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C*eft avec le baume de Tolu que Ton prépare le
fyrop balfamique. L'on retire aufii de ce baume
une teinture avec l’alcool reélifié#
(M. W illemet.)
Baumes artificiels. ( Pkarm,) On a donné
ce nom, dit M. Baume, à des médicamens com-
pofés qui avoient à-peu-près la confiftance vif-
queufe des baumes liquides, naturels, 8c auxquels
on attribuoit les mêmes vertus qu'à ces fubftances.
Mais dans ces derniers temps, on n’a point eu
•d’égard à la confiftance des médicamens', auxquels
on à donné le nom de baumes. C ’eft ce qui fait
que l’on a aujourd’hui dans la pharmacie des baumes
liquides alcooliques, des baumes liquides de
la confiftance des huiles, des baumes épais comme
les onguens, des baumes folides comme des emplâtres
; il ne s’en trouve plus qui aient bien véritablement
la confiftance des baumes liquides naturels.
-
Les baumes alcooliques ont pour bafe l’alcool
Sc plufieurs huiles volatiles : quelquefois on charge
l’alcool de la teinture de plufieurs fubftances,
avant de les mêler avec les huiles volatiles,.
- Les- baumes qui ont la confiftance des huiles
fixes ou graffes, font faits avec ces mêmes huiles,
auxquelles on ajoute des matières odorantes qui
changent peu leur confiftance.
Les baumes qui 6ht la confiftance d’onguent, '
font le plus fouvent des.onguens proprement dits 5
quelques-uns cependant ne font compofés que de
cire blanche , ou d’huile épaiffe de mufcade, qu’on
a mêlé avec des huiles volatilés 8c odorantes 5 mais
• cela ne fe pratique plus actuellement, à caufe
quelles ranciûént avec trop de facilité.
• : Les baumes emplaftiques doivent leur confif-
,tance à de la cire, 8cc. Ils font faits pour être
odôrans, 8c ne s’emploient que comme'parfums.
On les enferme dans des boëtes d’ivoire ou d’ar-
,gent, 8c on les porte dans la poche : on donne à
ces baumes une confiftance folide , pour qu’ils
ffoient plus commodes à porter fur foi, & afin que
leur odeur fe diftipe moins.
Plufieurs baumes fe prennent intérieurement,
les.autres s’appliquent à l’extérieur.
On voit par cet expofé de M. Baume, qu’il fe-
roit affez méthodique de partager 8c de renvoyer
les baumes compofés ou artificiels en trois claffes
chimiques } favoir, i° . dans celle des alcools composés
5 2°. à celle des diffolutions huileufes, liquides^
3°; à celle des onguens. Mais comme on
n’a pas à beaucoup près décrit tous les baumes
.alcooliques à l’article des alcools compofés, 8c
qu’il eft cependant néceffaire de rendre complets
dans ce dictionnaire- l’hiftoire des préparations
compofées que l’on fait tous les jours en pharmacie
, & qu’on emploie plus ou moins fréquemment
aujourd’hui dans différentes parties de l’Europe,
nous croyons utile de réunir ici par ordre alpha-
j>étiqu,ê les principales efpèçes. de cçs préparations.
b a u
Nous en emprunterons la defcription de'l'ouvragi
de M. Baumé fur la pharmacie, en y inférant lc-s
remarques,. les changement ou les additions que
l’état aCtuel des connoiflances pharmaceutiques
rend indifpenfable.
Baume d’acier ou d’aiguilles; (Pharmacie.)
La préparation connue dans les pharmacies fous
le nom de baume d’acier ou baume d’aiguilles
n’eft point un véritable baume, fuivant le fens
que nous avons donné à ce mot dans l’article
précédent j c’eft: une efpèce de favon métallique,
dont la confiftance feule peut le rapprocher des
compofitions balfamiques artificielles ; mais ce
nom pharmaceutique étant confacré, nous dé<
crirons ici cette tompofition.
Voici d’abord comment M. Baumé prefcrit de
faire le Baume d’acier.
QJL Aiguilles d’acier.............. . ? t fi
Acide nitrique . . . . . ; . . A § j. S
On-met dans une capfule de grèsf acide nitrique
avec les aiguilles. Lorsqu’elles font diffoutes, on
-ajoute :
Huile d’olivé.. . . . . v . . . . . . » % ij . fi
A l c o o l . . . . . . . . . . .............. I ij* fi
B A U
I de ..quèlqties mois, & le baume d’ab 1
Luilles n’en a pas plus la faveur. Lorfqu’il eft
parvenu à ce degré d’endurciffemenr, il con-
I ^jent de le broyer fur le porphyre avec une fuf-
I fifante quantité d’huile d’olive, pour le ramol-
[ ]jr convenablement,
M- Vauquelin a inféré, il y a quelques mois
I dans mon journal des découvertes en médecine 3 un
[ nouveau procédé pour préparer le baume d’ai- I guilles. L’opération qu’il propofe eft beaucoup
[ plus fimple, plus courte 8c donne un réfultat I plus confiant; que la méthode employée jufqu’ici.
Le procédé dont on fe fert communément en
I pharmacie pour faire le baume d’a ig u ille se ft ,
I dit-, M. Vauquelin, fi long, & a fouvent un fi
I mauvais fuccès, que j’ai cru très^utile d’en offrir
[ un nouveau qui fût plus fimple, moins coûteux
K & plus prompt. La plupart des pharmacopées pref-
| criventpour préparer ce médicament, de mêler
[ enfemble des aiguilles d’acier,. de l’huile d’olive
| & de l’acide nitrique. Il fuffit d’expofer cette
| méthode pour -faire fentir aux perfonnes inftruites
[ à combien d’inconvéniens elle eft fujette. En effet,
I avant que l’acide nitrique ait diffous les aiguilles,
| il a fouvent brûlé 8c réduit l’huile en char-
I bonj d’un autre côté, à mefure que l’acide ni-
I trique agit fur les aiguilles, la portion d’huile
I qui n’eft pas encore décompofée, réagit fur l’oxide
I de fer formé, & donne naiffance à une efpèce
I d’emplâtre qui enveloppe les autres portions d’ai-
1 guilles non encore oxidées ni par conféquent dif-
I foutes', & empêche enfuite l’acide d’agir deffus, ,
I à moins qu’on n’entretienne long-temps la cha-
I leur dans ce mélange 3 mais il arrive de-là un
I autre inconvénient , qui eft dû à ce que l’acide
I nitrique brûle trop d’huile, & rend, le baume
I ou diffoluble dans l’eau, ou incapable de fervir
I aux ufages auxquels on le deftine. M. Baumé
I a cependant évité une partie1 de ces in couvé-
I nieris, en recommandant de diffoudre à part les
I aiguilles'' dans, l’acide nitrique, & de mêler en-
I fuite l’huile & l’âlcool 5 mais comme l’acide ni-
I trique oxide plutôt le fer qu’il ne le diffout,
I il faut enfuite beaucoup de temps pour combi-
I uer cet oxide avec J’huile d’olive-,; & cependant,
I l’acide nitrique excèdent à l’oxidation du fer , 8c
I la chaleur agiffant fur l’huile & l’alcool brûlent
I l’une 8c la. rendent diffoluble dans l’eau, & vo-
I latilifentl’autre, en partie éthérifiée par l’acide ni-
| trique. C ’eft pour obvier à ces longueurs, à ces
I incertitudes de réuffite , que jé propofe la mé-
I thode fuivante. Faites diffoudre- dàris de l’alcool
I autant qu’il fera poffible de favon blanc à la tem-
I pérature de 30 degrés dans un matras à long col 5
K mêlez enfuite cette diffolution- avec une diffo-
| Jution de fulfate-de fer, fùbftanc'e qui n’eft point
I chèrej-il fe fait fur-le-champ une double décompo-
| fition 8c une double combinaifon j la foude du fa-
I von s’unit à l’acide fulfurique du fulfate de fer *
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8c l’huile du" favon fe porte, fur l’oxide de fer,
8c donne le baume d’aiguilles, qui Ce trouve entoure
de-toutes parts de l’alcool, dont il prend
ce qu’il pourroit'prendre dans la première méthode}
mais comme ce baume n’eft: pas rougeâtre
comme celui des boutiques, parce que le fer n’y
eft pas affez oxtdé, on peut y ajouter quelques
gouttes d’acide nitrique 8t faire faire quelques
bouillons àu tout, 8c alors il aura la même couleur
}. ou bien fi l’on ne veut pas faire la dépenfé
de l’acide nitrique, l’on prendra au lieu d’une diffolution
de fulfate de fe r , une eau-mère rouge
de ce fel, 8c cela reviendra au même.
B a u m e d e . v i e d ’ H o f f m a n n . ( Pharmacie.1)
Le baume de vie d’Hoffman eft une • tëinture
çompofée, 'analogue à beaucoup d’aütres préparations
de ce genre , que nous aurions pu accu-
mulèr ici fous la même dénomination. Comme
celle-ci eft une des mieux faites & des plus actives,
nous la décrirons, d’après M. Baume, en
négligeant d’ailleurs plufieurs autres préparations
analogues qui ne font dues qu’aux préjugés de
ceux qui les eftiment, 8c à la cupidité de ceux
qui les vendent.
7JL Huile effentielîe de lavande,
marjolaine,. /
gérofles.. . . I _ .
m a c is ...... .3
cannelle...... V
c itron ...... J
rhue..
de fuccin reélifiée.
ambre gris.. ‘........
alcool reélifié........
On coricafle l’ambre gris , on le met dans uru
matras avec les huiles efientielles ,8c l’alcool j on
fait digérer à froid'pendant plufieurs jours, oit
jufqu’à- ce que l’ambre gris foit diffous, alors on
filtre la liqueur.
Ôn emploie ce baume pour l ’extérieur à caufe;
de fa bonne odeur ; mais on en fait auffi ufage;
pour l’intérieur- : il eft fortifiant , on le recommande
dans les coliques qui proviennent des*
diarrhées 5 mais il faut, être très-circonfpe<ft dans;
fon ufage.
La do fe eft depuis iQgouttes-jüfqa à demi gros;.
B a u m e a c o u s t i q u e (Pharmacie.) Le baume
acouftique eft un mélange de plufieurs huiles
8c diffolutions huileufes, dontM.. Baumé décrit
ainfi: la préparation-
7f Huilé de rhue par infiifionv.. . . . . |
baume tranquille. . . . . . . . . . . . ï • ij. •
de foufre térébenthiné.. , , Gutc. x.