l’extrait par la fublimation ou par l’ébullition dans
l’eau avec la chaux ; que le benzoate calcaire qu’on
obtient dans cette dernière opérationeft décomp
t e par l’acide muriatique , qui précipite l’acide
benzoïque de fa dilfolution en petits criftaux gré- :
nus j que lorfqu’on chauffe fortement l’acide benzoïque
j on le décompofe , quoique plus difficilement
que la plupart des autres acides végétaux 5
qu’il donne dans fa décompofîtion du gaz hydrogène
carboné 3 de l’eau 3 de l ’acide carbonique &
du charbon à nud j qu’il eft inflammable a une hau- I
te température ; & qu’on le caraétérïfe à caufé de I
cette dernière propriété, par l’épithète d’acide hui- j
leux, à3acide aromatique. On a vu auffi dans le pre- |
mier volume que l’acide nitrique le diffout, fans !
en changer la nature 3 fans faire varier fenfiblement
la proportion de les principes, qu’il en eft de même
de l’acide muriatique oxigenéj ainfî on peut
dire que l’acide benzoïque eft une des combinai-
fons acides végétales, les plus permanentes 3 ' les
moins décompofables, une de celles dont les principes
font les plus adhérens, & dont l’analyfe :eft
conféquemment la plus difficile à faire.
Si tous les acides végétaux font des efpèçes de
compofés ternaires ,. formés d’hydrogène 5 de carbone
& d’oxigène 3 fi on peut les regarder comme
compofés de radicaux binaires, hydrogène carboné
3 ou carbone Jiydrogenéj. uni a des quantités
diverfes d’oxigène,, ils ne diffèrent les uns des autres
quë-par les proportions de ces trois principes,
primitifs. Ce réfultat de foutes’ les expériences;
modernes fur les arides végëtauxèxplique, '1 °. pour-'
quoi ils fe réduifent tous par leur décomposition
complété en eau & en acide carbonique 3 lorfque
par les moyens d’analyfe divers qui confiftent en
général à ajouter.de l’oxigèneà ces acides 3 on ifo-
le le carbone de l’hydrogène; i ° . pourquoi ils font
prefque tous fufceptibles d’être' convertis les uns
dans les autres ; en effet s’ils Ue diffèrënt entre eux
que parles proportionsi-if fuffira de changer ces
proportions 3 pour changer les acides-eux-mêhaes ;
30. pourquoi toutes les matières végétales quelque
différentes qu’ elles foient , étant toujours com-
pofées des mêmes principes primitifs, lavoir l’hydrogène,
le carbone &: l’oxigène 3 il ne s’agit que
de faire varier leur proportion, &• le plus fouvent
de diminuer celle du carbone, & d’augmenter
celle de l’oxigène, pour en former diverfes efpè-
ces d’acides ; 40. enfin pourquoi la plupart des acides
végétaux fe décqmpofent fpontanément, ain-
fi que les fels neutres qu’ils forment avec les diverses
bafes falifiables , à 1,’ajde de la diffolution dans
l’eau, 8ç de -l’influence du calorique même atmof-
phérique.
En appliquant ces vérités générales à l’acide
benzoïque & à fes compofés fali,ns, ou aux benzoates
, on.reconnoît que comme, cet acide; éprouve
plus difficilement la ^éçoinpofition commune
que le plus grand nombre des autres acides végétaux,
il eft néceffaire d’admettre une liaifon plus
intime entre fes principes ; que celle qui exifte entre
les principes des autres acides. Auffi peut - on
prévoir que fi l’on parvient à convertir par la fuite
quelques acides végétaux en acide benzoïque,
ce ne fera qu’en fixant l’attra&i.on & l’adhérence
de leurs principes y on eft conduit par ces confiée-
rations a regarder l’acide benzoïque comme un
des compofés les plus folïdes des végétaux, comme
un des derniers produits de la végétation ; aulfi
n’accompagne-t-îl en général que des réfines & des
matières très-avancées dans la marche de la végétation.
Il faut convenir à la vérité que les benzoates
n’ont été que très-peu examinés, & que fi l’on
excepte quelques obfervations cc-nfignéès dans le
journal de M. Creil, dont il fera qùeftion tout-à-
l’heure, on n’ a encore prefque riep fait fur ce genre
de fels. L’aride bènzoïque n’ayant été connu
jufqu’à préfent que comme un produit pharmaceu-
tique, employé en- médecine fous le nom de fleurs
de benjoin , il n’eft pas étonnant qu’il ait peu inté-
reffé les chimiftes, & qu’ils ne l’àyent pas pris pour
fujet de leurs recherches & de leurs méditations.
Bergman dans fa differtation fur les attrapions
éleriivès, a dit -quelques mots fur les benzoates alcalins
& tèrreux. Suivant lui l’acide benzoïque fe
combine facilement avec les alcalis ; les. Tels qui
en réfül'tént font criftallifablès, mais déliquefcens;
il eri excepte le benzoate dé foude. J’ai remarqué
que lè benzoate de baryte & le benzoate de chaux
n’attirent point l’humidité de l’air'.
L’eau de chaux décompofe les- benzoates déni
agnéfie , d’alunirne, & même ceux de potaffe &
de foude, fuiVant le même chimifte mais elle ne
décompofe pas le benzoate' de baryte ; il- eft vrai
que la bary te pure ne fépar.è pas- là' chaux1 d’ayec
l’acide benzoïque. ■ :
M. Tromsdorfeft le feul qui ait communiqué
dans les annales de Creil une fuite d’expériences
fur les combinaifons de là ci de benzoïque; avec les
métaux. C ’éft d’après lui que nous indiquerons
quelques-ùne's des propriétés des benzoales. Ces
fels font tous jufqu’ici des compofés artificiels ; on
n’en i éncbre trouvé aucun dans la nature ; il rit
vraifemblablé cependant qu’il exifte quelques ben*
zpâtes alcalins ou terreux dans les végétaux ou les
animaux , puifqu’on y trouve l’acide benzoïque. St
cet acide exifte dans l’urine des enfans y comme
l’a indiqué Schéele, & dans celle de quelques qmt'
drüpèdes, il paroît qu’on pourra l’y rencontrai
combiné àvrec*Ia foude & la chaux. On n a trouve
dans aucun minéral connu, dé tracés de l’acidé benzoïque
.& de benzoate ; il femble cependant que
les bitumes pourroient préfenter cet acide. Les
•bènzoatesj
-benzoates, fi Von. en excepte celui dfifdraiix , ne) J
font encore employés ni dans la médecine , ni dans! I
la chimie, ni dans les arts:. il
Benzoate d’alumine. L’acide benzoïque s’u- j
nit facilement l'alumine très divifée, & telle?[
qu’elle eft larfqu’ôn vient de la précipiter du fui- |
face acide d’alumine par : les alcalis, & lorfqu’elle
eft fnfpendue dans l’eau. - Le benzoate d’alumine
qui refaite de cette combinaifon, n’a été examiné'
encore par aucun chimifte. J'ai obfervé , 1 que
ce fel criftalllfoit par, l’évaporation fp.ontanéê en!
petites;;'.aiguilles qui imitent les dendrites ou les
herborifations ; 1 qu’il eft'très-di{foluble.& d’u-j
ne faveur .amère & acerbe ; 30. qu’il eft déliquef-j
cent 5 40. qu’il eft décompofable au feu ; y °. que)
-lés acides falfurique, nitrique, muriatique, .fluo-;
.rique, oxalique,.citrique, tartareux. & 'acéteux, le,
decompofent & précipitent' de fa diffolution dans;
1 eau 1 acide benzoïque* afous la forme de petits
-grains & de petites aiguillés trriftallinesr p
Le benzoate d’alumine n’eft d’aucun ufage-
Benzoate d’ammoniaque. L’acide benzoïque
fe combine trè,s-aifendent avec l’ammoniaque,i
& décompofe même le carbonate d’ammoniaque,
ea dégageant" l’acide;carbonique/ous la lormp de
gaz. Le benzoate d’aitmioniaqùein’a?ppint été examine
par les chimiftes. Voici ce que j’ai reconnu
des propriétés de ^ce fel... Il eft très-diffoluble dans
l’eau, plus dans l’eau chaude que dans la froide ;
il criftallife parle réfroidiflement ; fes criftaux font
dé-Sjpetits grains ou des concrétions comme ;her-
Dorifees fur les parois des vafes de verre1 ; il eft
trè^volatij Sc tjrès-décompofable par la chaleur ;!
,t;9nsles acides^ excepté le boracique, le çarbohi-;
que &; ceux qui approchent de leur .foibleffe;, le
décompofent en féparant l’açide benzoïque fous'
rormê criftalline; la chaux,.la baryte^,;la potaffe ,’
la foude, la magnéfie 8c plufieurs oxides mëtalli-
quqs'en, dégagent l’ammoniaque;, comme de tous
les autres fels ammoniacaux.
• Le bén^oji|ê.'. à^tîiôniacal n’èft encore d’auc-m
Comme un fondant;
Sc uii bëchique iiiç ïïft r è s -a d if dans les haaladièS
du ppumon. ,
Benzoate d’antïmôiÏje. J’einprûnte'rài Lhif-
toire des benzoates métalliques , des expériences
^ua publiées;‘ il,y'à quelques années,, dans 'les
de' Çre ll, M . Tromsdorf fur la • com-
buraffon de l ’açide bénzoïqué avëç’diffëréns me-:
taux. Suivant lui, Laçide benzo.ïqiie diiïont fa-
nlemënt rbxidé'd’aririmpiRej l'Qfél qüi'èn réftütd
telle fec à l’air, & fe décompofe au feii. Les ful-j
.hires & l’açicle_ muriatique, le dé,comp:qf^nt; féparé-j
L oxide .d’antimoine employé par M .1-Trams ^
Chimie» Tome J l.
dorf, eft celui qu’il a obtenu par la détonation de
ce métal avec le nitre. .
Il ne paroît pas que l’acide benzoïque ait de
Vaétion fur l’antïmomev On ne connoît pas le rapport
d’attradion qui exifte entre'l’oxide d’anti-
>ine & l’acide benzoïque, par rapport aux autres
acides. Il paroît cependant. que l’acide benzoïque
ne décompofe pas les fels antimoniaux, &r que le
benzoate d’antimoine eft dépompofé par la plupart
des acides. C e fel n’eft d’aucun ufage.
Benzoate d’argent. L’acide benzoïque n'a
nulle adion fur l’argent ; mais il fe combine bien
avec l ’oxide de ce métal précipité de fa diffolution
nitrique par le carbonate de foude: le benzoate
d’argent eft très-diffoluble dans l ’eau, & très-peu
dans l’alcool. Il eft inaltérable :à l’air; il fe colore
en brun par le contad des rayons du foleil ; l’action
du leu eir féparé l’acide par Ia: fublimation, .&
l’argent paroît alors dans fon état, métallique.
L’acide .benzoïque décompofe ; le nitrate d’argent
; mais il paroît que c’eft înoins par une attraction
plus forte pour cet oxide.métallique, que
n’en a l’acide nitrique, que.par fon adion rédudi-
.ve^ivou parla tendance qufiba, à lui. enlever l’oxi-
gène j & à le rapprocher de l’état métallique.
Benzoate d’arséNicv L’arfénic n’éprouve
aucune alteration par l’acidè benzoïque , & ne fe
diffout.point dans" cel acide 5 mais l’oxide blanc
d’arfénic , précipité ;dé fa diffolution par le carbonate
de’ foude, fe diffout facilement dans l’acide
benzoïque..Cette combinaifon produit un fel. qui
fe criftallife en plumés:longues & très-menues. C e
fel fe diffout dansl’eau Chaude ; & fè criftallife pac
le réfroidiffement,'comme Je plus, grand nombre
des autres benzoates. Suivant M. Tromsdorf, il
n’eft point décompofé.-pacles alcalis purs, ni par
les carbonates alcalins ; le foufre le décompofe ; il
£e fublime à un fe\i'modéré ; & fe décompofe à un
feu violent. Le benzoate d’arfénic n’eft d’aucua
ufage..
" Benzoate de b a r y te . L’acide benzoïque diffout
la baryte., .& forme avec .cette terre un fel
neutre^qui criftallife affez bien, qui refte permanent
à l’air i fans en attirer 1 humidité, & qui n’eft
décompofable-que'xpaçle feu~&: les «rides plus puif-
fans que .lui; Aucun chimifte n’a encore examiné
ce fel neutre.
-Benzoate de-bismuth. Le bïfmuthn’eft point
auæqué par l ’acide benzoïque; • mait fon oxide fe
idif&ut affriz ifacilement dans cet acides Cette dif-
■ Solution évaporée produit, des -crtftaux blancs en
forme.de prifmés fins , : ou d’aiguilles inaltérables
à l ’air, qui fe diffplventààns l’eau ,V& très-foibie-
- ment dans l’alcool. C e . ffeh eit décompofe par les
àcides ûilfurique & muriatique ; le.feu en évapore
& en altère l’acide. Voilà ce,que dit M. Troms-,
Z z z