
fice les (ofnfïies fuivantes, 50e — n y -H j2 0
— 60 — 4<5 = io lo — m = 799 s & en par-
tant de ce dernier nombre pour revenir à 500 ,
valeur des arrobes d’huile, nous trouverons 2,99
pour bénéfice ,. c’eft-à-dire , 60 par 100.
Le produit moyen eft facile à déterminer , puif-
qu’il fe trouve entre les extrêmes que nous venons
de confidérer.
S e c t i o n V I I .
Apres l’huile de lavande * c’eft celle de fange
oui donné le plus de camphre ; mais en diftil-
lant cette huile pour en extraire le camphre , il
faut n’en retirer qit’un quart, parce que , comme
elle eft plus épaiffe que la précédente , elle
acquiert un degré de chaleur qui fait montet le
camphre 5 on le fépare du réfidu par la preffion ,
afin de le • bien fécher. Le produit de cette
huile oar l’évaporation fpontanée eft de ^
mais la d i f t i l l a t io n çaufe un déchet qui va depuis
7\ jufqiv’a y?.
Pour extraire un arrobe de camphre par l a d i f t
i l l a t i o n d e l’huile de fauge, il en faut 188 livres
4 onces. Cette huile~vaut à Madrid 16 réaux la
livre, & elle ne vaut en Murcie que. 8 réaux;
les frais prélevés , on gagnera donc de 12 à 13
par 100.
S e c t i o n V I I I .
L’huile de marjolaine reffemble allez à celle
de lavande par la facilité avec laquelle elle donne
Ion camphre , tant par l’évaporation que par la.
diftillation. La portion cfhuile diftillée eft parfaitement
blanche , comme les précédentes ; le déchet
que la diftillation caufe' dans ce camphre,
va auftî entre ^ On peut de 246 livres
d’huile de marjolaine , extraire un arrobe de
camphre s le prix, de cette huile à Madrid eft de
12 réaux, & de 6 à Murcie. Le bénéfice qu’on
en auroit eu en retirant le camphre, feroit de
ïo à 11 par 100.
S e c t i o n IX.
L’huile de romarin donne fon camphre plus
tard que Içs autres , & par l’évaporation fpontanée
& par la diftillation , parce quelle ne contient
que ) de cette matière. On peut diftiller
jufqu’ à retirer la moitié de l’huile, & lé réfidu
ne donne point encore de camphre par le réfroi-
diffement, -parce qu’il ne fe trouve que dans h
proportion d-’| 5 il faut diftiller une fécondé fois.
Cette huile vaut à Madrid 12 réaux, & 6 , à
ce qu’on croit, à Murcie, & c’eft d’après ce
prix qu’eft établi le calcul fuivant.
Il faut 16 arrobes d’huile volatile de romarin
pour extraire 224 livres 14 onces 5 gros de
camphre raffiné 5 & le bénéfice' qu’on auroit à
réparer de cette matière de l’huile de romarin J
feroit de 4 à 5 pour ioo*
Le camphré qu’on retire des huiles volatiles,
conferve toujours l’odeur de la plante dans laquelle
il s’eft formé ; ce qui pourroit préfenter
quelques objections fur fon ufage en médecine ;
mais ces objections feroient faciles à lever.
M. Prouft décrit ici des expériences comparatives
qu’il a faites fur ce camphre & fur celui du
commerce. Il a mis dans un matras à long col
400 grains de camphre retiré de l’huile de lavande
, avec une égale quantité d’acide nitrique
très-concentré , & dans un autre matras , une
dofe pareille de camphre du commerce & chi
même acide ; après avoir laifie ces matières en
contaCt pendant trois jours , il les a chauffées en
les tenant dans la main & en obfervant feru-
puleufement les mêmes circonftances pour l’ im
& pour l’autre matras > le liquide qui fùrnageoit
dans le premier matras , immédiatement après la
di Ablution du camphre , étoit un peu plus jaune
que dans le fécond : cette couleur venoit immédiatement
d’une petite portion d’huile de lavande
I que confervoit le camphre de Murcie. Ces dif-
! folutions, verfées dans des quantités égales d’eau ,
le camphre s’eft réparé ; il a été famafie & lâve
: fur un filtre , pour lui enlever l’eau qu’il auroit
1 pu retenir $ ces deux précipités feehés à la même
température, étoient du même poids , & chacun
avoir perdu 35 par 100.
La couleur jaunâtre s’eft confervée dans le
précipité du camphre retiré de l’huile de lavande >
mais pour l’ufage de la médecine , l’odeur & la
couleur de ce camphre ne feront* pas des obfta-
cles à fon adminiftration ; car , en fuppofant qu’il
refte 1 partie d’huile fur 400 de camphré ou 4 fur
100 , il fuivra de-là qu’un médecin qui en admi-
niftrera ïo-grains, n’aura à craindre qu’-^ d’huile
volatile: ce qui ne peut faire naître d’objection
valable.
La" perte de 35 par 100 , que le camphre
éprouve par l’acide nitrique , eft digne d’être
remarquée , puifqu’elle démontre une adion de
la part de cet acide -, quoiqu’il ne fe préfénte
point de vapeurs rouges ni-de gaz nitreux , &
quoique le. mélange ne s’échauffe pas. Il paroît
que c’eft à l'acidification du camphre déjà ap-
perçue par quelques personnes, qu’il faut attribuer
cette perte. M. Prouft n’a point fuivi cet
objet fous ce point de vue.
S E C O N D E P A R T I R .
Dans cette fécondé partie , l’auteur fair 119e
hiftoire du camphre ; il cite beaucoup de chi-
miftes qui ont trouvé le camphre dans les huiles
volatiles des racines de diverfes plantes 5 il dit
qu’il feroit peut-être utile de planter en Mur=
cie l’arbre dont 011 retire le camphre, parce que
le climat dê cette province eft-,, -à peu de chefs
près, femblable à celui des îles où on cultive
Je camphrier, dont il donne la defeription d’après
Brennius 5c les ufages auxquels on pour-
roi t l’employer; il paffe enfuite à l’examen des
principes 5c de la nature des huiles eflentielles.
Voici quelle eft fon opinion.
Dans toutes les huiles efientieiîes , on doit
diftinguer , fuivant lui , deux fubftances différentes
qui tendent toutes deux à fe combiner
avec la bafe de l’air vital ou oxigène , mais
avec des forces inégales; une de ces fubftances
doit être confidérée comme une réfine conditionnelle
ou comme le radical d’une réfine, 5c
l’autre comme le radical d’un acide. Le radical
de la réfine s’empare avec rapidité de l’oxigène,
& beaucoup plus promptement que la bafe aci-
difiable ; de manière que celle-ci ne fe joint à
la bafe de l’air , que quand le radical réfineux
eft faturé. Il obferve que la première altération
que fouffrent les huiles eflentielles , c’eft de s’é-
paifiîr & de fe rapprocher de l’état des réfines :
au contraire, les concrétions falines ne fe laijfent
appercevoir dans ces huiles que très-tard & au
bout de plufieurs années. Cés concrétions falines
fe préfentent plus ou moins tard , fuivant que
les huiles volatiles ont été gardées plus ou moins
long-temps, & qu’elles ont eu plus ou moins
le contaêt de l’air de l’atmofphère. La quantité
plus ou moins abondante du radical acide qu’elles
contiennent, influe auffi fur l’époque de la formation
de ces criftaux. x
Les huiles volatiles ne peuvent avoir un contact
fréquent avec l ’air commun, fans donner
quelque marque d’acidité , & on ne peut les diftiller
plufieurs fois, fans qu’elles s’acidulent en
même temps qu’une partie s’épaiffit. M. Prouft
a fait fouvent bette obfervation , non-feulement
fur les huiles qui font le fujet de fon travail, mais
encore fur beaucoup d’autres. Quant à la tendance
qu’ont ces huiles pour-fe combiner à l’oxigène &
fe convertir en réfine, quand même les expériences
de Schéelene nous le démontreroient pas,
il fuffiroit d’obferver avec attention la manière
dont les arbres laifient couler leur réfine : on
voit que, lorfque cette fubftance fort par l’in-
cifion, elle eft liquide , fans que l’arbre qui la
fournit, jouilfe dans fon intérieur d’une température
plus haute que celle du milieu où il croît ;
on voit auffi qu’elle perd la fluidité quelle avoit
■ Snconteftablement dans le tifiu de l’arbre, en fe
combinant au principe atmofphérique qui eft la
caufe de fa folidité.
Par l'effet de -cette abforption, on découvre
l’acide réfineux entièrement élaboré dans un grand
nombre de refînés , le ftorax , le benjoin, le
baume du Pérou , ainfi que dans la vanille 5c
dans le fuccinfubftances quiavoient la liquidité
des huiles efientieiîes, avant qu’elles ayent été
converties en refînes.
£i les réfînes lèches n’ont pas d’a&ion fur Pair
que nous refpirons, c’eft que leur tendance pour
l'exigé,-ie tft entièrement frais faite ; telle eft l'origine
des criftaux que l'on trouve dans les anciennes
huiles volatiles j & les expériences faites
fur beaucoup d'entr'elles par Cartheufer , ne
laiftent aucun doute fur leurs qualités falines. On
doit mettre dans cette dalle le prétendu camphre
que Sclare a trouvé dans une huile volatile
qui avoit vingt ans„ celui que trouva Ludovic
dans une cannelle très-ancienne, celui que découvrit
Kunkel dans les huiles d'anis & de romarin ,
qui s’étoient épaiflîes avec le teins. Les criftaux
falins que remarqua Gruger dans l’huile de marjolaine
gardée, vingt-fept ans , ceu.x qu’a vus
Geoffroy dans l ’huile de térébenthine , font do
la meme nature. Geux qui ont été découverts
en 1781 dans les huiles de faflafras, de pouillot ,
de dricocephalum moLdavicu.ni & de marjolaine
gardées pendant quarante-deux ans , ceux qui ont
été obfervés dans une huile de cannelle diftillée
en 1 7 2 0 , font aulli de la même efpèce.
M. Prouft croit qu’on doit ranger dans le même
ordre -les .criftaux que Boyle a vus fe fublimer
pendant les 36 diftillations qu’il a eu la patience
de faire fur une huile d’anis 5 telle lui paroît
auffi 1 origine des fels neutres qu’ont toujours
donnés les huiles de genièvre & de térébenthine
réduites à l’état de favon par l’alcali fixe.
Ges obfervations le conduifent à reconnoître
dans toutes les huiles volatiles un radical aci-
difiable qui attend feulement la bafe de l’air
ou l’oxigène 3 pour devenir acide ; il fait obfer-
ver que- ce médical fetvl n’eft pas l’huile volatile,
parce que, s’il en étoit ainfi , les huiles fe convertiraient
en entier e,n un acide, & c’eft ce qui
n’a pas lieu, puifqu’il en paffe une portion conf-
tamment à l’état de réfine. D’après tous ces faits ,
,.M- Prouft penfe que les réfines, font des huiles
volatiles., plus la bafe de l’air pur ou l’oxigène ,
comme l’acide phofphorique n’eft que le phof-
phoreplus cette même bafe. Ce fait pofitif, fuivant
lui , eft la première bafe de la connoiflance
des réfines ; il ne manque, que l’appréciation des
quantités dans lefquelles fe trouvent combinées
les huiles volatiles & la bafe de l’air vital. Les
variations dans les propriétés que préfentent ces
fubftances , dépendent de ce que la nature a uni
ces deux principes dans des proportions diverfes.
Les baumes tiennent évidemment le milieu
entre les huiles volatiles & les réfines ; ils n'ont
pas reçu de l’atmofphère l'élément néceffaire pqur
les convertir complettement en réfines ; enfin ,
la métamorphofe des huiles volatiles en réfines,
n’eü pas l’effet d’une perte , comme on l’avoit
cru , mais bien celui d’une addition qui augmente
leur poids , comme cela a lieu pour un radical
acidifiable qui s’unit à la bafe de l’air , & fe
convertit en acide.
Dans les latitudes de chaleur artificielle que
le camphre eft fulceptible Réprouver, & a éptoû