
criftaux les plus tranfparejis étoient auflt les plus
pluspefans. Les réfultats des expériences faites fur
cette pierre par M. Heyer, font à peu-près les
mêmes que- ceux quobtint M. Weftrumb , nous
allons cependant les rapporter, pour faire con-
noître les moyens dont chacun de ces favans s’eft
fervi pour parvenir au même but.
Première expérience. Quatre de cês criftaux
parfaitement tranfparens, pefant 60 grains,
tenus pendant une demi-heure dans de l’eau
diftillée bouillante, ne diminuèrent pas de poids ;
il n’en fut rien diffoüs. Rougis trois fois de fuite.,
8c chaque fois éteints dans de. l’eau diftillée , ces
criftaux- parurent perdre leur traniparencè, &
lorfqu’ils r'éfroidifloient, il en éclatoit quelques
parcelles ; leur poids demeura le même ; mais ils
étoient troubles 8e fendillés. On les réduifit ai-
fément dans un mortier d’ agathe en poudre grof-
fière qu’il ne fut pas facile de rendre plus fine ; le
mortier en fut fe'nfiblement attaqué. Cette poudre
pefoit encore 60 grains ; fa couleur tiroit fur
rédulcorai , le féchai , & j'obtins y 2 grains d’una
poudre- blanche brillante 5 ’.fur cette poudre je
veifai^de l'acidè .Iu|furiqüé., afin deféparer la chaux
ou la baryte qui pouvoient s'y trouver : tout fut
diffous avec effervefcence, à l'exception de cinq
•grains. Ayant fait diffoudre ces cinq grains dans
beaucoup d'eau , j'en précipitai par un alcali une
terre blanche, dont je parlerai plus en détail ci- '
deffous. Je lailïai repofer pendant huit jours dans
un v ai fléau de verre, la liqueur combinée avec
( de l'alcool, &.dont je vènois de féparer le précipité,
le jaune ; ce qui pouvoir provenir de.ce que mon
mortier d’agathe étoit ferrugineux. Je mis cette
poudre dans un vafe de verre1; je l’arrofai d’acide
nitrique qui parut ne produire aucun effet à froid ;
en conféquence je chauffai le mélange , bientôt
la poudre diminua, 8c il fe forma des criftaux.
J’étendis d’eau ce mélange, 8c lorfque les parties
non difljnites fe furent dépofées, je décantai-la
liqueur claife, 8c je chauffai ce dépôt avec de nouvel
acide nitrique. Par cette fécondé opération,
tout fut diffous, à l’exception d’unë fubftance très-
peu abondante, fur laquelle de nouvel acide n’eut
plus d’aétion. C e réfidu filtré, lavé ,8c féché,pefoit
deux grains 8c un quart; je jugeai que c’étoit
de la Alice. a
Je voulus précipiter avec de l’ammoniaque la
diffolution étendue d’ëau ; mais je'n obtins qu’un
peu de dépôt jaune, que j’eus de la peine à détacher
du vafe dans lequel je l’édulcorai 8c le féchai.
C e n’étoit que de l’oxide de fer qui provenoit
certainement du mortier d’agathe. La facilité avec
laquelle ma diffolution sjétoit criftallifée , rire
frappa ; car l’acide nitrique ne produit cet effet
avec aucune des tètres connues ; mais je redoublai
d’attention, en voyant qu’ il-ne,fe faifoit plus
de précipité avec une plus grande quantité de car-.
bonate ammoniacal ( i ).. Comme je me défiois
de ce carbonate, je l’effayai avec de l’ammoniay
que ; il reprit une couleur d’opàle. L’alcool troubla
pareillement ma diffolution. De-là je conclus
qu’il ne falloit attribuer ce précipité qu’à l’alcool
de l’ammoniaque ; je continuai donc à y verfer de
l’alcool, jufqu’ à'çe-que le mélange ne fé troublât
plus. Je raffemblaide précipité fur le filtre, je
il s'y forma une grande quantité de .petits
criftaux que je ne pus détacher des parois du verre
, & que l'eau chaude n’attaqùà pas ; ils furent
diffous avec effervefcence par l'acide ,fulfurique.
Je verfai toute la diffolution acide fulfurique dans
une cornue que je mis au bain de fable. J'y fis évaporer
l'eau du mélangé à un feu doux, & fur la fin
je fis rougir la cornue ; il fe dégagea beaucoup de
vapeur blanche, puis il fe forma un fublimé blanc
qui fut rediffous en partie par l'acide fulfurique
qui s'élevoit. Quand il ne fe dégagea plus rien, je
broyai une petite partie de ce fublimé avec un
peu de carbonate de foude, alors il fe développa
une odeur d'ammoniaque. Je fis diffoudre le refte
dans l'eau , & je chauffai la diffolution ; il refta
un peu de fel que je regardai comme du fulfate ammoniacal.
La liqueur diftillée étoit parfaitement
claire, & la cornue ,aitifi que le récipient, m 'étoient
• aucunement attaqués. Elle fit effervèfcençe avec
les alcalis, & jé la pris pour de f acide fulfurique
foible 5 il y avoit au fond de la cornue une fubftan-
cepulvérulente dupoids de 35 grains; quifutpref-
qu'entièrement diffoute par l'e^u diftillée. Je l'ex-
pofai au feu, & j'y ajoutai pareille7 quantité de
carbonate de foude qui la troubla, Sc précipita en
grande quantité une fubftance blanche qui futfen-
fibleipent diminuée par l'édulcoration. Lôrique
l'èau n'én enleva plus rien, je fis diffoudre le relie
dans l'acide fulfurique avec lequel il fit effervefcence.
Cette dernière diffolution fe troubla quelque
temps après, en continuant à évaporer encore
un peu la liqueur. Il fe forma de nouveau quelques
criftaux déliés que'je pris pour du fulfate de
chaux ; j'étendis le tout d’eau y je le rendis au feu
& y ajoutai un peu d'alcali ; il s'en féparâ une fe-.
conde fois une terre blanche, qui, avec celle dont
il.a été parlé plus haut , pefoit 6 grains, & n'étoit
autre cnofe que de la chaux. Je fis évaporer avec
l'eau employée à l’édulcoration, la liqueur filtrée
à laquelle j’avoîs ajouté du carbonate de foude ;
lorsqu'elle fut évaporée prefque jufqu'à ficfcité ,
j'y apperçus quelques criftaux d'un blanc de lait,
qui, d’après leur forme,- ne pouvoient être que du
borate de foude. Màlheureufement cette expérience
étoit déjà trop compliquée, pour que je
f i ) Depuis que j’ai trouvé que la pôtafle précipite Couvent^ l’alumine fous ferme d’une gelée qui prend en féchant lacori-
üfiance de la corne, 8c qui redite enfiiite aux acides ; . je me fers toujours du. carbonate aipmoniaçal pour précipiter lç?
liqueurs dans lefquelles je préfume qu’il y a de l ’alumine,' , , ' -\ j', * * ? ■ ' * . . 1 p une
puffela continuer. Elle me démontra qu’i l f f y avoit
dans le quartz, cubique, ni acide fluqnque, ni acide
phofphorique j mais qu'il .étpjt trèç-vraifem'’
blable qu’il, cpn.tenoit de l’acfdeMbpracique îjcar
l'acide flüpfique aipoit.attaquéjaf£qrnu.eje^rpi/U
du de là iCpfnue.eub épé vftri.fié, fi c'eut épé deLa-
cide phofphorique le degçé de feu étant affez
fort peur cela.
Deuxième expérience. J’avois fait bouillir
en même-temps pendant une -demi-hepre 3 ;de
l'eau diftillée.fur a.eux criftaux de quartz cubique
entièrement opaque & poreux, & pefant enfemble
j 2:grains. I l,-s'étoitj dégagé beaucoup 4e bulles
d'air ; ils n'avoient rien perdu de l.eurpoids ;je
les avoit fait rougir & éteints trois fois dans l'eau diftillée,,
ils s'étoient féparés en plufieurs gros mor-'
ceaux: dans;lefquels on yoyqit diftinélement de
l'ochre rouge qui caufoit probablement leur opacité.,
Ce travail ne diminua ;p^ poids^ Ils fe
laiffèrént broyer .plus facilement qqer les autres
dansiiip; mortier de: verrejblape ; in^-Jeur. poids
s'accrut j j | .deux grains. J'y verfai; dé l'acide nitrique,
avec-lequel jeJea nais jen digeftipnl» >tput i
fut-diflbut à deux grains .près. La diffolution fe
criftallifa , l’ammoniaque fépa.rà environ un demi-1
grain, d’oxide de fer de la diffplution ,éte;ndue de*
beaucoup d'eau, & l'alcool, en fépàra 11 grains
d'une fubftance pulvérulente & brillante, ,que je ;
fis pareillement diffoudre dans l'acidev fulfurique 3
avant, d'en féparer la .eha.ux qui:pouyoit s'y trouver,
& tout fut diffous à peu de chofe :près 3.; je .
mis dans la diffolution 1 2 grains de carbonate de j
foude icriftallifé. Le mélange dévipt d’un blanc j
laiteux j je le; >mjs en digeftion à un. feu; ^peut-être |
trop violent, car en regardant le lendemain le vaif-
feau, je trouvai au papiier qui Çervok de{ couver?
cle -, une portion de criftaux feuilletés brillant
Il y en avoit même à l'orifice du verre, & le refte '
delà rpaffe éçoit fec. Voilà. à-peu.-prè& où j'en
étois,; lorfque- M. Veftrumb .m'écrivit qqe les
criftaux cubiques,de M. ^aftius étoient çompôfés !
d'acide borâcique &. de chaux , d'un peu, de fefi
de filice. Je trouvai donc une conjecture confta- .
tée par-là, & je crus m’en convaincre abfolument
par f’ expérience fui vante.
T roisième expérience. Je broyai dans le
mortier ' dé vêirfe blanc 60 grains de criilaux par- |
faitement tranfparens, rougis & éteints trois fois dè j
fuite fomme les précédens 5 la.poudre pefoit 72,
grains. L'acidé nitriqüey caufâ une ••légère e$er-1
vefcence, bçcàfionriée peut-être par les petites
portions de verre qui s*y étoient mêlées. Je fis,
evaporer l'acide à moitié 3 la plus grande partie de |
la poudre fut diffoute, & toute la liqueur1 fut
remplie de criftaux en feuilles & en aiguilles ; j’en- j
levai avec foin lès criftaux, 8t fans toucher au]dé-
pot, je les fis égoutter dans un vafe de verre , jp |
mis encore de l'acide nitrique furie précipité , & I
Chimie, Tome II,
!e traitai carnme appar^yant. 4 ptès la digeftion /
jlçplevai de-Rouveau une quantité confidérable de
criftaux, &c çotxime il n’y avqit pjùs que très-peu
ftg.p^ttjes ..diftautés, j’éteijftis la liqueur dans de
l’eau, chaude diftillée /&'.lqrîqu’éllë fut clarifiée ,
je décantai,& je fis digérer de nouveau le réfidu
del addénjtriquë, & il refta 8 grains de poudrq
fine. Je fis encore évaporer foutes‘les liqueurs qui
me reftoient de ces opérations, jufqu’à ce que le
tout fut réuni en unema&.cfifta'lline. Je mis celle-
ci dans pu entonnoir ; je' la fis égoutter , & la li-
queur que je recueillis me .donna encore quel-
ques,criftaux par l'évaporation. Tqus les criftaux
que j avois -obtenus parfaitement-lèçspefoienc
f 7 grains ; il eft poftible qu'il en foit refte quelques
grains dans le nitrate de chaux. Ces criftaux contenaient
fort ppu de-chaux; par .lorfque je voulus
pn faire du borate de foude, .en les faifant diffbuT
dre dans d,eux pncpSjd’eau ; diftillée chaude avec
du, carbonâte de fipnle criftaüife , la, ligueur ne fe
troubla que foiblement. Le depot‘ peu abondant
qui fe fo r m a r i e7.p e foi t fur em e n t pas la huitième
.partie <fun grain. En,y. mettant du carbonate al.
câlin, l’ëffqryefçence-fut fpjble. Je l’attribuai a
l’air atmofpftérique adKérent, à l’alcali ; je fis évaporer
lentement le mélange, il relia une maffe un
peu criftaftine, fur laquelle étoit une liqueur gqm-
meufp & tenace. : crpyantqueje.n’y avois pas mis
alfezdj’alcaji,. j’vajoutaiepeore^pgrains fur lef-
■ quéls je yeiïai'de .nouvelle eau,, & je recommenj-
Sai E.évaporation. La plus.grande partie,du mélange
formate petitsjcri’ftanx'; il. refta au-dpflus un peu
4'qne liqueur qui n’étoit plus tenace, & qui faifoit
.effervefcence avec les acides, jugeant que c’ér
toit de L’alcali furabondant , je lavai ces criftaux
avec .de,.l’eau ; je;les fis fëçher fur du-papier ; ils
pefqient 8S .grains'. ,Npn-feulement ils avpjent la
■ forme.Siflg. blancheur nu-borate de foude , iis le
bpurfoulftérent même, fur des charbons ardens, Sç
ils fe vitrifièrent facilement. ,
La leçpnde.expériençe.piiouve fpffifamment eue
Je fer..quiyéroit daps les,criftaux-, ne,s’y étoit trouvé
qu’açpidpntellement;; que par conléquent jl
n’eft pas néçeffaire à leur formation. 11 ne me ref-
toit plus qu-’à examiner fi la poudre .indifioluble
dans,l’acide,,:^:, que jjavois',pris,pour de, la Ijliqe ,
étoit, une des parties conftitiiantçs, du quartz eu1
lîiqup, pu li efte.prOY.eppit:,4p nies’mortiers.
; , 'QlJATRrèME çxPÉR.iENgE., Je mis un morceau
de eés criftaux dans l’acide fulfurique concentré
8ç l’y laiffai en dfgeftion.pendant 8 jours ,-4e manière
que la liqueur qui s’évaporoit pendant le
jour, étoit remplacée pendant le ftoid de,la nuit.
Après ce;temps, les arêtes, feulement étoient jjg-
yen.ugs blanchâtres , .& i} ne parôiftbit pas qu’il
s’ gn fût,diffous la moindre,portion, tandis que les
ctjftaéx .réduits en ppudfe y furent facilement
diifous.
l u i 1