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Beurre d’ Antimoine. (Pharmacie.) Le
beurre d'antimoine eft un des cauftiques les plus
utiles & les plus employés pour détruire promptement
les virus introduits fous, la peau dans la
morfure des animaux enragés, &c. Voye{ le mot
-•Antimoine. ( Pharmacie. ) Et le mot Muriate
sübimé d'A ntimoine. ( Pharmacie. )
Beurre d’Arsenic. Le beurre d'arfénic eft le
produit delà décompofition du muriate de mercure
corrofif par Larfénic , & non pas par l'oxide
d'arfénic, comme l'ont dit quelques chimiftes , en
particulier M. B aumé dans fa chimie expérimentale
& raifonnée. C e produit ne fe fige ou ne fe crif-
tallife que difficilement ; il eft d’une très-grande
âcretéi on l’a propqfé en chimie pour l’analyfe
des eaux minérales fulfureufes. Voy<i le mot
A rsenic.
Beurre de Bismuth. En diftillant le muriate
de mercure corrofif âVec le bifmuth , ce fel eft
décompofé , l'oxigène abandonne le mercure & fe
porte fur le bifmuth ; celui-ci une fois oxide , s’unit
à l’acide muriatique , & ce muriate de bifmuth
fe Tublime en une maffe grife , fufible , volatile,
concrefcible, qu’on nomme improprement beurre
de bifmuth. Voye^ pour fes- propriétés- le mot
Bismuth.
Beurre de C a c a o . La fève du cacao grillée
& exprimée, oü bouillie dans 1 eau 3 donne une
huile concrète ; grafie, douce, fufible à une.douce
-chaleur, d’une confiftahce plus forte que celle
du fuif & du beurre , & qui reffemble cependant
au beurre par plùfieurs de fes propriétés ; c’eft
pour cela qu'on lui a donné le nom de beurre de
cacao. Voye^MS- mots CACAO 3 CHOCOLAT ,
Huiles fixes. ~.
Beurre de C a c a o . ( Pharmacie. ) Le beurre
de cacao'erf;fort employé en pharmacie j ’ibfèrt
fouvent d’excipient pour des pilules 5 on en forme
des fuppofîtoîres que l’on aiguife avec différens remèdes
bu que l ’on foupôudre de différentes fub-
ftances.1Vàye% le mot C a c ao ^Pharmadei
Beurre de c ir e. On a nommé beurre de cire,
le produit Huileux diftillé de la cire , parcejque
ce prdduit eft beaucoup moins folide que la-cire.
'• Voyt^ lé mot ClRE*
Beurre de C o ë o . Le cocO, ce fruit fi pré-
' çjenxpar tous les produits, utiles qu’il donne ,
fournit aufli. une huile concrète analogue au
beurré , que les habitans du pays où il croît >■ ém-
• ployent comme le beurre, & qui en a plujfieurs
1 des'propriétés. Poyc% le mot C o c o .
• • B eurre de Muscade- O n r e t i r e d e la m u fc a -
Aq lé g è r em e n t g r jllp e r é d u i t e e n p o u d r é & fo um i-
B E U
fe à la prefle, u n e h u ile c o n c r è t e , ja u n â t r e , d'une
très-forte .& très-bonne odeur ./.qui eft un compo-
fé d'huile fixa folide , & d’une certaine quantité
d’huile volatile odorante de réfineufe. Voyeç pour
les propriétés de' cette huile mixte, le mot M uscade.
Beurre d’Et a in . En diftillant le muriate de
mercure corrofif avec l'étain l'oxigène abandonne
le mercure, fe porte fur l'étain , le brûle
& le rend fufceptible de s’unir à l'acide muriatique.
11 réfulte de cette combinaifon qui éprouve
dans le moment où elle a lieu une température
très'élevée, deux efpèces de muriate d'étain;
l’un eft le muriate furoxigené d’étain , très-volatil
, fumant à l’air, qu’on nommoit dans l’ancienne
nomenclature, liqueur fumante de Libavius 5 l’autre
eft: le muriate d’étain fimple, plus fixe , folide ,
criftallifable, non fumant, qui relie aù-deflus du
mercure réduit ou de l'amalgame , dans la. .cornue.
Le mot beurre d'étain ayant été appliqué à
> ces deux efpèces de muriatés , on avoit diftingué
la première par le nom de beurre d'étain liquide
ou volatil, & la fécondé par .celui de beurre d’étain
folide. ou fixe. Voyei Carticle Et AIN , où les
propriétés de ces Tels font expofées en détail.
Beurre de Z inc. L.e zinc décornp'ofp le muriate
de mercuré corrofif, comme-lé ront la plupart
dés métaux blàncs; .11 réfulte de LUnion de
l'acide muriatique avec l'oxide de zinc-un fel
volatil çoncrèfeible , qui fe fublirhè dans le récipient.
Koyei les mots Muriate & Z inc.
BEZEC o u ALBEZEC. ( Pharmacie. ) Expref-
fion des écrivains arabifies pour défigher le corail
rouge' : cependant Manard remarqué que dans
Âvîcènhé , ces exprèffions font; employées : polir
désigner une efpè.çe d’anagallis à fleurs routes.
BEZOARD. B. ORIENTAL 5 B. 6 t c r -
D E N T A L , B. FOSSILE. Le nom de bézoard
eft donné depuis long-temps à une,. concrétion,
qu’on'trouve dans la yëflîe ou lés ’ inteftins des
animaux. On l’a diftingué én;bézoard• oriental.&
bézoard occidental ; le premier, eft plus rare &
beaucoup plus prifé que le fécond. 1 •
Oh a donne par Banaîqgie de la. forô\e ,& des
coùçhps fiieçëffiyë$-.j'.je '.nom*, de bëzpafdï.fpiïiiea
des concrétions minérales calcaires ou gypfeufes *
formées .par.couches comme les calculs animaux.
Après avoir rappprtq les détails donnés fur Ls
bézoards animaux par Ml Vahpbht-pbmareîdans
: fon diôHonnaire d’hiftoire ‘naturelle, nbiis y ajouterons
quelques coofiderationS felatiyës à' leur nantir
é bHimique' tjrdjrpéu cbüHue,: ’ &r.fioifs liiferè-
rons à la fuite, des détails précréùx dohnéFpar
M* Daubenton fur la comparaifon dès-:bétoards
orientaux & occidentaux i avec lesbézoaïds fbfTiles-
B E Z
L e bézoard , dit M . Valmont-Bomare J e f t
Une pierre qui fe trouve dans le corps de certains
animaux, & dans différentes parties*, telles
que l’eftomac , le canal falivaire, les inteftins , la
véficule du fiel, la veffie & les reins. Ces divers
bézoards diffèrent par la forme & le volume j
il y en a qui reflemblent à une fève, d’autrès
qui font ronds ou oblongs ou ovoïdes, tantôt
unis, tantôt raboteux, &c. Il’ y en a depuis
la groffepr d’un pois jufqu’à celle 'de la tête d'un
adulte; mais on les oonnoîtra mieux en les examinant
dans les cabinets des curieux, que par
les deferiptions qu’on en pourroit donner.
On diftingué principalement les bézoards en
orientaux & en occidentaux. Les gabelles, ou
chWres des Indes, donnent le bézoard oriental ;
{‘yfard ou chamois, ou la chèvre du Pérou, donne
le bézoard occidental ; les chèvres dotnéfiieiues
donnent les bézoards ordinaires, ceux qui viennent
d’Egypte, de Perfe, des Indes, de la Chine,
font tirés d’une efpèce de bouc: 11 y a aufli des
bézoards du cayman , du porc-épic , du fanglier,
de la tortue, de l’éléphant, du cheval, du mulet,
du rhinocéros, de la vigogne, du chien, du boeuf,
du caftor, de l'homme, &c.
Les bézoards font compofés de couches con-
' centriqiies, de couleur verdâtre ou olivâtre,
tachetées en blanc dans leur épaiflfeur. Toutes
les lames n’ônt .pas la même couleur ni la même
épaiffeur ; elles s'écrafent fous la dent, ont une
faveur glutineufe, urineufe, Sc donnent une légère
teinte à la falive. Qn remarque prefque toujours
au centre du bézoard quelques corps etrangers,
tels que des pailles, du poil, des grains, du
bois, des noyaux, &c. Ces corps ont fervi de
point d’appui pour la formation des couches. Les
bézoards. fonnent quelquefois comme les géodes
èn les agitant, effet produit par le corps dur qui
avoit fervi de point d'appui > & qui s’eft détaché.
Oh attribue au bézoard, fur-tout à l’oriental,
de grandes vertus fudorifiques, on croit qu’il
chaffe le venin hors du corps; cés bézoards font
dautaptplus chers, qu’ils font plus gros. Comme
les vrais bézoards font très-chers, on en fait de
Factices. Par exemple , les compofitions nommées
pierres de Goa ou de Malacca, font de faux bézoards.
Voici la manière; dont on s’y prend.
On fait, avec ^des ferres d’ écreviffes de mer,
des coquilles d’huîtres broyées dur le porphyre 3
aUTufc & de Y ambre grisy une-pâte que l'on réduit
en boulettes, de la forme dés-bézoards, &
Qu on roule en fui te dans des feuilles d'or.-Ceux
Qui veulent imiter davantage les bézoards, né lé
recouvrent point de feuilles d’or. Cët?té füper-
^nene feroit cependant utile pour imiter les bézoards
e boeufs, s'il etoit vrai, comme on1 lit dans une
h lervation des ephéméridës, que 1 es bézoards'de.
oeufs ont une couleur d'or & 'un brillant-méta.l-
hQue.Jo.rfqu’on a enlevé. lë$ premières -couches.
Chimie, Tome I I
B E Z 5 'n
O n diftingué ces bézoards fa&ices, e n imprimant
une trace fur un morceau dé papier frotté de
cérufe , dé craie ou de chaux; fi la Trace devient
d'un jaune verdâtre ou olivâtre , c’eft la marque
que le bézoard eft naturel, du moins jufqu’à pré-
fent on n'a pu donner cette propriété aux bézoards
fa&ices. Les bézoards naturels s'imbibent
d'eau & d'alcoôl, troublent ces liqueurs, & font
effervefcence avec les acides.
De tous les bézoards, celui du porc-épic(piedra.
del porco ) , eft le plus cher. Il eft gras & fa-
vonneux à l’oeil & au toucher, d’une couleur
verdâtre ou jaunâtre : on en trouve aufli de rougeâtres
& de noirâtres ; on auroit peine à croire le
cas qu’on en fait en Hollande. Nous avons vu
un de ces bézoards de la grofleur d'un oeuf de
pigeon, chez un juif à Amfterdam , qui le vou-
îoit vendre 6060 liv. Oh les loue dans ce pays
& en Portugal, 10 liv. 10 f. , (un ducat) par
jour, aux gens qui fe croyent attaqués de contagion
, & qui s'en préfervent en les portant en
amulette 3 comme on le fait en Allemagne des
pierres d’aigle, pour faciliter l'accouchement ;
de 1 aimant en France, pour guérir de la fièvre.;
du jade en Efpagne, pour preferver de la gra-
velle. Voilà un tableau afifez frappant de la fup-
perftjtion & des folies de l’imagination humaine.
G ’étoit a ces connoiflances que, l’on étoit
borné en hiftoire naturelle, dans le temps où.
M. Valmont-Bomare écrivoit cet article; elles
faifoient, & elles font encore prefqu’entièrement
la bafe de la matière médicale, relativement à
m m msdicinal de ces concrétions; mais d'un
coté, les faits chimiques ont ajouté beaucoup
dexaélitilde à ces notions préliminaires, & de
l'autre, la matière médicale s'eft dëbarraflee de
toutes les opinions erronées qu’on y avoit adoptées
fur les prétendues vertus des bézoards. Tout
ce que les obfervations modernes ont conftaté
fur les bézoards, fe trouvera compris dans les
remarques fuiyantes.
iQ. ün ne trouve abondamment de bézoard
que dans les animaux qui habitent des climats
chauds. Ceux des pays tempérés font plus fujets
aux égagrôpiles.
i Q. C e p eft guère que dans les eftomacs &
les inteftins des animaux frugivores ou herbivores
que l'on rencontre les bézoards; les carnivores
fèmblent en être exempts. C ’éft cependant à tort,
comme on va le voir par les numéros fuivans, que
quelques auteurs en ont conclu que les bézoards
pouvoient être toujours regardés comme des ré-
fîdus dé la nourriture végétale.
' Y - SF, d’après cette idéô, on attribue plus
dé vertus aux bézoards orientaux , en rai fon des
-herbes; plus' exaltées qui croiflentfurles montagnes
de l’-Afte ,•& hioins d’efficacité aux bézoards occidentaux,'
a caufe, des plantes qui,ont moins dé
force on Commet une grande erreur, il y a
en Amérique des plantes aufli aromatiques & a'ulîî
A^aa
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