
ensemble, L'axe de la lanterne eft fixé de façûn
dans le haut qu’on peut le détourner a fiez pour lé
fortir de l’engrenement du i rouet, & faire mouvoir
celui des moulins que l’on veut. Ils font à
Rotterdam à la même hauteur; mais à Amfterdam
pn en a trois qui font placés, par gradation les uns
au-defius des autres 3 de manière qu’à mefure que
l,a..cérufe. a été broyée dans le premier, elle coule
dans le fécond , S i du fécond au troilième , d’où
elle tombe dans un cuvier deftiné à la recevoir.
L-ouvrier qui conduit le moulin , prend'dans la
fébille ou.çuvêj de la cérufe avec une euiller per
cée, & laverie dans l'ouverture du centre de la
meule où eft l’axq; c’eft alors qu’on ajoute plus
ou moins, de craie pour faire le mélange..'Après
qp’eile a été broyée;’dans la premier moulin , on
\a broyq de nouveau dans le.fécond} dont on a
rapproché davantage ..les. meules .pour la mieux di-
vifer. Ces meules, travaillent trois femaines de
fuite plus ou moins fans, être repiquées ;l’on efti-
me qu’elles peuvent broyer dans un jour 15 quintaux
.de .eérufe, ordinaire j & feulemènt lo.quin-
taux de blanc de .plomb çé qui n’eft pas furpre-
nantj puifque celui-ci eft. ’plus dut & qu’il doit
être broyé plus fin. C e blanc d'ei plomb fè fait
avec les,écailles provenant des lames , qui recouvrent
les.pots; on les pafie trois fois Tous des
meules, ayant foin de les rapprocher encore à la
troifième, & 1 en obfervant de ne le broyer que
dans le temps, où les meules ont été fraîchement
piquées.; comme çelu.i-ci'eft plus dur que la cérufe
ordinaire, & qu’il n’eft pas d’une aufifi.grande
confommation , il s'en fabrique très-peu.,
La dernière préparation.que l’on; donne, à la cérufe
après avoir été broyée deux, fois , eftcelle de
| faire fécher ; cette opération fe. fait avec beaucoup
de précaution dans des petits pots de terre
commune fans vernis, dont la forme eft celle d’un
cône renverfé., que 'l’on remplit de;cette madère
encore dans l’état de boue, & que.'Ton.porte fur
de larges étagères en planches, conftruites dans
un bâtiment fort long & fors étroit , dans lès
faces ou cotés duquel on a pratiqué un grand nom ■
bre de volets à charnière qui fe replient de bas-en
haut, s’ouvrent & fe ferment à volonté , pour garantir
la cérufe du foleil & de la .pluie , qui nuiraient
à fa blancheur. Après cinq ou fix femaines
dans de femblables pots, maïs plus petits j. on le
nomme alors blanc de plomb d'écailles.
li me refte à parler du procédé qu’on fuit en
Angleterre, & fur-tout de ce qui peut différer de
la méthode des Hollandois.
Dans la fabrique de Scheffield, comté d’Yorck,
on fe fert de deux efpèces de moules pour, couler
de féjour dans les ppts.elle-s’en détache .& forme
une feule malle dans le milieu; on les renverfe alors,
fur les étagères j,; oû-.qhâç.ùn d’eux lai fie un pain
de cérufe de quatre,pquc.es. de : hauteur, égal au
diamètre de fa bafe -; on la. laifle dans cet état ;
jufqu’à ce qu’elle foit parfaitement fèche , pour
lors on en ôte les .bavprgs avec un couteau, &
chacun de ces pains.-.éftcplié^Çépa,rément dans un.
papier 8r lié avec une ficelle ;.ils font enfuitejni's j
dans des barils, pour e|re exportés & vendus dans J
le commerce. i . ■ ; r
A l’égard dû blanc' de plomb qui i été broyé I
trois fois, on le fait fécher de la'même manière J
le plomb en lames j les premiers font femblables
à ceux des Hollandois, avec cette différence
que dans un de leurs côtés'longs, ils ont une échancrure
de deux ou trois pouces, par laquellé s’écoule
l’excédent du métal qui a formé la lame ;
l’autre efpèce de moule eft de forme ronde avec
un diamètre de neuf à dix pouces, les lames qui
en proviennent font deftinées à recouvrir les-pots.
■; A côté déjà chaudière on a un tonneau plein
d’eau pour rafraîchir les moules, dont la trop
grande chaleur rendroit les feuilles trop épaîffes.
Il h’en eft pas de* même en Hollande, puifque,
comme nous l’avons dit, cet inconvénient n’a lieu
que lorfque le plomb eft coulé trop chaud.
On a vu quelques fabriques fe fervir de plomb
laminé pour cette préparation j mais on n’y trou^
voit pas les mêmes avantages que dans la méthode
que nous avons rapportée 3 qui eft préférable à
tous égards ; elle eft moins difpendieufe & plus
expéditive s d’ailleurs les pores du plomb étant
plus ouverts, ce métal eft beaucoup plus fufcep-
tible de recevoir l’impreflion de l’acide du vinaigre.
Les pots ou- creufets; à contenir les lames de
plomb roulées-, diffèrent un peu dans leur forme,
qui néanmoins eft également bonne pour le même
but 5 ceux-ci ont dans leur fond une partie plus
étroite, ou, pour mieux dire, une recoupe, dans
laquelle on met le vinaigre. Les dimenlions font
à-peu-près les mêmes.
Lorfque le plomb a été expôfé pendant lîx femaines
ou deux mois à la vapeur du vinaigre, on
n’enifait point la féparation d’avec la cérufe comme
en Hollande, en frappant les lames avec une maire}
on Le.fert d’un blutoir ou grille placée dans une
caille bien fermée & mife en mouvement par une
roue à eau. La grolfeur des trous eft celle d’un
pois} tout le plomb: qui provient de cette féparation
eft refondu avec le neuf pour couler de nou-
yelles lames..
- La cérufe eft enfuite broyée dans deux moulins,
comme cela fe pratique à Amfterdam , c’eft-à-dire,
que l’un eft plus élevé que l’autre > les dimenlions
des meules Lont un peu plus grandes, mais-elles
ne font point elfentielles.
. Quand on a fuffifamment de cérufe broyée dans
le cuvier de réception, au-delfous du fécond moulin,
on en décante l’eau dans une grande cuve
enterrée à chaque côté 3 & au-deffus de laquelle
on a pratiqué lîx rangs de cailles ou réfervoirs joints
ënfémble, ne fe communiquant-que .par leur partie
fupérieure, 'de formant-une efpèce -de labyrinthe.
On agite fortement l’eau chargée de cérufe dans
la grande cuve, & quand on juge quelle eft affez
divifée, on lapuife pour la verfer dans un des réfervoirs,
où en circulant & parcourant les divisons
elle dépofe la cérufe, de manière quelle retombe
claire dans la grande cuve. Voyei LÉvi-
GATIOtfT^
On retire la cérufe qui s’eft dépofée dans ces
cailfes pour la mettre dans une plus grande ^toujours
avec de l’eau^ & quand il y en a fuffifam-
ment en provilion, on décanté cette eau & on enlève
la cérufe avec des cuillers, dont chaque morceau
confervela forme, c’eft dans cet état qu’on
la porte dans un grenier ouvert de tous les côtés
pour la faire fécher, mais ces côtés font garnis de
toiles pour empêcher la pouffière d’y entrer, elle
n’eft parfaitement fèche qu’après quelle a été ainfi
expofée pendant quatre mois en été & fix mois en
hiver. Une chaleur artificielle la feroit fécher plus
promptement, mais on rifqueroit de la faire jaunir.
Blanc de plomb. ( Pharmacie.) On emploie
quelquefois en pharmacie l’oxide de plomb blanc,
fous le nom de blanc de plomb, pour quelques
préparations officinales ou magiftrales. 11 en fera
queftion dans l’article du Plomb. (J7oyeç le mot
Plomb.)
Blanc d’oeuf. ( Pharmacie.') Le blanc d’oeuf
eft une matière albumineufe dont on fe fert fou-
vent. en pharmacie pour déféquer ou clarifier les
fucs fades, le petit lait, les décodions pour, les
firops & un grand nombre d’autres liqueurs qu’on :
peut chauffer fans altération jufqu’ à la température 1
qui coagule cette fubftance animale. Il eft encore
ajouté à plufieurs médicamens, & fert à un affez
grand nombre d’ufages pharmaceutiques, qui feront
expofés à l’article de I’OE uf. ( Voye1 le mot
(E u f .) ,
Blanc-des .Carmes. Le blanc des_carmes qui
ne diffère des autres blancs qu’en ce qu’il eft préparé
avec de la chaux éteinte , un peu de térébenthine
, & de la collé de gants, eft fufceptible
de recevoir par le frottement d’une broffe un poli
qui imite le marbre 0^1 le fttic. Il ne peut s’employer
que für du plâtre neuf & bien uni. ( Voye^ I’A rt
du PEINTRE. )
Blanc de T roye. C ’eft un des noms par lef-
quels on défigne la craie dans les boutiques où l’on
vend les couleurs pour la peinture. Voye% C a r bonate
DE CHAUX.
Blanc de zinc. M. Gbyton Morveau a pro-
pofé/ il y a environ dix ans, de fubftituer au blanc
de. plomb, un oxide de zinc précipité de la djffolu-
tion de fulfate de ce métal, par le carbonate de
potaffe. Cet oxide, bien lave & broyé, eft d’un
beau blanc, & peut rivalifer à cet egard avec.le
blanc de plomb, n ais il a deux avantages fur ce
dernier, qui font bien faits pour lui affurer la préférence
, lorfqu’il fera.plus connu des peintres 3 l’un
eft relatif à fon innocuitéj l'autre confifte dans fon
inaltérabilité par les vapeurs combuftibies. Voyeç
le mot Z inc.
Blanc-manger. (Pharm.) Quoique le blanc-
manger qu’on prépare dans les cuifines ou les offices
de toutes les maifons, & qu'on fert fur les
tables, foit plutôt un mets agréable, nourriffant
& affez léger qu’un véritable médicament, nous
croyons devoir décrire cette préparation, parce
qu’elle forme une efpèce d’aliment médicamenteux.
Voici comment cette préparation eft décrite
dans la pharmacie de M. Baumé.
Gelée de corne de cerf............... 5 viij.
Lucre raffiné..................... . ... 5 iv.
amandes douces ecorcées............ X j .
eau de fleurs d’orange................. 5 j.
efprit de citron.................... . . . . Gutt. iij.
zeftes de citrons récents.............3/1
On échauffe un mortier de marbre avec de l’eau
bouillante, on y pile les amandes & les zeftes .de
citrons avec un pilon de bois, en y ajoutant la
gelée qu’on a fait liquéfier au bain-marie} la chaleur
du mortier, en tenant cette gelée fondue, fa-
vorife fon aêtion fur les amandes, & il fe forme
un lait d’amandes, dont la gelée liquide fait l’excipient.
On met fur la fin l’eau de fleurs d’orange
& l’efprit de citrons > on paffe la liqueur par une
étamine très-propre} on met le vaiffeau où on l’a
recueillie dans un endroit frais} la gelée fe fige &
forme une maffe tremblante, blanche, opaque ,
d’une faveur & d’une odeur très-agréables , qui
eft le blanc-manger* Cet aliment convient aux per-
fonnes qu’il faut reftaurer & calmer ; on peut le
rendre médicamenteux en y faifant entrer des fe-
mences calmantes ou froides, & c. 5 mais il y a des
eftomacs qui ne le digèrent que difficilement, à
caufe du fine d’amandes qui y eft en affez grande
abondance 5 quelques perfonnes ÿ ajoutent un peu
d'amandes amères, dont elles aiment Je goût, il
fait alors fouvent un véritable mal à plufieurs individus
qui ont les nerfs très-fenfibles à i’aétion
du principe odorant & vireux des amandes amères.
Blanc-r a is in . ( Pharmacie. ) Le blanc-raifin
eft un nom qui vient par corruption de celui de
blanc deRhazis} c’eft un onguent fait avec la cire
blanche, l’huile d’olive & l’oxide de plomb blanc,
qui n’eft pas cuit ou chauffe, & que l’on prépare
par le -fimple mélange exaét. Vuye{ pouf les dofes ,
la préparation & l’ufage, l’article O nguent de
céruse ou Onguent blanc de rh a z is .
BLANCHET. ( Pharmacie.) Les apothicaires
, nomment ainfi un morceau quarré d’étoffe de laine