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14°. L’influence 4e ^végétation, & 4e lü fermentation
fur cè feL .^ucbicd ir,]
1 y Enfin fpn action fur l'économie animale.
IX. Si toutes1 ces queftions avoiéht uhérépon-
fe exa&e dans l’état a&uel de.la chimie^ j’hiftoire
des Tels compofês terreux & alcalins’, non, feule-;
ment feroit complété ,-mais jetteroit une vive lumière
lur beaucoup de phénomènes de ’la. nature
&de l’art qui font encore plongés dans une grande,
©bfcurité.
X . On connoît déjà' quelques' combi.naifons
faiines d’un acide avec deux bafes , fur-tout la.
magnéfie & l’ammoniaque 5 ces compofês portent
le nom de infuses ou de fels triples f>; mais il en.
exifte un bien plus grand nombre ;qu’on fôup-.
çonne même pas aifez, & qui- appellent tpute,l’attention
des chimiftes. La terre recèle également a
fa furface & dans fes cavités Superficielles , des
compofês ialins qui diffèrent de>ceux que produit
l ’art par l’.exiftpnce fimultanée de deux bafes pu
même dè deux acides : on a trouvé déjà; le borate
de chaux & l.e3borate de magnifie pfrftallifés en-
fernble dans,\Qrqmrp^cubique 3 le phoJ'phate de chaude
& le fluate de._qhaux dans la terre de Marina-
10ch.j là pierre de.l’Eftramadure ,& c .
Applications des proportions .de ce. titre.
La connoiffapcOjdes fels naturels.
La criftallifation, la purification des fels utiles.
Les phénomènes,'des- dévolutions.
Lès precipitatipn^i&la préparation d el’alumine,
de la magnéfie, & c
L’att-ra&ion de :la chaux , dè la potaffe , dé la
foude , de l’ammoniaque pour les.acides, ,
Laformation des fels neutres dans la nature.
Tous les détails de là haloteçhnie.« ;
La préparation des acides nitrique., muriatique,,
boracique, &c. r
T i t r e n e u v i è m e .
O X I D A T I O N Î'T X) t -S S 'O L U T I O N S
DES M É T A U- X.-
I. Les métaux ont été déjà; confédérés comme
des corps combuftibles indéçompofés ou fimples,
& cara&érifés par leurs propriétés (aillantes, dans
le titre fixième. Mais ces-généralités ne fuffifent
point; le rôle important que ces. matières jouent
dans les phénomènes de la nature, & dans les procédés
des arts 3 exige qu’on les examine en particulier
& avec un détail fuffifant pour en Sien apprécier
toute l’influence.
IL Quoique les métaux fo/ent fufçeptibles de
s’unir dans leur état métallique foit. entre eux ,
foit au foufre, au phofphoré, au carbone 3 & en
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> général à toutes les matières combuftibles, il eft
bien plus ordinairè de les voir, combinés à l’oxigène
j avant de s’unir à d’autres fubftançes ; pu en d’autres
termes , pourx entrer dans le plus grand nom-
• bre des compofês dont ils font partie, il faut qu’ils
i s’unifient auparavant à l’oxigène, ou qu’ils paffent
: à l’état de corps brûlés. Audi tous les phénomènes
I finguliers que présentent les métaux dans leurs
! combinaifons, to,uvs les changemens de forme qu’ils
i éprouvent:font-ils dus à leur attra&ion pour l’oxigène
& à la proportion diyerfe dans laquelle ils
contiennent ce principe.
IIT. Quoiqu’il y ait beaucoup de circonftances
dans fefquelles les métaux peuvent être unis à
l’oxigèné', on peut les réduire en général à trois,
La première eft le contaêl de l’air aidé du calorique
5 la fécondé eft due à la déçompofition de
l’eau, & la troifième à celle des acides. C’eft
lous. ce triple point de vue qu’il ïaut confidérer
! ici l’oxidation & les diiTolutions des métaux.
j IV . Tous les métaux chauffés dans l’àir & élevés
| à une température plus ou moins haute, foit avant,
i Soit, après leur fufton, ;font- fufçeptibles dè brûler
j av,ec une naname vi-ye, unq grande chaleur & une
; véritable déflagration (ils abforbent donc l’oxigène
pl-us .ou moins folidey ceux qui s’oxident lentement
& fans inflammation fenfible dégagent
cependant aufli de la lumière & du calorique de
l’air vital, mais . en; fi petite quantité à-la fois,
que ces/natièrès ne font pas fenfibles à nos organes..
V. L’élévation de température favorife Tab-
.forption de l’oxigène atmofphérique par les métaux,.
& rend plus folide la combinaifon de ce
principe avec ces corps combuftibles.
,. VI. Tandis qu’il y a des -métaux qui ne brûlent
jamais dans l’air qu’à une très-haute élévation de
température, comme l’or, l’argent & le platine,
il en eft d’autres qui brûlent à toutes les températures,
& même à la plus bâfïè & avec une grande
promptitude, comme le manganèfe, qui s’oxide
& tombe en pouflière en quelques heures parle
contaét de l’air, même à plufieurs degrés,.au-def-
' fous de o. Quelques-uns, comme le fer, le cuivre,
le plomb, & c ., brûlent lentement & en quelques
mois à l’air même froid.
VII. Tous les métaux augmentent de poids dans
cette opération, qui n’a pas lieu fans le contaét de
l’air, & abforbent.ainfi un principe, l’oxigèneat-
mofphérique, fans eh perdre aucun. Le nom de
calcination qu’on avoit donné à ce phénomène ne
peut p.às être conferyé non plus que celui de chaux
métalliques / on y a fubftitué les mots combufiion &
oxidation pour l’opération, &r celui oxides métalliques
pour les métaux ainfi brûlés.
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VIII. Les couleurs que les métaux présentent
en brûlant ou dont leur flamme eft nuancée, pa-
roiflent tenir à la diflolution des molécules métalliques
dans la lumière qui fe dégage } ainfi le
cuivre fait une. flamme verte, &c.
IX . Non-feulement tous les métaux comparés
les uns aux autres dans leur combuftion par le
coritaâ de l’air, abforbent des quantités différentes
(l’oxigène pour fe faturer, mais encore chaque
métal confidéré en particulier en abforbe des proportions
diverfes, s’arrête à différents points d’o-
xidation, fuivant Les divers degrés de température
auxquels on l’élève. Ainfi l’étain, le plomb, le
cuivre, le fer, changent d’abord de couleur, & fe
nuancent des teintés de l’iris aux premiers degrés
de feu qu’on leur fait fubir avec le contad de
l’air; le plomb eft d’abord en oxide gris, puis en
oxide jaune, enfin en oxide rouge; le mercure
paffe du noir au blanc, du blanc ah jaune, & du
jaune au ronge ; le fer d’abord en oxide noir devient
enfuite oxide vert, puis oxide blanc, & à iâ
fin oxide brun ; le cuivre-eft d’abord en oxidé
brun, de-là il paffe au bleu, & fon dernier degré
d’oxidacion le colore en vert.
X. Les métaux diffèrent tous entre eux par leur
attra&ion pour l’oxigène > il en eft auxquels la
lumière prefque feule ou aidée d’une foible portion
4e calorique enlève l’oxigène ,3comme 1 o r ,
l’argent, & c .; d’autres exigent pour s’en féparer
un grand degré de feu & beaucoup de lumière,
comme le mercure ; enfin la plupart ne fe/ laif-
fent point enlever ce principe par le calorique
& la lumière. Pour décompofer ces derniers oxides,
on les chauffe avec du charbon qui leur enlève'
l’oxigène.
XI. C ’eft auffi en raifon de cette diverfité d’ at-
traétion pour l’oxigène que quelques métaux l’enlèvent
à d’autres, comme prefqué tous le font à
l’or & à l’argent, le cuivre au mercure, le fer au
cuivre, & c. Toutes ces attractions ne font point
encore bien connues; ce qu’on fait jufqu’ici annonce
l’ordre fuivant entre eux, en commençant
par la plus forte attraction pour l’oxigène, le man-
ganèfe, le zinc, le fer, l’étain, le cuivre , le
mercure, l’argent, l’or.
XII. Plufieurs métaux décompofent l’eau &
d’autant plus fenfiblement ou rapidemènt que
leur température eft plus élevée, parce qu’alors
la grande quantité de calorique employé, attire
& diffout plus fortement l’hydrogène. Ainfi le
fer décompofe l’eau avec une grande activité
lorfqu’il eft rouge blanc, tandis qu’il ne produit
cette déçompofition qu’en beaucoup de temps à
la température la plus élevée de l’atmofphère.
XIII. Le fe r , le zinc, l’étain, l’antimoine,,
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paroi ffent fufçeptibles de décompofer l’eau ; il eft
vraifemblable que le manganèfe, & même quelques
autres fubftançes métalliques en font également
fufçeptibles. On attribue cette décompofi-
tion à. une-'attraCLion plus forte pour l’oxigène
que celui-ci 11’en a poür l’hydrogène, il s’enfuit
que les oxides de ceux qui ne décompofent point
(’eau font entièrement aécompofés par l’hydrogène.
Mais il faut diftinguer ici les différens degrés
d’oxidation ; car l’oxide de fer très - oxidé
ou oxidé, en brun, eft en partie décompofé par
l’hydrogène & ramené à l’état d’oxide noir, parce
que le fer n’enlève l’oxigène à l’eau que jufqu’au
degré, où eft oxidé .en. noir ; au-delà 4e cette
oxidation il ne la décompofe plus.
XIV. Tous les métaux fufçeptibles de décompofer
l’eau, opèrent cette déçompofition bien
plus facilement & rapidement, lorfqu’ils font
aidés par le contaCt d’un corps qui a une grande
tendance pour s’unir à leurs oxides. Souvent
meme lés métaux, comme d’autres combuftibles;
qui feuls ne décômpoferoient point l’eau, en deviennent
fufçeptibles par la préfence de quelques
autres fubftanc.es qui agiffent alors par une
-affinité difpofante ; c’eft .ainfi que la préfence des
acides rend prefque tous les métaux capables
d’opérer la déçompofition de l’eau.
X V . Les oxides métalliques ont cela de particulier
dans leurs combinaifons, qu’ils femblent faire
fonction d’alcalis ou de bafes terreufes & alcalines
■ à l’égard des acides, quoiqu’ils foient fufçeptibles
de s’unir d’un autre côté aux terres & aux alcalis,
comme des efpèces d’acides. A la vérité,
il y a moins de ces derniers que des autres,
& on remarque en général que ce font ceux auxquels
l’oxigènë adhère le plus fortement, comme
l’antimoine, le plomb, Je fe r , le manganèfe, qui
faturent les alcalis à la manière des acides. On a
déjà dit, au titre VI, qu’il y a trois métaux véritablement
acidifiables.
XVI. Des métaux ne peuvent pas être diffous
par les oxides, fans être préliminairement oxidés ;
c’èft pour cela que les oxides métalliques diflo-
lubles dans les acides s’y diffolvent lentement &
fans effervescence ; tandis que les métaux ne peuvent
pas s’y diffoudre fans mouvement & fans er-
fervefcence.
XVII. L’effervefcence produite par la diflolution
des métaux eft due à ce qu’en abfarbant l’o-
xigène ils l’enlèvent à un principe qui prend la
forme d’un gaz, ou fluide élaftique. Ce principe
provient ou de l’eau ou des acides, fuivant'que
l’une ou les autres font décompofés ; quelquefois
il appartient en même temps à ces deux corps qui
font alors décompofés tous deux à la fois par les
métaux.