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paffer, en blâmant le grand nombre de remèdes
entaffés dans cette formule , & en affurant que ,
la thériaque doit en tenir lieu. 1
AURICULAIRFS. ( Pharmacie. ) Remèdes
convenables aux maladies des oreilles , ou difpo-
fés par le pharmacien , de manière à être commodément
appliqués ou dans les oreilles , oit autour
& au-dehors des oreilles. Voye^ Acoustiques
dans le dictionnaire de médecine.
AUBOURS ou ÉBÉN1ER DES ALPES.
(-Pharmacie.) Cytifus laburnum. Laburnum. Dod.
pempt. C'eft un arbre de moyenne grandeur, qui
offre au printems des fleurs' jaunes charmantes , ;
en grappes} il croit dans les contrées chaudes mon-
tagneufes.
Les feuilles, les fleurs 3c les femences font efti-
mées apéritives , digeftives, réfolutives Sc laxatives
, propres pour exciter les mois aux femmes ,
contre Pafthme,
Les jeunes boutons confits au vinaigre , fe mangent
comme les eornichons.-
: Le bois fert avantageufement dans les arts mé-
çh iniques.
(M . W lL LEM E T .)
AUNE. ( Pharmacie. ) Betulalnula, Alnus. Cam.
epu. 68. C e ft un arbre de groifeur médiocre , indigène
à toute rEurope ; on le trouve aufli au
Japon , dans la nouvelle-Angleterre 8c en Virginie.
L'aune mérite l'attention de l’économifte j car
ton bois fert aux charpentiers , aux ébéniftes , aux
menuifiers , aux tourneurs, aux charrons, aux fa-
bricateurs de poudre à canon 8c à d'autres artif-
tes. L'écorce eft employée par les teinturiers , les
tanneurs j l'on en fait des torches , on prépare une
teinture noire avec la racine, qui imite parfaitement
l'ébène. On peut faire de l ’encre avec les
fruits. Les Japonois préparent avec ce fruit une
teinture noire fort en ufage chez eux.
En médecine les feuilles font réfolutives, vulnéraires
, tempérantes , antiphlogilliques & fudo-
jifiques, propres contre la pierre, les rhumatifmes,
Ia.fciatique, la paralyfie , les. inflammations , les dé-
mangeaifons, les tumeurs, les ulcères des jambes ,
.les laffitades. Schirkz dit que les feuilles d'aune
font anodines, qu’on les applique avec beaucoup
de fuccès fur les. maux de jambes, fur les cautères
quand il y a prurit & inflammation. On lit dans
les ephémérides des curieux de la nature, que ces
m5mes feuilles appliquées feules à la plante des
pieds, avoientfait ceffer une afFeêtion fpafmodique
caufée par le poil on. Elles font encorè merveilleuses
pour fai rediffiper le lait aux femmes en couche. 31 faut alors les découper , Jes chauffer fur le Jeu
& les appliquer .chaudes fur les mamelles. Kramer
«apporte dans la médecine rnilitaire^uQ c'eftunfou-
-verain remède pour guérir les ulcères corrofifs.
L'on prépare encore avec fes feuilles des b^ins qui
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excitent abondamment la fueur 8c font merveille
dans la goutte, le rhu-m.uifme 8c la feiatique.
Les moutons & d'autres beftkux mangent la
feuille fraîche de ce petit arbre. Elle a la propriété
de chaflet les puces y 8c M. M allez dans Contraire
fur la culture des afperges, .conseille de faire infufer
dans l’eau les feuilles d'aune,& de les y laifier macérer
affez long temps , de fe feï vir en fui te de
cette eau pour arrofer les afperges afin de chaffer
les infeétes qui les dévorent.
L'écorce & le fruit font aftrihgens, TratfraîchiC-
fans, fébrifuges, utiles contre rhydroprfie 8c les-
inflammations du gozier.
Relevons ici une erreur commife dans le dictionnaire
du jardinier de Millet,. édition 8c traduction
françoife : à Poecafion de l'aune au mot A inos,
l'on renvoie à l'article Betula alnus, 8cil n’en
efi nullement fait mention.
(M. WlILEMÉj)
_ AUNÉE ouENULE C AMPANE. (Phumacie.
) Inula helenium. Enula campana, Brunf Reri,
3. ico. C e ft une grande 8c belle plante vivace, à
fleurs jaunes radiées,comraune dans plufieurs contrées
de l'Europe, ainfî qu'au Japon, en Virginie.
Elle joue un grand rôle en médecine , 8c fe trouve
dans toutes les officines. C'eft fa. racine qui eft en
vénération ; il faut la choifir charnue, dépouillée
de fibres , la faire fécher avec précaution. Elle eft
incifive , atténuante , expectorante , 1 apéritive
fondante , vulnéraire, alexiphaïmaque, vifcén-
le , laxative, exhilarante, antipeftiientielle, dis-
phorétique , antifpafmodique , antiféptiqùé , en-
ménagogue , tonique , ftomachique , fébrifuge,
diurétique, exanthématique; propre contre la toux,
la coqueluche, la ouimonie^le feorbut, l'hypocon*
driacié,la paralyfie,la cachexie., la chlorofe, la
jauniffe, l hydropifie, les fleurs blanches, la mé-
- lancolie , la feiatique, les tremblemens, la cot-
que, les convuîfions la gravelle , les douleurs
d'oreille, la difficulté de refpirer, parce quelle d:-
vife 8c atténue les humeurs épaiffes 8c- vifqueufes,
qui font: fortement attachées dans la poitrine & jes
poumons 5 corrige les mauvais effets du mercure
déterge les ulcères des poumons , dans les phtiii-
ques. Elle eft très-falutairepourl’eftomac, & c’eÜ
de7là que vient ce proverbe, tiré de l'école deSa-
iertle , Enula campana reddit pre.cord.ia fana : celr
à-dire , l'aunée rend les entrailles faines- En effet
elle aide la digeftion , rétablit 8c affermit le ton
des vifeères, divife 8c chaffe par les' Celles, la fa-
bure tenace de l'eftomac 8c des iriteftins, c’en
pourquoi on dit qu'elle rend le ventre libre : £ en
par cette même raifon qu’elle calme les coliques
venteufes , purge les reins , chaffe lé fable, lève
les obftrudlions de là matrice, excite les règles
en divifant les humeurs épaiffes 8c gluantes, 'q>11
font amaffées dans ces parties. La racine d’aunee
eft encore bonne contre les poifons, noii-feule*
ment contre ceujf qui attaquent les hoinmes,
encore contre ceux qui infe&ent les animaux, fur- !
tout les quadrupèdes-J car elle conferve^ les mou-,
tons, félon Renaudot, 8c les guérit de la cia-
Vw0n ia preferit pour les hommes depuis demi-
once jufqu a deux onces , dans les bouillons , apod
e s 8c décodions y ou en fubftance depuis un
gros jufqu'à deux. ; . a
A l'extérieur, la racine dauneeeltrefolutive oc
rubéfiante.'Oh- peut l'appliquer fur toutes fortes
de tumeurs 8c l'oédeme } fa fumigation chaffe les
puces , les mouches 8c les mo'ucherons. L'on retire
de cétte racine Une couleur bleue.
En Allemagne on k confit, & Platerus 1 appelle
Y aromate germanique , dont on aflaifonne utilement
les- alimens : on l'eftime dans cette contrée
plus que lës épices des Indes. L'on fait avec la
raciné d’à.unéè'dfes conferves, extraits, vin, effen-
ce, firop, onguent, huile 8c une eau diftillée odoriférante;
On: en obtient auffi une huile effentielle
effentielle „ amère, ennemie d e s vers 5 mais en^
cote par fes' parties fines. 8c actives qui divnent 5c
réfolvent la mucofité. trop gluante de l'eftomac oC
’des inteftins, dans laquelle fe nichent les vers.
C'eft par k même raifon quelle diffipe les vents ,
excite les urines 8c les règles, en levant les obf-
truàions des reins. C ’eft pourquoi les médecins
luiont attribué 1a vertu apéritive, incifive, échauffante
concrète , qui reffemble au camphre. Elle entre
dans le fîrop'de vélar compofé 8c d’armoife, le
litophydragogue,lefîrop antiafthmatique deCha- 1
ras j l'eau thériacale , l'eau générale , le looch de
fanté, le looch pedloral, l'opiat de Salomon , 1 orviétan
, le fuc de régliffe brun , l'éleétuaire eatho
lique de Férnel, l'onguent martiatum, l'emplâtre
de Vigô i l'emplâtre diabotanum. Son extrait entre
dans la thériaque célefte. - / f
La racine d'année fe trouve également dans les
pharmacies américaines.
L’aunée eft encore propre à cacher les endroits
défagréables des jardins. , . .
Jean RodolpheWedel,profeffeur de medecmeen
Luniverfité de Jena en Saxe, a compofé une cuiier-
tation fur cette plante. , I
(M. WlLLEMET.)
A U R O N E M A L E , ou G ARDEROB-E. (Pharmacie.)
Artemifia abrotanum. Abrotanum mas. Dod.
pempt. i l . Cette aurone naît communément fur
les montagnes d’Italie, de Syrie , en Sibene , en
Gaiicie , en Cappadoce ; elle eft commune au Japon
félon Thunberg, & fe trouve dans les provinces
méridionales de la 1-rance. On la cultive dans
les iardins , on peut l’employer utilement a garnir
les bofquets d’hiver , parce qu’elle ne quitte point
fes feuilles ; on peut aufli en former des bordures
agréables que l’on taille comme le buis. On fe
fert en .médecine, des feuilles & des fommités
fleuries. . A
L'odeur forte de cette plante , fon gôut aromatique,
âcre 8c amer , marquent qu elle contient des
parties volatiles, fubtiles, falees, huileufes , qui
fervent à augmenter le mouvement de fermentation
du fang, à divifer les humeurs épaiffes, a rétablir
le ton des parties folides , & à 1 augmenter
lorfqu'il eft affoibli, fuivant Geoffroi. Par ces memes
particules aêtives elle réfifte à la pourri-
ttire, 8c tue les vers, noa-feulement p a r fonhuile
, digeftive, alexitère, vulnéraire, emmena-
gogue, carminative, antiacide * tonique, balfa-
mique, hépatique, fébrifuge, ftomachique, aphro-
diliaque, antifeorbutique j on la dit propre contre
k péripneumonie, la toux, les fleurs blanches ,
k léthargie, la cachexie, la mélancolie, les vieilles
gonorrbees ,les dévoiemens, les excrétions irnrno-
dérëes ,. la feiatique , k gangrène,. les convuîfions ,
- l'afthme, 8c pour exciter l'appétit. A l'extérieur
elle eft utile dans les écorchures, l'alopécie, k
teigne, les taches, les éphelides, les acnores.
L'aurone mâle étoit 1a plante de précflleétion
d'Etmuller contre les maladies. Simon Pauli, dans
fa botanique en quatre parties, prppofe 8c recommande
fes fommités à la dofe d'un gros , comme
un fpécifique, à ceux dont les urines font fuppri-
mées ,. à caufe de quelques calculs ; il y faifoit
ajouter une très-petite dofe de fel de nitre 5 fon
eau diftillée eft diurétique.
Vogei lui attribue les mêmes vertus qu'à l'ab-
finthe. On en retire une huile par infufion 8c par'
décoêtion , une autre effentielle par 1a drftillation ;
on en fait aufli des vins médicinaux 8c une con-
ferve. Elle fait la bafe de l’onguent de Bucret de
Breflau , qui eft un- fecret 8c un remède éprouvé
contre le défaut des cheveux. On emploie' cette-
aurone dans l’eau générale, l’onguent martial, l'onguent
carminatif Sc ies poudres fternutaroires.
Cette plante peut fervir dans la cuifine pour les
farces y elle chaffe les infe&es , conferve les cadavres.
Il faut 1a ranger dans 1a claffe des fous-
arbriffeaux-.
(M. WlLLEMET.)
Aurone femelle ou Santoline. (Pharm.)
Cham&cyparijfus. Santolina cham&cypariffus. J. B.
3. 133. Cette aurone vient communément dans
les lieux champêtres d'Italie 8c de toute l'Europe
aufirale. Garidel l'a rencontrée dans 1a Provence ,
on la cultive dans les jardins 8c elle doit être rangée
parmi la claffe des arbuftes. On emploie en médecine
les feuilles, les fleurs 8c les femences. On,
lui donne à-peu-près les mêmes vertus qu'à l’au-
rone mâle. On en recommande la graine feule ou
couverte de fucre , pour faire mourir les lombrics;
.c'eft un bon fubftitutduyème/zco/irrtf. Voyez,
notre matière médicale indigène. Matthiofe af-
fure que Ton donne fort utilement les feuilles de
cette plante réduites en poudre à k dofe de demi-
gros , pour arrêter les fleurs blanches des femmes.
On leur en fait d’abord prendre pendant fix jours
conféeutifs j Scenfuite de jour à autre. M. Cofte^