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mode & qu'il peut être appliqué à telle ou telle
capacité en particulier. Ce baromètre eft un tube
de verre , fermé par un bout & ouvert par Y autre ,
& courbé de manière que les deux branches deviennent
parallèles 3 comme celles d'un tube communiquant.
On remplit ce tube de mercure pur 3
on chauffe enfuite le tube pour expulfer l’air &
1-humidité qui pourroient refter tant fur les parois
du tube que dans l'intérieur du mercure j on fixe
ce tube ainfi rempli de mercure fur une plaque de
cuivre * divifée en pouces & en lignes.
' On fent qu'il n'ellt pas poffible de connoître la
pefanteur abfolue de l'air par ces efpèces de baromètres
, puifqu'ils n'ont que quelques pouces 3 &
au plus un pied. On place cet inftrument dans une
capacité où on veut faire le vuide 3 & on connoît
lorfque le vuide ell affez avancé , combien on a
tiré d’air du récipient. Quand le mercure s'approche
du niveau dans les branches 3 ce qui ne peut jamais
arriver à caufe de l'impèrfeéiion des machines
qui fervent à faire le vuide 3 on dit que le vuide
eft fait à une ligne, deu!flignes,~&:c. moins ou près.
Gn peut, fi l’on veut, ne retirer que la moitié,
le tiers ou le quart de l'atmofphère dedans la capacité,
ce que l’on détermine exa&ement par cet
inftrument ; d'après cela l'on peut dire, telle expérience
a été faite à telle ou telle preflîon atmof-
phérique. C e t inftrument, annexé à la machine
pneumatique, s'appelle auflî éprouvette, parce
qu'il fert à connoître la bonté de la machine pneumatique.
L’ ufage des baromètres eft devenu fi général
& fi néceffaire, qu'on lut a donné toutes les
formes poffibles. 11 y a des baromètres à colonne
droite, à colonne courbe, à cuvette, baromètre
recourbé, à cadran, portatifs, & c. 11 fera parlé
en détail de tous ces baromètres, de leurs ufages,
de leurs avantages & de leurs inçonvéniens, dans
le dictionnaire de phÿfique, c'eft pourquoi nous
n'en dirons rien ici. ( M. V auquelin. )
BAROTE. M. Morveau a nommé d'abord ba-
rote la terre que l'on défigne aujourd'hui par lè
nom de baryte ; on a penfé, en travaillant à la
nouvelle nomenclature, que le mot baryte étoit
plus près*de fon étymologie grecque, & qu’il
étoit auffi plus d'accord avec le génie de la langue’
françoife. Bergman avoit déjà employé le mot barytes
ef» latin, & plufieurs auteurs qui.ont écrit
dans cette langue avoient adopté cette dénomination.
( VoytT^ le mot Bar y t e s .) ,
BAROTIQUE. G'étoit l'adjeétif qu'on avoit
employé d'après le mot barote, pour défignerles
fels neutres dont cette terre forme la bafe. Depuis
qu'on a adopté le mot baryte, on dit auffi l'adjec-_
tifbarytique. ( Voyez Bar y tiqu e . )
BARRAS. ( Pharmacie.) On nomme ainfi h
jéfine du pin qui découle depuis l'automne juf- 1
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qu'à la fin du printemps , fe fèche fur l'arbrè & y
forme des malles jaunâtres.
BARRELIERE A LONGUES FEUILLES.
( Pharmacie.') Barleria longi folia.
B a R R E L I È R E A F E U I L L E S D E B U I S . ( Pharm.)
Barleria buxifolia. Ces deux plantes croiffent fpom
tanément dans l'Inde & à ‘Malabar. Leur racine
paffe pour être un puiffant diurétique. Elles font
vivaces. ■
BA R YO -CO CA LO U . ( Pharmacie.) Dénomination
compofée de deux mots grecs , qui fi»
" gnifient fruit ou coque, fâcheux ou dangereux,
& que l'on trouve dans quelques pharmacographes
pour défigner la plante que Linnéus'à nommé da-t
. tara 3 èc quel'on connoît vulgairement fous le
nom de pomme épineufe.
B A R Y -P IC R O N ou BA THY-PICRON.
( Pharmacie.) Dénomination compofée de deux
mots grecs, qui fignifient fortement ou profondément
amer, & qui a été employée par quelques
écrivains pour défigner l'abfynthe ou laurone,
plantes fortement amères.
BARYTE. La baryte eft une èfpèce de terre,
découverte il y a quelques années. Le mot baryte
' vient du mot grec baros, qui fignifie pefanteur,
& en effet la terre à laquelle nous donnons ce nom
eft la plus pefante de toutes les fubftances terreufes
connues.
La baryte a d’abord été nommée terre pefante
par MM. Gähn & Scheele, chimiftes Suédois,
qui en ont reconnu les premiers l'exiftence dans
le fpath pefant, nommé aujourd’hui fulfate de' baryte.
Bergman & M. Kirwan ont les premiers
employé le mot latin de barytes. On a enfuite pro-
pofé & employé pendant quelque temps le mot
barote, qu'on a changé en celui de baryte, la
pefanteur fpécifique de la baryte va au-dela de
4.000, fuivant M. Kirwan. Elle eft donc la puis
pefante de toutes Jès terres, puifque la filice
pèfe 2,éy , fuivant le même auteur, l’alumine
2.000, la chaux 2,3 , & la magnéfie 2,3 3. La
baryte n'exifte jamais pure dans la nature, mais
toujours combinée avec quelques acides. Elle a
été découverte & regardée, comme une fubftance
particulière par les chimiftes déjà cités. Mef-
fieurs Margraf & Monnet l'avoient cru delà nature
de la tèrre abforbante ou Calcaire -, cependant
ce dernier chimifte y avoit reconnu quelques ca-
raélères diftin&ifs, & il étoit porté à la regarder
-comme une terre différente de la chaux. Gann,
Scheele & Bergman', ont enfin cana&érifé cette
terre par fa diffolubilité, fa manière de fe comporter
au feu, fes combinaifons avec les acides,
& fur-tout fes attractions différentes de celles de
[ toutes les autres terres. Les propriétés de la ba-
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ryte n'ôftf encore été que peu examinées, au moins
comme matière ifoléè & pure. On a plus étudié
fes combinaifons, & c'eft fur-tout par les fels
ou’elle forme avec les divers acides & par fes
affinités très-fingulières, qu'elle diffère des autres
fubftances terreufesj en forte que fon hiftoire complétée
eft renfermée dans celle de tous les fels ba-
rytiques, 8r qu'il eft néceffaire pour la bien pof-
féder de consulter tous les articles de ces fels
depuis les acétites jufqu'aux fulfates. Voye^ le
mot Sels neutres, il ne doit donc être queftion
dans cet article que des propriétés de la baryte
ifolée, & on ne doit indiquer que de fimples généralités
fur fes combinaifons falines, &c.
Quoique, d'après cet ordre une fois établi, on
ne doive décrire en détail Je procédé qu'on emploie
pour obtenir la baryte pure qu'à l'article du
fulfate de baryte ( Voye£ ce mot,) il eft cependant
indifpenfable de aire un mot ici decette préparation.
Pour fe procurer la baryte , on déconi-
pofe le fulfate de baryte en le chauffant fortement
après l'avoir réduit en poudre fine avec un
huitième de fon poids de charbon; il réfulte de
cette décompofition du fulfure de baryte qui eft
auffi diffolubJe dans l'eau que l'eft peu le fulfate
de baryte. Ou leffive Ja, -maffe fondue, on dé-
compofe le fulfure de baryte par l'acide muriatique
ou l'acide acéteux, qui forment avec la baryte
des fels diffolubles j on Iaiffe bien dépofer
le foufre ; on précipite enfuite la baryte par le
carbonate de potaffe, de foude ou d'ammoniaque ;
on obtient ainfi du carbonate de baryte ; on le recueille
promptement, on le met tout humide dans
un creufet, & on le calcine fortement pour enlever
l’acide carbonique, qui ne fe volatilife bien
qu’à la faveur de cette eau, & avant que le carbonate
de baryte ait eu le temps de fe condenfer &
de fe deffécher ; car on verra à l'article de ce fel
combien l’acide carbonique y eft adhérent lorf-
quil eft bien fec ’& fur-tout criftallifé.
. La baryte pure obtenue par ce moyen, eft foys
forme pulvérulente, d’une extrême fineffe & d’une
affez grande blancheur. La plupart des auteurs modernes
difent qu'elle a une faveur analogue à celle
delà chaux j mais je n'y ai jamais trouvé une âcreté
a beaucoup près auffi décidée fur la langue.
On ne fait point encore fi elle eft altérable par
la lumière; confervée dans des poudriers ou bo-
C?|UX Ijf verreJ & expofée aux rayons du foleil,
elle n'éprouvé aucune altération fenfible.
Le feu ordinaire de nos fourneaux ne la fait
point entrer en fufion, elle donne au creufet d'ar-
gue dans lequel on la chauffe, une couleur bleue
°H verdâtre, & elle prend elle-même une légère
teinte de cette couleur. Cette propriété ne paroît
pas dépendre de fa réaéfcion fur l'alumine , car des
gros fragmens de carbonate de baryte chauffés
sottement, prennent fans fe déformer une teinte
verte jufques dans leur milieu. M. Darcet dit que
^ baryte, fe fond dans un creüfet d'argile ou de
fer à un feu très-violent. La chaleur la plus forte
que l'on puiffe donner , celle qu'on produit en
brûlant jdu charbon avec l’air vital, fait éprouve#:
une altération bien plus remarquable à la baryte.
Suivant M. Ehrman, elle fe fond facilement, eft:
fortement abforbée par le charbon, & fe perd.
M. Geijer a décrit ce phénomène abfolument de
la même manière. M. Lavoifier, dans fes mémoires
publiés parmi ceux de l’académie en 1782 & 1783 ,
a donné des détails encore plus exaéts fur la baryte,
traitée par le charbon allumé à l’aide de
l’air vital. On a expofé, dit-il, avec les précautions
convenables, de la baryte au courant d’air
vital ; en quelques fécondés elle s'eft fondue,
elle s'eft étendue & appliquée fur le charbon,
après quoi elle a commencé à brûler & à détoner
jufqu'à ce que prefque tout fut difiipé. La petite
portion de réfiau qu’on a raffemblée n'étant encore
que de .la baryte, elle avoit je goût de la
chaux éteinte avec, moins de caufticité; elle s'eft
effieurie à l'air. Le goût de gaz hydrogène fulfuré
qu'on a obfervé dans plufieurs de ces expériences ,
tenoit vraifemblablement à ce que la bai^te qu’on
avoit employée contenoit encore un peu de fulfate
ou de fulfure. tefte , cette expérience répétée
plufieurs fois fur de la baryte diverfemënt
préparée, a toujours donné le même réfultat,
c'eft-à-dire, que cette terré a brûlé avec flamme
& une forte de détonation.
Dans les expériences décrites par M • Lavoifier,
le réfultat le plus fingulier, & qui donne le plus
à réfléchir, eft l’efpèce de combuftibilité qu'elles
annoncent dans la baryte. Cette propriété eft trèsr
différente de ce qu'on connoît jufqu'ici fur toutes
les matières terreiifes; elle femble s'accorder avec
l'opinion que quelques chimiftes ont prife de la
baryte, en la regardant comme un oxide métallique
: on reviendra plus bas fur cette conjecture
en parlant de la nature intime de cette terre.
Expofée à l'air, la baryte y augmente de poids
; & fe combine, quoique très-lentement, avec l'acide
carbonique contenu dans l'atmofphère ; cette
combinaifon eft plus prompte quand la baryte eft
humeCtée ; mais elle ne reifemble pas à la chaux ,
comme on l'a dit.
La baryte n'éprouve~aucune altération de la
part de l’air vital. On ne connoît point l’aCtion de
l’oxigène & de l'azote fur cètte terre faline ; peut-
être contient-elle de l'azote, comme un de fes
principes conftituans ; mais on ne fait point fi elle
■ peut en abforber, & conféquemment ce qui lui
àrriveroit dans cette combinaifon.
La baryte fe diffout dans l'eau, mais avec aflez
de difficulté, puifqu'il faut 900 parties de ce liquide
à 10 degrés de température pour une partie
de baryte. L'eau qui en eft chargée donne une
couleur verte foible à la teinture des fleurs de
violettes, & fur-tout à celles de mauves ou de
raves. La diflolution de baryte, expofée à l’air j
fe couvre d'une pellicule légère qui fe reproduit à