
étoit un métal d'un jaune d'or demi-du&ile ,• St
pefant 83 grains.
La propriété de donner facilement Ton air
vital dont on fait que jouit l'oxide de manga-
nèle , avoit engagé à le fubltituer au nitre. Cette
dofe n'étant pas allez forte .pour oxider tout
l'étain, on a recommencé l'expérience avec 30
parties du. même oxide de manganèfe fur ; iqo
de notre alliage; on a obtenu 63 parties de
cuivre en grenailles mêlées aux fcories qui. con-
tenoient en outre beaucoup d'oxide de cuivré
brun en pouffière :
Ces expériences, prouvoient que l'on pou-
voit féparer le cuivre d'avec l'étain par diffé-
rens procédés, qui tous tendoient à unir à
l’étain la proportion d’oxigène néceffaire pour
le brûler fans oxider le cuivre 5 elles étoient
d'accord avec les - réfultats des procédés connus
dans l'art d'affiner le cuivre, ainli qu'avec ceux
qui avoient été propofés par différentes per-
fonnes pour remplir ce but j elles ont été multipliées
enfuite fur des fragmens d'une cloche
que M. de Cuffy j préfident du comité des
monnoies , a fait remettre, pour ce travail.
§. I I I . Oxidation & affinage du métal des cloches
par la chaleur & l ’air.
E x p é r i e n c e I.
On a pris yco parties d’un fragment de cloche
pulvérifé; on Ta expofé pendant, 10 minutes
fous la mouffie à une chaleur capable dè le
faire rougir, il. a augmenté de 50 parties pendant
cette opération ; expofé enfuite dans un
creufet fermé à une chaleur plus forte, il a
préfenté après ce traitement deux matières bien,
diftincfes; l'une oçcupoit la circonférence bien
fondue, dé couleur jaunâtrè St demî-duéfile ,
l'autre qui étoit au centre avoit une couleur rouge
très-belle, & étoit compofée de grains agglutinés
les uns aux autres, mais qu'une légère
percuffion féparoit facilement : c'étoit de l'oxide
de cuivre très-voifin de • l'état métallique. Il
réfuke de cette expérience qu’une très-légère
oxidation du métal de cloche fans le faire fondre
& pouifée jufqu'à l'augmentation de poids d'un
pour cent feulement, oxide déjàaffez d'étain pour
le féparer du cuivre pur, que la portion de
ce métal affinée eft plus réfra&aire que celle
qui ne feft point encore.
E X P E R I E N C E I I.
On a mis fous une mouffie 1000 parties de
métal de cloche, on l'a tenu rouge pendant
20 minutes^ l'augmentation a été de 62 parties ;
cette augmentation eft plus grande que celle
de l'expérience précédente , aüffi la couleur dè
la matière étoit beaucoup plus avancée vers le
noir ou le- gris noirâtre. On a pris la'moitié
de cette maife, c'eft-à-dire , y31 parties j ..oit
l'a chauffée fortement pendant une heure dans
un creufet de Heffe, fans aucune addition de
matières fondantes ni rédudives; l'appareil ré-
froidi a offert, i°. à fa furface une maffe gri-
fâtre contenant beaucoup de grains d'oxide de
cuivre non encore entièrement fondu; 20. à-
fa partie inférieure un culot métallique de couleur
rouge très-du&ile : il pefoit 300 parties ,
la perte eft confidérable ; mais comme il a été
d it, il reftoit beaucoup de cuivre dans l'oxide
d'étain , dont il n'a pas été poflible de déterminer
la quantité, St qui fe Teroit fans doute
réuni, à la maffe générale, fi on avoit chauffé
plus long-tems, ; ou fi on avoit employé des
fondans, comme- on le verra dans les expériences
fui vantes.
E X P E R I E N C E I I I.
On a pris 100 parties dix. même métal, on
y a combiné par l'adion de la chaleur 2 parties
d'oxigène, c'eft à-dire, qu'on l’a .grillé jufqu'à
l'augmentation de 2 pour 100; on a .enfuite expofé
cette combinaifon à un feu de. forge pendant
une demi-heure : le Creufet refroidi 8t bri-
fé a offert une légère couche de matière grife
qui recouvfoit un métal de couleur jaune demi-
duétile, St que plufieurs coups de marteau appliqués
de fuite & avec rapidité, gerçoient. fenfi-
blement ; mais les percuffions ne lé' faifoient
point fauter en éclats comme cela a lieu pour
le métal dès cloches; il pefoit 83 parties, ce
qui donne une perte de 17 parties.
E X P E R I E N C E I V .
100 parties de métal de cloche auxquelles
on avoit combiné 17 parties d’oxigène par la
chaleur ou lé grillage, ont été miles dans ùn
creufet, 8t pouffées au feu pendant une demi-
heure, mais il n'y a point eu de réduction de
cette matière en métal,, elle s’eft fondue en
une maffe de couleur rouge-brune dans laquelle
on ne voyoit que quelques petits globules métalliques
; il eft évident qu'ici l'oxidation avoir
été pouffée trop loin.
E x p é r i e n c e V. -
100 parties du même métal oxidées à 12
d’oxigène, ayant été expofées au feu comme
dans l'expérience précédente, n'ont pas plus été
réduites, mais fe font fondues en 'une efpèce'
de matte de cuivre qui contenoit plus de globules
de^ cuivre que le précédent ; ce qui provient,
de ce que l’oxidation 8t la quantité d’oxi-
gërië étoient moins fortes ici que dans l'expérience
précédente, mais dans l'une 8t dans l’aul
’autre, on avoit pouffé l’oxidation plus loin , a la
vérité dans l’intention de déterminer les limités
de la quantité d'oxigène néceffaire pour brûler '
& féparer l’étain d'avec le cuivre. Affuré par
les deux dernières expériences que l'augmentation
dè 17 pour ioo étoit trop confidérable pour
n'oxider que letain, il étoit effentiel de voir
fi en ajoutant du nouveau métal de cloche à celui
qui étoit trop oxidé, l'oxigène en fe partageant
entre les deux, ne les mettroit pas 'dans
le cas de laiffer féparer le cuivre pur.
E x P E R I E N C E V I.
Sur 100 parties de métal de cloche oxidé à
j g pour 100, on a mis 200 parties de métal
cloche nouveau non oxidé ; on a expofé ce mélange
à l’aétion du feu de forge, dans un creufet
, en ayant foin de chauffer légèrement au commencement,
afin de donner le temps à l'oxigène
de palier de l'un dans l'autre avant que la
fufion eût lieu, car alors le partage n’auroit pu
fe faire, ou au moins il auroit été très-inégal._
Après la fonte, on a eu une maffe métallique
«le couleur rouge, très-duétile, St qui pefoit
200 parties ; on n’a donc eu ici qu’un tiers de perte.
Après beaucoup d’effais de ce genre fur le métal
des cloches chargé-dë différentes dofes d'oxigène, 1
je crois pouvoir fixer le point d'oxidation nécef- .
faire pour féparer1 ou permettre au cuivre de fe \
féparer de l'étain oxidé, entre 5 St 7 pour 100 , i
au-delà ou en - deçà defquels on n'obtient pas
de cuivre duêtile ; quand la proportion d'oxi-
•gène ne s'élève point à cetté quantité, on n'a
qu'un métal qui fe rapproche plus ou moins du
»cuivrepur, fila quantité d'oxigène eft voifine de
celle qui a été déterminée, ou bien on n’obtient
qu'une maffe ablolument femblable ail métal de
cloche, recouverte d'une certainequantité d'oxide
de cuivre , fi l'on a chauffé fortement au commencement
de l'opération. Lorfque la proporrion de
l'oxigène excède 7 pour 100, on n'obtient qu'une
maffe fondue , formée des oxides de cuivre 8t
dlétain, 8t contenant quelquefois des grenailles
de cuivre, fi l'on a appliqué une grande chaleur.
E x p é r i e n c e V I I .
100 parties de métal de cloche ont été fon dues
fur une coupelle de terre & fous une mouffie ;
pn a enfuite laiffé ce métal s'oxider 8t fe réduire
en efpèce de fcories noirâtres qu'on en-
levoit à mefure de deffus la portion fondue. Quand
toute la maffe métallique a été ainfi fcorifiée,
elle avoit augmenté de 19 parties. Alors contenant
trois fois plus d'oxigène que cela n étoit
néceffaire pour la fimple oxidation de l’étain,
fixée à fix pour cent, par les expériences précédentes1
on -n'a-pas pu la réduire fans ad-
| dition, & par une forte chaleur. On n a obte-
i nu par un grand feu qu'une efpèce d émail vi-
I treux, d’un brun foncé, dans .lequel on ne voyoit
même pas de globules métalliques; fondue une
féconde fois avec le tiers de fon poids de fel marin
, cette maffe d'oxide ne s eft pas m eux réduite,
quoique plus en grand; 8t çar une chaleur
longtemps continuée, cette réduction s o-
•père & l'étain fe fépare mieux, comme on le
verra plus bas. Cette expérience prouve que le
métal étoit trop oxidé par cette fconfication, pour
être facilement réductible même à l'aide a un
fondant.
E x p É r i e n c e V I I I .
On a pris- une lame de* métal de cloche d environ
une ligne un quart d'épâiffeur ; on 1 a expofée
au feu, elle a noirci à fa furface ; il fembloit fortir
de fon intérieur, fous la forme de végétation, une
matière grife très-foncée. Cette lame brifee n a-
voitplus dans fon intérieur qu'une legère-epai fleur
de matière brillante 8t métallique. Elle avoit augmenté
pendant l’oxidation de y pour 100. Mife
dans un creufet, . 8t chauffée par degres jufqu a
lv fufion, elle a fourni 72 parties par 100' de
cuivre rouge, dont la duCtilité approche beaucoup
dé celle de ce-métal pur ; cependant on s eft
affuré qu'il contenoit encore entre 5 & 7 pour
ioo d'étain. 11 faut obferver, que dans beaucoup
d'.effais en petit,.c’eft-à-dire, fur. 100 grains,
on obtient un cuivre pur du métal des cloches
oxidé à 3 8t à 4 pour ioà ; mais il paroit qu il
abforbe une nouvelle quantité' d oxigéne au commencement
de l’opéifàtioh par laquelle on le fond,
car lorfque l’ôn opéréTut roogros, on ne peut
jamais obtenir du cuivré'de la même purete ou
métal oxidé à ce point ( 1 ).
§. I V . Oxidation & affinage du métal par les oxides
métâlliques.
Quoique F oxidation fimple du métal des cloche^
opérée par le contaCt de l'air St du feu, ait reuffi
pour l'affiner , il étoit important de rechercher
s'iln’exiftoitpas quelques fubftances qui, en rai-
fon de l'oxigène qu'elles contiennent, & de leur
peu d'adhérence pour ce principe, puffent le communiquer
. à l'étain du métal des cloches; nous
. avons fur-tout effayé ceux des oxides métalliques ,
qui laiffant aller facilement leur oxigène par la
chaleur, offroient un moyen d'oxider prompte^-
ment l'étain fans toucher au cuivre, St d opérer
conféquemment la féparation de celui-ci. LéS
oxides de mercure, de plomb, St fur-tout ce-
• ( 1 ) Voyez dans la fécondé partie de ce mémoire la defçription des. procédés de. MM. Augi^ftc, Di%e Sç Jannety, qui .font
«ftsdoglVcs à'ces'expériences, 8c fondées' fur les mêmes .principes; ' !
X 2.