
fait paffer un tube de cuivre F G , terminé en G
par une très-petite ouverture qu'on peut ouvrir
ou fermer par le moyen d'un robinet H. Ce tube
fe continue pardeffous la table en L M N O ,
8c va s'adapter à un gazomètre avec l'intérieur
duquel il communique.
Lorfqu'on veut opérer , on fait avec un des
anneaux d'une paire de cifeaux un trou dans le
milieu d'un charbon bien folide, de cette manière
on fait le trou rond & bien uni. On place dans
ce creux de charbon le corps que l'on veut fondre.
On allume enfuite le charbon fur la partie creufée
avec un chalumeau à la flamme d'une bougie,
après quoi on l'expofe au courant du gaz oxigène
qui doit fortir avec rapidité par l'extrémité G du
tube F G. C e procédé ne peut être employé que
pour les corps qui ne fouffrent point d'altération
de la part du charbon , tels les métaux, les fubf-
tancesterreufes, &c. Cependant on pourroitaufli
en tirer un grand parti pour l'effai des mines réfractaires
j & dont les principes ne font pas parfaitement
connusj les réfultats qu'on obtiendrait, donneraient
fans doute des connoiffances exa&es : car
il ferait facile d'apprécier les changemens qu'elles
auroient fubis par lé double effet du charbon &
du calorique. Il feroit poffible qu'on formât à cette
haute température entre les principes mêmes du
minéral de nouveaux eompofés utiles ou curieux
& inconnus jufques-là.
A l'égard des corps dont quelques-uns des principes
ont de l'affinité avec le charbon , 8c que celui
ci décompofe , comme les fulfates , quelques
phofphates, les nitrates, les verres métalliques ,
les chaux, &c. .On fe fert de la lampe d'émail-
leur, au travers de laquelle on fait paffer un courant
de gaz oxigène. Alors au lieu de l'ajutage recourbé
E G, on fe fert de celui coudé S T , qu'on viffe
à la place, & qui dirige le courant de gaz oxigène
a travers de la flamme de la lampe. La chaleur
que l'on produit par ce fécond moyen, n'eft pas
aufli forte que celle.qu'on obtient parle premier,
& ce n'eft qu’avec beaucoup de peine que M. La-
voifier eft parvenu à fondre le platine.
Les fupports dont on fe fert dans cette fécondé
manière d'opérer, font ou des coupelles d'os calcinés,
ou de petites capfules de porcelaines ;; ou
même des cuillers de métal comme de platine ou
d'or , pourvu que ces dernières ne foient pas trop
petites $ elles ne fe fondent p aspa rc e que les
métaux font bons conducteurs de chaleur, que
le calorique fe repartit en conféquence promptement
dans toute leur maflè , & n’en échauffe que
médiocrement chacune des parties. Il faut avouer
aufli que ces fupports enlèvent une grande quantité
de chaleur â la matière que Ton chauffé, & ne
lui permettent pas de s'élever à une température
aufli haute que dans d’autres fupports.
Il feroit encore un autre moyen d’augmenter
davantage la chaleur dont M. LaYoifier parle &
dont M. Achard a eu la première idée. L’appareil
qui feroit néceffaire pour cela, confifteroit dans
un fourneau ou efpece de forge d’une terre exT
trêmement réfraétaire : là figure feroit à-peu-près
femblable à celle du fourneau repréfenté, fig.
io, Æ i.
11 devrait feulement être' moins élevé 8c en
général conftruit fur de plus petites dirnenfions.
Il aurait deux ouvertures, l'une à laquelle s'adapterait
le bout du foufflet, & une fécondé toute
femblable, àlaquelle s'ajufteroitun tuyau qui communiquerait
avec le gazomètre î on poufferait d’abord
le feu aufli loin qu'il feroit poflible par le
vent du foufflet, & quand on feroit parvenu à
ce point, oh remplirait entièrement le fourneau
de charbons embrafés j puis interceptant tout-à-
coup le vent du foufflet, on donnerait par l'ouverture
d'un robinet accès au gaz oxigène du gazomètre
, & on le feroit arriver avec une forte
preflion. On pourrait ainfî réunir le gaz oxigène
de plufieurs gazomètres , de manière à en faire
paffer une grande quantité de pieds cubes dans le
fourneau en peu de temps, on produirait par-là
une intenfité de chaleur certainement très-fupé-
rieure à tout ce que l’on connoit. Ces idées font
de M. Lavoifîer.
Ier. appareil pour réduire les liquides en gaç.
On remplit avec de l'eau, à 35^ ou 36 degrés
du thermomètre un grand vafe A B C D , fig. 23,
bis3 clajf. y On le fuppofe tranfparent, pour mieux
faire fentir ce qui fe paffe dans fan intérieur. On
peut encore tenir les mains allez long-temps à ce
degré, fans s'incommoder.Onplonge les bouteilles
à goulot renverfé F G , qui s'y rempliffent,,après
quoi on les retourne de manière qu'elles ayent le
goulot en en bas appliqué fur le fond du vafe. On
introduit enfuite de l'éther fulfutique dans un très-
petit matras dont le col A B C étoit doublement
recourbé > on plonge ce matras dans l'eau du vafe
A B C D , & on engage, comme on.le voit-repré-
fenté dans la figure , l'extrémité de fon col A B
C dans le goulot d'une des bouteilles F 5. dès que
l'éther commence à reffentir l'i-mpreflion de la chaleur
, il entre en ébullition ; le calorique qui fe
combine avec lui , le transforme en un gaz ,
dont on peut remplir fucceflivement plufieurs bouteilles^
•
Ces expériences, réuflîflent encore mieux avec
l'éther nitreux , parce qu'il fe vaporife à un. degré
de chaleur moindre que l'éther fulfurique.A l’é,-
gard de l'alcool ou efprit-de-vin. , l'expérience
pour l'obtenir dans l'état aériforme,, préfente un
peu plus de difficulté , parce que ce liquide n'étant
fufceptible de fe vaporifer qu'à 67 degrés du.
thermomètre de Reaumur 5 il faut que L’eau du
bain fok entretenue prefque bouillante * & q,u à
ce degré il n’eft plus poffihle d’y plonget les
maiTeft évident que la même chofe devoit arriver
à l’eau, que ce liquide devoit également fe tranf-
former’ en g a z , en l’expiant à un degré de
chaleur'égal à celui qui le fait bouillir ; mais
quoique convaincus de cette vérité , MM. La-
voifier & Laplace crurent cependant devoir la
confirmer par une expérience direûe, dont voici
le réfultat. Ils ont rempli de mercure une jarre de
verre A , fig- *4 . cl■ 5 , <l°nt l’ouverture étoit
retournée en en bas ; & ils ont paffé defloiis une
capfule B également remplie de mercure. Ils .ont
enfuite introduit dans cette jarre deux gros d’eau
qui a gagné la partie fupérieure à la furface du
mercure , & ils ont plongé le tout dans une grande
chaudière de fer E F G H placée fur un fourneau
G H I K j cette chaudière étoit remplie d'eau
falée en ébullition, dont la température excédoit
85 degrés du thermomètre. Dès que les deux gros
d’eau ont atteint la température de 80' degrés, ils
font entrés en ébullition, 8é au lieu d’occuper lë
petit efpace A B C , ils fe font convertis en un gaz
qui a rempli la cloche , & a fait defeendre le mercure
au-deifous de fon niveau. Aufli-tôt qu’on retire
la jarre du bain d’eau falée bouillante, elle
.reprend en quelques bilans fa forme liquide, & le
mercure remonte.
Appareil pour réduire Véther en
On remplit d’éther fulfurique un petit vafe de
verre étroit A , fig. i f , M 7 , monté fur un pied.
Ce vafe rie doit pas avoir plus de 1 a à 15 lignes
de diamètre & environ 2 pouces de hauteur. On
couvre ce vafe avéc une veffie humeètée, qu’ôn
affujettirau col du vafe par plufieurs tours de gros-,
fil bien ferrés : pour plus grande fûrete, on remet
une fécondé veffie par-deifus la première,, on
îaflujettit de la même manière. C e vafe doit être
tellement rempli d’éther, qu’il ne relie aucune
portion d’air entre la liqueur & la veifie ; on le
place enfuite fur le récipient'BC D d’une machine
pneumatique, dont le haut B doit être garni d’une
boè'te à cuir, traverfée par une tige E F , dont
l’extrémité F fe termine en une pointe ou lame
très-aigue : à ce même récipient doit être adapté
un. baromètre GH.
Lorfque tout eil ainfî difpofé, on. fait le vuide
fous le récipient p puis en faifant defeendre la tige
pointue E F , on crève la veffie.
Auffi-tôt l’ éther commèneeà bouillir avec beaucoup
de rapidité p il fe. vaporife 8c fe transforme
environ pendant l’hiver 8c à 25 pendant les chaleurs
en un fluide élaftique aérifotme qui- occupe tout:
le récipient-
Si la. quantité d’éther eft affez coniîdérable pour
que la vaporifation finie, il en relie encore quel-
. gués gouttes dans la phiolê, fe fluide éthéré qui
s’eftformé eft fufceptibl'e de Contenir. Je baromètre
*uapté à la machine pneumatique à 8 à i© pouce»
de l'été. On peut pour rendre cette expérience
plus complette, introduire un petit thermomètre
dans le vafe A , qui contient l’éther ,
8c on s'apperçoît qu'il defeend coftfidérablement
pendant tout le temps que dure la vaporifation.
On ne fait-autre chofe dans cette expérience que-
de fupprimer le.poids de l ’atmofpherequi, dans 1 état
ordinaire, pèfe fur la furface de l'ether 3 8c les effets
qui en réfultent, prouvent évidemment deuxeho-
fes, la première qu'au degré de température ou nous
vivons, l’éther feroit eonftamment dans l’état d un
fluide aériforme , fi la preflion de l'atmofphèïe n y
mettoitobftaclej la fécondé que ce paffage de l'état
liquide à l ’état aériforme eft accompagné d un re-*
froidiffement confidérabîe , par la raîfon que pendant
la vaporifation une partie du calorique^ qui
étoit dans un état,de liberté, ou au moins d'equi-
îibre avec les corps environnans, fe combine avec
l'éther, pour le réduire «à l’état aériforme.^ La
.même expérience réuflit. avec tous les liquides eva-
porables, tels que l'alcool, l'eau , le mercure
! même : avec cette différence cependant que l'at-
mofphère d’alcool qui fe forme fous le récipient,
ne peut foutenir le baromètre adapté à la machine
pneumatique en hiver qu'à un pouce au-deffus 8c
à 4 ou 5 en été y que l'eau në le foutient qu’à quelques
lignes , & le mercure à quelques fraétures de
lignes-
Appareil de Haies*
Haies a Invente pluffeUrs appareils. M . dé Mor-
veau en a déjà décrit deux dans le premier volume
qu'il a publié à f article Ai r , 8c dont les' figures
font les numéros 1 & 1 de la huitième claffe des
inftrumens pour les gaz'. La figure 1 eft compofée
d'un bocal X X rempli d'eau, d'un matras à long
col B y qui eft recouvert d'une efpèce dë cloche
allongée A Y . Ce t appareil étoit deftiné à recueillir
le produit dës effervefcences. Lorsqu'il voilloic
s'en fervir , il mettoit dans le matras un mélange
propre à produire une effervefcence, il- renVerfoiç
la cloche fur Ce matras, & par un trou pratiqué à
cette cloche,, il élevoit l’eau avec la bouche juf-
qu'à une hauteur déterminée,: 8c il fermoit en-
fuite l'ouverture. A mefure que le fluide élaftique
fe dégagéoit, il prertoit la partië fupérieure, &
déplaçoit l'eau qui redefeendoi t dans le (ceaiv. Lorsque
l’effervefcence’ ceffoit., il faifoit une marque
à l'endroit ou l'eau s'étoit arrêtée 8c en mefu-
rant l'efpace.contenu entre ces deux marques, il
favoit à-peu-près la quantité de gàz qüi s'étoit dégagé.
La figure 1 , eft formée d'une cornue de métal,
placée dans un fourneair , 8c dont le col R courbé
defeend dans un fcëau* rempli d'eau r ,& remonte
dans l’intérieur de la bouteille A B ,. fufpendue à
un bâton parle moyen d'une ficelle.
Ce s.'appareils de Haies,quoique fort ingénieux
pout lé temps > font bien loin de l'exaêticude oun