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chacun de -ces folides. Or puifque la progreffion
eil décroiffante, & quelle peut fe continuer à l'infini
, le plus petit folide de cette progreffion depuis
tel terme qu'on voudra aligner jufqu’au fom-
met qu’on fuppofe en contaél avec la particule I
attirée, contient une infinité de ces folides ou cônes i
tronqués qui ont chacun une attraélion égale à celle
du plus grand cône tronqué plus éloigne, & par
conféquent il a infiniment plus de force attraélive
que lui > c’eft-à-dire, que la plus petite partie de
matière en. contact civcc une autre particule iattire ,
dans cette loi d’attraëlion, infiniment plus que le
plus grand corps qui n efi pas en contact , & qui enefi
à la plus petits difiah.ee finie, a
M. Sigorgne conclud de-J à que fi l’attra&ion eft
encore fenfible à quelque diftancë du contaél, elle
eft abjolument infinie au point de contadl., &
que fi au contraire elle n'eft que très-grande au
point de contadl, par rapport à .la gravité,, elle
eft infiniment petite ounulle.àla moindre diftancë
finie. Mais puifqu’il eft certain d'une'part que l’ac-
tradtion au contadl n’eft pas infiniment fupér;ieure
à la force qui produit la pefauteur, étant toujours
poffible de rompre la :cohéfion ( i ) , que d’autre
côté il y a des phénomènes qui prouvent une attraction
encore fenfible à de très-petites aiftances du
contadl, la loi du cube n’eft pas celle qui convient,
mais plutôt un rapport moyen entre l ’in ver fe du
cube & l’inverfe . du quarré. Il propofe .enfin ,
■ pour tout réduire à-une. loi, de regarder i’attradlion
primitive & univèrfelle de toutes les parties de la
matièrecomme n’étant exadlement en raifon in-
verfe ni du quarré ni du cube, mais dans un rapport
mixte ou certaine fondtion de la diftancë qui
fe modifie félon les circonftances, de maniéré
que dans les grandes dillances elle ne montre que
la raifon réciproque du quarré, & que près du
contadl ou en contadl, la raifon du quarré étant
abforbée par l’attradlion de la terre,1a raifon plus
grande fublifte, furpaffe la pefanteur de toute la
quantité néceftaire, & foit le rejj'ort de toutes les
opérations chimiques. (n°. 157 & 19.3.)
J’aurois beaucoup à ajouter, fi je vouîois rapporter
toutes les hypôthèfes qui ont été imaginées
pour ramener tous les phénomènes de l’attradlion
à une feule lo i, & les motifs que quelques-uns
ont jugé affez puiffans pour en admettre plufieurs,
mais mon intention n’eft pas de faire ici un article
de phyfîque-mathématique, que l’on trouvera bien
mieux traité dans les parties de l’encyclopédie
auxquelles il appartient ; il me fuffit d’avoir fait
fentir toute l’importance & la difficulté de la matière
, d’avoir renfermé dans ce court expofé ce
que ne peut ignorer un chimifte qui veut s’éle-
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ver au-de fins de; Ia; routine .des manipulations
enfin d’avoir préparé l’intelligencë de ce qu il
reftç a d i r e ,, en traitant de l’affinité où je.pro-
poferai auffi quelques idées pour la réfolution de
çètte grandequeftiom Foyei A dhesion, C ohésion
& Affinité.
Plufieurs phyfîciens croyent qu’il n’eft paspof-
fible de-rendre!raifon de tous les phénomènes '
fans admettre avec Tattraélion une force contraire
ou de répulfion, 8ç. le célèbre Æpinus a cherché
à établir cette -hÿpothèfe de la répulfion des molécules
des corps dans fa belle théorie de l’éleétri-
cité, mais il s’en faut bien que ce fyftême foit gé-
1 neralement reçu. M. l’abbé ITauy obferve très-
bien que quand la nature des fluides éleétriqué &
magnétique fera encore mieux connue , on trouvera
probablement que ce font ces fluides eiïx-
mêines qui déterminent les répudions, & font la
fonction que M. Æpinus attribue aux molécules pro-
pres des corps, (expofition de là théorie de l’électricité,
&c. dife. prélim.) je Crois pouvoir dire
du moins qu’il n’y à ,en chimie dé répulfion apparente
que dans les effets qui procèdent immédiatement
de l’attradlion ou de l ’affinité. C ’eft ce que
M. Keir a très-bien développé dans fa diflertation
fur l’attradtion chimique _( ckàp. 2, §. 4). Les
corps qui réfutent de s’unir, np fe rèpoüffent pas ;
ils manquent-feulement de l’attradtion qui conftitue
1 affinité , ou , cëqüi ëft la même chofe, l’attraction
d’affinité eft inférieure à celle de .cbhélîon ;
s’il n’y a pas aitey. d’attradlion entre l’eau & l’huile
pour produire diffolution, il y en a affez pour pro;
duire adhéfion. Une goutte d’eau placée fur une
lame de fu-ifpofée verticalement,y refte enchaînée
par une force qui fait équilibre à forn poids. La
fubftance qu’ôri fépare d’un ■ diflolvant en lui pré-
fentant une autre baie , n’eft pas repouiTee ; elle
devient libre, parce qu’elle eft moins1 attirée ; elle
tombe au fond des vaiffeaux, fi elle eft plus pelante
j que la liqueur dans laquelle elle fe trouve aban:
donnée à fon poids 5 elle s’élève , il elle a moins
de pefanteur fpécifique 5 là matière de la chaleur
n’écarte les molécules des corps qù’en Vertu de
Lattradion qui s;y- fixe précifémerit, cbmmè l’eau
écarte les molécules des.-fels qu’elle diifout, &
l’effervefcence n’eft que le mouvement fenfible d’un
gaz nouvellement formé ou rendu libre1 & déplace
fubitement par lès corps beaucoup plus pefans avec
lefquels il celle d’être uni.
Ainfi c’eft toujours l’attradion qui eft la caufe
première & unique de tous ces phénomènes, & »1
eft probable que toutes les fois que nous en au-,
rons une fuffifante connoilfance, nous les verrons
( 1 ) M. Keir parole vouloir diftingucr l’attraction de cohéfion de l’atcraCtion de l’affinité , en ce que la première cède'-toujours
aux inftrumens méchaniqucs , qui n’ont aucune prifefur les combinaifons chimiques ( de attrait, chimica, cap. 1 , $. 4.) On
tromperoit beaucoup, fi on vouloir en tirer une preuve de la néceffité de deux loix différentes 3 il efi tout auffi impoffiblc a
l’inlirument de réparer les deux dernières molécules unies par cohéfion, que .deux molécules fimples d’un compofe 5. robftad*
commun efi qu’elles échappent par leur ténuité au tranchant, Sc même à la vue 3 il n’eft pas moins vrai que le cifeau qui
êîiume un lingot allié d’or & d’argent,fépare également, & probablement avec autant de facilité, l’or de l’argent que rordcl’of*1
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fe cl a fier naturellement dans les effets do. cette
grande force de la nature.
M. le Sage' de Genève, 8c d’après lui M. Prévôt,
dans fon traite de Y origine des forces magnétiques,
ont propofé une explication de I’attra&ion, 8:
pour cète en fuppofant quelefpace foit vuide, 8c
qu'on y dillribue à-peu-près uniformément une infinité
de corps durs, très-petits, à-peu-près égaux; .
que,.chacun d’eux fe meuve félon une direéîion
mâiligne, c’ônftanre , mais'que les direélions'des
(ilfferens cprp.ufc.ules foient très-variées Zc leurs
lïiouvemens a-peu-près également rapides, enforte .
gue prenant un point quelconque de l’efpace , il
puifle e.cre^confidere un moment comme un centre
ou & d’où rayonnent en tout fens des Corpuf-
cules égaux avec des vîteffes égales. Les chofe.s^
étant ainfi connues, qu’on place à un point, quelconque
de cet efpace lin corps, fphérique beaucoup
plus grand que Jes corpulentes ', lés corpufeules
feront interceptes ën tout ou en partie ; chaque ’
corpufçule intercepté frappe le grand corps, mais
comme ils .ont tous des antàgoni-ftes égaux en
forces, le corps reftera en.équilibre, ou ne fera
que de tres-petits mouverfiens ou des ofcillations,
s il y a .de t'emps-en-temps des inégalités dansles-
courans. .
Si 1 on place un autre grand corps , les corpu f-
cules interceptés ne frappent point l’autre, les' ,
couransoppofes confervent leur force ; ils poufferont
les corps l un contre l ’antre. Telle eft l’hy- j
pothèfe fondamentale de M. le Sage; elle fe trou- l
ve a la fuite d’un mémoire, & parmiceux de Berlin,
inn.1702, fous le titrede Lucrèce Ntwtonien.
• (M,. Guyton Mo r v e au .)
ATTR A CTIONS DîVEU.F.NTES. M. Kirwan,
en voûtent rendre raifon de l’effet des attrac- .
fions doubles avec plus d’exactitude & de clarté !
gu on ne I’avoit fait avant lu i, a défigné fous le j
nom d affinités divellentes ou d’actraétions divel- f
lentes, 1^-forr.me des deux forces réunies, qui dans j
I cate efpèce d’attraélion double opère la décom-
Ipoiiqon. p n voit que c’eft en raifon de cette dé-
composition ou de cette réparation de principes ,
M* Kirwan a adopté cette expreffion
I vie.,'e/ites du mot latin divellere , fêparer , arracher.
°ycl k îïl0t A ffinité dans 1e premier volume.
i .. ATTRACTIONS QUIESCENTES. C ’eft
: tins le rnême.efprit & pour défigner un effet con
| trane a celui quia lieu par les attractions di y allen-
cs,que M. Kirwan a nommé attractions.quiefcem.cs
de °PP°^es aux premières , 8cqui tenj
c .nta.Jaffler dans le repos, quies , les corps que l’on
ait agm tes uns fUr jes autres. 11 n’y a de doubles
^pofitioiîs que dans .le cas. où la fomme des
n'tes divellentes l’emporte fur celle des affinités
■ leJu '*les- F'jys^ auffi le mot Affinité. )
co,rf | IRAC r l0 N S ÉLECTIVES. Bergman en
' ‘ erailt aveç tous les phyficlens modernes les
affinités chimiques comme les effets de l’attrétion ,
a cru devoir nommer attrapions électives, les affinités
particulières que les diverfes fubftances naturelles
exercent les unes furies autres, & en vertu
clefqueJ les s’opèrent les différentes déc ompo fit ions
Sç combinaifons connues. Il fem-bie en effet qu’il
y ait dans l’aPion de ces. affinités, une force ;cte
choix, ou d’élePion entre les matières- qui réagit
fent les unes fur les autres, & I’expreffion de
.Bergman défigrre avec autant de fineffe que d’exac-.
titiide , ce qui fe patte dans les opérations fondées
fur cette force. Tous les détails relatifs aux attractions
éledlives ont été expofés avec une grande1)
etendue au mot A ffinité. Foyeç ce mot.
AUBEPINE ou EPINE BLANCHE, ( Fhat-
/nacie.^ Crat&.gusoxyacanrha. Mefpi/usfylvefir-isCafi. :
C eft un grand arbrifiéau qui croît par-tout, tant
oans les pays froids que dansées pays chauds. Tout
■ terrain & tout climat lui conviennent.
Sa fleur eft antipleuretique , anticolîque ; l’on.-
en retire mie eau diflillée qui eft diurétique.
J ai vu fubftituer la fleur d’aubépine à celle de Yu^
\cacia tiofiras. ou prunier épineux. L’infufion des
j feuilles a été ordonnée dans les diarrhées.bilieufes^
j dans la diarrhée avec relâchement d’eftomac. Le
fruit eft aftringent, excite l’urine. Les hommes en
mangent dans le Nord ; il fert de nourriture aux
; QIte.aux. pn peut en retirer un efprit ardent..
Le bois excelle pour 1a dureté & l’égalité , il va
i immédiatement après le buis, & l’on en fait grand.
- cas pour les ouvrages du tour.
,. I- aubépine eft très-effentielle pour la conftruc-
tîqn des haies vives.
(M. WlLLEMET.)
; AUBERGINE ou MAYENNE . ( Pharmacie. )
Saianum Melongena. Mata infana. Dod.fcmpt. 4^8 .
Cette belle plante croit fpontanément en Ane ,
Afrique & Amérique. Les curieux te cultivent.
Liie eft annuelle, & offre plufieurs variétés. La première,
qui eft te plus remarquable, donne des fruits
blancs fembiables à l’oeuf de poule. La fécondé
variété a ies fruits jaunes, 8c te troifième les a d’un
rouge pâle. Ces fruits font comeftibles dans les
pays chauds.
Les feuilles de l’aubergine font anodines, réfolu-
tives, émollientes. Cn peut les employer en forme
de cataplafme fur les cancers, les hémoirhoïdes ,
tes brûlures, & dans tes cas d inflammation.
(M. WlLLEMET.)
AUREA ALEXANDRIN A . ( Pharm.) C*eft
un opiate ou un antidote inventé par un médecin
nommé Alexandre, qui y faifoit entrer de l’o r , de
1 argent, des perles, auxquels on attribuoit alors
des^ propriétés merveilteufes. Il y avoit plus de 60
efpèces de médicamens aromatiques , âcres, précieux
dans cet antidote. Quoique I.émery en ait
décrit la préparation , ij nous permet de nous en
L i t e