8°. Alcool.de genièvre, ( dif. ) . . . ...........
î>°. Alcool d’hellebore noir., ( in f .) ...................
io°. Alcool d’opîum , ( in f .) ..........................
Alcool d'opium fafrané , ( inf. ) .............
Alcool d'opium camphré, ( in f .) ...............
i i °. Alcool de pimprenelle*, ( in f.) .............
12°. Alcool de pimp, cpmpofé., (in f,). . . . . . . .
1 3°. Alcool de quina , ( in f .) .. . . . . . . . . . . . . . .
Alcool de quina, compofé, (inf.) . . . . . .
140. Alcool de rhubarbe , ( inf. ) ..........................
. Alcool de rhubarbe, compofé ; (inf.
1 f 0. Alcool de fafran, ( inf. ) .............................
16°. Alcool de favon camphré, (inf. ) .................
17°- Alcool de fabine, ( in f .) .............................
18°. Alcool de vers de terre , ( dif. ) ...............
Sans doute il eut été très-facile de diftinguer
par le nom même d'alcool 3 des compositions dans
Iefquelles il entre ; pour cela 3 il eut fuffi de
changer la terminaifon du mot, aufli on auroit
pu défigner fous le nom d'alcoolat les compolî-
pofitions dans Iefquelles- entre l’alcool , comme
on appelle céraz les comportions auxquelles
la cire donne la confillance; nous avions d'abord
penfé à cette addition , mais comme
l'alcool eft toujours le produit de la fermentation
vineufe 3 comme il ell toujours de même
nature 3 il ne peut y avoir d'inconvénient à conferver
le mot primitif pour défigner les' comportions
dans Iefquelles il entre comme dilfolvant.
Quoi qu’il en foit 3 les alcools officinaux fe préparent
ou par fimple mixture 3 ou par digeftion 3
ou enfin par dillillation. Tous les pharmaciens
ne procèdent pas de la même manière à la préparation
des mêmes alcools 3 & tandis que les <
tins opèrent par la dillillation , les autres fe bornent
à une fimple digeftion. Le choix de l’une
ou dé l’autre de ces méthodes n'eft cependant
point indifférent 3 il doit être fondé fur
la nature même de la combinaiTon : nous indiquerons
par la fuite à chaque formule 3 la mé- ,
thode qui paroîtra préférable 3 nous nous bornerons
ici à quelques préceptes généraux.
i° . La mixture.ne peut avoir lieu que lorsqu'il
s’agit d’unir à l'alcool une huile volatile ,
ou quelqu’autre fubftance fluide ; ainfi on prépare
Souvent dans le commerce les alcools aromatiques
en mêlant avecl’alcool quelques gouttes|d'une huile
volatile extraite des plantes aromatiques 3 mais
ce procédé ne remplit qu'incomplettement l ’objet
qu’on fe propofoit ; les combinaifons font peu
intimes 3 l’huile volatile fe fépare facilement par
l’addition de l ’eau5 auffi dans les pharmacies, on
ne doit fe borner à la fimple mixture que pour-
quelques préparations particulières , & lorfqu’elles
doivent être faites dans l ’inftant même.
20.- L'infufion ou digeftion convient généralement
pour la préparation de tous les alcools officinaux
j elle eft fur-tout néceflaire , lorfque les
fubftances fur Iefquelles l ’alçool doit agir font
Eaudegen.foiritueufe, eau-de-vie, efprit de gen.
Teinture d’hellebore noir.
Teinture d'opium..
Laudanum liquide, gouttes anodines de Sydenham.
Teinture d'opium camphrée.
Teinture ou eflence de pimprenelle.
Eflence de pimp.
Teinture d'écorce du Pérou.
Teinture d'écorce du Pérou , compofée.
Teinture de rhubarbe.
Teinture de rhubarbe compofée.
Efprit-de-vin fafrané, eau peftilent. d'Hartmann.
Efp.de favon, efp.réfolutif,baume favonneux, &c.
Teinture de fabine.
Efprit de vers terreftres.
fiches , compares, d’une folution, d'une com-
binaifon difficiles; c ’ell dans.des vaififeaux de
verre ou de terre cuite en grès qu'on met l'alcool
en contaél avec les mixtes dont il doit extraire
quelques principespn fe fert ordinairement
de vazjfeaux de rencontre , de ballons ou de
matras^ à long c o l, bouchés avec un liège, avec
un papier ou Un parchemin collé fur l'ouverturé,
& fa préparation exige par la fuite la diftil-
lation, on en fait quelquefois la digeftion dans
des alambics, dans dés cornues; mais dans tous
ces appareils , pour prévenir la rupture des vaif-
feaux qui pourroit être produite , foit par la feule
raréfaction de l'air renfermé, foit par la vapo-
rifation de l'alcool, ou par le dégagement des gas,
il imporfe d’y conferver une petite ouverture
qu'on bouche avec un morceau de lut, & c /
Lorfque les fubftances fur lefquelfes l ’alcool doit
agir font fèches, on les,pulvérife; lorfqu elles peuvent
produire de l'effervefcence avec l'alcool, on en
fait le mélange peu-à-peu & avec précaution.
Souvent la digeftion doit être t aidée par l ’agitation
, fouvent elle exige une chaleur plus ou
moins grande , & elle, doit être de plus-ou
moins longue durée, füivant la qualité des mixtes
fur lefquels on opère.
En général,'on doit fe borner à la digeftion,
lorfque le principe médicamenteux confifte dans
une fubftance balfamique, réfineufe, extraêlive,
moins volatile que l'alcool, ou lorfque la com-
binaifon première éprouveroit une altération,
une décompofition par la chaleur de la dillilla-
tion ; mais dans tous les cas ou l ’on fe borne
à la digeftion, il importe toujours de tirer aü
clair la liqueur ou de la filtrer lorfque la folution
eft compfette.
. Enfin dans les préparations çompofées de plu-
fieurs fubftances réfineufes, balfamiqUes, extractives
, il convient, de faire infufer féparément
ces fubftances dans dfférentes portions de l'alcool
qu'on doit employer pour la composition,
ainfi on prend une partie de l'alcool , & on y
fait infufer d'abord les racines, les fleurs, les
bois, dans une autre, on fait infufer les gommesréfines,
enfin s’il entre dans la compofition des
baumes, on les diffout dans une troifième portion
dè l'alcool ; lorfque l’alcool eft charge de
tous les principes qu’il peut extraire de ces différents
mixtes , on le décante, on mêle enfemble
ces différentes diffolutions, on réunit enfuite dans
un ballon tous les réfidus de la première digeftion,
& on y verfe, la derrière portion de l’alcool
qu'on avoit réfervée : enfin Iorfqu'on à extrait
toutes les parties folubles , on décante la liqueur ,
& on la mêle aux premières diffolutions ; cette
méthode d'opérer fournit aiïurément des diffolu-
tions plus chargées., plus colorées que fi on :eut
d’abord verfé toute la quantité de l'alcool. 11 nous
paroît .cependant que, cet objet mérite encore
quelques confidérations ; car il eft certain que dif-
férentès teintures ou diffolutions-faites par l’alcool,
fè précipitent Iorfqu’on les mélange; mais
ce fait n'a pas encore été fuivi avec allez d’attention
pour qu'on puiffe en tirer des confé-
quences incontellables.
30. La dillillation eft le dernier moyen employé
dans la préparation dés. alcools officinaux ;
elle procure une combinaifôn plus intime , plus
durable, elle eft généralement néceffaire pour la
préparation des alcools huileux, aromatiques,
lorfque les fubftances employées font d’une folution
difficile, ou contiennent une certaine quantité
d’eau, de muqueux, de principe colorant,
qui n’ajoutent aucune qualité utile à la préparation
; cette méthode ne peut être employée
que lorfque les fubftances dont l’alcool eft chargé,
& qu'il importe d’y conferver, peuvent être entraînées
dans l'aCte de la: diftillation ; cette opération
fe fait tantôt dans des alambics, tantôt
dans dès cornues, & l'qjt difiille au bain-marie
ou au. bain de fable, ftuvant la nature des fubftances
employées , mais toujours à un feu modéré.
H |
On peut procéder i la diftillation, immédiatement
après lè mélange, toutes les fois que
• l'affinité, divellente de l’alcool avec les principes
qu’il doit diffoudre, eft fupérieure aux* affinités
quiefeentes de ces mêmes principes 5 mais dans
le cas oppofé , il faut commencer par une digeftion
continuée plus ou moins long-temps.
On peut diftillerà ficcité, Iorfqu'on emploie un
alcool reCtifié & des huiles volatiles ou des fubftances
fèches, &. qui ne puiffent point fe char-
bonner, mais il faut interrompre la diftillation
après avoir obtenu un quart, un tiers, ou une
moitié de la maffe totale du liquide quand l'al-
coql eft foible de première diftillation, ou quand
on a feulement employé du vin. Il faut obfer-.
ver les mêmes attentions quand'on a mis dans
la cucurbite de l'alambic des plantes fraîches plus
ou moins ' aqueufes ; la quotité de l ’alcool , la
quotité des plantes détermine la quantité de liqueur
qu’on doit recueillir dans le récipient.
Toutes les attentions à avoir fönt fondées
fur la volatilité de l’eau au degré de l’ébullition
& même un peu au-deffous de :ce degré , . mais
on fent qu’elles ne feraient pas néçeffaîres, fi
l’on régloit le fèu de manière à ne jamais porter
la chaleur à ce degré. Au refte, comme il eft
pofîible qu’on s'écarte de cette règle , Sc^ qu’on
ne puiffe pas évaluer au jufte la quantité d'alcool
qui peut s'élever ; il faut, pouf fe prémunir
contre l’erreur, avoir un récipient d'uné capacité
connue & percé d’un petit’ trou que l’on
tiendra fermé par un petit morceau de lut gras ;
fur la fin de l'opération', on débouchera cétte.ouverture
pour juger par l'odeur, par l'inflammabilité
de la vapeurqui s’échappera, fi l'alcool a
eeffé de paffer. Cette précaution fera encore avan-
tageufe dans quelques diftillation s , parce qu'il
eft des fubftances qui fournifTént des gaz capables
4e brifer les vailfeaux par leur expanfion, & on
fe mettta ainfi à l'abri de cet inconvénient.
Mais quelqu attentif que l’on foit, il eft pof-
fible que la liqueur paffée dans le récipient n'ait
pas le degré de pureté qu'on doit dèfirer, quelle
foit trop aqueufe , ou qu'il fe foit élevé de l’huile
non diffoute.
Dans ce cas-ci , on pourra fépârer les huiles
furabondantes, par une filtration à travers’ un
papier fans colle, double & imbibé d'eau, ou
même par le moyen de l'entonnoir, ainfi qu'il fera
dit à l'article huiles volatiles. Lorfque la liqueur
fera trop chargée de phlegme, on réitérera la
diftillation à un feu très-doux & fort au-deffous
dii degré de l’eau bouillante.
Lorfque les alcools auront acquis hr perfeêlion
defirée, on les confervera dans des flacons de
criftal fermés par un bouchon de même matière
ufé à l’émeril.
Ier G e n r e des a l c o o l s o f f i c i e u x .
Alcools falins.
Nous comprenons fous ce titre générique toutes
les combinaifons de l'alcool avec une fubftance
faline, & quoiqu'on ne reconnoiffe que trois
fortes de fubftances falines, favoir les acides,
les alcalis & les fels neutres ou fecondaires, nous
diftinguerons conformément au tableau que nous
en avons donné, quatre efpèces principales d’alcools
falins , dont nous traiterons dans autant de fec-
tioris particulières. Nous diftinguerons encore ces
alcools en fimples & en compofés nous appelions
{impies , les préparations dans Iefquelles l'alcool
tient en diftolution une feule fubftance, & nous
nommons compofés, celles dans Iefquelles l’alcool
eft combiné avec deux, trois , ou même un plus
grand nombre de fubftances.
§. 1er. . Alcools acides.
L’alcool pèut s'unir en toutes proportions avec