans le fourneau , on a braffé
pendant un bon quart-d’heure, afin que le mé-
! taf oxidé fût parfaitement mêlé avec le métal
non oxidé , lequel étoit en parfaite fufion.
Ayant alors' retiré un effai, on l’a trouvé de
nature différente du métal des cloches ordinaire >
étant limé, la ppuffière étoit jaune, 8e fa caffure
de couleur grife commençoit à paroître fibreufe ,
le cifeau s’y marquoit bien un peu, mais il étoit
encore dur à la lime, comparé, avec le premier
effai de l’expérience faite avec l’oxide de manga-
i nèfe..
Une demie-heure après , : on a retiré un Ce-
: cond effai qui avoit acquis très-fenfiblement de la
qualité j fa couleur à la lime étoit plus jauhe
& fa caffure plus fibreufe avoit une couleur plus
cuivreufe.
Un troifième effai retiré du fourneau , une demie
heure après,. étoit d’une couleur jaune rouge ,
8c plus doux a la lime que le précédent.
Un quatrième effai a été retiré, une demie-
heure après , il étoit plus rouge 8c plus fibreux
que les trois premiers effais, il paroiffoit auffi
bien plus malléable.
Depuis le cinquième effai jufqu’au dixième,
retirés , comme tous, les précédons, de demie-
heure. en demie-heure, chaque effai a augmenté
progreffivement de qualité , de couleur rouge,
de,douceur à la lime & de duélilite,,
Après cinq heures de fufion 8c d’affinage , o»
a augmenté le feu qui cependant avoit été juf-
qu’aîors entretenu à un degré affez fort, la porte
a'été fablée > après une demie-heure d’an feu
très-vif on a retiré un onzième effai qui a pré-
fenté tous, les caractères. rd’un bon cuivre. Alors
©n a coulé le cuivre, à l’aide d’une cuiller ,
en ayant foin de repouffer avec un ringard les
fcories au fond du fourneau. Pendant que l’on
couloit le produit de cette fonte dans des lingotières,
on voyoit une fumée épaiffe , blanche ,
qui fortoit du métal en fufion, 8c qui s’arrêtoit
fur les corps qu’on lui oppofoit fous la forme
d’une poudre blanche, & au deffus des lingots
coulés, on diftinguoit des petites criftallifations
blanches 8c en aiguilles j c’étoit de l’oxide d’étain
: le produit obtenu en cuivre a été de 24;
livres.
Après la coulée , on a fermé la porte du four?
neau, 8c on l’a fablée , le feu a été encore
entretenu pendant une demi-heure, par ce moyen
une partie du cuivre contenu dans la fcorie, s’en
eft féparée 8c .s’eft ramaffée dans le puifoir, d’où
il a été pris à la cuiller. 11 y en avoit 23 livres
8 onces, qui réunies aux 245 livres précédentes ,
& au poids rdes effais réunis de 1 livre 13 onces ,
font en tout 270 livres 5 onces.
Lés fcories retirées avec des ringards, pefoient
220 livres , ce qui forme avec le cuivre ci-deffus
un total de 490 livres 5 onces, plus fort de 23
livres 13 onces que le total dès métaux employés
: mais cette augmentation dépend mani-
feftement dans cette expérience , comme dans la
précédente, du mauvais état de la folle du fourneau
, 8c du mélange de la terre avec les fcories.
Toute l’opération a duré fix heures.
Quant au rapport du cuivre obtenu dans ce
fécond affinage , relativement au métal des cloches
employé, on a eu 270 livres y onces de
cuivre fur 450 livres du métal de cloches j ce qui
donne 60 livres de cuivre par ioq; livres d’alliage
de cloches.
B E F L E X I O N. S.
Si l’on calcule le produit de la première expérience,
on trouve, quelle a donné foixante 8c
quinze trois quarts de; cuivre par 100 de métal
des cloches 5 'comme on a eu une trop grande
quantité-de fcories, on .auroit déliré répéter la
même expérience : mais cela n’a pas été poflible,
attendu la quantité de métal de la même cloche,
qu’on avoit deftiné à ces deux expériences comparatives.
On a eu auffi occafion de voir, en répétant
cette expérience, qu’on s’étoit trop preffé d’ajouter
de l’oxide de manganèfe : car, après les deux
premières projections, qu’on peut évaluer à environ
vingt livres, le métal étoit beaucoup plus
affiné que ne l’étoit le métal de M. Fourcroy,
après le mélange qu’il indique, du métal oxidé
avec le métal noii oxidé ; ce que nous avons
reconnu par la couleur 8c l’aétion de la lime. Et
métal de cloches. On les a partagées en trois
parties , pour avoir une plus grande facilité à en
comme dans l’expérience de M. Fourcroy, le
métal s’affine , en le tenant dans le v fourneau ,
fans de nouvelle addition de métal oxidé, il eft
certain que dans l’expérience faite avec l’oxide
de manganèfe, le métal fe feroit de même affiné ,
fans y ajouter de nouvel oxide de manganèfe. On
a cru devoir infifter fur cette reflexion, afin que
dans une autre expérience , on porte fon attention
fur ce phénomène 5 une fois les proportions de
l’alliage des cloches changées 8c le cuivre fe trouvant
plus abondant qu il n’eft dans ce métal, l’étain
vient s’oxider 8c même fe volatilifer à la furface ,
fans déterminer la combuftion du cuivre , tandis
que le cuivre 8c l’étain fe brûlent ou s’oxident
enfemble, lorfque l’étain fait le cinquième de
l’alliage.
D’après tous les effais qui ont été faits dans
la manufacture fur le métal des cloches, auquel
on allioit le cuivre, n’importe dans quelle proportion,
on a obfervé que le nouvel alliage tenu
en fufion pendant quelque temps , s’affinoit e»
raifon de l’étain qui s’oxidoit.
On a yu encore que, lorfqu’onajoutoit à du métal
des cloches fondu, foit dé l’oxide de manganèfe
, foit du métal des cloches oxidé, ce
n’étoit point auffi-tôt après le mélange que le métal
avoit acquis Je degré d’affinage, mais qu’on l’y
amenoit, en le tenant enfuite dans le. fourneau
pendant quelques heures. Auffi paroît-il que l’oxide
de manganèfe ou le métal de cloches oxidé
ne font d’abord qu’oxider une portion d’étain de
ce métal, 8c qu’alors les proportions de cuivre
8c d’étain n’étant plus les mêmes, l’étain continue
8ç finit de fe brûler 8c de fe volatilifer feul
8c par la feule aCtion continuée du feu, en entraînant
à la vérité toujours avec lui une portion
de cuivre , qui eft de même brûlée.
D’après toutes ces obfervations, voici comment
l’on pourroit entreprendre l’affinage du métal des
cloches : on chargeroit de métal des cloches un
fourneau de réverbère à affinage : lorfqu’il feroit
bien fondu , on y ajouteroit, foit un peu d’oxide
de manganèfe, foit des battitures ou des écailles
de cuivre, qui tombent dans les cuves où l’on
décape le cuivre, foit encore une portion de métal
des cloches, que l’on auroit fait oxider auparavant
, foit enfin du cuivre en nature : on brafferoit
bien, 8c enfuite on retireroit un effai que l’on
compareroit avec le métal de cloche, dont on
auroit chargé le fourneau. Si l’on trouve que fa
couleur foit changée, 8c qu’elle foit d’une teinte
plus rouge que ne l’étoit le métal de cloches
employé, alors il fuffira de le tenir pehdant quel-
qùes heures au fourneau, jufqu’ à ce qu’enfin l’effai
indique qu’il eft affez affiné j avant de le couler,
il faudra avoir l’attention de repouffer les fcories
vers le fond du fourneau. Si, a la première priée
d’effai, l’on juge qu’ il n’y ?a ■ pas un affez grand
changement dans la qualité 8c la couleur du métal,
alors on pourroit ÿ ajouter, foit du métal