
( iy$6 ) 3 indiquent le fafran des métaux ; celles
de Pruffe ( 1758) , & de Londres ( 17*8 )\y
ajoutent Je verre d’antimoine , que celles' de
Stockolm ( 1686 ) 8c de Ratisbonne ( 1727 ) prëf-
crivent feul. Celle de Paris ( 1738 ) conferlle le
veirè & le foie d’antimoine à parties égales y celle
deBath ( 1688 ) , les fleurs d’antimoine. Le plus
grand nombre de pharmacopées prefcrivoient parties
égalés de creme de tartre & de matière
antimoniale 5 celles d’Edimbourg 8c de Paris exigent
le double de tartre. Ces ouvrages diffèrent encore
par la quantité d’eau & par le temps de l’ébullition.
A Londres on prefcrit une ébullition d’une
demi-heure, à Paris on en veut une de douze
heures j enfin fuivant les uns il faut faire crif-
tallifer la décoéfcion, fuivant: les autres on doit
l’évaporer à ficcité.
Au lieu de toutes ces Variétés de procédés, il
feroit utile d’en fixer un qui donnât toujours le
même tartrite d’antimoine 5 & pour cela il faut
faire un choix exad de la bafe & du diffolvant.
On doit rechercher fi les matières antimoniées
qu’on prend ordinairement pour faire cette préparation,
font conftamment les mêmes par la
maniéré dont on les prépare elles-mêmes. Le foie
d antimoine préparé avec le nitre varie fuivant
une foule decirconftances, telles que la proportion
& le mélange plus ou moins régulier de ce"
fe l, la chaleur qu’on donne, la manière dont on
opère la détonation, foit en projettant les matières
dans un creufet rougi, foit en les allumant dans
un vaiffeau froid avec un charbon embrâfé 5 le
foie d antimoine doit donc être rejetté comme
variable. Il en eft de même, 8c parla même caufe.
du fafran des métaux. Le verre d’antimoine n’eft
pas plus confiant dans fa nature, puifqu’on prend
P°urle faire un fulfure d’antimoine plus ou moins
brûlé, & contenant plus ou moins de foufre.
Les meilleurs auteurs font à cêt égard parfaite«
ment d’accord avec Bergman, & fur-tout Mac-
quer, Poulletier de la Salle. L’antimoine même,
quand il feroit facilement attaqué par le tartre, i
ne devroit pas être choifi, puifqu’on n’eft jamais i
fûr de fa parfaite identité dans toutes les boutiques
: la poudre d‘Algaroth ou l’oxide d’antimoine
précipité par l’eau du muriate d’antimoine fubli-
mé, paroit à Bergman remplir toutes les conditions
qu’on defîre pour la préparation du tartrite d’anti-
rnoinej elle eft toujours la même, parce que l’antimoine
combiné avec l’acide muriatique, eft
toujours dans le même état d’oxidation , à la
vérité elle contient un peu d’acide muriatique,
mais on l’en débarraffe par une Ieffive alcaline.
Le choix des matières antimoniées ainfi fixé
fur la poudre d!Algaroth , Bergman paflè à celui
du diflolvant ; ce dernier eft éclaire par un plus
grand nombre d’expériences, parce que Bergman
a traité en particulier de la nature des antimoniaux
fulfurés dans une differtation dont on a
expofe ci-deffus les refuitats les plus importans.
Comme Ta&ion du tartre recommandé par la plupart
des difpenfaires, fur les oxides d’antimoine
n eft pas encore bien connue f & comme il n’eft
pas décidé fi c’èft fon acide furaibondant qui dif-'
loùt ces oxides, ou fi toutes les. parties de cet
acidulé contribuent à leur diffolution 3 Bergman
examine cette aétion, foit delà part de l’acide tartareux
pur,foit du tartrite de potaffe qui uni à Une por-. ••
tion dé, cet acide conftitue l’acidule tartareux,
foit 1 acidulé tartareux lui-même. Une partie d’an- r
timoine préparé .fuivant le procédé de la pharmacopée
de Londres,, ayant bouilli pendant 20
minutes avec 25 parties d’acide tartareux pur
obtenu par le procédé de M. Retzius, a donné
de petits grouppes de criftaux qui fe font comportes
aù chalumeau comme ceux de l’acide
tartareux pur , & fans donner de vapeurs antimoniales
j ainfi cet acide ne-’diffout point 8c n'attaque
point l’antimoine. Il en a été de même du
foie d’antimoine traité avec le même acide &
de la même manière. Le fafran des métaux tenu
en digeftion dans 6 parties de cet acide pendant
deux heures^.a donné des criftaux rayonnés qui, r
t^ités au chalumeau, ont jette quelque fumée
d antimoine. Le verre d’antimoine traité pendant
3a minutes avec 25 parties d’acide tartareux ,
u ?Urni ^es criftaux grenus qui ont donné au
chalumeau 8c une fumée très-forte d’antimoine ,
& quelques globules d’antimoine j une partie
qui étoit fous forme de gomme, a pré-
fenté les mêmes, phénomènes. Une partie d’antimoine
diaphorétique tenue en digeftion avec
vingt-cinq parties d’acide pendant trente minutes,
a donne un fel blanc qui a répandu un peu de
fümee antimoniale au chalumeau. Une partie de
poudre d Algaroth. bouillie pendant trente minutes
avec neuf parties d’acide tartareux ,. s’eft convertie
par le réfroidiffement en une fubftance. gé-
latineufe qui, humeéfcée par l’air, préfenta des
ramifications agréables. Expofée au chalumeau,
cette gelée fe bourfpuffia beaucoup > & répandit
unç abondante fumée antimoniale , fans donner
qe globules, métalliques. . Dans une autre expérience
, une partie de la: même poudre fut
eomplettément di{Toute par cinq parties d’àcide,
& a laide dune ébullition d’une heure. Bergman
n’a- jamais pu parvenir à fatDrer cet acide
d oxide d antimoine j la diffolution étoit toujours
acide. Il conclud de toutes ces expériences, que
Je métal de l’antimoine n’eft pas diffoluWe par
1 acide tartareux y mais qu’il le devient à mefure
qu il eft oxidé, 8c cependant jufqu’à une certaine
limite doxidation , puifque l’oxide, par le nitre,
eft moins diffolubîe que l’oxide vitreux qui
contient moins'd’oxigène.
Bergman- examine enfuite l’a&i.on du tartrite
de potaffe fur les antimoniaux j & quoiqu’il fût
raisonnable qu’un fel neutre n’agiroit pas fur des
oxides métalliques, il prouve cependant qu’il
y a une véritable union entre ces fubftances.
L’antimoine , le foie i ‘antimoine , traités avec
huit parties de tartrite de potaffe-, ont don-
J1--4 des criftaux qui fe font confumes lans
trace d’antimoine. Le fifa n des métaux &
l'antimoine diaphonique traités avec ce le l, a
la même dofe, a donné au chalumeau des-fignes
équivoques d’antimoine. Le verre d‘antimoine a
donné avec huit parties de tartrite de potalie de
petites aiguilles qui, fur le chalumeau, ont répandu
une fumée abondante d’antimoine. La poudre
d'Algaroth bouillie dans l’eau avec cinq parties de
ce fel pendant vingt minutes, adonne deux genres
de criftaux, les uns en tétraèdres , les autres en
aiguilles. Les premiers expofés au chalumeau ont
offert une grande fumée antimoniale & beaucoup
de globules de ce métal : ainfi le. tartrite de potafle
bien faturé , 8c même avec excès d alcali,
diffout comme l’acide tartareux 8c dans des proportions
correfpondantes les divers oxides d antimoine.
Cette découverte de Bergman femble
un peu de poudre noire mercurielle. Je ne fa-
'ture pas abfolument le tartre, parce qu’aîors
une partie de la diffolution fe convertit volon-
tier en gelée, 8c que le fel qui eft formé demeurant
annoncer que ces oxides agiffent ici a la maniéré :
d’un acide, qu’ils décompofent en partie le tartrite
de potaffe, 8c qu’ils forment un fel triple a deux
efpècés d’acides 8c à une feule bafe. . ^
Les mêmes matières antimoniales traitées par
l’acidule tartareux, ont offert les refuitats fui-
vants. Deux parties de foie d’antimoine bouillies
avec une partie de tartre, n’ont forme qu un
fel gommeux infipide. Une partie de fafran des
métaux avec huit parties de cet acidulé, ont offert
le même réfultat. Le verre d’antimoine exige trois
parties de tartrite acidulé de potaffe pour etre
faturé , 8c donne des criftaux. i rois parties d antimoine
diaphor étique fait avec 1 antimoine , miles
en digeftion avec deux parties de tartre, ont
donné quelques criftaux ; mais la plus grande portion
a pris la forme gommeufe. Cent parties de
poudre d’ Algaroth demandent foixante-dix parties
de l’acide tartareux pour leur diffolution > s il
y a plus de .tartre j il fe forme avec des criltaux
une gelée trânlparentë y une grande quantité deau
ladécompofe, 8c en précipite T oxide d anumoine.
Les alcalis & le borax facilitent la diilolution
des antimoniaux par Tacide tartareux. Trois parties
d’une, çompofition formée a une partie de
tartre 8c d’une demi-partie d’acide boracique,
diflolvent une partie de verre d‘antimoine, 8c forment
une matière gommeufe qui Ce change en
une poudre jaunâtre par la déification. Cette poudre
eft indiquée comme très-fupérieure au tartrite
d’antimoine 8c de potaffe. _ f*
Ces recherches préliminaires conduifent Bergman
à prefcrire la préparation du tartrite d antimoine
8c de potaffe de^ la manière fuivante.
Prenez , dit - il , cinq onces de crème de
tattre réduite en poudre, 8c deux onces deux
dragmes de poudre d’Algaroth précipitée par 1 eau
chaude, lavée 8cféchée,ajoutez une demi-kanne
d’eau, 8c faites bouillir doucement pendant une
demi-heure. Après cela 3 il refte ordinairement
long-tems fufpendu dans l'eau fe dépofe
plus facilement y c’eft un inconvénient dans
la pratique qu’il eft bon d’éviter, d ailleurs le
remède étant moins aétif, la dofe fera plus forte,
on pourra la pefer plus exactement, 8c la dif-
tribuer en plufieurs prifes, fans craindre aucun
accident. Après avoir filtré la diffolution, faites-
la évaporer jufqu’à pellicule dans un vaiffeau découvert
( on ne doit pas fe fervir de vaiffeaux de
’métal), tenez-la enfuitë à la chaleur de la digeftion
., pour que les criftaux fe forment 8c fe précipitent
infenfiblement j vous les deffecherez ensuite
fur du papier gris que vous aurez mouillé
auparavant. Ces criftaux font nets 8c brillans,
ils égaient le poids du tartre que Ton a employé.
Les croûtes falines les plus pures qui fe font attachées
aux bords des vaiffeaux, vont environ à
une demi - once; on les lavera dans l’eau froide,
8c on les gardera féparément. La dernière leflàve
rouffe 8c épaifle, doitêtreiettée.
Bergman termine fa diuertation par examiner
les propriétés du tartrite d’antimoine 8c de potaffe.
C e fel criftàllife en o£taëdres, dont les pyramides
font plus allongées que celles de L'alun..
M. Morveau obferve à cet égard , que le plus
fouvent il eft en criftaux tétraèdres. Ces criftaux i contiennent un tiers de leur poids d’antimoine ;
j ils ne s’effteuriffent ni ne s’humedtent à l’air , ils.
décrépitent au chalumeau, exhalent beaucoup de
fumée antimoniale, 8c laiflènt fur le^ charbon des
grains métalliques. L’eau diftillée à quinze degrés
en diflout jg3 cette diffolution rougit le tour-
nefol j les alcalis en précipitent un oxide blanc très-
divilé, qui s’attache fortement au verre. La première
liqueur préparée pour la criftallifation du
tartrite antimonié fe comporte autrement que la
diffolution pure de ce fel. Les alcalis cauftiques ne
féparènt l’oxide qu’en poudre. Le précipité fait
par les carbonates, offre, au bout de quelques
heures , des criftaux rayonnés qui dilparoiffent,
8c ne laiffent qu’une fimple pouffière, lorfqu’on.
chaiiffe jufqu à trente degrés la liqueur qui les
contient. L’acide fulfurique concentré forme dans
la diffolution de tartrite d'antimoine 8c de potaffe-
un précipité blanc abondant , qui difparoît par
l’agitation , 8c qui, au chalumeau, fe dilfipe en
fumée antimoniale. Le fulfure alcalin y forme un
précipité orangé de foufre doré d’antimoine.
A ces détails, Bergman ajoute un procédé pour
préparer le tartrite de potaffe antimonié , ou la
çombinaifon de 1 oxide d antimoine au tartrite de
potaffe neutre, qu’il a trouvé fufceptible, comme
il a été dit ci-deffus, de diffoudre cet oxide.
Faites bouillir', dit-il, dans un vaiffeau de verre
pendant une demi - heure dix onces de tartrite
de potaffe , & treize onces de poudre d'Algaroth