
l’huile devienne d'une belle couleur verte, & que
les plantes foient bien amorties 8c privées des trois
quarts de leur humidité, alors on paffe avec expreffion,
on laiffe dépofer l’huile pour laféparer de-
fes fèces , on la fait chauffer légèrement, 8c on la
verfe dans une cruche dans laquelle on a mis les
plantes aromatiques récentes fuivantes , nétoyées
8c coupées .groffièrement.
Feuilles de romarin.. . . . . . . .
' 'fange : . . . . ' i ..
grande abfynthe..
petite abfynthe. . .
nyfopé «3..........
'thym....................
marjolaine.. . . . .v
coq de jardin.. . .
me n t h e . . V .
fleurs de la v a n d e . . . . . . . . . .
fitreau,. f . . ' . . .
millepertuis . . , . -
On agite ce mélange avec une fpatule, afin de
faire baigner les plantes dans l’huile : on bouche
la - cruche avec du liège r on l’expofe au foleil
pendant quinze jours , ou - au bain - marie ’ pendant
io à n heures. Lorfque l ’huile eft à demi
réfroidie , on la paffe avec expreffion j on la laiffe
dépofer pendant plufieurs jours on là tire par inclination
y 8c on la conferve dans une bouteille
qu’on bouche bien.
C e baume eft anodin, calme les douleurs de
rhumatifme : il-.fortifie les nerfs,, il.tempère les
ardeurs de l’inflammation , appliqué fur.les parties
affligées. On le fait quelquefois entrer dans des
lavemens caïmans 8c adouciffans. La dofe eft depuis
demi - once jufqua- dêux onces.. Quelques
perfonnesle font prendre intérieurement ,.on doit
alors le faire avec beaucoup dé prudence , à caufe
de la vertu-dès plantes narcotiques dont il eft
compbfé : il vaut mieux ,lorfqu’il eft néceftaire.,
avoir recours à des remèdes plus surs 8c mieux
connus,
Les plantes qui compofent cette huile compofée,
font de deux. efpèces-différentes j les unes font
inodores 8c‘ ne. contiennent rien qui foit fufcepti-
ble de fe volatilifer au degré de chaleur que l’on
emploie pour les faire cuire à l’air libre.3 les autres
font odorantes, 8c contiennent beaucoup d’huile
volatile, qui fe difliperoit entièrement n on les
tmitoit de -cette manière* Les-janes 8c les autres
fourniffent dans l’ huile beaucoup de principes qui
lui: donnent une couleur - verte -plus ou moins
foncée.:..........................
. La plupart des plantes inodores , qu’on .’fait entrer
dans cette huile, contiennent, non-feulement
une matière rélineufe pure > qui Te diffout 8c fe
combine facilement avec d’jmrlè pelles contiennent
encore une grande quantité, de gomme réfine qui fe
diflbut,< également!dans l’huile * mais quLs’en dépare
quelque temps après qu’elle eft préparée 8c fe
précipite fous .la forme de grumeaux verdâtres &
mollaifes , qui’ donnent à cette huile une apparence
caillebotée 5 mais,ils fe liquéfient 8c fe mêlent
avec l’huile au moindre degré de chaleur :
cette matière fedépofe de nouveau quelque temps
après-quelle eft réfroidie. Ces phénomènes prouvent
que cette matière, gommeufe.eftfî bien combinée
avec les matières réfineufes, qu’elle devient
par-là diftoluble dans l’huile ; la matière gommeulè
n’eft point Laos vertu, on a intention qu’elle relie
dans cette huile. C ’eft pour la .conferver que nous
avons recommandé de faire cuire à petit feu les
plantes inodores , 8c de ne Mes priver-qu’en viron
des | de leur humidité ; fi on lésfaifoit trop chauffer
8c qu’on les de fléchât entièrement, comme
quelques perTo raies. le. recommandent, on feroit
non-feulement Réparer cette matière gommeufe3
mais on détruirait entoreMa couleur dès fubftan-
ces réfineufes, parce qu’alors l’ acide de l’huile’ fe
développe 8c agit. fur. ces matières coloran tes de la
même manière que l’acide iulfureux gazeux détruit
les couleurs. On eft d’autant plus en droit de foup-
- çonner que les chofes fe paffent ainfi, que j’ai remarqué;
que l’acide de l’huile venant à fedévelop-
per. dans le temps qu elle rancit, fe réduit en va-
peurs infenfîbîes .qui:détruifent la couleur des pa-
: piers rouges Sc.bleus, dont on fefert pour couvrir
; les. pots 8c les bouteilles .dans Iefquelj.es on confer-
; v.e ces mêmes huiles. Lorfque la coéliôn dès plantes
inodores eft finie , on paffe l’huile , on la fépare
de l’eau qui fe trouve au fond, 8c on la fait tiédir
poürla verfer fur les plantes aromatiques, qu’on
fait digérer.enfemble dans un-vailfeau clos , parce
moyen, on ne perd rien de leurs principes : ces
plantes fourniffent dans cette huifle une nouvelle
quantité .de.matières réfineufes qui augmentent fa
. couleur verte. Mais-pour i avoir cette huile-bien
' colorée-, il faut employer toutes ces plantes dans
leur ;état âe fraîcheur , parce que lorfqu’ellês font
fanées, elles ne fourniffent pas à beaucoup près
autant de couleur. 11 paroît que ceJa-.vient d’une
caufe à-peu-près femblable àLcelle dont nous venons
de parler.
Dans le temps que Je s. plantes fe. fanent", elles
fôuffrent utie. déperdition d’num'idite té elles éprouvent
un mouvêment ihfênfiblé'dë'fërmèhfaTion",
qui concentre 8c développe leur acide..Ge dernier
»principe agit fur'là couleur dés' refînés T8c l’a détruit
de plus en plus j mais en plongeant dans l’eau
'lés tige's de ces plantes qui commencent à fe faner,
elles reprennent dé là Vigueur, j ’ai remarquéqu en
cet état, elles acquièrent ;He nouveau la propriété
de colorer les huiles commeauparavant, -parce
qu’apparemment la êouieüf dé là refihe fé .'régénère.
Le baume tranquille . ne 3 peut avoir toutes les
années une couleur verte également foncée , en
'employant toujours là même- quantité dé plantes.
Céla4'vient ,• comme je l’ai fait remarquer en plu-
fieurs endroits, de ce que ces plantes contienne»111
moins de refîné colorante dans les faifons pluvieu-
fes que dans les années fèçhes: -
Quelques perfounes lui donnent la couleur qui
lui manque,par l’addition d’une fuffifante quantité
ée verd-de-gris , fans s’embarraffer des qualités
Vcnéneufes qu’ils introdaifent dans es médicament:
i! eft facile d’appercevoir les dangers auxquels on
elt expofé en faifant ufage du baume tranquille
coloré par un femblabiepoifon.
ivouspenfons qu’on peut retrancher les crapauds
de cette compofition , ils ne peuvent communiquer
que peu ou point de vertu, & ne paroiIfem
propres qu’à infpirer à quelques peïTdnnes beaucoup
de répugnance pour ce médicament.
Baume verd de Metz, ou de feuillet.
(Pharmacie ) Le baume verd de .V.etzeft une efpèce
d'onguent liquide , qui ne prend point de confîf-
tance en raifon de la petite quantité d’oxides métalliques
, 8c du peu dé chaleur que l’on emploie,
pour.le préparer. M. Baumé en donne la formule
fui vante,
% Verdet ou oxide de cuivre par
' 1'’acide acécèux.................. . . . . . 3 iij
vitriol ou fulfate de z in c .. . . . . . , 3' j..
Huile de lin. . .
doüvje.: f aa - - - •••■ • l vj
de laurier.. . . . . . . . . . . . . . 1 },
tcféb'en thine. . . . . . . . . . . . . . . . . 5, ij.
aloes....................... .. .. ;. . . . . 3 ij..
huile volatile de genièvre,.
de gérofles.. . . . . 3 j.
On triture enfemble dans un mortier le verdet
l’aloës 8c î*e-vitriol , réduits- en poudre fine ,
avec un peu d’huile de lin 5 lorfque ces poudres
fontTuffifamment délayées, on • ajoute le -refte de
1 huile de lin, les autres huiles 8c la- térébenthine :
onfaitchaüfrer ce mélange légèrement, 'en pofant
le mortier fur la.cendre chaude, L orfque ce mélan-
8eeft exaét, on le met dans une bouteille , 8c l'on
a19ute les huiles effentielles > on agite la bouteille
pour mêler ces huiles-, 8c on conferve ce baume
pour, j ’uTagè.
Le vitriol blanc eft unfel à bafe métallique,.qui
neie diffout point dans l’huile : il fe précipite avec
h partie gommeufe de l’aloës, qui ne fe. diffout
point non plus j il n’y a que la partie réfineufe de
cette fubfta nce qui refte bien combinée avec ces
!jUl)es | , le verdet fe diffout en grande partie }
h communique unebelle couleur verte à ce baumë.-
■ n eft d’ufàgeque pour l’extérieur , il eft bon pour
ronger les mauvaifes chairs, il mondifie les plaies
^ les ulcères ; il cicatrife.
Baume vulnéraire. (Pharmacie^ ) Le baume
vu.neràire eft une efpèce de teinture au vin 8c à
^u-de-yie contenant les principes d’un grand
nombre dé plantes, 8c mêlée avec fon poids environ
de térébenthine. M- Baumé en décrit la préparation
de la manière fui van te.
2/ Feuilles récentes de grand plantain. ^
plantain long.. I
orpin.............. h
b u g l e . | |
brunèlle. . . . . . jg
grande ConfoudeF
fan ic le . . . . . . . f
languéde ferpént\
véronique:'.... / aa 2 ij.
abfynthe.. . . . . :/
herbe à Robert. [
• miilefeuille__ I
pilofeîle...........M
Sommités de petite centaurée., w
lierre terreftre.. î
qqmtefeuille...
fleurs d’hypéricum....................... j
Cn hache ou l’on broyé toutes ces plantes dans
un mortier de marbre avec un pilon de bois, on
les met dans un vaiffeau avec.-. ; ' '
Vin ro u g e .... >
èau-de-vie... . ) aa................. 3 vnj,
huile rofat........................................ it ij. fi
On fait macerer ce mélange dans un vaifTeau
clos, _au bain-marie , pendant deux jours î enfuite
on le fait chaufFer un peu plus fort, on le paffe avec
expreffion, on laiffe dépofer l’huile , on la décante
8c l’on ajoute
Térébenthine......... ....................... fb j .
On fait chauffer de nouveau ce mélange, pour
diffoudre feulement la térébenthine} on.le conferve
dans une bouteille qui bouche bien.
Il entre dans ce baume une grande quantité de
plantes inodores , qui contiennent beaucoup de
refine 8c de gomme réfine colorante 5 l eau-de-vie
èft très-propre à extraire ces fubftances 8c . à les
tranfportèr dans l’huile. Ce baume eft long-temps
a -fe dépurer y à caufe de la partie fpirituéufe de
l’eau-de-vie , : qui unit en quelque manière l’huile
avec le principe aqueux des fucs des plantes : c’eft:
pourquoi ii faut attendre que l’huile foit bien dé-
pofée avant de la mêler avec la térébenthine , fans
quoi ce baume -feroit encore plus long-temps'à fe
dépurer. Ce baume eft vulnéraire, réfolutif, bon
pour les foulures, les meurtriffures, pour fortifier
les nerfs 8c donner du ton aux fibres delà peau. Un
l’appiique fur des çompreffes} on frotte auffi les
parties avec la main remplie de ce baume.
BAUMÏER. ( Pharmacie. ) Populus h al f,ami fer a,
Tacamakaca foliis crcnutis, Pluck. go»