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Le réfidu de cette troifième îeffive féché à l'air
pendant trois jours, pefoit un grain fort , &” le
papier étoit teint en jaune par place ; il faut ef-
timer à un demi-grain ce qui reftoit fur le papier
j en paffant le doigt fur ce papier , on Ta
trouvé comme gras.
11 rëfulte donc de cette expérience , que de
vingt-quatre grains de calcul, traités en tout
avec trois livres £■ d'eau bouillante , il y en
a eu au moins vingt-deux grains de diffous ; on
peut donc dire que la bafe de ce calcul eft diffo-
îuble prefqu’en entier dans l'eau bouillante ; ce
qui eft à-peu-près , & en fuppofant diffoïution
complette , dans le rapport de mil trois cens
quarante-quatre pour l'eau , aun poür le fel.
E x p é r i e n c e V.
On craignoit que l'eau qui n'avoit que peu
bouilli avec le calcul, n’en eût pas pu diffoudre af-
f e z , & Schéele ne s’étant pas bien, expliqué ,
on refit un effai de la manière fuivante. On prit
quatre grainsde cette pierre (N_Q. 1.) , en poudré
fine, on les fit bouillir fix minutes avec quatre
onces d’eau- diftillée dans une fiole à médecine
; on philtra la liqueur bouillante ; on en
verfa fur la teinture de tournefolquelle ne changea
point, elle n’eut pas plus d’effet'fur le papier
de mauve. Le réfidu féché fur le filtre , ne
pefoit plus qu’un grain , * il avoit perdu'trois grains
par la décoction ; la liqueur filtrée était très-claire
, il y avoit fur le fond de la bouteille une af-
fez grande quantité de petits cryftaux aiguillés ,
fémbiables à ceux de la première expérience,
mais beaucoup moins abondans. Ces cryftaux
netoient que fur le fond & non fur les parois,
çomme dans la précédente, ce qui tient fans dout
e , à ce qu’ils fe font dépofés plutôt. On a ef-
fayé la liqueur de cette expérience par diffé-
rens réa&ifs. i° . La potaffe cauftique n’y a point
produit de précipité fenfible ; 29. Il en a été de
meme avec fe carbonate de. potaffe. En examinant
les verres deux heures après l’expérienae , on a
vu dans le premier, des efpèces d’aiguilles cryf-
tallines au fond, & des flocons mucilagineux
très-légers , nageant au-deffus des aiguilles ; on
ne voyoit rien de femblable dans le fécond verre.
C e phénomène paroît être dû à l’union de l’acide
lithique avec la potafle dans le premier verre ;
à ce que ce fel n’auroit pas pu fè former avec le
même alcali faturé d’acidè carbonique, dans le
fécond verre , en raifon de l'affinité plus forte
de cq dernier acide avec l’alcali, que n’en a l’acide
lithique 3 30. Une troifième portion de Ia‘
liqueur a été mêlée avec l’acide oxalique qui n’y
a rien produit 3 4*\ Une quatrième n’a,pas éprouvé
d’altération de.la part du muriate de baryte.Cés
deux verres n’ont rien préfenté après plusieurs
jours , feulement le fécond mélange avec le muriate
barytique étoit un peu précipité fur fes
C A L .
bords , & en le lavant avec de l’acide nitrique ;
on s’eft apperçu d’une effervescence fenfible.
E xp é r i enc e VI. D u 15 mars 1787.
Pierre en poudre , (N ° . I .) traitée par Veau
de chaux.
On a mis vingt-quatre grains de cette pierre
pulvérifée dans un matras, & on y a verfé huit
onces d’eau de diaux ; ce mélange a été mis en
digeftion dans un bain de fable , à la chaleur de
l’étuve. Le 18, la matière calculeufe étoit au
fond, elle étoit en grande partie pulvérulente,
une portion étoit adhérente au fond du matras ;
on a filtré , la liqueur a paffé claire 5 on a fait Lécher
la poudre calculeufe reftée fur le filtre. Le
22 , celle-ci pefoit feize grains foibles , il y avoit
eu huit grains diflous ; le réfidu ne rougiffoit
point le papier bleu comme la pierre, il faifoit
effervefcence avec les acides 5 on en a traité douze
grains avec du vinaigre diftillé pour en 'féparer la
craie, & avoir l’acide,lithique feul3 il eftrefté
fix graixjs de matière j il y a donc eu fix grains
de craie difloute ; oh a'précipité la leflive acé-
teufe par fe carbonate de potaffe, on a eu
quatre grains de craie. Les fix grains de matière
non diffoute par le vinaigre ont roug le papier
bleu , & paroiffoient être la fubftance caiculeufe
féparée de la craie diffoute par le vinaigre*
La liqueur confervée dans une bouteille,, of-
froit fur le fond de ce vafe des aiguilles fembla-
b!e,s à celles de la leflive dans l’eau bouillante,
& des cryftaux grenus fur fes parois. A la vue,
on auroit dit que cette expérience reffembloit
parfaitement à celle faite par l’eau houillanté ;
cependant la leflive étjoit encore calcaire & ver-
diftoit le papier de mauve. x
Du 22 mars au 6 mai, la liqueur confervée
dans une bouteille, avoit dépofé une très-grande
quantité de petites aiguilles fur les parois de la
bouteille. On a décanté l’eau de deflus ces cryftaux
très - nombreux , on les a fait deffécher à
l’étuve, ils reffembloient à delà neigej ilspefoiènt
fept grains.
Le 10 juin, on a examioé. ces fept grains de
matière dépofée dè la leflive filtrée. Cette matière
ne rougit point le papier bleu, elle ne fe
diffout point fenfiblement dans l’eau froide , mais
elle s’y divife en petites aiguilles ; elle fait effervefcence
avec l’acide fulfurique étendu d’eau.. Il,
paroît donc que ce dépôt eft , comme la portion
non diffoute d'abord, un mélange d’acide lithj-
-que & de craie, ce qui paroît provenir de ce, que
la leflive de lithiate calcaire a été décompofée
par l’acide carbonique de l’atmofphère. Il paroît
que cet acide a plus d’affinité avec la chaux que
n’en a l’acide lithique 5 il s’eft: reformé- de la
craie, & il s’eft dépofé en même-temps de l’acide
lithique.
C A L
pour confirmer encore cette idée,. on a verfé |
fur fix grains^ de la matière dépofée de la leflive J
calcaire, de l ’acide acéteux qui a fait effervef- j
cence. Un a fait chauffer & filtré après la cef- j
fation de l’effervefcence-, la portion non diffoute j
pefoit deux grains ; la leflive acéteufe .précipitée j
par le:carbonate de potaffe, a donné deux grains ]
L de.craie., un.grain $$ de perte, plus de. fé-
cherefle. La partie non diffoute, ne rougiffoit
point le papier bleu aufli fenfiblement que la
pierre feule ; on l’a fait bouillir dans deux on- !
ces d’eau , qui l’ont diffoute , & il s’eft précipité
des cryftaux par le réfroidiffement.
La leflive acéteufe, précipitée par l’alcali fixe
, & chauffée pour en féparer une portion
de craiè qui pouvoir y être diffoute à la faveur
de l’acide.carbonique, a donné en bouillant
quelques paillettes micacées, fans fe troubler.
E x p é r i e n c e VI L L e 1 1 mars 1787.
Pierre en poudre & alcali fixe cauflique.
On a verfé fur vingt-quatre grains du même
calcul en poudre très-fine, trois onces d’une dif-
folution de potaffe cauftique , faite avec une once
de leflive, pefant deux gros vingt - trois grains,
fous le volume de deux gros dix grains d’eau &
deux onces d'eaii diftillée. Un a laiffé agir à
froid. Il n’y a eu ni chaleur fenfible , ni mouvement,^
ni bulles. La couleur de la liqueur a
feulement paru fe foncer un peu plus qu’elle ne
l’ëtoit, ainfi que la poudre calculeufe. 11 s’eft dégagé
en même -tems . une odeur légère non dé-
fagréable, qui avoit quelque chofe d’alcalin, mais
non décidée.
Huit jours îprès , la liqueur étoit toujours
jaune , on l’a filtrée, on a fenti pendant la nitration
une odeur vive d’ammoniaque. Cela nous
a engagés à triturer quatre grains de la même
pierre en poudre, avec de la chaux vive & un
peu d’eau , il s’eft dégagé de l’alcali volatil très-
fenfible ; en la triturant avec un peu de leflive
cauftique il s’eft dégagé, également de l’alcali
volatil.
Le premier avril, la portion de calcul non diffoute
dans l’alcali, étoit blanche, & pefoit deux
grains foibles 5 il y a donc eu vingt-deux grains
de diffous , quoiqu’avant la filtration ces deux
grains paruffent occuper un grand volume. Trois
femaines après , ayant examiné la diffolution ?
elle parut toujours jaune, mais elle contenoit
une grande quantité de petites aiguilles & de lames
brillantes , il y avoit aufli un flocon allongé
, femblable à.un glaire d’oeuf, qui s’eft
divife., & a difparu tout-à-fait par l'agitation.
Cettè agitation a bientôt fait difparôître aufli les
aiguilles & les lames, il ne reftoit plus dans
la liqueur que des efpèces de filamens comme
glaireux. Comme la décompofitioh fpontanée pa-
C A L 6 S 7
roiffoit avoir lieu , nous avons fait pafler de
l'acide carbonique dans la liqueur à l’aide d’un
appareil pneumats-chimique, dans l’intention de
dégager l’acide lithique- en faturant la potafle ;
il s’eft pas troublé fur-Ie-champ , on a Iaifle
ce dégagement avoir lieu lentement; quatre ou
cinq jours après , la potaffe paroiffoit adoucie
& faturée d’acide carbonique, il n’y avoit que
quelques flocons très-légers & comme mucilagineux
aii fond du vafe ; l’alcali avoit perdu fa
coiileur jaune. Cn a fait évaporer cette liqueur,
elle a donné un fel cryftallifé, informe, non dé-
liquefcent, pefant une once trente-fix grains.
On a diffous ce fel dans deux onces d’eau diftillée
; il s’eft diffout complètement, & n’a
laiffe que quelques flocons d’apparence muqueufe.
On l’a filtré, la liqueur étoit 'très-claire & un
peu jaune; on l’a mêlée avec du vinaigre diftillé;
il s'eft excité, une vive effervefcence due
au dégagement de l’acide carbonique , la liqueur
a rougi le papier bleu & la teinture de tour-
iieffol, & verdi le firop de violette. On a commencé
à appercevoir, à* l’aide d'une furabon-
dance de vinaigre, du louche dans la liqueur ;
mais ce' louche n’ayant pas donné de précipité
le .17 mai, on a abandonné cette expérience,
qu’on a répétée enfuite fur un autre calcul ,
comme on le verra plus bas.
E x p é r i e n c e V I I I . D u i y mars 1 7 8 7 .
On a mis cent grains de calcul, N ” . I , en
poudre, dans une cornue de verre tubulée, à
laquelle étoit adapté un ballon , & l’appareil de
Woulfe bien jauge avec de l’eau de chaux. On
a verfé par-deffus deux gros & demi d’acide nitrique
blanc pefant 3 gros ly grains & j f plus que
il’eau fous le volume d’une once, mêlé avec deux
gros d’eau diftillée. 11 y a eu tout de fuite, & à
froid, un peu de vapeurs rouges , & une effervef-
çence écumeufe. On,La laiffé paffer fix à huit greffes
bulles, & on a recueilli alors le fluide élaftique.
L’écume fubfiftant un quart-d’heure après fans
dégagement fenfible, on a ajouté d’abord deux
gros d’ acide mêlé à deux gros d’eau , & enfuite
une demi-once d’eau diftillée pour délayer tout
le mélange. Des bulles très-groffes fe font dégagées
; elles fe fuccédoient lentement fans troubler
l'eau de chaux, au-deffus de laquelle elles
fe raffembloient. Au bout d'une demi-heure.,
les ; bulles ont augmenté &. ont troublé fortement
l’eau de chaux. Ce gaz a continué à fe
dégager pendant près d’une heure, & troublant
toujours l'eau de chaux. On a recueilli ; i Q. un volume
égal ace lui de onze onces d'eau , c’étoit de
l'air atmofphérique 3 2°. à vingt-trois onces d'eauj,
c'étoit du gaz azote 3 30. à feize onces d’eau,
c'étoit un mélange de gaz nitreux & de gaz acide
carbonique.
Trois quarts-d'heure après le commencement
d e . l'expérience , l'écume a ceffé, la matière