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i e fert en fri&ion pour le traitement des maladies
vénériennes , dans la vue d'empêcher la fa-
îivation qui fuit ordinairement l'ufage du mercure
, & enfin d'anéantir ce mal fans exciter aucune
excrétion : ie .camphre eft aufii regardé
comme le correctif des mouches cantharides. Le
camphre peut fervir à l'artificier pyrotechnien.
C M. Willemet. )
CAMPHREE. {Odeur.) onfe fert quelquefois en
chimie de l’expreflion odeur camphrée y pour déligner
l'odeur du camphre que préfentent quelques
fubftances végétales , & en particulier la
plante connue à caufe de cette propriété fous
le nom de camphor'ata monspeliaca , & plufieurs
huiles volatiles retirées des labiées. Gn employé
aufii l’expreffion de camphré en pharmacie pour
défigner une compofition dans laquelle entre le
camphre $ c'eft ainfi qu'on dit potion camphrée ,
«émulfion camphréeonguent camphré., &c. .
En étudiant les végétaux avec plus de foin &
d'attention qu’on ne l'a encore fait , en faifant
des. analyfes plus exactes des plantes & de leurs
divers produits , on trouvera certainement plus
fréquemment qu'om__ne l ’a penfé l’odeur camphrée.
Voyei le mot c a m p h r e .
C A M P H R É E . ( Pharmacie. ) Camphorofma monf-
peliaca, Cqmphorata Monfpelienjîum. J. B. B. 379.
C'eft un fous-arbriffeau rameiix',-commun dans
lés lieux fablonneux du Languedoc, aux* enviions
de Montpellier, en Provence, en Efpagrië,
<en Sibérie, en Tartarie. 11 eft dans notre jardin
des plantes. Il paffe pour vulnéraire, apéritif ,
céphalique, fudorifique, expectorant, antifpafmo-
dique ; contre les fleurs blanches , les vers,
le {eorbut, pour exciter les mois , pour retarder
lés progrès de la phtifie pulmonaire, pour guérir
les obftruétions commençantes. On l'emploie fréquemment
à Montpellier dans l'hydropifié , l'af-
•thme> & 'autres maladies chroniques5. On prend1
la camphrée en infufion- théiforme. Elle eft encore
vantée contrç les fluxions des yeux.j elle
fait partie de la nomenclature des médicamens
flm,ples de la pharmacopée de Paris.
(M. Willemet.)
C AN N E L L E .(Pharmacie.) Cinnamomum. C'eft
une écorce mince, roulée en petits tuyaux, d'une
fubftance ligneufe, un peu fibreufe , caftante,
unie, d'un jaune rougeâtre, d'une faveur âcre,
piquante, aromatique, mais.agréable, d'une odeur
douce très - pénétrante^ 11 faut la choifir en
beaux morceaux , point trop épais , ni pefans,
ni lignèux. C ’eft la fécondé écorce d'un arbre
nommé par Linné, laurus cinnatàomum', & par'
Gafpard Bauhin , cinnamomum , Jlve canella \ey-
lanica , qui croît fpontanément en abondance
dans rifle dé Ceylap.
La cannelle eft m des aromats le plus doux j
C A N
nervin, cordial, céphalique, ftimulant y échâtif
fant , fudorifique , emménagogue, apéritif, fto»
machique.
La cannelle fe donne en fubftance à cinq, fïx,
dix , même quinze grains. On la fait infufer à
la dofe de deux gros dans une chopine de bon
vin , & on en fait des rôties pour corroborer 8c
rétablir les perfônnes affoiblies & langui liantes
qui font convalafcentes, & qui ont fouffert
de grandes maladies. C e vin cordial eft recommandable
dans toutes les fièvres- éruptives , miliaires
, rougeoles , varioles, pourpres. La cannelle
convient dans toutes les’ maladies de la
tête & des nerfs provenantes de relâchement,
guérit les flux de ventre , le vornjfTement, la
leucorrhée. A l'extérieur la cannèlle eft bonne
dans les paralyfi.es , les tremblemens & foiblefles
des parties. Elle .eft d'un grand u-fâge pour la
cuifine ; entre dans les paftilles, dragées , confitures
8c liqueurs.
Son huile eflentielle eft un excellent remède
dans les caries rebelles, pour l’épine foible des
enfanS qui commencent à fe nouer., dans les
douleurs de dènts 8c d'oreilles. L’on prépare
avec la cannelle des eaux diftillées Amples 8c fpi-
ritueufes, une teinture, un baume, un firop,
une confection, des -efpèees -, un fèl fuivant la
pharmacopée de.Ludovic, un magiftere félon la
pharmacopée de Schroder.
, La cannelle entre, dans la poudre cordiale de
Z e l l, celles de rofes, d'armn compofée * arthritique,
purgative., de bol 8c de féné compqfées
du difpenfaire.de Londres,, lès efpèees .aromatiques
, lés paftilles impériales , pour les ac-
couchemens , pour les palpitations de coeur ,
la thériaque d'Andromaque , le Mithridate, l'orviétan
, le philotiium romain, l'opiate de Salomon,
le diafeordium , le diaphoenic , le requiem de N icolas,
j ’hière piqre, l'hiere de coloquinte, les
confections d’hiaçynthe 8c d'alkermès, les tablettes
absorbantes; 8c fortifiantescelles dé Mars, les
ftomachiquès., les trochifques de cypkeos y d'/té-
dicroi , les pillules angéliques , celles de radius ,
d’acier, 8c de cinoglofte , le dentifriqtté , la
poudre d'acier, celles d’ambre 8c hydragogué,
| les paftilles odorantes fûraigatoires , le laudanum
; liquide, les élixirs,de>vitriol , dé vie., dé- mat-
thiole 8c le cordial, le baume apoplectique, celui
de Eiorayenti , les eaux de menthe .compoiées*
de mélifte compofée,, confortative. perlée , thé*
ri-acal.e ,-ppur ;leS:genciyes;par: infufion 8c diftilr
lation , impériale , Cordiales froide & tempérée
de Zwelfer , lesfirops .dq coins , de nerprun &
fçillitique:, l’huile de feorpion compofée, l’efprit
de lavande compofé, le volatil aromatique huileux
de Sylvius 8c le carminatif, le vinaigré dès
quatre-voleurs, le vin: hippocrat, l'eftence d’abi-
finthe compofée , la confection cardiaque , les
efoèces, pour cucuphes, & les aromatiques , le
firop d^bfyqthé cojnpofé j.ceux de fioechas, d'arc
A N
moife, de vipères, de chicorée ,^magiftral af-
tringent 8c antifeorbu tique y l'emplâtre ftomachi-
que, la confection haméè.
Plus de vingt écrivains ont traité de la cannelle
en particulier.
Les Hollandois ont envahi le commerce exclu*
fif de la cannelle.
Toutes les parties du laurier cannellier font
utiles, fon écorce, fa racine, fon tronc, fes tiges,
fês feuilles, fes fleurs 8c fon fruit.
( M. Willemet.)
M. Vauquelin a trouvé dans l'eau.diftillée de
cannelle un fel acide, que quelques autres pharmaciens,
(MM. Deyeux 8c Pelletier) av oient déjàdé-
couvert, mais fur la nature duquel ils ne s'étoient
pas expliqués. « En examinant avec attention des
bouteilles qui contenoient de l'eau de cannelle ,
dit M. Vauquelin , -j'y ai vu des criftaux^ bien
diftinCts que j’ai bientôt reconnus pour de 1 acide
benzoïque, je rte favois trop d’abord à quoi attribuer
cet acide, mais je me fuis bientôt afliiré
qu'il eft tout formé dans la cannelle ; que cet acide
monte avec l'eau dans la diftillation ; enfin, que
l'eau diftillée dé cannelle eft une diftolution facturée'
cPacide benzoïque
: ! M. Pelletier m’a dit qu’ilavoit obfervé un fel
criftallifé dans l'eau de cannelle ancienne, 8c que
M. Deyeux en montroit dèpuis plufieurs années
uné aflféz grande quantité dans fes cours au col
lége de chirurgie.
C A N N E L L E b l a n c h e . (Pharmacie.) Cortex Win-
teranus. C ’eft l'écorce d'un arbre exotique, nommé
wtnterania canella par Linné , 8c canella cubana
par Jonfton.i elle doit ê^re .plus épailfe^que la
cannelle ordinaire, lifte , blanche i d un goût âcre,
piquant, brûlant, aromatique, roulée, point vermoulue.
La cannelle blanche péut fervir à affaifonner les
ragoûts & les âlimens , on peut la mettre dans
les ratafiats ; les épiciers en frélatent les fines
épices. Elle, eft ftimulante , pénétrante , antifi
eorbutique , fondante, ftomachique, carmina-
tiv e , èlie convient dans les hémorragies, la pa-
ralyfie de la langue , dans, les maladies coma.-
teufes , la cachexie 8c autres affections _ chroniques.
On la donne en fubftance depuis vingt
jufqu'à quarante grains. ; :
La cannelle blanche entre dans l'orvetan , l o-
piaté dé Salomon, l'hière picre, la teinture facréej
l'on en retire une eau diftillée félon la pharmacopée
de Paris; -
C'eft ep 1578 que le capitaine Winter, an-
gîois, rapporta cette écorce en Europe, des terres
Magellaniques. , . , 11 y a encore une autre écorce de Winter,
.qui provient d'un arbre commun a la terre du
Feu, que Linné fils appelle w inter a aromaticà,
8c par Forfter , dirmys winterî.
(M . W illemet. )
C A 'N 76}
C annelle oÉROELÉE. (Pharmacie.) Myrtus
caryophyllata. Cajfia cary ophy Hat a. pifon. C ’eft
l'écorce d’un arbre indigène des Indes, de la Martinique
, de la Grenade , de la Guadeloupe &*
de l’ifle du Cuba. Cette écorce doit être d’un
roux foncé, roulée, d’une faveur de gérofle.
Elle eft propre à fortifier le' cerveau, l’eftomac ,
le coeur , 8c propre pour réfifter à la malignité
des humeurs.
(M. Willemet.)
C A N N E ou ROSEAU. (Pharmacie.) Arundo
. doriax. Arundo vulgaris paluftris. J. B. Ce rofeail
fe trouve en Efpagne, en Provence, en Italie,
en Languedoc.. Sa racine eft inodore, infipidej
elle eft en ufage dans les dépôts laiteux , elle
eft encore , dit-on , apéritive, alexipharmaque.
La dofe eft de demi once dans huit onces
d’eau; ;
Cette plante fait partie de l’énumération des
médicamens fimples du difpenfaire de Paris.
(M. Willemet.)
C A N N E A S U C R E ou C X n n A M E L L E . (Pharmacie.
) ' Sac:harum officinale. Arundo facchariferal
C . B. 4. C e rofeau précieux, croît naturellement
dans les Indes, aux Mes Canaries 8c dans
les pays chauds de l'Amériques ; il fe plaît dans
les terrains gras 8c humide. C'eft lui qui nous
offre avec profufion le fucre, ce mets délicieux ,
d’un ufage fi multiplié 5 car il eft étonnant de
voir combien l'on confume de fucre dans les
cùifines 8c en pharmacie j. il n'y a point d’alimens
agréables, s'ils ne font aftaifonnés de fucre , fur-
tout dans les defferts 5 c’eft ce qui a donné naif-
fance à un nouveau genre d'-artiftes , (lès 'con-
fifeurs ) inconnus aux anciens.
Le fucre eft un fel effentiél, très-doux; con«*
fidéré médicinalement, il adoucit ce qui eft âcre,
émouffe les acides, rend plus doux ce qui eft
âpre ; fon ufage modéré engraiffe , facilite la
digeftion, préferve les hommes du feorbut 8ç les
fruits de,la corruption. Le fucre fondu dans
l’eau-dç-vie, eft Vulnéraire, réfifte à la pourriture.
Le fucre candi réduit en poudre, foufflé dans
les yëux, diflîpe la taie de la cornée.
IP eft confiant que les médecins ont beaucoup
écrit fur la nature St les. vertus des amers ; mais
ils ont négligé les doux , qui cependant ne font
pas indignes de( leur attention, puifqu'ils entrent
dans une grande partie de nos ah mens. Un jeune
Tlodteur allemand a publié depuis peu une dif-
fertation intéreffante fur la nature & les venus
des doux ; le fucre comme on peut le croire ,
tient le premier rang parmi eux, il en fait l'ana-
lyfe chimique , confidère les diverfes fubftances
dont on peut le retirer, il s'étend fur la canne
à fucre , & indique les végétaux qui en four-
, niffent auffi. M. Behrens, auteur de cet écrit, Ddddd z