
•endroit chaud : Ton en retire un extrait. Elle entre
dans 1 huile antiépileptique d’Hoffman * la poudre
arthritique amère-, les trochiques hyftériques, Beau
générale , dans divers onguents & autres compo-
litions pharmaceutiques. La femence des ariftolo-
ches a auffi quelques propriétés^ Jean-Jacques
Baier a compofé un traité particulier fur l’arifto-
loche.
(M . WlLLEMET.)
.ARISTOLOCHIQUES. ( Pharmacie. ) On
déligne fous le nom d’ariftolochiques, les remèdes
capables de foutenir 8c de provoquer même l'écou-
lement des lochies. C e mot a été employé pour
défigner quelques préparations pharmaceutiques ;
mais on ne s3en fert plus aujourd'hui. P~oye{ le
di&ionnaire de médecine.
ARM ARINTE. ( Pharmacie.) Cachrys Libanotis.
C ’eft une plante de la grande famille des ombelli-
fères,qui fe trouve en Sicile,en Italie,fur la côte de
Barbarie,en Afrique & aux environs de Montpellier.'
Elle eft vivace, fa femence eft très-âcre ;
toute la plante a une odeur aromatique & d'encens
î elle eft,dit-on,échauffante , aftringente &
anti-hyftérique. Cette plante étoit fort en ufage
chez les anciens. Plipe l'a célébrée dans fon hiftoire
naturelle,
(M. W illemet.)
A rMARINTE ODONTALGIQUE. ( Pharmacie. )
Cachrys odontalgica. L. fil. Sa racine eft fort longue
, a un goût aromatique & très-âcre, elle fait
couler la falive lorfqu'on en met dans la bouche,
ce qui fait qu'on l'employe comme falivaire , pour
foulage? dans les maux de dents oçcafionnes par
des fluxions. On trouve cette plante dans la Sibérie.
M. Pallas en parle dans fes voyages.
(M . W ilLemet.)
ARMOISE. ( Pharmacie.) Anemifia vulgaris.
Artemifia, Black. W. Herb. i . 431 - Cette plante
porte le nom d'Artemife, reine de Carie; elle
eft perenne, ufuelle, indigène, non-feulement
à toute l'Europe-, mais elle fe trouve encore au
Japon & à la Chine. Malgré l'ufage multiplié de
i'armoife chez les anciens, & l'application qu'en
faifoit Hippocrate contre une foule de maux-,
quelques modernes dépréciateurs veulent ab-
folument annihiler fes propriétés. Ayons toujours
une certaine vénération pour nos anciens ;
d'après cela je vais rappellerpar une énumération
fuccinte de fes principales vertus & qualités.
Toutes les parties de I'armoife font d'ufage,
mais c'eft fpécialement les feuilles 8c les fommités'
qui s'emploient de prédilection > leur déification
n’eft pas difficile, attendu qu'elles contiennent
peu d'humidité. Elles font vulnéraires , apéritivçs ,
antihyftériques, antifpafmodiques, analeptiques, ;
toniques, emménagpgùes, fébrifuges, antipoda-
griques, diurétiques, ophtalmiques; propres contre \
les pâles couleurs , la jauniffe, l'hypoeondriaçie , j
l’hydrôpifie, les laffitudes , les obftru&ions,
ftérilité, les maladies des femmes, pour remettre
l'eftomac dérangé, rétablir les digeftions. A l'extérieur
I'armoife eft un très-grand réfolutif. Elle
eft bonne en cataplafme fur des tumeurs, à la fin
des inflammations, pour réfoudre les fquirrhes
contre les brûlures. Selon Parkinfon, cette plante
en poudre, à la dofe de trois gros dans du vin, eft
un excellent remède dans la feiatique. 11 allure
auffi que la même plante fraîche, ou fon fuc mêlé
avec une liqueur convenable, détruit l'effet fopo-
rifiqiie 8c délétère de l'opium.
C'eft de I'armoife vulgaire que l’on retire à la
Chine 8c au Japop le moxa. Ce fait eft confirmé
par le rapport fidele du favant M. Thunberg, qui a
voyagé dans ces contrées éloignées. On prépare le
moxa en recueillant & en faifant deffécher au mois
de juin les feuilles d'armoife ; on les pile jufqu'à
ce qu'elles foient extrêmement molles ;• on en répare
alors exactement les fibres d'avec les parties
lanugineufes , qui fervent de cautère aéhiel; les
Chinois 8c les Japonois en font un grand ufage
pour guérir les maladies arthritiques 8c autres.
La feuille récente d'armoife mâchée, donne à
la falive une belle couleur verte.
Les cuifiniers farciirent les oies des mêmes
feuilles, pour en rendre la chair tendre & lui
donner un bon goût.
La racine morte de I'armoife reiTemble parfaitement
à du charbon.
Muller dit que les Per fans font bouillir la graine
d'armoife, & en préparent une gelée utile dans
les fièvres malignes 8c pétéchiales.
L'armoife, appellée auffi herbe de Saint-Jean}
peut feryir de fourrage aux boeufs, aux chèvres,
aux chevaux.
Les principales préparations faites avec l'ar-
moife, que I on garde dans les pharmacies pour
l'ulage de la médecine,- font l’eau diftillée de la
plante lorfqu'elle eft en fleur, le firop, l'extrait.
Cette plante entre dans l'eau vulnéraire, la poudre
de Palmarius contre la rage, l’eau hyftérique
de Charas.
Jean-Jacques Baier de Jena , profeffeur de médecine
en l'univerfité d'Altorf, membre de l'académie
impériale des curieux de la nature fous le
nom d'Eugène, a fait une differtation uniquement
confacrée à l'armoife.
Jean-Paul Stechmann , doéleur en médecine
de l'univerfité de Gottingue, en a compofé une
autre, qui comprend toutes les efpèces du genre
artemifid. (M. WlLLEMET.)
ARMONIAC ou AMMONIA C. (Pharm.)
Par une corruption dont on trouve beaucoup
d'exemples dans la nomenclature des fciences, on
a changé le mot ammoniac en celui de fel ar-
moniaque. Les vieux difpenfaires emploient fréquemment
ce mot pour défigner le muriate d'ammoniaque.
Voyei l'article de ce fèl. A r n i q ü S*
A R N
ARNÎQUE. ( Pharmacie.) Arnica montana.L.
Caltha alpina3 Dod.purg. , p .6r. Diuretica fënealmy
fpec. 11 B. On trouve affez communément cette
plante dans les prairies humides des Alpes, des
Vofges, de la Bohême, de la Sibérie, ae la Laponie,
de la Suède, de la' Hereynie, 8c de plu-
fieurs vallées de la Suiffe : elle eft Vivace.
L’arnique eft âcré, un peu amère, fait éternuer,
c'eft pour cela qu'en Lorraine on lui donne le nom
de tabac des Vofges. Elle excite auffi des naufées
& le vomiffement. C'eft un des plus puifTans végétaux
en ufage1 dans la médecine. On l'eftime
Singulièrement en Allemagne, où elle eft appellée
panacée contre les chûtes, car elle a la propriété de
réfoudre le fang épanché dans les écnimofes, les
contufions, les coups ;-elle peut rendre l'ufâgé de
la parole, remédie à la conftipation, à la léthargie,
à la perte dès fens. Elle a guéri plufieurs fois
la goutte fereine, toujours après avoir excité des
douleurs dans la partie malade, en rendant à la
prunelle fa mobilité; la réduifant à fon diamètre
ordinaire. Elle a encore réuffi pour les fpafmes,
les convulfions, les tremblemens dès membres,
les fauffes pleuréfiës, la péripneumonie, l'épilep-
fie, les maladies de poitrine, la fuppreffion des
menftrues 8c celle des lochies, les hémorrhagies de
la matrice, le crachement 8c le vomiffement de
fang, l'hémiphégie, la paraplégie, la cachexie,.,
les friffons de tout le corps, & donne de la gaieté.!
Pour finir notre récapitulation fur toutes les propriétés
de l'arnique, nous dirons avec les auteurs
qui en ont traité, qu'elle agace, irrite 8c aiguillonne
fortement les parties folides , accélère la
circulation des humeurs, produit un orgafme gé-i
néral, met en contra&ian toutes les- fibres motrices
g excite une effervefcence prodigieufe dans
les humeurs, & un trouble univerfel auquel fuc-
cede une êfpèee de douleur fourde, qui ramène le,
calme 8c l'équilibre dans toute la machine. Elle
convient encore dans l'afthme humide, les obf-
tru&ions défefpérées des. vifeères , l'oédème ',
l'hydropifie commençante, les fièvres quartes ; &
M. Collin , médecin de Vienne , allure avoir
guéri- des milliers de fièvres malignes pu tri dès,
dans l'armée impériale, avec fon ufage. L'arnique
eft auffi regardée comme fpécifique pour guérir &
prévenir le vertige, de ; manière que plufieurs
danfeurs de corde en font ufage pour fe fortifier
le cerveau & fe garantir des chûtes. Elle eft diurétique
, fudorifique , tonique, vulnéraire , ré-
foluEive. •
Les fleurs, les feuilles & les racines font employées.
Les feuilles demandent des foins pour
•éur déification , elles doivent être retournées
fouvent, foit qu’on les faffe fécher au folei.l ou
fur le four , car les herboriftes dès montagnes
nous apportent communément les feuilles d'arni-
<2ue mal defféchées, 8c mêlées avec deS"feuilles
Qiimie. Tswa U.%
A R O 409
dé graminées. On emploie cette plante en forma
de thé,.ou en décoêtion, ou en poudre à petite
dofe 8c en fomentation. Elle èft encore, preconi-
fée pour la pefte du bétail. On fait bouillir les
fleurs d'arnique dans de la leffive pour les maux
de tête 8c pour rendre les cheveux blonds.
Cette plante, a , dit-on, la propriété de tuer
les chiens qui en mangent, 8c d'autres animaux;
cette affertion paroît être démentie par l'avidité
que les boeufs 8c les vaches ont à la manger au.
printemps. Les payfans de quelques provinces de
Suède- fument les feuilles d'arnique à défaut de
tabac de Virginie.
L'on prépare un extrait 8c un firop avec cette
plante.
Buchner, Alberti, Meifner, Schilt, Doellin-
ger, Witke, Fehr, Aaskow, font les principaux
hiftoriens monographiques de l'arnique.
(M. Willemet.)
AROMATE D’ALLEMAGNE. ( Pharmacie.)
Aroma Germanicum. Surnom donné par quelques
pharmacographes à la plante que nous nommons
enula camp an a ou helenium.
AROMA TITE. ( Ph.) Aromatites des Grecs,
Cette dénomination que l'on trouve dans 'quelques
anciens phàrmacnigraphes, répond à notre
adje&if aromatique, & il eft toujours employé pour
défigner une fubftance dans laquelle fe trouve le
principe odorant; ainfi Diofcoride donne la formule
d’un vin qu'if nomme aromotites. Pline, &.
d'après lu i, , beaucoup d'écrivains, font mention
d'une pierre que l'on trouve, dit-il, en Arabie,
en Egypte, qui a une odeur de myrrhe / & que
l'on nomme également aromatite : quelque? écrivains,
ont ainfi défigné la noix mufeade fous le
nom de nux'aromatites.
AROME. L’arome eft, dans la nouvelle nomenclature
méthodique , le principe ou la matière
odorante des végétaux & des animaux. Cette dénomination
eft tirée de celle d’aromate déjà employée
depuis lorig-temps , mais reftreinte à la
claffe des odeurs agréables.
Boerhaave avoit donné lé nom d'efprit relieur
des plantes au principe qui conftitue leur odeur;
on ne connoît encore que très-peu les propriétés
de cet être fi; •gülier, fi intéreffant par fes effets
fur l'économie animale. Depuis les confédérations
que Boerhaave a préfentées fur le principe de l’odeur
des végétaux, on l'a généralement regardé
comme un corps exiftant par lui-même, indépendamment
de toutes les autres matières qui conf-
tituent les végétaux, & feulement inhérent plus
partieIilièrement à quelques-unês de ces matières,
comme aux huiles volatiles, aux fîtes balfamiques
oy réfineux, & c. q u i d'autres, C ’eft fous ce point