
tion de L’eau, comme le fait celle de millepertuis,
on évapore le mélange & l’on obtient un
extraêlo-réfineux de Rouelle > on compare alors le
produit de cette év-aporation avec celui de la {impie
macération ou de Hnfufion par l’eau. Ainfi on
-réunit l’a&ion des deux diflolvans, on commence
par épuifer la matière végétale par l’eau, enfuite
on y applique l’alcool $ c’ell ainii que MjM. les
académiciens de D ijon, en parlant de cette double
analyfe, en donnent un exemple {impie & précis.
Une once de racine de bouillon à petites
fleurs (vcrbajcum lychnitis ) , depouillee par 1 eau
de fes parties extractives ne leur a fourni en-
fuite, par l’alcool, qu’une très-petite quantité
de réfine peu amère > tandis que la même
racine traitée d’abord par l’alcool, a donné fur
la même quantité un ,gros & demi d’un extrait
vifqueux & amer s l’eau a donc enlevé prefque
tout le principe de cette racine foluble dans l’alcool
, aufli remarquent-ils que l’alcool appliqué
à ce végétal ne fe trouble que très-foiblemênt
par l’ addition de l’eau. L’extrait réfineux d’une
once de feuilles .de chou bien féchées , pour-
fuivent les mêmes chimiftes, pèfe cinquante-neuf
grains, il fe diflfout prefqu’entièrement dans l’éther
; il eft très-amer, d’une odeur balfamique,
& donne à la falive une couleur, jaune. L’extrait
aqueux des mêmes feuilles pèfe un gros & demi s
il eft vifqueux , d’une faveur amère 5 ils montrent
par-là que les feuilles de choux font aufli
riches en parties réfineufes que le quinquina, &
qu’elles contiennent plus de partie extractive &
gommeufe que cette écorces fuivant e u x ,le s
feuilles de chou font fébrifuges d’une manière
remarquable.
7 \ Il paroît encore, fuivant les expenences
clés mêmes chimiftes , ainfi que d’après celles de
de M. Tartelin & les nôtres propres , que l’alcool
n’agit pas feulement comme un difiolvant fur les
matières végétales 5 mais qu’il y occafionne, ou
au moins y favorife une altération dont on n’a
point encore affez apprécié l’influence. En évaporant
un alcool réfineux , il arrive fouvent que
le produit de cette évaporation n’ eft plus exactement
de la meme nature qu il etoit avant cette
opération. Toute fa fubftance, qtioiqu entièrement
diffo lubie d1 abord par l’alcool, ne peut plus s’y
combiner 5 une partie eft devenue indifloluble, &
ce phénomène analogue à ce qui .fe pafle dans
l’arialyfe par l’eau, paroît pouvoir être attribué
à la' même caufe, c’eft-à-dire, à l’abforption de
l’oxigène atmofphérique , & à une nouvelle com -
binaifon de ce principe avec la matière réfineufes
mais ce point de 1 analyfe végétale doit être le fu-
jet de nouvelles recherches, puifquil neft pas
fuffifamment éclairci.
8L C ’eft de toutes les obfervations & de tous
les • faits préfentés dans les numéros précédens,
que doivent être tirés les principes relatifs à l’application
des alcools réfineux dans les arts * tels que
ceux du pharmacien,.. du diftillateur liquorifte ,
du vernifleur , du parfumeur, 8cc. qui emploient
fi fouveht ces préparations. Les procédés
de ces arts préfentent même non-feulement
l’application de ces principes ; mais ils offrent encore
à ceux qui voudront s’occuper de les recueillir
une fuite de faits trop peu connus, &
qui intéreflent directement l’anafyfe végétale en
général, 8f cellë'd’un grand nombre de végétaux
en particulier. Cet heureux accord delà chimie
philofophiquè avec les arts", que l’on a tant de
raifon d’efpérer aujourd’hui ,doit répandre fur tous
les deux, une clarté qui reculera fingulièrement
les limites de l’une & des autres. ( V>)ye\ les
mots Alcool & Analyse végétale.)
Alcool sAch-L'Actique. II ne paroît pas,que
l’acide fach-daéHque foit diffohible dans l’alcool,
& qu’il exifte, d’après cela, un alcool fach-
laCtique. Cepëndant, comme aucun chimifte n’a
encore tenté cette combinaifon, il n’eft pas permis
d’en nier abfolument l’exiftence, & l’ article
de dénomination inférée ici pourra, peut-%re,’
avoir quelque jour fon application dans la fcience.
(Voye'i Acide saccholActique.)
Alcool sébacique. L’acide fébacique, fi
remarquable par fon odeur vive, piquante, &
vraiment fingulière, eft fufcèptible de s’unir aflez
fortement à l’ alcool, il eft d’abord adouci dans
cette combinaifon,- comme tous les autres acides >
mais il qft de plus fufceptible de former de l’éther.
f^oye^ le mot ÉTHER SÉBACIQUE.
Alcool succinique. L’acide fuccinique obtenu
par la fublimation, ne fe diflout que difficilement
, & en petite quantité , dans l’alcool
froid 5 là chaleur augmente beaucoup cette dif-
folubilité , & à mefure que la liqueur réfroîdit, il fe
précipite une grande partie du fel qui n’a prefque
rien perdu de fa couleur jaune. On voit donc
que l’alcool ne peut pas feivir très-efficacement
à purifier, comme on auroit pu le croire , l’a-
ciae fuccinique. ( Voye^ SucciN. )
Alcool sulfuré,. Le faufre en nature & eft
poudre ne s’unit point facilement à l’alcool 5 il
faut que ces. deux corps aient perdu toute leur
aggrégation , il faut qu’ils fe rencontrent en vapeur
pour fe combiner, comme l’a découvert
M. de Lauraguais. Gn a décrit lès phénomènes
de cette combinaifon & les propriétés de l’alcool
fulfuré à l’article Alcool.
Alcool sulfureux. Par Iafeule termînaifon
différente de>cette dénomination, on doit entendre
qu’elle figoifie autre chofé que celle d*a/-
cool fuifurJ j & en effet, la règle de nomenclature
adoptée aujourd’hui par un grand nombre de chimiftes
j apprend que les mots d’alcool fulfureux
Alignent la combinaifon de l'alcool avec 1 acide
fulfureux. Cette combinaifon Ce J M M K K B m *
ment; elle donne ,, au bout de quelque temps ,■
une odeur fétide de gaz hydrogène
tout fi on la diltille & femble énoncer que e.
foufte furabondant. a 1 acidification de 1 acide lu
furique, furabondance qui caraétenfe 1 acide lul-
fureux , fe fépare & s'unit .en particulier a 1 alcool.
Après quelques mois, cette combinailon le
trouble & dépofe une pouflière de foutre. 1 on
chauffe fortement l'alcool fulfureux , ü fe forme
de.l'éther. ( C °yeK. les mots A l c o o l & Ether. )
A lcool-sulfurique. C ’eft Te nom que doit
porter la combinaifon immédiate d acide fulfunque
& d’alcool, avant qu’elle ait pafle a 1 état d ether.
Cette combinaifon fe fait furie champ, lorfqu on
agite les deux liqueurs, quidans leur premier
mélange , prennent refpe&ivement la plaçe deter-
minée par leur pefanteur fpécifique. Mais tout-a-
coup , par l'agitation 3 les liqueurs fe pénètrent 5
il fe"dégagé une grande quantité de calorique ,
qui emporte avec lui de 1 alcool d uiîe odeur vive
& aromatique en vapeur. Tant qu’-on n'élève point
la température de cette union jufqu'i l’ébullition,
elle refte dans l'état que nous indiquons ici 3 &
ne forme point d'éther ; feulement 1 acide y perd
une grande partie de fa force & de fa caufticite ;
il devient ce qu’on nommoit autrefois un acide
♦ dulcifié. Rabel; qui a le premier fait & propofé
cette préparation limple en medecine , lui a donné
fon nom. On la défigne encore par la dénomination
d’eau de Rabel dans les pharmacies. C e chimifte
la préparoit à grands frais & à grand appareil
3 en tirant l'acide fulfurique de la combuftion
connue- entre l’acide tunftique & l’alcool. Cet
acide ne s'y diffout point; mais comme, en lait-
fant féiourner ces corps en contait 1 un avec
l’autre, il eft vraifemblable qu’ils éprouveront réciproquement
des pyrites ou fulfure de fer natif. Depuis-long-
temps ce procédé a été ,fimplifié. On mêle une
partie d'acidé fulfurique cqncentré avec trois parties
d'alcool 'reétifié ; on laiffe ce mélange en di-
geftion dans un vaiffeau de verre ou de grès bien
bouché t-peu-à-peu l’aétion qui fe pafle entre ces
deux liquides décompofe une partie de l'alcool,
& forme vraifemblablement de l'eau qui adoucit
l’acide fulfurique. Le mélange prend Une couleur
fauve o>u rougeâtre, tirant même plutôt fur le
brun-clair. C ’eft dans cet état que nous nommons
ce compofé alcool fulfurique, 8c qu’on l’emploie
ep médecine. ( Voye^ l’article A l c o o l . )
A l c o o l t a r t a r e u x . L'acide tartareux pur,
préparé à la manière de Schéele ( Voyt^ Ac.
ta r t ar eu x , tom. I. pag? 32Z.), eft dilfoluble
dans l'alcool, & c’èft cette diffolution que nous
nommons.alcool tartareux. Bergman, en mettant
dans fa douzième colonne des attraétions éleétives
de l’acide tartareux, l’alcool comme le dernier des
corps dans l'ordre de fes affinités pour cet acide,
a indiqué le peu de cohérence qui exifte entre
ces deux corps. ( Voye^ les mots A l c o o l &
.Ether.)
A lcool tunstique. Il n’y a point d’affinité
une altération, & que 1 acide tunftique
fe rapprochera de l'oxide de tungftene, 8c
peut-être même du tungftene a 1 état métallique,
nous indiquons cette dénomination pour de ligner
le mélange de ces deux corps, qu on peut difpo-
fer fur des tablettes d'un laboratoire, dans la vue
d’en obferverles effets. ( Voyc^ Acide tunstique
8c Alcool.)
Al c o o l , fouvent Al k o o l , ou Alcohol,
quelquefois , mais anciennement Al k aho l , ou
fimplement Al col , comme l’écnvôieiif quelques
uns. ( Pharmacie. ) , ,
C e mot qui vient de l’arabe â generalement
été employé en pharmacie pour exprimer 1 état
de ténuité ou de fubtilité dans lequel on réduit
une fubftance., foit par des_ moyens mécaniques,
foit par des procédés chimiques, 8c on âppelloit
alcoolifation ou alcolifme, comme le dit John-
fon, dans fon difldonnaire chimique , la commi-
nution , la réduction d’un corps en molécules
'"extrêmement fines. Ce fut d’abord pour défi-
gner lé degré de la pulvérifation d'une fubftance,
qu’on employa ces mots ; ainfi alcoolifer ou réduire
en alcool une fubftance folide quelconque ,
c’étoit la mettre en poudre impalpable, prefque
volatile, c’ eft-à-dire, affez légère pour fe dif-
fiper facilement èn l’air , affez fine pour ne point
gratter la peau, lorfqu’on l y frotte, pour uê-
tre point fentle fous les dents, lorfqu on la
porte dans la bouche : quelques écrivains employèrent
même le mot d’alcool comme un titre
diftindif pour défigner différentes préparations
de poudre ; ainfi Hartmann , praxis chimiatrica ,
décrit une poudre de vipère, qu’il nomme alcool
de vipère ; fous cette acception , l’ ufage .de ce
mot eft très-iâncïen, 8e n’eft point borné à la
pharmacie. » En effet, on le trouve employé
dans différens auteurs facrés & profanes, pour
défigner une poudre très-fine, dont les femmes
Ëgyptienes, Romaines 8e autres, fe fardoient
ou noirciffoient leurs fourciR, 8e qu’ on croit
être l’antimoine qui étoit préparé pour cet ufage.
Chez les Orientaux, les femmes fe fervoienr
aufli de pinceaux pour porter fur leurs yeux une
poudre rouge très-fubtile, faite de minium ou
autre matière de même couleur, qui, à raifon de fa
ténuité, eft nommée alkaol dans les hiftoriens
qui nous ont tranfmis ces faits ».
Cette première acception du mot alcool eft
Encore employée dans beaucoup de pharmacopées
modernes ; elle eft employée par quelques
praticiens dans leurs formules , & le plus fouvent,
ils fe fervent de l’abbréviation aie, aick ,
ou alk, pour défigner le degré de pulvérifation
auquel doit être porté la drogue ou fubftance.
1 qu’ils preferivent ; par exemple.