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trop aqueufes., ou <fes triantes, fraîches 'en trop
grande quantités qui afroibliroient la liqueur par
Veau qu'elles y ajouteroient ; il faut auîu prépare
rcës bierres en petite portion à la fois ; parce
qu’elles font fufceptibles de, s’altérer &c de fe
gâter promptement, & de les tenir dans un lieu
frais, & dans des vaifleaux exactement bouchés.
Qn peut varier .beaucoup les bierres médicamen-
tèufes, fuivant les indications qu’on feipropofe de
remplir avec cès préparations.
BIGNONE ou FLEURS. BLEUES, d Pharmacie.')
Bignonia ccerulta. Arbre qui croit dans
les iflès de Bahama, & dans les forêts de la
Guiane & de l’ifle de, Cayenne.
Son écorce eft purgative & vomitive contre les
dévoiemens & la dyffentefie.
(M . WlLLÏMET.) '
BlGNONE DE l ’ iNDE, ( Pharmacie.) Bignonia
Indien. Arbre oriental., - affez élevé , dont les Indiens
fe fervent desi feuilles en çataplafme pour
guérir, les ulcères.
(M . WlLDEMET.)
BIJON. ( Pharmacie. j Dénomination employée
pour défigner le fuc balfamique & séfineux qui,
pendant l'é té , filtre, naturellement à travers l'écorce
des pins & fapîns; ce fuc plus fluide , plus
tranfparent que le galip.pt ou la térébenthine,-que
l’on obtient par l’incifion des arbres reffemble,
beaucoup, difent les auteurs, au baume blanc,
du Pérou; mais comme il eft peu abondant, il
eft rare dans le commerce,, & fouvent on débite
fous ce nom une térébenthine ou galipot",
délayé avec l’huile volatile de térébenthine.
BILE. U n’y a point de matières animales plus
importantes à connoître que la bile. Çette liqueur,
joue un très-grand; rôle dans Léconomie animale.
On en voit! lés ; preuves dans 1’,étendue du vif-
cère qui fert àlàpréparer, dahs le lieu qu’il occupé,
dans les organes fur lefquels il a une influence immédiate
, dans fa conftance parmi les animaux, puif-
qu’on le. trouve jufque.dans les, infeétes & dans
les vers , dans la grayité des maladies produites,
par fes altérations, & fur-tout dans les indices
fondés fur les différens caractères . des' évacuations
bilieufes que les médecins tirent de leurs
obfervati.ons fur cette. humeur, qui colore les
excrémens de beaucoup de nuances diverfes, &
qui en fait varier la confiftance, l’qdeur, ainfi
que toutes les propriétés. Pour bien connoître
tout ce que l’analyfe de la bile peut apporter de
lumières dans la phyfique animale, il faut ob-
ferver ici que le foie reçoit une très-grande quantité
de fang veineux qui vient des vifeères abdominaux
; que ce fang qui coule très-lentement,
a parcouru beaucoup de parties grailfeufes ; qu’il
eft plus ou moins furchargé d’hydrogène & même
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de gfaiffe toute formée ; que la bile eft deiîinée
à couler dans le duodénum , à s’y- mêler aux ali-
mens.déjà en partie modifiés, diffous dans l’efio-
mac, & à y opérer un nouveau changement, Il
eft auffi nécefiaire. d’obferver que la rate paroît
donner à une partie du fang qui va au -foie, un
caractère particulier qui fe rapproche du fang veineux.
On doit encore rappeller ici > que le fang
veineux paroît être furchargé d hydrogène' & privé
d’une, partie du calorique:libre que .contient le
fang artériel ■; 2 \ {que le foie-'a un volume très-
c.onfidérablè dans le foetus des animaux à fang
chaud avant .qu’ils «aient, refpiré ,, 8c qu’il fenible
remplir une grande partie dësifonètians du. poul-
mon. . :
La bile ou le fiel eft une liqueur d’un vert plus
ou moins jaunâtre , d’une faveur très-amère, d’une
odeur fade & nau féabon deij qui, après avo'îr -été
féparée du fang. dans le -foie ., eft recueillie chez
le plus grand nombre .des animaux, excepté les
infé$es :8c Jes vers, dans un réfervoir.membraneux
placé fo,us le foie., 8c. qu’on nommé véficuledu'
fiel. Qu. n’a encore que peu: examiné la bile humaine
par la difficulté: que l’on éprouve a s’eiï
| procurer une certaine quantité, c’eft: celle de boeuf
quion a prefquê toujours foumife aux expériences
chimiques. Cependant on en a fait affez fur la bile
humaine, pour (avoir qu’elle a beaucoup d’analogie
avec celle des quadrupèdes.....
Cette liqueur eft d’une confiftancè prefquegela-
tineufeou glaireufe 5 elle file comme un firop épais ;
i en l’agitant,;elle moulfe comme l’eau de favon.
Cependant fa confiftance varie comme falcou-
: leur} on la trouyequelquefois en partie coagulée.
Si on la diftille au bain-marie elle donne un
phlegme qui .n’eft ni acide ni alcalin, mais qui
eft fiifceptibie; rd.e paffer. au bout d’un certain
'temps à la putridité. C e phlegme m’a-«fouvent
préfenté un. cara&ère fingtvlier , celui d’exhaler
une odeur aromatique fuave & bien marquée,
fort analogue à celle de l’ambre ou du mufe. Cette
expérience a été faite un grand nombre de fois
dans mon Laboratoire 5 elle réuffit fur-tout en dif®
allant de la bile de boeuf un peu altérée 8c confer-
vée depuis, plufîeurs jours. La mèmè odeur fe
développe toujours dans la bile épaiffie 8c gar-
,dée depuis long temps. Cette obfervation a déjà
été faite par plufieurs chimiftes.
Lorfqu’on afépàré de la bile-toute l’eau quelle
peut fournir au bain-marie ^ on la. trouve dans
Tétât d’un extrait plus ou moins fec d’un vert
foncé ou brun. Cet extrait de bile >. ou plutôt
; cette bile épaiffie attire l’humidité de l’air; il
eft très-tenace 8c très - poiffeux ; il eft prefque
entièrement diffoluble dans l’eau.. En le diftillaima
la cornue, il donne un phlegme jaunâtre & -alcalin,
une huile animale empyreumatique, beaucoup
çle carbonate ammoniacal, un fluide elaf-
tique mêlé, d’acide carbonique, : de gaz hydrogène
carboné , 8c de gaz azote. Il refte, après cette
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opération, un charbon aflez volumineux, moins
difficile à incinérer que ceux de la plupart des
autres fubftances animales. Suivant M. Cadet,
quia donné à-l'académie en 1767, un très-bon
mémoire fur l’analyfe dè la bile, ce charbon contient
du carbonate de fonde , une terre animale,-
c’eft-à-dire ; du phofphate de chaux, un peu'
d’oxide de fer. il faut obferver que la diftiila-
tien de la bile à feu nu'd demande à être conduite
avec lenteur , parce que cette fubftance'fe
bourfouffle confidérablement. Quant’ au fel que
M. Cadet indique dans-le charbon de la bile, &
qu’il croit être’ analogue àu ' fucre de lait, on
lent bien qii’il eft irnpdflible que cette' matière
ait réfifté à la chaleur, forte, néeeflaire pour réduire
la bile à l’état charboneux. En obfervant
avec foin ce qui arrive à de la bile chauffée à
foixante degrés, on voit qu’elle fe coagule comme
une matière albumineufe , & qu’elle fe prend en
une' maffe filante, & en partie floconeufê 3 on
reconnoît à cet effet la préfencë de la matière
albumineiife dans cette liqueur..J’ai auflfi obfervé
dans les produits !de- la bile diftillée à la cornue
k reétiflés ,'un peu d’acide pruftîque en partie libre,
& en partie combiné avec dè l’ammoniaque.
La biieexpofée à l’air à une température chaude
de quinze à vingt-cinq degrés s’altère très-promptement
; fon odeur devient d’abord fade & nau- !
féabonde ; fa couleur fe détruit Sc fe dénature, il
s’en précipite dés flocons mucilagineux blanchâtres 3
elle perd fa vifeofité, & elle-prend bientôt une
odeur fétide & piquante. Lorfqüe fa putréfaction
eft fort avancée, fon odeur devient fuave &
comtriè ambrée. M. Vauqüelin a découvert qu’en
faifant chauffer de la bile de boeuf au bain -marie ,
& en L’épaifliifant un peu, elle fe conferve enfuite
plufieiùs mois fans s’altérer, comme cela a lieu
pouf lë vinaigrë que l’on fait bouillir. 11 a trouvé
que la bile de boeuf altéréë', exhalant une odeur
fétide, 8ë dont la couleur éft brune-, fale &
trouble, devient d’un beau vert, perd lbn odeur
lorfqu’on la chauffé', & qu’il s’en fépare-alors
quelques flocons albumineux & concrets j elle
n’eft plus enfuite aulti fujette à s’altérer que dans
fon état naturel.
La bile fe diflfout très-bien dans Lëau, fa couleur
paffe alors au jaune plus ou moins clair,
fuivant la quantité d’eau que l’on y ajoute.
fous les acides décompofent la bile à la maniéré
des favo'ns, & ils y prodiiifeiit de plus un
ooagulum, en de lalbumine qu’elle consent/
Si 011 filtre ce mélange, & fi l’on évapore
la liqueur filtrée, on en obtient un fel neutre
formé par l’acide qu’on a employé , & la fonde.
Cette, belle expérience due à M. Cadet, àé-‘
montre la préfence de la foude dans la bile 3 la matière
reftée fur ie filtre dans ces expérièncës eft
€paiffe, vifqueufes elle èft compofée de deux fubf-
taficës différentes , l’une eft de l'albumine épaiflie,
coagulée^ l’autre eft amère & très-inflammable, fa
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couleur & fa confiftance varient fuivant la nature
& le degré de concentration de l’acide qu’on a
employé pour la féparer. J’ ai obfervé qu’en général
, l’acide fulfurique lui donne une couleur
verte foncée; l’acide nitrique un peu concentré ,
une couleur jaune, brillante, & l’acide muria-»
tique, un vert clair très-beau5 au relie, ces«
couleurs varient beaucoup fuivant l’état de la
bile 8c celui des acides. Ce -précipité a été regardé
comme une fubftance analogue aux réfines,.
fur - tout par ivl. Van - Bochaute, chimifte à
Bruxelles , qui a donné une diftertation fur la
partie colorante de la bile. Le précipité de la.
bile par les acides fe bourfouffle, fe fond âçs’en-
fiavnme fur les charbons ardens 5 il fe difToub en
totalité dans l’alcool, 8c l’eau le précipite comme
les flics réfineux. L’aéiion des' acides démontre
donc que cette humeur eft un véritable favtn
formé par une huile analogue aux réfines unie
à la foude 3 ils annoncent aufii la préfence d’une
certaine1 quantité de matière« albumineufe dans
cette liqueur animale ; c’eft cette matière qui eft:
la caufe de la coagulation de la bile par le feu,
par les acides , par l’alcool 3 c’eft elle qui. eft le
fiège de la putréfaction.
Les fels neutres alcalins mêlés à la bile , l ’empêchent
de pafifer à la putréfaction. Les fels ammoniacaux
font décompofés par la bile ; les fels
neutres terreux fe décompofent 8c la précipitent.
Les diffolutions métalliques font décompofées
par labile quelles décompofent en même-temps ;
la foude contenue dans cette humeur, s’unit
à l’acide de la dilTolution , & l'huile colorée de
la bile fe précipite combinée avec l’oxide métallique.
La bile s’unit facilement aux huiles , 8c elle
les enlève de defïus jes. étoffes, comme le fait
le favon. Voilà pourquoi la bile de boeuf eft
employée par les degraiffeurs.
La bile ou le favon biliaire fe diffout dans l’alcool,
qui eh fépare la matière albumineufe épaiffie.
La teinture de bile n’èft pas décompofée par l’eau,
ce qui démontre, que' cette fubftance eft un véritable
favon animai également foluble dans l’eau.
; 8c dans l’alcool. L’éther la difloiit aufli très-facilement.
Le vinaigre décompofe la bile comme les acides
minéraux5 en évaporant la liqueur filtrée, on obtient
de l’acétite de foude bien criftallifé.
il fuit de ces diverfes expériences , que la bile
eft un compofé de beaucoup d’eau, d’un arôme
particulier, d’un mucilage albumineux, d’ une
huile concrefcible particulière, 8c de carbonate
de foude. M- Cadet dit avoir trouvé un fel qu’il
croit être la nature du fucre de la it, 8c dont
M. Van-Bochaute a confirmé depuis l’exiftence ;
mais il eft vraifemblable que cette prétendue matière
faline eft plutôt analogue à la fubftance huilerie
, feuilletée 3 brillante 8c criftalline , que