
vres, elle trébuche encore à un quart de'grain. Il
ferait à defirer quelle fe multipliât dans les labora-
toires de chimie , 8c que fon ufage fe répandit dar
vantage. On en tireroit de grands avantages.
B a l a n c e C e s s a i .
• La balance d'effai eft conftruite à-peu-près fur
les mêmes principes que celle que nous venons de
décrire; elle a comme elle un repos particulier fur
les extrémités du couteau , qui ne s'appuyent fur
rien,, lorfqu’ elle eft mife en équilibre ; le•mécha-
nifme intérieur eft le même, quoique d'une forme
un peu différente. On voit cette balance dans fa
caifiè j dont le devant eft o u v e r t,^ . 3 3cl. 2.
On voit une coupe de profil de,cette balance 3
fig. 11 j cl. 1. On remarque que la colonpe de cuivre
eft creufe, & qu'un petit cylindre d'acier (A),
furmonté d'un fupport d’acier , trempé 8c poli
eft contenu dans fon intérieur.. Au bas de cette tige
eft attaché un cordonnet de foie ; (B) qui paffe
fur une poulie(C)placée quelques lignes au- deffüs.
Au bout du cordon eft un rond de bois d'ébène
(D ), garni de velours en deffous, 8c qui eft defti-né
à gliflè’r fur la table avancée de la balancé.
Quand la balance eft fur fon repos , les deux
extrémités du couteau portent dans deux échancrures
pratiquées dans l'intérieur des deux lames
de cuivre qui terminent la colonne de la balance.
On voit de face , fig. 13, une de ces plaques échangées
; on les voit réunies & remplies par les extrémités
du couteau 3 fig. 14, cl. 2, repréfentée en
perfpeCtive. La figure 15 repréfente le couteau vu
par fon extrémité ; on le voit tourné de côté , fig >
16; on voit dans la fig. 17 les deux lames d'acier
élevées & portant le couteau* comme quand la balance
eft mife en a&ion. s
On concevra maintenant que -lorfqu on voudra
fe fervir de la balance d'effai * on doit tirer le cordonnet
; celui-ci ramenant l'extrémité du cylindre
de fer fur la même ligne que celle de la poulie , il
montera exaftement de la différence qu'il y a entre
ces deux lignes*. Dans cette balance la différence
eft environ un pouce, duquel la balance s'élève ou
peut s'élever.
En montant ainfi, le quarred acier dont il manque
un côté rencontre le couteau du fléau & met celui
ci en état de comparer les maffes qui pèfent
a fes extrémités * il faut que la maffe de bois (D)y
garnie de velours* foit.lourde pour faire équilibre
au fléau* aux baflins* à la matière qu'ils contiennent*
au quarré d'âcier & à la tige qui le fupporte,
afin qu'il tienne toutes ces parties fufpendues* fans
qu’on foit obligé d’y tenir la main* 8c quelle ne retombe
point au repos d'elle-même.
Les extrémités du fléau ( E F ) font deux angles
droits * l'un en montant* & l'aiitre en defcendant ;
de ce dernier angle s'élèvent deux pointes entre lef-
rueUes eft retenue la branche (F h) du baffm. Ces
branches font courbées de dedans en dehors* 8c
portent un petit baffm en (g)$ fur ces petits plateaux
fe mettent d'autres plateaux ÇA), un peu plus grands,
cette difpofition eft faite pour faciliterle travail &
pouvoir mettre ou retrancher des matières dans les
baffins. On voit fur la table interne,de la caiffe.dela
balance un niveau (z)qui fert à établir l'à-plomb entre
toutes les'parties de la balance ; il eft compofé
d'une bafe de cuivre * d'un cylindre de verre en-
châffé par les deux extrémités par un étui de cuivre.
Ce tuyau de verrè eft en partie rempli d'eau
colorée & d'air ; on n'y laiffe d'air que ce qu'il en
faut pour remplir l'elpace contenu entre les deux
cercles de cuivre qui tient le cylindre de verre.
Pour favoir fi la balance eft d'àrplomb, On place,
le niveau fur le devant & fur un des côtés * &fi
l'air refte conftamment dans chacune de ces pofi-
tions entre les deux cercles * la balance eft d’à-
plomb. Si elle n'eft pas d'à plqmb * on peut l’y
mettre au moyen des pieds (AA) de la balance qui
font en viffes & qui peuvent s'allonger & fe raccourcir
à volonté.
De la partie fupérieure de la colonnë s'élève
un corps en cuivre, (m )qui porte à fa partie fupérieure
une plaque fôlide divifée: en plufiéurs parties
égales* & ce n'eft que lorfque l'aiguille eft parfaitement
vis-à-vis la moyenne qu’il y a équilibre
entre les deux bras du fléau ; plus cette aiguille eft
longue* plus la différence de l'équilibre eft grand,
à raifon au plus grand angle qu’elle décrit.
Quand on veut fupprimer l'un des baffins, lorfque
la balance eft en équilibre * on foutient l'autre
côté qui devient prépondérant avec le petit infiniment
que l'on voit en (L.)
Cette balance doit être renfermée dans unecaif-
fe de verre* comme on la voit dans la figure 3.
La partie antérieure de cette caiffe doit s'ouvrir*
8c lorfque la partie mobile eft élevée convenablement
* elle doit être foutenue par deux ref-
forts dont la force doit furpaffer la pefanteur du
chaflis. Cette caiffe a ordinairement comme dans
Je modèle* un tiroir* pour renfermer tous lesuften-
files néceffàires pour l'emploi de la balance ; la
bruxelle Ç n ) que l'on voit dans la caiffe * fert à
mettre dans l'es baffins les matières à pefer & les-
poids.
Les poids dont on fe fert avec cette balance ne
font point des poids de marc* on les nomme poids de
femele * l'unité de ces poids eft nommé karat ; il repréfente
un demi-grain 5 le karat eft divifé en 32
parties que l'on appelle 3 2 de karat qui repréfente
des 64 de grain poids de marc. Ces poids étant
deftinésà apprécier celui de matières très-précieu-
fes* telles que l'or* le diamant* il eft. néceffaire
qu’ils foient extrêmement divifés.
Ces poids font ordinairement applatïs& portent:
à leur partie moyenne un petit bouton * afin de fe
laiffer faifir plus facilement par la'pincé-; les divi-
fions des karats qui font très-légères* & qui par
conféquent n’offrent, pas affez de matière pour for-.
mer un bouton* font relevés par un de leurs angles;
car ils font quarrés. Ces poids font en or.
pour pefer l’argent* on fe fert du dénier qui
repréfente 3 grains. Chaque denier eft divifé en
douzième de denier qui repréfente un quart de
grain ; ces poids font en argent ; ils font renfermés
les uns 8c les autres dans des boîtes où il y a autant
de compartimens * qu’il y a de poids 8c de
divifions de poids. Cette boîte eft.repréfentée fig.
rj.d. 2. Elle eft couverte par un double couvercle
* l’un qui fe pofe immédiatement fur les
poids, & qui porte un bouton dans fon milieu pour
pouvoir être enlevé ; l’autre qui prend exactement
fur celui-ci* 8c qui entre dans des couliffes* de forte
que les poids ne peuvent fortir de leurs bafes *
lors même que la boîte eft renverfée. Le couvercle
fupérieur de ces boëtes eft repréfenté fig. 18*
-il' ' #
Beaucoup d’uftenfiles font néceffàires pour l’ufa— ge des balances d'effai ; il faut des cifailles * des
marteaux, des enclumes* des grattes-boffes * des
limes* &c.* inftrumens fur lefquels nous reviendrons
à leurs noms.
L'ufage des balances d'effai n’a rien de particulier.
Les principales précautions à prendre font relatives
aux matières précieufes que l'on y pèfe* 8c
médicamens qu’on y pèfe ; c’eft ordinairement
d'argent pur que les pharmaciens font faire ces.
efpèces de balances ; quelques-uns fe fervent de
capfuîes de verre * ou de verres de montres ajuf-
tés pour faire ces balances * & cette méthode eft
affez bonne. D'après ce court expofé fur la nécef-
fité d’avoir des balances très-juftes* il n’eft pref-,
que pas befoin défaire remarquer qu'on ne fauroit-
trop condamner l’habitude où l'on eft dans quelques
elles feront indiquées aux mots C oupellation *
Essai* 8c c .
Il faut feulement qu’elles foient parfaitement
propres ; car le moindre corps étranger pourroit
apporter une.erreur dans les pefées. On fait qu'il
faut agir avec la douceur qu’exige la délicateffe de
cette balance. Elle doit être confervée dans un lieu
far * & où il n’y a pas de vapeurs acides.
Pour en écarter l'accès des corps extérieurs, on
enveloppe la caiffe d'une fécondé caiffe de bois *
& celle-ci d'une groffe toile. Par ce moyen orr.
| peut les conferver long-temps avec toute leur
fenfibilité.
Balance. ( Pharmacie. ) Quoique les détails
! des articles précédens relativement aux différentes
| efpèces de balance ne foient pas effentiellement
! néceffàires au pharmacien * il ne peut cependant
[ y avoir que de l'avantage à prendre ces connoif-
fances dans l’exercice de cet art. Dans les laboratoires
de pharmacie on n'a befoin que de 3 fortes
de balance * celle pour pefer placeurs livres , une
autre pour pefer des onces* & utie troifièmepour
pefer Ie$ grains, c'eft particulièrement à ces dernières
que le pharmacien doit porter toute fon attention
; elles fervent à pefer les médicamens les
plus énergiques * les plus aCtifs * 8c ceux' dont il
eft le plus important de donner des quantités
exactes * telles que le muriate dé mercure corro-
ff, ou fublimé corrofif, le tartrite d';antimoine 8c
de potaffe ou-le tartre fiibie 3 le kermès* &c. Les
•balances d|ui fervent à-pefer les -fubftances actives
doivent-être très-juftes, & leurs plateaux formés
ayect-des -matières -qui ne puiffent point altérer les.
pharmacies , de donner fans pefer 8c par le
feul coup-d'oeil le tartrite d'antimoine 8c de po-
taffe* ou d’autres préparations aufii énergiques que
celles-là. C ’eft une pratique dangereufe* qu’un,
homme éclairé 8c honnête ne doit jamais fe per->
mettre.
B a l a n c e h y d r o s t a t i q u e . Cette balance eft
un inftrument avec lequel on détermine la pefanteur
fpécifique des corps. Pour cela il faut déterminer
combien un poids donné d’un corps perd de
fa pefanteur abfolue lorfqu’il eft plongé dans un
liquide. On fe fert de l'eau* parce que ce liquide
eft commun * & plus Conftamment femblable à lui-
même. Lorfqu'on veut-pefer un corps dans l'eau ,
on le fufpend à un des bras d'une balance* dont
l'autre porte un baffm dans lequel on met des poids
jufqu'à ce qu'il faffe .équilibre parfait avec le corps
füfpendu dans l'air* & on note ce poids. On
plonge enfuite dans l’eau ce même corps * alors
l'équilibre eft rompu* la balance panche du côté
des poids, dont on retranche une partie jufqu’à
ce que l'équilibre foit rétabli. La différence de
pefanteurs du corps dans l’air 8c dans l'eau * donné
fa pefanteur fpécifique. Pour éviter les erreurs
qu'on pourroit commettre pendant ces opérations ;
il faut avoir égard aux circonftances fuivantes *
i°. l'eau dont on fe fert doit être bien pure ; i'\ fa
température doit être exactement notée * ainfi qué
celle 'des corps qu’on y plonge. L’eau ne peut ler-
vir à déterminer la pefanteur fpécifique que des
corps plus pefàns qu'elle* car s'ils étoient plus
légers ils ne pourroient s'y plonger par leurs
propres poids.'
Dans ce cas, il faut avoir recours à des liquides
plus légers que l'eau , tels que les huiles volatiles 3
l’alcool, l’éther, 8cc. dont le rapport dé pe-
fariteûr avec Peau foit connu. On lent aHement
que la balance hydroftatique ne peut fervir à pefer
des corps diftblubles dans l'eau ; il faut donc ,
chercher un liquidé qui foit plus léger & qui
n'agiffe pas fur ces mêmes corps. La balancé
hydroftatique pourroit fervir en quelque façon
d^aréomètre pour pefer les liquides, en fufpen-
dant à un de fes baffins un corps quelconque* 8c fur-tout une boule de criftal dont on connoî-
troit exactement le poids dans l'air, 8c en plongeant
fucceflivement cette boule dans différens
liquides,- on en reconnoîtroit le rapport par les
pertes différentes que la boule y éprouveroit.
N-ous-'E'avons .pas cru néceffaire de donner de
S f f 2 .