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matières vitrifiables quifontenfùiîon dans les creu-
fets des verreries, & que l'on en tire comme une.
écume inutile. Cette fubftance faline que l’on nom-
moit axonge de verre, a été recommandée comme
un fondant^ un réfolutif très-efficace, fur-tout contre
les maladies de la peau.
A ZED AR AC ou LILAS DESINDES. Melia
et~eiarack. Jçedarach. D0d.pempt.üefi.(Pharmacie.)
Bel arbriffeau qui a Les feuilles plus découpées que
celles.du frêne, d’un verdgai, fort agréable. Il
croît fpontanément en Syrie, au Japon, dans le
Ceylan, aux Indes, & fe trouve naturalifé en
Languedoc & en Provence. Il mérite.une place
dans les bofquets d’été j mais il faut lui donner
une bonne expofition.
. La décoftion de fes feuilles & de fes fleurs eft
apéritive, defficative, propre contre lés obilruc-
tions. Les habitans du Malabar en font ufage dans
les maladies peftilentielles & malignes. Les feuilles
en cataplafme font employées avec fucces contre
la morfure des animaux venimeux ; le fruit de cet
azedarach eft très-dangereux j il a la propriété de
faire mourir les poux ; fon noyau fert à faire des
chapelets. Thunberg rapporte que ce fruit eft mûr
au Japon au mois de Décembre, que les Japo-
nois le concaflent & le fontbouillir, pourle mettre
à la preffe , afin d'en extraire l’huile qui a la
confiftance du fuif, avec laquelle ils fabriquent des
chandelles à leur ufage.
(M. WlllEMET.)
A z É D A R A C C I L I É . ( Pharmacie. ) Melia ajoy
dirachta, O U M A R G O U S I E R D E l ’ E u R O P E . ' Olea
Malabarica ,fraxini folio. Pluk. Jim. 269, & 247.
Arbre élevé, toujours verd, dont les fruits ont
la forme de petites olives. On en tire une huile
par expreflion , dont les habitans du Malabar font
ufage pour les plaies, les piquures, les contractions
de nerfs, & qui fert auffi a la teinture. Cet
arbre croît dans les Indes orientales, au hlalabar,
à Ceylan- _ ;
Les Indiens font bouillir les feuilles de cet aze-
darach dans: de l’eau, pour des bains qu’ils adminif-
trent dans la petite vérole & pour adoucir les douleurs
des articulations. Les feuilles léchées , pul-
vérifées & mêlées avec l’huile du fruit, forment
un excellent rémède contre les fpafmes, les con
vulftons & les. douleurs des membres.
( M - W i e e e m e t - )
A ZÉRO LIIR DE VIRGINIE. ( P h a rm a c ie .) -
Crattgus coccinea. Mefpilus Virginiana , colore ruti-
lo. C. B. 453-. C e t azérolier fe.trouve en Virginie
& au Canada. Son fruit aies mêmes propriétés que
celles desprécédens. , , , „ 7 .
(M . WlLLEMET. )" -
A z E R O L I E K . ( Pharmacie. ) Crattgus ûçarclus.
jÊ&cfpilus apiifolio laciaiatÿ, C. B. 4f 5.* AïWé me-
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diocrê qui fe trouve aux environs de Florence, de
Montpellier, en Italie. 11 mérite une place dans les
bofquets du printemps pour la beauté de fes fleurs;
il pourroit auffi occuper une place dans les bofquets
d’automne, à caufe de fon fruit qu’on nommeojé-
role. Cet arbre convient encore dans les remifes ,
parce que fon fruit attire Jesoifeaux & le_ gibier:
on orne de fes baies les defferts, quoiqu’elles
foient fades. En Provence, on eft dans l’ufagede
les confire ; elles font aftringentes, fortifient l’efl-
tomac, arrêtent le vomiffement 8c la diarrhée.
(M.. W ielemft.)
A z E R O L I E R E R G O T D E cO Q r (Pharmacie.)
Crattgus crus galli. C.ét azéÿlier eft indigène à la
Virginie, àlaCaroline, à. la Géorgie &,à la nouvelle1
Angleterre. Les baies dé cet arbre & de l’ef-
pèce précédente, font d'un beau rouge. Elles font
officinales dans l’Amériqüe feptentrionalel On leur
donne les mêmes vertus qu’à l’azérolier ordinaire.
<
(M .W ileemet.)
AZOTE... Nom fubftantif mafculin, quifignifie
la bafe d’un gaz nommé gai a^ote ; lequel eft un des
matériaux fluides élaftiques qui compofént l’at-
mofphère. C e mot eft tiré de deux mots grecs, a
privatif & 300s vie.; il exprime que ce gaz ne peut
pas fervir à entretenir la refpiration, à confervet
la vie ; il eft oppofé au mot air vital 3 qui défigne'
1,'autre fluide élaftique, formant avec le précédent
l’air atmofphérique. Quoique l’on fe réferved’erL-
miner à l’ article Ga z a z o t e toutes les proprié tésde
ce fluide; il eft indifpenfable.de donneric; quelques
notions générales fur fa bafé. Tout fluide aë-
riforme étant un compofé d’une matière quelconque
& de calorique, une diffolution invifible &
fluide élaftique d’un corps quelconque - Ample ou
compofé dans le calorique, tous ces fluides doi-
vent porter un nom qui exprime leur maniéré d’être
générale, leur forme d’air ; & telle eft exactement
la Vale:ur du mot gaj. puis chacun d’eux doit être
particulièrement caraÇtérifé par un feçoud'motqui
défigne la matière particulière, l’cipèce de bafe qui
eft diffoute dans le calorique.Le.mot a^otc indique
donc la bafe du gaz azote, la fubftance qui y. eft
fondue par le calorique en fluide élaftique , & il
eft employé feul pourdéfigner la préfence de cette
bafe féparée du calorique, & n’ayantplus la forme
de gaz que ce principe lui donne,, lorfqu’il eft combiné"
avec lui. Comme la bafe du gaz azote entre
• dans un grand nombre de combinaifons, où elle
- eft privée de fon diffolvant gazeux-, on dit alors,
eue l’azote eft combiné avec tel ou tel corps,.
Sec. , ê _ . ' . ' ,,
Voici ce qui caraêtérife l’azote, en le conlide-
■ rant fous ce point de vue. Comme toutes les baies
des différens gaz, l’azote peut prendre la forme liquide
ou folide, & avoir"même toutes-fortes de
- denfités poffibles dans ces deux états ; c’eft 1 azote
jfeul qui fait la piatièrepefaote du gaz azote.
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cal acidifiable^ & il y eft combiné avec l’oxigène.
C'eft pour cela que quand on enlève tout l’oxigène
à l'acide nitrique, on le réduit à Tétât cTazote qui
ordinairement dans la décompofition de cet acide
trouve aftez de calorique libre, pour fe dégager
fous la forme de gaz. Lorfqu'on traite Tacide du
nitre par un corps très-avide d’oxigène, comme le
fer j & lorfqu'on aide leur aétion réciproque
par la chaleur , au lieu d'obtenir du gaz nitreux ,
on n obtient que du gaz azote ; ce qui prouve qu'on
a entièrement décompofé Tacide nitrique. Cette
décompofition qui met à nud l'azote, s'opère en vertu
d. une double affinité 3 celle de la matière com-
buftible pour l’oxigène de Tacide nitrique, & celle
du calorique pour l'azote. En général le calorique
aide delà lumière, tend à féparer l'oxigène de l'azote
j & voilà pourquoi ce dernier ne s'unit point
à loxigèqe, tant qu'ils font tous les deux fous
forme de gaz. Auffi la formation de Tacide nitrique
dans les nitrieres artificielles, & par la décompo-
lition des matières animales , n'a-t-elle lieu qu’au-
tant que Tazote fe dégageant dans l'état liquide,
s'unit àToxigène atmofphérique.
L azote eft un des principes de l'ammoniaque;
il eft fous trois formes dans cet alcali , fuivant que
ce fel eft lui-même ou gazeux, ou liquide -, ou folide
5 il y eft uni avec l'hydrogène ; il en eft féparé
par l'etincelle & la commotion éleétrique 3 par
ladion d une vive & longue lumière, par Tacide
nitrique, par Tacide muriatique oxigené, par les
oxides métalliques. L'azote ne s'unit à l'hydrogène
pour former l'ammoniaque, que dans l'état liquide,
& non dans celui de gaz, qui s'oppofe en. général
à la combinaifon de ces deux corps. Cette
obfervation eft immédiatement appliquable aux cir-
conftances dans lefquelles fe forme l’ammoniaque
au fein des matières animales décompofées par le
feu ou par la putréfadion, ainfi qu'à la même formation
qui a fouvent lieu dans les diflolutions
métalliques faites par Tacide nitrique. ( Voye^Y ar-
ticle A m m o n i a q u e . ) ;
azote ayant été démontré dans l’ammoniaque,
fai penfé qu'il exiftoit atifli dans les deux alcalis
mtes & dans les terres alcalines. Je me fuis fondé
iurce quepluiîeurs de ces fubftances accompagnent
toujours les matières animales fi chargées d'azote,
comme on le fait i fnr ce qu'ayant toutes le caractère
alcalin commun, il paroifîbit naturel de l'attri-
uer a un principe commun 5 fur ce que plufièurs
<je ces fubftances alcalines paroilfoient fufceptibles
ce le convertir les unes darfs les autres, 8c fur-tout
toutes de l'ammoniaque pat
addition de l'hydrogène j enfin fur ce que Tazote
libre ou feulement fondu dans le calorique en état
e gaz azote, fembloit réunir la plupart des propriétés
alcalines j mais toutes ces idées ne font point
appuyées fur un aftez grand nombre d'expériences ,
jmur autorifer la dénomination d’alcaligene, que
favois propofée pour défîgner Tazote il ne faut
lès ranger, encore qne dans la clafle des hypothèfes*
Voyelle m o t A l c a l i s .
On ne connoît point d’union entre Tazote &
l’eau : on fait qu’il y eft indiftoluble, ainfi que dans
les corps combuftibles, folides ou liquides j on a
feulement, remarqué que le charbon chaud abfor-
be le gaz azote, & femble en fixer pour quelque
temps au mçins labafe. Vbyej 'GA Z a z o t e .
Il eft également inconnu quel'azote puilfe s'unir
aux acides & aux alcalis j peut-être ces combinaifons
exiftent-elles 8c ont-elles feulement échappé
jufqu'ici aux recherches des chimiftes.
On commence à entrevoir la combinaifon de
Tazote avec quelques oxides métalliques j mais les t loix & les propriétés de ces combinaifons font bien
peu connues’encore , 8c ce qu’on en fait, fuffit
feulement pour engager à les étudier.
C'eft dans les matières végétales & animales que
Tazote femble jouer un de fes plus grands rôles :
les premières n'en contiennent pas à beaucoup
près auffi abondamment que les fécondés. Il eft
même plufièurs matériaux immédiats des végétaux>
tels que le mucilage, le fucre, qui ne pâroiflent pas
contenir un atome d’azote, au lieu que toutes les
matières animales connues en contiennent une
quantité plus ou moins confidérable. Il eft clair que
Tazote qui fait partie des matières animales, leur
donne en grande partie les caractères qui les dif-
tinguent des fubftances végétales, & particulièrement
la propriété de fournir de l'ammoniaque à la
diftillation & de Tacide nitrique parla putréfaction ;
auffi celles des fubftances végétales dont Tazote eft
un des principes fe rapprochent-elles des fubftances
animales par les mêmes caraCtèresjellesbrûlent avec
une odeur fétide; elles donnent une huile épaifte &
del'ammoniaqueàla diftillation; elles fe pourriflent
promptement; c'eft à caufe de ces caractères que les
chimiftes long-temps avant de connoître la nature in- •
rime de ces fubftancea, 8c d’y foupçonner la préfence
de Tazote dont ils ignoroient alors l’exiften-
c e , avoient nommé ces matières végéto-animales.
L'azote contenu dans les fubftances animales &
végéto-animales, en eft facilement dégagé par les
corps qui,ens’uniflant à la bafe de ces fubftances,
8c en altérant leur nature par l’oxigène qu'ils y
portent, fourniflent en même-temps du calorique
qui diftbut le premier principe en fluide élaftique.
Telle eft la manière d'agir de Tacide nitrique fur
les matières animales , d’où il dégage une grande
quantité de gaz azate, ainfi que de toutes les fubftances
végétales qui fourniflent de l’ammoniaque
1 à la diftillation. (V'oyc^ les mots A n i m a l e s ^ A n a ^
l y s e , A n i m a l i s a t i o n , & c . )
La nature intime de Tazote n'eftpas connue; on
la regarde jufqu’à prêtent comme un corps fimple, •
ou plutôt indécompofé, parce qu’on n'en à point
fait l'analyfe. Il mérite toute l'attention des chimiftes
, foie à caufe de la grande quantité qu'en
contient Tatmofphère , & qui annonce une
vafte deftination par fa nature,, foie à caufe de fes
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