
marina. (L inné.) Pour ne rien omettre dans ce
di&içmnaire de pharmacie „ nous allons dire un
mot fur deux algues marines. La première eft,
dit-on , vulnéraire , rafraîchiffantè, apéritive,
defficative > elle appaife la douleur de goutte 8c
les inflammations3 étant appliquée récente fur le
mal. Lacuna alfure qu'à Rome , on fe fert de cette
algue pour tuer les puces 8c les„punaifes , & qu'il
en a vu les effets. Les payfans la font fécher ,
8c en tirent un fort bon fumier pour les terres ;
les verriers, parfumeurs & autres artiftes s'en
fervent pour emballer 5 on fait avec fa cendre
du verre : elle offre encore aux beftiaux un affez
bon fourrage ; on la trouve dans l'Océan & la
mer Baltique. Gaertner , dans fon traité de frufti-
bits : en a parfaitement repréfenté la -partie de la
fructification. (M. Willemet.)
ALGÜE PORTE-SUCRE. ( Pharmacie.) Fucus
faccarinus. (Linné.) Cette fécondé algue
fe trouve dans la mer d'Iflande. M. Goulin, dans
fon dictionnaire de matière médicale , dit qu'elle
tient aux rochers par des racines , lefquelles donnent
de nouvelles feuilles à la place de celles j
qui ont été arrachées. Lorfque la mer les a-poufïees
fur le rivage , 8c qu'elles y ont féjourné quelque
temps , elles fe couvrent d'une pouffièreTarineufe
que les naturels du pays recueillent avec foin,
& qu'ils mettent avec leurs alimens au lieu-de
fucre. Ils ramaffent auffi fes feuilles , 8c les font
macérer dans de l'eau de pluie ou de fontaine 5
elles donnent alors ce fuc qui eft très -doux au
goût. Les brebis font fort avides de ces feuilles ,
& celles qui en mangent deviennent extrêmement
greffes. Sibbald dit ^ qu'en Ecoffe on la mange
en falade.
C e varec eft rafraîchiffant. Borrichius, Wi-
dalinus, Bruckmann, Pauli & Whitehorne, ont
traité fpécialement de cette plante.
(M. Willemet. )
ALHAGI. (Pharmacie.) Genre de plante épi-
neufe , que l'on nomme encore A gul ou A lm
a g 1. Cette plante croît naturellement en
Perfe aux environs d'Alep 8c de Kaïka en Méfo-
potamie ; fes feuilles font defficatives& chaudes;
fes fleurs purgent ; on en fait bouillir une poignée
dans de l'eau.
Ses feuilles & fes branches , dit M.Tourne-
fort 3 fe couvrent dans les grandes chaleurs de
l'été 3 d'une liqueur graffe 8c onétueufe 3 8c qui
a à-peu-près la çonfillance de miel. La fraîcheur
-de la nuit la condenfe & la réduit en forme de
grains : ce font ces grains auxquels on donne le
nom de manne etalhagi , & que les naturels du
pays appellent tranjebin 3 ou téréniabin. On ia recueille
principalement aux environs de Tauris ,
ville de Perfe , où en la réduit en pains àffez
gros , & d’une couleur jaune - foncé. Les grains
les plus gros qui l'ont chargés de poüflière 8c de
parcelles de feuilles defféchées 3 font lès moins
eftimés ; on leur préfère les plus petits | qui ,
cependant pour la bonté , font au - deffous de
notre manne de Calabre.
On en fait fondre trois onces dans une infufion
de feuilles de féné 3 que l'on donne aux malades
que l'on veut purger.
A LH A N D A L , & quelquefois AL-HAND-
EIAL. ( Pharmacie.) Mot arabe qui fignifie la
coloquinte , 8c qui eft généralement adopté pour
défîgner une préparation que l'on fait avec cett$
fubftance 3 8c que l'on connoît.-dans les pharmacies
fous le nom de trochifque alhandal. ( Voye£
les mots de C oloquinte & T rochisque. )
ALHARIF. ( Pharmacie.), Ç e nom qui , fui-
vant Guy de Chauliae 3 fignifie confection de
bonne faveur 3 eft donné à deux efpèces d'élec-
tuaires ou conférions décrites,, par 5. Mefue, 8c
dont la bafe font les myrobolans unis à quelques
autres purgatifs. Ces éleCtuaires ne font plus
employés.
ALHASCÉ OU ALHASECH. ( Pkarmaciç:. )
Dénominations des Arabes, répétées par quelques-
uns de leurs copiftes , pour défîgner le thym 5
ainfi on trouve dans Mefué une décoCtion , une
huile préparée avec le thym, & qu'il nomme
décoCtion alhafce , huile de alhafeck.
A L H A S S E R. (Pharmacie. ) Mot arabe que
1 on trouve dans quelques écrivains de matière
medicale , & par lequel ils défignent une forte de
gomme réfine que l'on obtient de l'apocin. Cette
plante^ contient un fuc laiteux fort abondant 3 8c
lorfqu’on en arrache une feuille, le fuc coule le
long de la tige , s'épaiffit 3 devient concret. 8c
forme une forte de gomme réfine blanche , friable
3 qui a l apparence de la gomme adragante 3
mais qui en diffère beaucoup par fes propriétés 3
car il eft âcre & amer ; c'eft ce fuc concret que
les. Arabes ont défigné fous Jes noms de manne,
ou fucre alhaffer ; cette fubftance, à laquelle on a
attribue autrefois quelques propriétés médicinales ,
n'eft plus employée dans nos pharmacies.
A LHENNA ou KENNA (Pharmacie.)
Dénomination employée par quelques écrivains
pour défîgner la plante que nous avons indiquée
fous~ le nom d 'A L C AN A Y e r a . (Voyez
ce mot. )
A L IBO U R , eau d' (Pharmacie.) On trouve
dans le public fous cette dénomination, une ef-
pèce de folution faline dans l'eau aiguifée d'une
certaine quantité d'alcool, 8c que l'on employé
à l'extérieur pour le traitement des plaies & des
contufions.
Cette eau 3 dont l'auteur a fait pendant quelque
que temps un fecret, eft compofée de la manière
fuivante.
. Dans guatre livres d'eau commune mettez ful-
fate de zinc ou vitriol blanc, deux onces , fulfate
de cuivre ou vitriol bleu , quatre gros 3 fafran en
poudre fine, deux [crapules. Lorfque la folution
des fels eft complette > ajoutez-y huit onces d'alcool
foible , dans lequel on aura diffous un demi-
gros de camphre, 8c confertez cette liqueur dans
Une bouteille bien bouchée.
Cette eau , ainfi que mille autres femblables
dont on trouve les formules dans le public 3 8c
dont chacun vante les propriétés merveilleufes,
eft tin aftringent, un côndenfant léger, qui peut
être employé utilement dans quelques plaies récentes
lorfqu'il n'y a point d'hémorrhagie, & dans
le traitement des contufions lorfqu'eües font légères
& peu profondes.
ALIEUTICON , ou comme quelques - uns
l'écrivent j H ALIEUTICON. (Pharmacie.) Nom
d’un emplâtre dont on trouve, dit J. Gorris , deux
formules dans les ouvrages d'Aëce.
ALIGULUS. (Pharmacie.') Ce mot, fuivant
Johnfon, défigne une confeélion.
A l IP A SM A.~ ( Pharmacie. ) Mot grec par lequel
les anciens défîgnoient une forte de liniment
ou d'onguent, dont ils fe fervoiént pour abfor-
ber la fueur, ou corriger l'odeur.
• ALIPTA MO SCHATA . ( Pharmacie.) Dénomination
que l’on trouve dans un grand nombre
de difpenfàires , & qui dit ou fignifie rtiélange
mufqué ,• cette dénomination eft principalement employée
pour défîgner des trochifques' dont Lemery
donne la formule fuivante.
Prenez ladanum très-pur... trois onces.
ftyrax calamite.. . . . une once & demie.
benjoin. ............ .... une once.
bois d'aloës.. . . . . . . deux gros.
- ambre gris. . . . . . . . un gros.
mufe................... . douze grains.
Toutes ces fubftances étant réduites en poudre
fine, on les incorpore avec fuffifante quantité de
mucilage de gomme adraganté préparé avec l'eau
de rofe , & on en forme des trochifques que
-l’on fait fécher à l'ombre, qu'il faut conferver
dans un vafe bien bouché. Quelques difpenfàires
faifoient entrer dans cette compofition un demi-
gros de camphre ; mais beaucoup fuppriment
cette fubftance, à caufe de fon odeur forte &
peu agréable.
Ces trochifques, oupaftilles-, ont é té , pendant
quelque temps, un objet de mode, ils étoient
eftimés à caufe de leur odeur; on les croyoit
proprés à fortifier le Cerveau., à corriger l'altération
dp l'a ir, à prévenir la contagion
Chimie. Tome I I ,
épidémies, auffi en recommandoit-on l'ufage dans
les temps de pefte ; on les portoit dans des boîtes
comme préfervatif & parfum ; on en faifoit quelquefois
des fumigations dans les appartemens,
eh les jettant fur de la braife allumée. Enfin ,
on les preferivoit pour l'ufage intérieur depuis
douze grains jufqu'à vingt-quatre ; aujourd'hui
cette préparation eft entièrement abandonnée.
ALISIER COM M U N ou blanc. ( Pharmacie. )
Cratsgus aria. (Linné.) C'eft un arbre de moyenne
grandeur, qui peuple avantageiifement nos forêts ,
8c qui peut fervir à former de petites avenues, à
garnir les clairières des bois & des bofquets. Le
deffous.dé fes feuilles eft argentin, ce qui fait
qu'au moindre vent, l'arbre parbît tout blanc ;
cet effet forme dans la forêt, ainfi que dans les
plantations d’agrément, une variété pittorefque ;
fes fleurs , qui viennent par bouquet, font auffi
un bel effet dans le printemps." Son bois eft employé
par les tourneurs, menuifîers, charpentiers
8c autres ouvriers ; il eft bon auffi pour
le. chauffage : fon fruit eft fans odeur, farineux ,
alimentaire ; mais un peu venteux 8c amer. Linné
a confacré un article en fa faveur dans fa matière
medicale. Plenck , dans fa Bromatôlogie ,
confeille, dans les années de difette, de faire fécher
les baies de l'alifîer, de les pulvérifer, pour
en fabriquer dü pain que les villageois mangent ;
l'on en retire dans le nord une efpèce d'efprit
ou d'alcool, 8c fuivant Haller on eh prépare une
bonne bierre. Les oifeaux font avides de ce fruit.
( M. W illemet. )
A lisier ’torminAL. (Pharmacie.) Crategus
torminalis. ( Linné. ) Ce t arbre, ainfi que le
précédent, fe trouve dans nos forêts, fon bois
peut également fervir aux mêmes ufages ;‘ fon
fruit qui fe nomme alife, fe mange lorfqu'il eft
mol 8c en maturité ; il fe vend par bouquets en
automne dans les marchés de la Tofcane, en
Allemagne, en Angleterre ; il eft aftringent,
propre pour arrêter le cours de ventre , 8c ap-
paifer les tranchées qü’occafionne la diffenterie ;
de-là eft vènu une partie de fa dénomination ; fon
fuc qu'on fait épaiffir en confiftance de rob, pris à
la dofe de dembonce, eft un excellent médicament
contre les dévoiemens. Pour le rendre plus
■ agréable, on ajoute du fucre, & on le fait réduire
ert forme d'éleéluaire un peu folide, l'on
prépare avec la pulpe d'alife & le fucre, une
très-bonne conferve , que Crantzeftime être un
aliment fain, 8c Haller dit qu'il l'a vu remédier
efficacement à une fuppreffion de règles.
(M . W illemet. )
1 A lisier"COTONNEUX. (Pharmacie.) Cratsgus
tomentofa. (L inné. ) C'eft un arbre indigène, à
la Géorgie, à la Caroline, à la Virginie & à
.lè NQuyefte-Angleterre3 il donne de petites
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