
récens d’alkekenge avec leur graine ; on e n tire
la pulpe par le moyen d’un tarins ; on pile en-
femble les femences de pavot blanc, d’ache, &
les amandes amères,' pour en former une pâte ; on
la mêle avec la pulpe précédente ; on ajoute les
autres fubftances réduites en poudre ; on forme du
tout une maffe, en ajoutant du fuc d’alkekenge
non dépuré & nouvellement exprimé; on divife
la maffe par petites portions afin qu’elle fe fèche
alors on la réduit en poudre fine ; on la paffe au
travers d’un tamis de foie ; on humeéte la poudre
avec une fuffifante quanticé d’eau ; on forme une
pâte folide en la pilant dans un mortier de fer &
on la divife par petits troehifques en pyramides
triangulaires; on les fait fécher, & on les con-
fe-rve pour l’ ufage.
« Les femences d’alkekenge , de pavot blanc &
d’ache ne fe réduifent pas en poudre fuffifamment
fine, c’ëft pour cette raifon que nous recommandons
de pulvérifer la maffe après qu’elle eft lèche,
afin de divifer de nouveau les .parties trop grol-
fières, & de mêler les fubftances très-exaâe-
ment; cela eft d’autant plus néceffaire, que ces
troehifques font fotwent employés dans les potions
magiftrales, & qu’elles contiendraient des
parties-qui dégoûteraient les malades ».
La defeription de là préparation des troehifques
d’alkekenge eft un peu différente de celle décrite'
par Méfué. Le plus grand nombre des-pharma-
cographes ont fait des changemer.s dans cette formule
, celle que nous rapportons eft tirée du codex
de Paris ; quelques médecins ont fupprimé
l ’opium de cette compofition, Lemery voudrait
qu’on en retranchât les amandes & les femences
de pavot qui font des matières huileufes, & empêchent
que. la maffe prenne facilement la liaifon
qu’elle doit avoir, & il donne une autre formule
pour la compofition de ces troehifques dans
lefquels il ne craint pas de faire entrer l'acétice de
plomb, ou fel de fatume..
Malgré tant d’éloges accordés aux baies de
l’alkekenge, il nous paraît qu’elles ne peuvent
avoir que les propriétés des fruits muqueux &
acidulés, &r ces propriétés font néceffairement très-
légères, puifqu’il eft despays où l’on mange les fruits
de l’alkekenge, puifque l’on s’en fert ordinairement
dans noscampagnes pour colorer le beurre : fi, dans
plufieurs, cas de dyfurie , de calcul des reins,
de douleurs à la veffie, les troehifques d’alkekenge
ont procuré du foulâgement, c’eft à l’ opium
que les effets doivent être attribués, &
non à l’alkekenge, qui y eft en trop petite quantité
pour produire un effet fenfible : il en eft de
même des différentes liqueurs ou préparations recommandées
par les anciens , c’eft toujours à l’addition
de quelques fubftances aétives qu’il faut
attribuer l’effet du remède;
Les baies d’alkekenge entrent encore dans quel-
qu’efpèces de firop; mais fuivant nous, elles
doivent être uniquement réfervées pour préparer
des tîfanes ou décodions. On doit ramaffet
ces baies dans les mois d’oétobre & novembre ,
& pour les conferver, il faut les faire fécher avec
le péricarpe au-defius d un four à une chaleur
mooeree ; lorfqu elles font parfaitement sèches
on les enferme dans une boite, & il-faut les re-
nouveller tous les ans.
. ?! d autres efpèces d’alkekenge qui peuvent
etre employées en pharmacie ; pour les faire con-
noitre, nous rapporterons les articles fuivans qui
nous ont été fournis par M. Willemet, démonf-
trateur de botanique à Nancy.
A L K E K E N G E OU C O Q U E R E T D E V I R G IN I E .
( Pharmacie.) Phyfalis pubefeens. ( Linné. ) Çette
plante de là Virginie, a fon fruit de la groffeur
dune noix, verd^d’abord, & jaunit en mû-
rifiant ; il, a les mêmes propriétés que les baies
d alkekenge ordinaire, c’eft un diurétique par
excellence. La décoélion de fes feuilles eft anodine
, 1 on s en fert a laver les jambes : on trouve
ce coqueret dans quelques jardins botaniques.
Alkekenge visqueuse. (Pharmacie, y Phy-
Jahs vifiofa. ( Linné.) Cette plante également
de Virginie, & qui fe.trouve aufli à Rhode-
liland, d’une odeur nauféabonde, eft employée
dans l’Amérique feptentrionale comme diuré-
tiqpe, ç eft toujours fon fruit qui a cette propriété
: les- enfants en mangent.
Alkekenge , ou C erise de Mahon. ( P bar.
matie ) Phyfalis tomentofa. (M edic. ) Cette nouvelle
efpecen’eft point décrite parles botaniftes,
(mon par M. Médicus, direéfeur du jardin électoral
des plantes de Manheim, & favant bo-
tanifte, dans.les mémoires, de fatridémie pala-
tme : on la croit originaire de l’ifle de Minorque.
il faut 1 enfemencer fur couchés, enfuitela repiquer
ou la mettre en pot; on peut la conferver
deux ans., en Labritant l’hiver; fa culture
n’eft pas difficile.. Cette alkekenge a fes
feuilles duvetées, un peu.anguleufes; fes tiges
reffemblent à celles de. la pomme-de-terre , fa
fleur eft jaunâtre;.fon fruit d’un rouge jaunâtre ,
eftaigrelet, agréable à.manger & recherché des
riches : on le fert au deffert fur les tables.
ALKERMÉS, & quelquefois ALKERMES.
(Pharmacie. ) Mot arabe adopté par tous les phar-
macographes, & confervé de nos jours, pour
defignet une confeâion décrite par J. Méfué ,
& dont là bafe eft le fuc d’une efpèce d’infeaé
connu fous le nom de kermes, ou vuICTairement
graine d’écarlate.
On trouve encore dans nos pharmacies un firop
d’alkermès ; quelques anciens décrivent auffi un
Magijiire d’alternes , un ch-Suaired’alkermes , Sec.
Nous renvoyons l’expofition de toutes les- pré-
■ pâmions de leur ufage & de leurs propriétés au
mot Kermes.
ALKIN. ( Pharmacie,) Mot employé par quelques
écrivains arabiftes, & par -lequel ils défî-
gnent tantôt la fuie, tantôt le charbon, & d'autres
fois les cendres’gravelées. ( Voye^ Potasse. )
ALKïNDES OU CONDISI. (Pharmacie.)
Mots employés par quelques écrivains arabiftes,
pour défigner l’efpèce de plante que les Grecs
nommaient Jlruthion, & que nous connoiflons
fous le nom de faponaire.
ALKOHOL. L’efprit-de-vin le plus re&ifié,
le plus fec, ayant été nommé ainfî il y a longtemps
, nous avons adopté ce nom très-préférable
à celui d'efprit-de-'Vin ; nous avons feulement
changé fon orthographe en celle d’alcool.
{ Voye^ ce mot. )
ALKOOL. C e mot a été fouvent employé
dans les arts chimiques , & fur-tout dans la
pharmacie , pour indiquer une pouflière très-
fine ; on difoit autrefois pulvérifer en alkool, ou
alkoolifer telle ou telle fubftance; à cette expreflion
arabe, a fuccédé celle de porphyrifer;
parce que c’eft à l’aide d’un porphyre que l’on
parvient à réduire les matières dures .en une
poudre extrêmement fine. On doit abandonner
entièrement le mot alkool, fynonyme de pouflière
très-fine, non-feulement parce qu’on ne l’emploie
plus , mais fur - tout parce qu’il peut
être confondu avec le mot alcool qui appartient
au produit de la fermentation vineufe , autrefois
connu fous le nom d’efprit-de-vin.
ALKOSOR. (Pharmacie.) Expreflion qui fe
trouve dans quelques écrivains arabiftes , & par
laquelle ils défîgnerit le camphre.
ALLELUIA. ( Pharmacie. ) Expreflion hébraïque
confaçrée d’abord à quelques cérémonies
religieufes, &• prefque généralement adoptée
par les écrivains françois & les pharmaco-
graphes, pour défigner une efpèce de plante, à
caufe, dit Lemery & quelques autres lexicographes,
qu’elle fleurit ordinairement vers le
temps de .pâques, lorfqu’on chante par - tout
alléluia.
Cette plante, que Linnéus défigne plus convenablement
fous le nom d*oxalis acetofella , eft encore
nommée par plufieurs botaniftes françois,
ex ali de-y elle fournit en pharmacie quelques préparations
utiles & efficaces ; on en retire fur-tout
un fel femblable à celui que l’on débite dans le
commerce, fous le nom de fd d'ofeille, mais que,
d’après fes principes conftituans, on nomme aujourd’hui
oxalate acidulé de potajfe ; & comme il
importe de1 fupprimer, de réformer toutes dénominations
infignifiantes -, abfurdes & métaphoriques
que l’ignorance & le préjugé ont introduites
dans les fciences; comme il importe, pour les
progrès de la pharmacie d’y adapter l’ordre
& les principes de la nomenclature méthodique
de la chimie, nous défignerons la plante dont
il s’agit fous le nom d'oxalide. Nous renvoyons
à ce mot l’expofition des différentes prépara-.
tiens que l’on faït en pharmacie de leurs ufage.s
& de leurs propriétés, tant pour la médecine
que pour les arts. ( Voye£ Ox alide & Acide
OXALIQUE. )
ALLENEC ou ALNEC. ( Pharmacie.) Dénomination
des arabiftes pour défigner l’étain.
( Ruland Johnson.)
A L L IA C É , ALLIACÉE. ( Pharmacie.) Ces
dénominations font adoptées par un grand nombre
d ’écrivains modernes, pour défigner les fubftances
qui ont l’odeur & la faveur de l’ail; ainfî les botaniftes
diftinguent une famille de plantes qu’ils
nomment alliacées, telles font l’ail, l’oignon, le
poireau. Les pharmaciens emploient égaië-ment
ces expreflions pour défigner l’odeur, la faveur
de quelques fubftances médicamenteufes ; ainfî
l'ajja- foetida a une odeur alliacée ; Larfenic pro-
jetté fur des charbons ardens répand une odeur
alliacée; la plante que l’on nomme velar alliaitey
a, lorfqu’elle eft fraîche, une faveur alliacée.
On trouve aufli dans nos difpenfaires plufieurs
préparations alliacées , telles que le firop d’ail
de l’ancienne pharmacopée de Londres , l’élixir
alliacé de la pharmacopée de Bruxelles. ( M. Willemet.
)
Alliacée...(odeur) Tout le monde connoît
l’odeur forte & fétide qu’exhale l’ail ; on retrouve
cette efpèce d’odeur, dans plufieurs végétaux ou
matières végétales, qu’on défigne d’après cela
par le nom de plantes ou matières végétales alliacées
; telles que l’alliaire, eryjimum alliaria. L e
feordium , tenerium fçordium , une efpèce de
thlafpi ; thlafpi alliacea ; l’affa - foetida , le gaî-
banum , le fagapanum , l’opopanax, la gomme
ammoniaque , la. bdelüum, &c. Si la nature
feule offroit des corps cara&érifes par l’odeur
d’a il, on pourroit penfer qu’elle dépend uniquement
d’une compofition générale analogue ;
qu’elle eft un des produits du travail de la végé-.
tation ; elle- n’auroit alors un véritable intérêt
que pour les médecins qui voyent dans cette analogie
d’odeur, une analogie de principes & de
vertus. Elle ne pourroit d’ailleurs occuper encore
les chimiftes qui n’ont pas de moyens pour
déterminer la nature & la différence des principes
odorans ( Voye^ Arôme). Mais les confédérations
fur l’odeur alliacée ont un rapport immédiat
avec la chimie , en raifon de la production
fréquente de cette odeur dans plufieurs combinaisons
qu’il eft important de rapprocher ici. Le