examine fpéciâlèment les vertus des doux ; c’èft
toujours le lucre qui l’occupe principalement. Il
en approuve fort l’ufage, & croit qu'il ne nuit
qu’à ceux qui en abufent exceflivement. li cite
pour exemples , Colles , jurifconfulte hollandois,
qui parvint à l’âge de quatre-vingt-dix ans,
ufant plus de fucre qu’il n’en falloit à cinq ou
fîx autres perfonnes ; le duc de Beaufort en pre-
noit tous les jours environ tine livre, il n’en
a pas moins vécu plus de foixante & dix ans,.
fans que fes dents & fes vifcères en ayent été
endommagés ; le célèbre Hoffmann confirmoit
par fa conduite, les louanges qu’il donne au
lucre dans plufieurs de fes écrits ; il en faupou-
droit prefque tous fes alimens , & en ajoutoit
à toutes fes boifions. Le fucre eft, fans contredit
, l’ami des vieillards & des poitrinaires. Il
entre dans les firops , marmelades, conferves,
tablettes , éleétuaires, liqueurs-, ratafiats & gelées
;. dans la décoétion blanche , les pâtes pec^
torales , lai calfe cuite, la pulpe de tamarins ,
la poudre peétorale, la poudre anodine, la poudre
abiorbante pour les enfans, les- poudres fternu-
tatoires diverfes, les efpèces pour la décoèfcion
d’avoine , les pillules _ mercurielles , la teinture
d’abfynthe compofée,.le collyre tonique, la poudre
d’iris , la poudre de Z e ll, le looch blanc de
Paris, l’émulfibn commune , l’élixir dè viè dè
Matthiole, l’hydromel pour les enfans, l’infufion,
©u teinture de pavot rouge,.la pulpe dè prunes,
les boules mufquées rouge & blanche de la pharmacopée
de Virtemberg, les tablettes-de mar
gnanimité ,_ la' poudre pannonique de Charas &
les pillules fétides*
Le codex dë Paris donne la- préparation d’un
fucre vermifuge. L’on retire du fucre une eau-
de-vie nommée Taflïa. Le célèbre chimifte Berg-
mann a découvert l’acide faccharin.
Plufieurs végétaux contiennent du fucre; c’èft
un defficatif. très-doux.
( M . W I L L E M E T . . )
C A N N E d e R I V T I i R E . ( Pharmacie..) Coftus ara-
hicus. A Lpinia fpic ata.. Jacq. Amer. I . T . I. La-
décodlion du chaume .& dë la. racine dè cette
plante arundinacée félon M. Jaequih, offre un
puiffant rafraichifl'ant: contre, là. gonorrhée &
d’autres maladies..
Le fuc exprimé dë la racine ,. sfemplbie avec
fuccès dans le pays pour lâ»guérifon dès cancers.
Cette canne fe trouve dans l’Amérique méridionale.,
éc. à, Centrée des forêts humides* de
la, Guiane;
(•’ M . . W i L iÆ M e t ;. )
CANNEBERGE ou COUSSINET DES
L.Î ARAIS. ( Pharmacie. ) VacciniL'm oxiçoccos.. P7-
tis idoea paluftris..Q.. B. 471. C ’eft une plante boréale
rampante qui naît dans les lieux tour"
beux, marécageux, dè la. France * de. la. Suiffe.
& dë l’ Allemagnei, les feuilles, lës fleurs
les baies font raffraichiffantes, déterfives, aftrin-
jgentes , l’on en prefcrit l’ufage en décoétion
dans les. fièvres ardentes & malignes, pour ap-
ipaifer leflux de ventre bilieux, lesdyffenteries,,
pour ranimer l’eftomac affaibli. C*eft fur-tout les
baies qui dénotentpar leur faveur acide , un-.
Caractère d’aftriâion propre à calmer le bouillonnement
des humeurs, qui eft exalté par une
bile âcre & brûlante , ainfi Ton e» donne la?
dëcoétion avec fuccès dans les- maladies que
nous venons de défigner. Les baies font comef-
tibles , on les vend à Pétersbourg iorfque la gelée
les a amorties ; dans l’ Ingrie.l’on fait infufer
ce fruit dans l’eau,, jufqmà ce qu’elle .foit d’un
beau rouge dë vin de Bourgogne, ce qui fart une
boiffon acidulée. En Suède ,. on confît les baies :
dè canneberge. , ou l’on en prépare un rob
qui, délayé dans- une certaine quantité d’eau
bouillante, offre une excellente boiffon, propre
à étancher la foif des fébricitans. Le baron dé
Haller , dans fon hiftoire dès- plantes de la
Suiffe, rapporte que les- Américains envoient
en Angleterre & en Allemagne des baies de
canneberge pour confire au fucre.;.. M. Clerc
dit qu’en Ruffie Ton fait fermenter ce fruit dans
l’hidromel,. qui en devient d’un meilleur goût..
Les habitans de la forêt noire en font de la.
compote au vinaigre ,. pour les- malades ; ils en:
donnent dans les affections pituiteufes de la poitrine.
Les baies de la. canneberge font rouges ,,
elles fervent, encoreà nettoyer & blanchir, l’argenterie..
(M . W ilxemet.)
CANONS. Ce font dés tubes de fer , de
c u iv r e d è porcelaine ,. de verre , ; &c. ; ces-
inftrumens peuvent fervir à une foule d’opérations,
dont on a fait connoître les principales-
au mot a p p a r e i l , pour la.décompofitionde l’eau , .
page 3 4 7 » . . .
^ Leur ufage peut être infiniment multiplié, &
il eft‘ vraifemblable que par la fuite ils feront
plus fréquemment, employés» Ils font très-utiles-
pour faire fuhir une. grande chaleur aux:çorps , en-,
lëur- offrant pour-ainfî-dire , un paffàge de feu C
lorfqu’ils ont été préliminairement.eux-mêmes,,
fortement chauffés..
Souvent fans- doute lës- corps fùbiront' dans-
ces.tubes dès altérations qui feront connoître leur;
nactire ou.quelque nouvelle propriété..
C M . V a u q u e l i n . )
: CANTHARIDES.. C Ch imiè & PAarmacie. )
Parmi la claffe des infeètes, dont un grand nombre •
‘de produits , tels que la foie ,Ja cire , le miel, la
lacque, font utiles dans les- arts & dont là chimie
s’eft occupée, avec fuccès,. il n’en eft;
’ pas qui paroiffent préfenter dès faits plus intéref-
fans dans leyr analyfe que lés cantharides» Cm
verra à l’article: des fourmis. & des yers a soie.
que la chimie à déjà découvert de très-grandes
propriétés à ces infe&es ;.elle y a trouvé plufieurs
acides nouveaux. L’ordre de ces animaux prefen-
tera quelque jour un vafte champ à fès recherches.
Les cantharides ont déjà* été examinées par
quelques chimiftes , quoique ce que^ poffède la
fcience à leur égard ne doive encore être regarde
que comme une légère efquifle.
Au langage de Càrtheufer fur la nature de ces
mfeèbes médicamenteux,. on jugera de l’état où
étoit la chimie à l’époque où ce médecin écrivoit
( il y a près de 30 ans.) les cantharides contiennent
, dit-il, peu de partie réfineufe, plus de
gelatineufe & beaucoup de terreufe, puifque
dans une once de ces infe&es , on trouve un gros
& demi de gélatine , un demi-fcrnpule feulement
de réfine, & que le refte eft formé, par la terre.
Ces expreftions fe raportent à l’analyfé par l’eau
& par l’alcool ,, dont l’aélion fucceflive n’enle-
voit qu’un gros quarante-huit grains fur une once,
& le réfidu,: la partie non dilfoute, étoit toujours
rapportée à la terre comme dans l’analyfe
des végétaux. On fait aujourd’hui quelle grof-
fière erreur on faifoit en nommant ainfi terre,
tout ce qui ne fe difiblvoit ni dans l’eau ni dans
l’alcool. Càrtheufer continue ainfi : la partie réfineufe
quoique très-peu abondante eft celle où rëfide
l’âcreté cauftjque & la vertu des cantharides ,
en y ajoutant un principe falin qui l’aiguife pour-
ainfi-dire. La nature de ce fel eft'encore inconnue
; les uns le difent acide & .les autres alcalin
; on n’a pas encqre pu le féparer convenablement
: il refte enveloppé dans la réfine qu’on
en extrait par l’alcool. On tire bien des cantharides
un fel volatil, un efprit urineux & une
huile fétide par la cornue ;• mais ces principes ,
dit-il ,.font altérés par le feu & ne peuvent pas
répandre de jour fur la véritable nature des cantharides
; il croit cependant que le fel eft un
acide par l’analogie avec les autres infeétes ,
par fon exiftence avec la réfine , & par l’aèlivité
des véficatoires qufil dit être augmentée par les
acides. Voilà à quoi je réduis l’analyfe de-Car-
theufer ; c’eft d’après ces- eftais informes qu’il
raifcnnè fur les vertus des cantharides. M. Thou-
venel a fait quelques expériences plus exaftes
fur les infe&es : nous allons en présenter ici le
tableau.
L’émanation dès cantharides- vivantes reçue en
certaine quantité , eft très-fétide & nuilible ;
quoiqu’elle ne foit pas fenfiblement acide comme
celle des fourmis , elle eft beaucoup plus cor-
rofive.. Elle agit comme irritant fur les nerfs-
& même fur la veflie de ceux-qui s’y expofent.
L’analyfe a. démontré dans une once de cantharides,
sèches 'y. i°. à-peu.-près 4gros de parenchyme
2.’. 3. gros de matière extradtive jaune-
rougeâtre , d’une amertume piquantequi ne diffère
de celle: des- fourmis que parce quelle n’en
ai pas la. légère acidité ; 3 . 60 grains d’une mar
tière gfaffe, de couleur verte, d’un goût âcre ,
mat, peu développé ; 4". 12 grains d’une matière
jaune , moins formée en couleur que l’extrait
, - prefqu’infipide.
Ges fubftances font confondues dans l’animal,
& y paroiffent même afféz intimement unies ;
en forte qu’on n’en obtient pas d’abord une
féparation exadte , par l’application des différens
diffolvans aqueux & alcoolique. Si on emploie
l’eau la première , elle enlève les deux matières
jaunes , un peu.de la matière verte qui fe trouve
unie à la fécondé matière jaune , & un peu
de la matière extradtive. On obtient bien à part
chacune de ces trois fubftances par l’évaporation;
mais elles ne font pas encore parfaitement pures,
& il faut recourir à l’éther fulfurique qui
n’atraque que la partie verte. Si on applique ce
menftrue fur les cantharides entières ,. il ne dif-
fout pas en. totalitéda matière verte qui eft toujours
en partie défendue de fon adiion par les>
deux autrës fubftances.
L’extrait aqueux des cantharides donne à la-
diftillation un phlëgme légèrement acide ; puis
un fel volatil concret, ou du carbonate, d’am-
moniaque.^
Cet extrait contient un fel a bafe terreufe ,,
& un autre à bafe d’alcali fixe végétal, ou de
C potafte. ) Ces deux bafes, dont la première
eft conftamment la plus abondante , font unies
à un acide qui préfente le caradtère de l’acide
phofphorique. vCes fels y font en petite quantité
& très-difficiles à retirér. M.Thouvenel n’a:
pas fuffifamment fait connoîrre les expériences;
qui l’on conduit à ce réfultat, & il n’a rien dit
de la terre , bafe de l’un de ces fels.
La. partie extradtive jaune paroît être analogue
à ce qu’on appelle la cire brute des abeilles
, c’eft-à dire à la pouftière des étamines non-
élaborées. Elle eft peut-être la caufe de la couleur
jaune dorée des cantharides entières , qui
en font privées en grande partie par l’alcool.
feul , & qui deviennent alors d’un bleu d’azur
léger. Cette matière jaune appliquée fur la
peau à des dôfes décuples de celles de la partie
verte , n’exerce aucune irritation.; elle ne-
paroît pas influer dans, les effets médicinaux des:
cantharides.
C ’eft dans la matière graffe verte que réfide.
principalement l’odeur fingulière des cantharrdep
entières ; c ’eft en-elle que le principe ftimu-
îant exifte. Cette fubftance, quoique beaucoup-
moins âcre que les autres ,. caufe feule y.lors delà
déguftation des extraits aqueux & fpiritueux
de ces- in fe êtes des cloches ou de petits ulcères
fur la langue & les lèvres-,. & Ré fret en
eft toujours- d’autant plus prompt & plus fen—
f ib le q u e la proportion de cette matière eft.
plus grande...Elle eft donc la. feule cauftique
& celle qui mérite le plus de. fixer l’attention..
Elle produit- à. la diftillation des produits femr