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cette inftifioh a un certain goût léguinineux , nui
reffemble à celui de l'afperge. Les fleurs de l'an- '
colie font aimées des abeilles. L’on en prépare un
firop qui peuwemplacer celui de violettes ; il eft
anodin & amiTpafmodique : les anciens préparaient
un miel & un vinaigre avec les mêmes fleurs.
La pharmacopée de Paris offre la formule de
pilules excellentes contre la jautiiffe, dont la fe-
mence d’ancoliefait la bafe. Tragus & Matthiole
irecommandenr la même graine en , poudre à la
dofe d'un gros dans du vin blanc, pour exciter la
fueur. Simon Pauli a tiré des portes de la mort
de pauvres enfans attaqués de la rougeoie & de la
petite vérole, en leur adminiftrant de cette graine
en poudre, au poids dè-demi- gros, délayée dans
une eau diflalleé. L'émullion préparée avec la graine -
d’ancolie eft recommandée contreies maladies malignes.
Hoffman vante beaucoup cette graine, lorf-
quelle eft fucrée, pour les accouchemens difficiles.
Camerarius affure qu’elle guérit des vertiges.
L ancoliepeutfervir à la nourriture des chèvres
&: des brebis. Dans l’antiquité, l ’on compofoit
un onguent avec les feuilles. & les fleurs. Cette
plante n’ëft plus gùeres d’üfage en médecine.'
(M . WlIXEMET. )
A N D A A L . ( Pharmacie.) Expreflîon, des arabes
, répétée par quelques-uns de leurs copiftés ,
. pour défigner la coloquinte I c’eft de ce mot que
vient la dénomination de trockifque alhandal.
ANDROMEDE . Andro-crdc pcüfoPa. i ,. Pc- ;
iïjvtia Bruxb. an. l.'pàge j4 f . cent. j. p .z S .t ..^ .
f i. C ’ éft un "fous ârbriffeâii affez joli-, dont les
feuilles font alternes, linéaires, lancéolées. On
la trouve communément darts les terrains tourbeux
en Europe. Hill dit qu’on en fait un thé, qui eft
bon pour le rhumatifme, en ufigé dans l’Amé- j
rique féptentribnalë.
( M. W illemet).
ANDROSACE. Androfacé maxima. L. Plante
qui annonce les beaux jours. Elle commence à fe
montrer en février, pour fleurir en mars : fon
afpeét eft agréable ; elle eft annuelle ; c’e ft, dit-
on, un puiffant apéritif : fa femence eft diurétique.
Nous cultivons cette androface dans un jardin
botanique, où elle fe 'refeme annuellement. Elle*
croît1 fpontanément dans les champs de bled
en Autriche, en Siiiffe , en Allemagne & en
Provence.
(M . WlLLEMET.)
ANDROSÆMUM. ( Pharmacie.) Elpèce de
plante du genre du millepertuis, nommée ainfi,
comme qui diroit fang d homme , parce que ,
dit-on , fes feuilles & fes fleurs broyées prennent
une couleur rottge de fang. On la nomme auffi
toute laine, à caufe des vertus qu’on lui a attribuées.
Quelques auteurs, &• entr’autres Chomel, la c£m-
A n e
fondent avec le millepertuis ordinaire. On en fai»
plufieurs préparations'pharmaceutiques. V-oycr I»
mot Mulepertuis. x E f t jP
! ANEMIÜS FURNUS, eh françois, fourneau I
n irT / l - ï cN wn> eft un fourneau qui
par 1 élévation, la forme pyramidale de'fon cen
d.ier, (& une tuyere qui y porte le vent ou
la vapeur d eau ) eft capable de donner le degré
f pIuf ' fort- Ajoutez-y la forme pyîamidale
du dôme dont on le Couvre, qui eft percé
f " ? e PuPeneure, pour laiffer un courant I
8 8 8 aa-s ? î J1™? '■ ce fourneau eft principale- I
ment oeftiné a la-fufion des métaux, à la vitrification
des fables , &c.
C e fourneau dont parle M.-Julliot dans foB
dictionnaire interprète de matière, médicale, eft
plus relatif aux arts qu’à la chimie proprement dite ;
.t'pourquoi nous n’ën parlerons pas èn détail
ICI. u n verra au mot Fourneau la forme & les
dimenfions qu exigent ces inftrumens relativement
a leur ufagé. Voye^ Fourneau.
ANEMONE. Anemone coronaria. — L La
nature déployé fur la fleur de cette plante la beauté
& la ncheflè de fes couleurs. Auffi a-t-elle excité
& anime la verve d’Ovide & du père Rapin ; J
i Jc e n ,a “ lncarnates, de blanches, de couleur
de feu : les nuancées {ont rares ; les veloutées font
les plus belles. Toutes ces fleurs difpofées fuivant
1 haimome des ‘couleurs, font un très-bel effet
dans une plate-bande. Pour en conferver leur
beauté, il faut les garantir du vent & de la pluie.
; tu e demande unç terre légère, veut être feule,
& exige peu d eau.
Cette plante eft acte, un peu efcarrotiquei dé-
teriive, deflicative, vulnéraire, céphalique, contre
les maladies de la matrice, propre à faire Venir
le lai t aux nourrices. Les, anciens en faifoient prendre
intérieurement, & I’appiiquoient à l’extérieur;
les racines attirent les phlegmeS .& la falive, mairt- J
tiennent les dents faines r lèup.décoaion eft bonne
contre les inflammations des yeux ; elle fert auffi
comme errhine. • ' -,
L’anemong eft originaire du Levant. Ses plus
belles variétés ont été apportées des ,Indes orien-
tajes par Bachelier en lééo : onia cultive par-
tout ou il y a des fleuriftes.
L anemone des jardins , ( Anémone kortenfîs. L. )
doit etfe confondue avec celle-ci.
(M . WlLLEMET.)
ANET. Anetkum graveolens. Plante ombelli-
i rcre annuelle , dont 1 Jodéur eft forte,., mais
cependant fuave & agréable, qu’il eft facile
de^cultiYer dans les jardins j car il arrive fouvent
qu étant femee une fois elle reparoît tous les
ans par le moyen de fa graine. Elle, eft ftoma-
chique , carminativè , 'anodine , laétifêre , narcotique
5 on 1 emploie contre lé hocquet , le vonaiffe-
A N E
ment -, les tranchées , la toux % la cardialgie , pour
exciter les urines & les mois. La femence d’a-.
net eft encore vantée à l’extérieur contre les uL
cères fanieux & les humeurs froides j pilée &
appliquée fur le front & les tempes des enfans , 1
elle leur procure le fommeil : l’on en retire une
huile eflentielle par la diftillation & une autre
par - expreffion ; c’eft une dès quatre grandes fe-
mences carminatives.- La dofe ordinaire eft d’un
gros. Un naturalifte de Stralfund, a obfervé que
cette femence eft nuifible à plufieurs efpèces d’oi-
feaux 3 notamment au Bruant.
Les feuilles & les fommités pofledent plufieurs
des propriétés fpécifiées ci-deuus j elles font ré-
fçlutives 3 avancent la fuppuration des tumeurs
appliquées par-deffus. _
Les fleurs font vomitives., plaifent aux abeilles ',
forment une des quatre fleurs carminatives : l’ombelle
eft jaune. > -
. On retire de toute la plante , une eau par le
moyen de la diftillation , une huile par la" coc-
tion ; elle entre dans beaucoup de compofitrons'
officinales. L’anet eft culinaire, fur-tout lorfqu’il
eft jeune & tendre ; il fert à aftaifonner les anguilles
, les écréyiffes , le fa>ver crout & dans la
falade des cornichons. ,
Jean-Baptifte Karéhet a publié une differtation
qui eft uniquement confaçrée à cette plante.
L’anet doit fe trouver dans les jardins de plantés
ufueîles. - - . . '
(M . W ltL EM E T .)
ANÉTIQUESi ( Pharmacie. ) C e mot eft
quelquefois employé dans les auteurs de matière
médicale & de , pharmacie ■, comme fynonime du
mot A nodyns} Voye% ce dernier.
ANGÉLIQUE. ( Pharmacie. ) Epithète pom-
peufe donnée par le . charlatanifme à quelques
préparations pharmaceutiques j très-différentes &
quelquefois; très-dangereufes : ainfi les pilules
d’aloés ont été défignées fous le. nom de piiulef-
angéliqiies j l’oxide précipité du muriate fublimé
d’antimoine a été nommé poudre angélique j Nicolas
Maffa donne auffi ce nom à l’oxide de mercure
rougé^ par l’acide nitrique 3. &c.
ANGELIQUE. Angelica archangelica. L. An-
gelica fativa. Doc. perqpt. $1%. L’angélique eft
dirifi nommée à caufe 4^. fes grandes..yerùis. C ’eft
une belle grande plante j intéreftahte,, bifannüellé,
a ombelles qui croît fpontanément fur lès hautes
montagnes d’ Europe , & que l’on cultive facilement
dans les jardins. Elle étoit inconnue aux
anciens Grecs.
La >racine, la tige , les feuilles & la femence
de cette plante font d’ufage, mais la racine1 l’em-
P°tte en vertus fur les autres .parties.
La racine .d’angélique prife en fubftance eft re-
gardée. comme, ftomachique, cordiale* fudorifique*
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alexipharmaque, vulnéraire, anodihe', céphalique,.
balfamique, carminative , apéritive ; elle convient
contre les vices du poumon * dans toutes les maladies
de la matrice j> réfifte au venin , aux fièvres
malignes , pourprées intermittentes , à l’hydro-
phobie, au feorbut, remédie a l’haleine puante ,.
à l’anorëxie , tue les vers autres infeétes ,.
excite les règles., la fortie du foetus , adoucit
les douleurs de l’enfantenient, fortifie l’efprit. La
dofe eft un gros. Réduite en poudre, jettée fur les
habits, elle préferve de la contagion ; macérée-
dans du vinaigre, on la mâche 3 on l’approché
deSmarinès, ou bien on boit le vinaigre, pour
fe préferver de la pefte j on pourroit la fubfti-
tuer au cofius. Cette racine doit être receuillie au.
commencement du. printemsj la meilleure eftcelle
qui a une odeur fuave , d’un goût âcre & aroma?
tique, réfineufe, entière, greffe, longue, brune,
entièrement blanche à l’intérieur , car elle eft
fujette à la carie : la meilleure eft celle de Bohême.
On peut encore l’employer extérieurement contre
'■ les ulcères fordides , les tumeurs, les maux de
dents. Les Lapons mangent cette racine , qui croît
dans les endroits pierreux j les Norvégiens èn
mêlent dans leur pain...
On. attribue à la femence & aux feuilles d’an- '
; gélique , quelques-unes des propriétés précédentes,'
elles entrent dans les eaux alexitère , vulnéraire
& générale, dans l’efprit carminatif de
Sylvius.
On prépare avec la femence une liqueur à
l’eau-de-vie & le fucre , agréable , contre les fia-
tuofités, & pour faciliter la digeftion. Les feuilles
font antifeptiqùes :: fuivant les expériences de
Fringle, défféchées, elles perdent leurs vertus.
On confit la tige de l’angélique verte & récente;
Linnéus, dit que les peuples de l’ Iflande & de Laponie
fe nouriffent des tiges vertes de cette
plante fans^en être incommodés. Il y a des Danois
qui en font autant. L’on fait auffi du otafiat
d’angélique.
L’on retire par la diftillation une eau de fes
feuilles , fieurs 3. femenpes & racines , on prépare
une ,cpnferve.;&: un extrait de la racine , qui.
entre dans les eaux thériaçale, impériale, ma-
giftràle, de méliffe s le bâume de commandeur
les orviétans , Teffence alexipharmaque de. btliaL
L’angélique doit fe trouver dans les jardins
, botaniques de plantes ufueilës.-.Elle fe plaît à
l’ombre s à- l’humidité,. près des murs-; en vain
youdroit,-on employer l’-art pour l’enfemencer
la propager, il faut que* ce . foit la nature, feule 5,
elle fe refeme d’elle-même.
Cette plante entre dans la médecine vétérinaire^
ï (. M. W iLLEMET;)
ANGÉLIQUE LUIS AN TE . Angelica lucida..L„
Les .Canadiens, àfturent que là racine de cette angélique
eft excellente pour chafler le venin ^ ell.es
a; les. mêmes, propriétés que l’angélique qvicinale ÿ