
On fait par exemple que l'or, l'argent , le
cuivre , 1 «tain , le.-.bifmuth, le plomb 8c le zinc
s a ni al ga ment aifément à froid avec lui , c'eft-à-
dire j fans avoir befoin d'être liquéfiés , & qu'jl
11 a cett.e ^eme propriété avec les autres métaux
& demi-métaux, que pendant leur liquéfaélion,
Gn a aufk obfervé que le mercure abforbe plus
aifeaient le zinc & Je bifmuth, qée for & l'argent
, & ceux-ci bien plutôt que le cuivre.
Çuoique Je mercure ait de lui-même Ja propriété
de s'amalgamer avec les petites parcelles
de ces métaux fufmentionriés & méchaniquement-
concaffés , cette opération fe fait cependant bien
Plutôt, fi, d'un côté, par l'aélion du feu, le
mercure comme principe diffolvant eft rendu plus
nuide & plus adiif : & de l'autre, fi les "pores
des corps à diffoudre font dilatés & agités en
tous fens avec toute la malle ; le contaél alors i
& la friétion des parties en deviennent nécef-
fairement plus fréquens , & la féparation des métaux
fe fait avec beaucoup plus de célérité
11 faut, i°. pour cela broyer 8c concaffer les
corps que nous voulons diffoudre;» & , en multipliant
ainfi leurs furfaces , les mettre à même
d en préfenter pjufietirs à la fois à- l'aéti.on du
mercure qui ne s'amalgamera cependant point encore,
fj fa-fuperficie ou celle des métaux avec
' lefquels il doit s'unir, eft enduite de-quelques
corps hétérogènes.
Les métaux parfaits, ou plutôt leurs parcelles
vierges, mais fubdivifées à l'infini, font tellement
enveloppées de foufre, d'arfenic ou dé quelques-*
autres métaux ou demi-métaux calcinés, qu'on
ne peut rien en appescevoir à l'oeil. Les demi-
métaux & métaux imparfaits font véritablement
oxides. 11 s'enfuit donc qu'il faut employer des
moyens appropriés, pour féparer les métaux parfaits
de leurs enveloppes pierreufes ou métalliques,
& amalgamer les autres, pour les tirer de leur état
d oxidation, & les réduire en véritables métaux ,
{i on veut les traiter en grand, comme on pourra
|e faire un jour avec les minérais de cuivre.
Pour féparer les parcelles d'or 8c d'argent de
leurs enveloppes, & les rendre fufceptibles d'amalgamation,
dont il eft feulement ici queftion, on
.emploie des moyens méchaniques ou chimiques |
les premiers quand les petites parcelles abfolu-
ment invifibles de ces métaux ne font cachées que
dans la pierre ou dans quelqu'efpèçe de terre ar-
gilleufe ou métallique j il fuffit alors de les concaffer
& de les réduire en poudre. Mais il faudra faire
ufage des féconds, s'il eft queftion d'extraire l'or
ou l'argent .de quelques minérais arfénicaux,&
fulfureux, & de les féparer .par amalgamation de
quelques autres métaux ou demi-métaux. Il faut
alors les torréfier pour les féparer de ces corps
hétérogènes. Mais il arrive toujours que l’acide
fulfurique produit par la deftrudlion du, fo.ufre,
s'uniffant aux parties, terreufes alcalines’, ou à
l'oxide métallique du fer, du cuivre f ou de quel- I
qu autre métal ou demi-métal, en incriiftant l’or
ou l'argent, le rendent encore impropre à une
parfaite amalgamation.
Pour fe convaincre de cette vérité, qu'on ré-
duife en poudre très fine quelques minérais indéterminés
d'or ou d'argent, 8c qu'on mêle ce Jcnlick crud avec du mercure, 1 on en tirera, à la
vérité, une .partie d'or et • d'argent\ on’ en extraira^
une plus.grande après avoir torréfié 5e pub
vérifé de nouveau ce mêmo Jchlich3 mais on ne
1 extraira tout-à-fait qu'en employant avant l'amalgamation
des moyens chimiques, pour dégager
les particules d'or 8c d'argent de leur enveloppe
hétérogène, entretenir leurs furfaces aüfli - bien
que le mercure, dans une très-grande propreté,
& les rendre réciproquement-fufceptibles d'une
! prompte union, fans cependant altérer ni l'or, ni
l'argent, ni le mercure, ni caufer la moindre perte
de ces métaux parfaits, qu'il faudroit alqrs chercher
à regagner par des procédés chimiques. .
Nous employons donc pour parer à tous ces
inconvénients, 8c cependant arriver à notre but ,
tous les acides minéraux, dont les effets font auffi
différens qu’ils le font eux-mêmes relativement
aux cprps fur lefquels ils opèrent. On peut, pour
conftater ce que nous avançons, extraire d'une
certaine quantité de minérais d'or & d'argent
torréfiés fans aucun autre apprêt, une partie de
leur aloi d'or 8c d'argent, en les arrofant fimple-
ment après le grillage avec de l'eau naturelle 5 ce
feul agent les entretenant dans une efpèce de macération
, les difpofe à l'amalgame du mercure >
mais qu'on 11e-s'imagine pas en extraire avec cela
feul tout l'or & l'argent} car à la torréfaction ,
1 acide fulfurique, provenu de la- combuftion du
foufre, s'étant attaché à la chaux, aux terres alcalines,
& à l'argent même, ne peut opérer qu'en
tant qu'il ne fe transforme point en vitriol avec
l'oxide métallique, ou qu'il ne s'évapore point
tout-à-fait à la continuation du grillage; o„u que
la terre çefante 8ç. calcaire ne le prive point-de
fon aéhvité en I'abforbant entièrement.
L'acide fulfurique a bien, à la vérité, la propriété
"de diffoudre de cuivre le fer dans, leur
état, métallique, mieux encore dans leur état
d'oxidation, 8c par l'étroite union, de fe§ parties,
avec celles du cuivre, de développer-les particules
d'or & d'argent> mais il attaque en même temps
la fuperficie du mercure 8c y forme une pellicule
qui empêche le contaèt impiédiat des métaux parfaits,
& ôte par-là toute efpérance de pouvoir
des amalgamer. Obfervons encore que tous les,
minérais rie font pas composés i d'une certaine
quantité de foufre, qu'on ne. peut pas leur donner
à tous le même degré de torréfaction , conféquem-
ment qu'à la combuftion du,foufre Ja quantité
d'acide fulfurique ne peut auffi toujours êti'e.Ja
meme 8c, d'après cette proportiçn, le réfultàt
de l'amalgamation doit toujours être, plus ou moins
parfait.
Les rapports de facile muriatique aux terres alcalines
8c aux oxides métalliques, font tout autres;
avec les premières il forme un fel neutre minerai, qui
fe fond 8c fe décompofe àifément. Avec les féconds
(excepté le platine) fi le fel neutre qu'il
donne ne fe fond pas, il fe décompofe au moins
dans l'eau, 8c développe ainfi les particules d'or ■8c d'argent qu'il contenoit fans altérer ni l’or , ni
l'argent, ni le mercure, excepté dans certaines
■ circonftançes.
Pour rendre cet acide propre à l'amalgamation
de l’or 8c de l'argent félon les principes de la chimie,.^
l'ajouter à la maffe de minérais torréfiés 8c triturés, il faudroit admettre un procédé nom
feulement fôrt coûteux, mais, dans plufieurs rencontres
tout-à-fait impropre & inutile. Pour le
difpofer cependant de la façon la plus convenable, 8c fe faire fervir à une extraction complette dé ces
métaux parfaits, par le mercure, il faut préalablement
connoître & décider fi l'opération doit fe'
faire pat le feu ou par l'eau, 8c s'il faut employer
dû fel . gemme ou commun |
Préfere-t-on.la voie humide? Il faut torréfier
la quantité de minerais qif on veut triturer, 8c cela exactement félon les principes que nous donnerons
ci-après, 3c jufqu'à l’entière évaporation
fui fate ou vitriol l ’argent, il faudroif, outre le
fel. commun , recourir à un alcali mèje d acide ,
ou, pour éviter la trop grande dépenfe, employer
une chaux terreufe alcaline^ pour que les parties
développées de l’acide muriatique, faute d abfor-
bânt, n’attaquaffent pointlès particules d argent qui
fe dégageroient de l’acide fulfurique. Acer effet, on
emploie encore avec plus de fucces un metal qui a
beaucoup d’affinité avec ce fel, comme le cuivre,
le fer & le zinc, pour rendre à l’argent, qu on
précipite hors de cette folution, la forme métallique
dès parties,fulfureufes -, 8c ne lui donner cependant
qu’un certain degré de Chaleur, pour ne points
avec'le foufré. 8c les demi-métaux, volatilifer
l'acide fulfurique liéceffaire à la décompofition du j
fel commun.
Le fchlich. à amalgamer étant convenablement
torréfié, il faut l'arrofer d'eau commune' pour
diffoudre les fels neutres', terreux & métalliques ,
qui ont été produits par la combuftion du foufré,
félon lés différens rapports de fon alliage avec les
minerais, 8c la plus ou moins grande quantité
d'acide fulfurique qui s’en eft formé. .
Si on a laifTë alors une couple de jours eé fchlich - préparé dans un endroit chaud, 8c, fi de temps a
autre on le remue bien, cette efpèce-de macéfa-
tion dilatera encore davantage les particules du
minerai déjà rendu fpongieufes par la torréfaction, 8c facilitera par-là fa décompofition 8c la formation
du vitriol martial, & par conféquent F oxidation ,
la féparation des parties ferrugineufes, 8c lé développement
des parcelles d'or 8c d'argent qui y
étoient cachées.
Si on y mêle enfuite une quantité proportionnelle
de fel gename ou commun, il fe fait incontinent
plufieurs fortes de fynthèfes 8c d'analyfes, félon
les différentes efpèces de fchlich ou là folution
la pins ou la moins prompte de fels neutres, terreux
& métalliques, parce que les parties alcalines
du fel commun ayant plus d'affinité pour l'acide
fulfurique, abandonnent les parties.terreufes &
minérales de l'acide du fel, pour compofer avec
l’alcali minéral le fel de Glauber, fi Connu &fi facile
à diffoudre dans l’eau. Mais fi, entre ces différentes
analyfes, il fe formoit par aventure du
8c les propriétés néceffaires à 1 amalgamation,
fans quoi il refteroit dans le refidu.
On a déjà fait mention plus haut qu'il ne fe
manifeftoit du vitriol qu a la torrefaêtion des minérais
bruts qui contenoient du foufre dans leur,
alliage, 8c que, pour décompofer 8c rendre a&if
le fèl commun dont on fait ufage, il falloit‘une
certaine quantité de fel fulfurique pour procéder a
l'amalgamation. ILs'enfuit donc qu il ne faut pas
torréfier le fchlich à un trop grand feu pour ne
point'faire évaporer l'acide fulfurique, ma's mêler
les'mihéfais fees, . entièrement privés de foufre
avant la torréfaction,, avec de la matte brute, des
pyrites, ou quel qu’autre corps fulfureux 5 ou après,
quand ils font arrofês 8c detrempes d eau commune
avec une quantité proportionnelle martial de vitriol ou de vitriol de cuivre, qui eft encore infiniment
plus efficace pour parvenir doutant plus
vite à, décompofer le fel commun. L expérience
de tous les maîtres les plus habiles garantit ce que
j’avance. Quon mêle, après le procédé d amalgamation,
du vitriol & dû fel commun à un fchück, qui contiendra encore quelque chofe, 8c qu on le
lai fié quelque temps dans cet état, on en tirera
une fécondé fois une" partie confidérable d'argent
qu'on n'atiroit pu obtenir dans le premier procédé
en y ajoutant même beaucoup de fel , & en prolongeant
les travaux.
. $i au contraire on choifit la voie sèche, il faut ,
pour procéder- à l'anaiyfé du fel commun, avoir
égard à des circonftanèes tout-à-fait étrangères à
celles qui fe rnanifeftent dans la voie humide.
Les minérais bien 8c d dément broyés 8c tritures
avec les différentes efpèces de fchlich qu'on deftine
à l'amalgamation, doiventpréalablement être bien
mêlés avec une fuffifante quantité de fel commun
ou de fel gemme bien broyé, & alors l’alliage
doit.être torréfié tout enfemble à un feu convenable
de calcination.
Selon la différente proportion des efpèces .de
mélange , le fei commun fe décompofera, ou
d’âbom, pendant la fynthèfe du vitriol qui fe
formera par la combuftion du foufre, ou par la continuation.
de la chaleur de la torréfadioh des' fpeifs 3 ou d’autres minerais plus ou moins fulfureux.
,
Dans le premier de ces cas, favoir dans un
' mélange de minérais fulfureux, i'acide fe mani-
fefte à la volatilifation, ou plutôt à la combuf-
Cc i.