
3 <?4 A P P
on ferme le robinet k > on continue^ à Verfer de
l'huile par l’ouverture e , pour remplir la-branche
bcd. Quand elle eft remplie, on ferme le robinet
ƒ , & alors les deux branches du fyphon étant pleines
d'huile fans interruption, ^communication du
réfervoir à la lampe eft établie. La figure 13, cl.
idem3 repréfente la coupe dé la lampe groflie pour
rendre les détails plus frappans & plus fenfibles.
Cn .y.voit le tuyau i k qui apporte l'huile aaa a >
la capacité qu'occupe la mèche 9 & io , le tuyau i
qui apporte l'air à la lampe. C et airfe répand dans
la capacité ddildd : puis il fe diftribue par le canal
cccc & par celui bbh , en dedans & en dehors de
la mèche, à la manière des lampes d'Argand, Quin-
quet & Lange.
Pour mieùx faire connoître l’enfembîè de cet
appareil, & pour que fa defeription même rende
plus facile l'intelligence de tous les autres de même |
genre, on l'a repréfenté tout entierenperfpeélive,
fig. 8 , cl. idem. On y voit le gazomètre/? qui fournit
l'air ; l'ajutage 1 & 2.par lequel il fort, & qui
eft garni d'un robinet 1,2 & 3 , un tuyau qui communique
de ce premier gazomètre à .un fécond que
l'on emplit, pendant que le premier fe vinde* afin
que l’émiflion de l'air fe . fafie fans interruption ,
pendant tout le temps que doit durer l'opération 5
4 & j un tube de verre plein d'un fel déliquefcent,
en morceaux médiocrement gros , afin que l'air,
en fe diftribuant dans les interftices, y dépôfp une
grande partie de l'eau qu'il tenoit en diflolùtion.
Comme on connoîtlepoids.du tube & celui du fel
déliquefcent qu'il contient., il.eft .toujours facile
de connoître la quantité d'eau qu'il a abforbée.
Du tube 4 & y qüe M. Lavoifier a nommé tube
. déliquefcent 3 l'air eft conduit à la lampe r i par le
îube5,6,7i8,9,io'. Là il/e divifé : une partie vient
alimenter la flamme par dehors, l'autre' par dedans,
à la manière des lampes d'Argand. Cet air
dont une partie a fervi à la combuftion de l'huile ,
en l'oxigenant forme avec elle du gaz acide carbonique
& de l'eau. Une partie de cette eau fe:
- condenfp fur lés parois du bocal A, une autre partie
eft tenue en diflolùtion dans l’air par la chaleur
de la combuftion 5 mais cet air qui eft poufle par
la preffion qu'il reçoit du gazomètre , eft oblige de
palier par le tuyau 12, 13 , 14& 15 , d'où il eft conduit
.dans la bouteille 16 & dans le ferpentin 17 &
18 , ou l'eau achève dé fe condenfer, à mefure:
que l'air fe' réfrôidit. Enfin fi- quelque peu d’eau
reftoit encoré en diflolùtion dans l'air, elle feroit
abforbée pat; lè fël déliquefcent contenu dans le
tube j 9 & 20.
Toutes les précautions qu'on vient d'indiquer,
n'ont d'autre objet que de recueillir l'eau qui s'eft
formée, & d'en déterminer la quantité y il telle
enfûite à évaluer l'acidè carbonique 8c le gaz azote.
On y parvient au moyen des bouteilles 22 & 25
qui îont à moitié pleines de potalfe en liqueur, &:
dépouillée d'acide carbonique par la chaux; L’airqui
a fervi à la combuftion y eft conduit par les:
tuyaux 20,'21, 2 3 & 24, & il y dépofe le gaz acide
carbonique qu'il contient. On n'a repréfenté dans
cette figure pour la Amplifier que deux bouteilles
remplies de dilfolution de potalfe ; mais il en faut
.beaucoup davantage , & M. Lavoifier croit qu'on
ne peut pas en employer moins de neuf 11 eft bon
de mettredansladernière de l'eau de chaux, qui eft le
r.éaétifleplns fur., pourreconnoîtrel'acide carbonique.
5i elle ne lé trouble pas, on peur être alfuré qu'il
ne relie pas de gaz acide carbonique dans l'air, du
moins en quantité fenfible, 11 ne faut pas croire que
l'air qui a fervi à la combuftion lorfqu il a tra-
verfé les neuf bouteilles ne contient plus que du
gaz azote y il eft encore mêlé d'une alfez grande
quantité de gaz oxigène qui _a échappé à‘ la çonw
buftion; On fait palfer ce mélange à travers un fel
déliquefcent contenu dans le tube 28 & 29, afin
de le dépouiller d'eau qu’il auroit pu difloudre en
traverfant les bouteilles de potalfe & d’eau de
chaux. Enfin on conduit le réfidu d'air à un gazomètre
par le tuyau 29 & 305 on en détermine la
quantité, on.prend des échantillons1 qu'on elfayè
par le fulfure de potalfe ou par le phofphore, à la
manière de M. Seguin , comme nous lé ferons
connoître au mot Eudiometre, & on fait par
la quantité, du réfidu la quantité de gaz oxigené
qui étoit contenu dans le gaz azoté.
; Gri fait que dans la combuftion des huiles la
mèche fe cHarbonne au bout d'un certain temps
& qu'ellé s obftriie. Il y a-d'ailleurs une longueur
déterminée de mèche qu'il faut atteindre, mais
qu'il ne faut pas outrepafîer, fans quoi il monte
par les tuyaux capillaires de la mèche plus d'huilè
que le courant a'air n'ën peut cônfumer , & la
lampe fume. ; il étoit donc nécelfaire qu'on pût
allonger ou raccourcir la mèche de dehors & fans
: éuvrir l'appareil j c'eft. à quoi M. Lavoifier eft
parvenu au moyen dé la tige 3 1 ,3 2 , 33 & 34 qui
i palfe à travers une boëte à cuir & qui répond au
porte-mèche. On donne, à cette tige un mouvement
très-doux, au moyen d'un pignon qui en-
graine.dâns une crémaillerë. On voir cette tige &
Tes accéfibires reprëfentés féparément, fig. 11,
clafle id. Il a femblé à M. Lavoifier qu'en enveloppant
la flamme de la lampe avec un petit bocal
dé verre ouvert par lès deux bouts, la combuftion
en alloit mieux 5 ce bocal eft en place dans
la -fig. .8, clalfe id. Lorfqu'on veut opérer avec cet
appareil, on commence par pefer la lampe avec
fon. réferVoir & l'huile quelle contient, on la
mét en .place , on l'allume , on place le bocal A
après; avoir donné de l'air en ouvrant le robinet j
on alfujétit Ge bocal au moyen d’une petite planche.
13 G i fur laquelle il repofe, & de deux tiges
de fezqui la traverfent & qui fe vilfent a u couvercle.
11 y a de cette manière un peu d'huile
brûlée pendant qu'on ajufte le couvercle, & l’on
•en perd le produit5 il y .a également une petite
portion d'air qui s'échappe du gazomètre, & qu’on
peut recueillir ; mais ces quantités font peu Côn-
fidérables dans des expériences en grand.
lavoifier annonce quë cet appareil'n'eft
point encore porté à fon point de peffe&ion,
qu'il reniërme quelques difficultés qu'il doit faire
connoître ainlî que des moyens de lès lever.. Ces
difficultés ne lui ont pas encore-permis d'obtenir
des réfultats rigoureux fur la proportion des
principes des huiles.
Appareil pour la combujlion du charbon.
Les motifs qui ont engagé M. Lavoifier à conf-
truire un appareil particulier pour la combuftion
du phofphore , l'ont également déterminé à l'égard
du charbon.
- Cet appareil confifte en un petit fourneau conique
fait en cuivre battu, repréfenté en perfpeélive
fig. 20, clafle 7 , & vu intérieurement, fig. 2 1 ,
même clafle. On y dillingue le fourneau, proprement
dit, A B Ç , où doit fê faire la combuftion
du charbon, la grille de & le cendrier F. Au milieu
du fourneau eft un tuyau G H , par lequel
on introduit le charbon, & qui fert en ,même-
temps de cheminée pour évacuer l'air qiii a fervi
à la combuftion.
C'eft par le tuyau Imn qui communique avec
le gazomètre , qu'éfb amené l'air qui eft deiliné à
entretenir la combuftion > cet air fe répand dans
la cavité du cendrier F , & la preflion qui lui eft
communiquée par le gazomètre l'oblige à pafler
par la grille d t &: à-Touffler les charbons qui font
pofés immédiatement deflùs.
Le gaz qui entre pour les 9,28 ou à-peu-près
dans la compofition de l'air de l'athmofphère ,
feconyertit, comme l'on fait, en gaz acide çar-
borniqué dans la combuftion du charbon. Le gaz
azote au contraire ne change point d'état 5 il doit
donc relier après la combuftion un mélange de
gaz azote & de gaz acide carbonique. Pour
donner iflîie à ee mélange, on a adapté à la che
minée G H un tuyau op qui s'y yiife en G , de manière
à ne lai fler-échapper aucune' portion d'air.
Le mélange des deux gaz eft conduit par ce tuyau
à des bouteilles remplies de potalfe en liqueur &
bien dépouillée d'acide carbonique * à travers laquelle
il bouillonne ; le gaz acide carbonique eft
àbforbé par la potafle & il ne relie que du gaz
azote, qu'on ‘ reçoit dans un fécond gazomètre
pour en déterminer la quantité. Une des difficultés
que préfente l'ufage de cet appareil, eft
d'allumer le charbon & de commencer la com-
builion. Voici le moyen qué donne M. Lavoifier
pour y parvenir. Avant d'emplir de charbon le
fourneau A B C , on en détermine le-poids avec
une bonne balance, & dp manière qu’on.loir fur
de ne point commettre upe erreur de plus d'un ou
«eux grains 5 on introduit enfuite dans la cheminée
GH le tuyau R S , fig, 22, dont le poids doit
Chimie. Tome 1I%
avoir été bien déterminé. Ce tuyau eft creux 8c
ouvert par les deux bouts i fon extrémité S doit
defeendre jufqu'au fond du fourneau ; elle doit
porter fur la p ille \ d e ) , & l'occuper toute entière.'
Ce n'eft qu'après:que le tuyau R S a été
ainlî placé qu'on introduit le charbon dans le
fournéau. On le pèfe alors de nouveau^ pour
connoître la quantité de charbon qui y a été introduite
i ces travaux préliminaires achevés, on
met en place le fourneau, on viffe.le tuyau emn,
fig. 20, avec celui qui communique avec le gazomètre
; 'onN vifle’le tuyau op avec celui qui conduit
aux bouteilles remplies de potalfe : enfin au.
moment où l’on veut commencer la combuftion
on ouvre le robinet du gazomètre, 8c on jette un
petit charbon allumé par L’extrémité R du tuyau
RS. C e charbon tombe fur la grille où le courant
d’air le maintient allumé. Alors on retire promptement
le tuyau R S , on vilfe à la cheminee le
tuyau op, deftiné à évacuer l’air, 8c on continue
la combuftion. Pour s’affûter qu elle eft vraiment
commencée 8c que l’operation a réuffi on a ménagé,
un tuyau q rs, garni à fon extrémité S d’un
verre maftiqué, à travers lequel on peut voir fi le
charbon' eft allumé. 'II faut obferver que ce fourneau
8c fes dépendances font plongés dans une
elpèce de. baquet allongé T V X Y , fig 1 3 , qui
eft rempli d’eau 8c même de glace, afin de diminuer
autant que l’on veut la chaleur de la combuftion.
Cette chaleur au relie n’eft jamais très-vive ,
parce qu’ilnepeut y avoir de combuftion qu’en proportion
de l’air qui eft fourni par Je gazomètre, &
qu’il n’y-a d'ailleurs de charbon qui brûle que celui
qui porte immédiatement fur ja grille; A me-
fure qu’une molécule de charbon eft confumée,
il en retombe une autre en raifon de l’inclinai-
fon des parois du fourneau j elle fe prefence au
courant d’air qui traverfe la grille de , 8c elle brûle
comme la première.
Quant à l’air qui a fervi à la combuftion, il
traverfe.lannaffe qui n’a pas encore brûlé, 8c la
preffion exercée par le gazomètre l’oblige de s’échapper
par le tuyau op, & de traverfer les bouteilles
remplies, d’alcali.
Par ce bel appareil.de M. Lavoifier, on peut
avoir toutes les données néceflairës pour l’analyfe
complette du charbon. En effet, on connoît le
poids du charbon, on a pat le moyen du gazomètre.
U meliire de la quantité d’air employé à la
combuftion.. On peut déterminer la qualité & la
quantité de celui qui relie après la combuftion ;
on a le poids de la cendre qui s’eft raffemblée dans
le cendrier j enfin l’augmentation dè poids de la liqueur
des bouteilles qui contiennent la potalfe en
liqueur, donne l’acide carbonique qtii s’cll formé.
On peut également connoître avec beaucoup de
précilion par cette opération la portion de carbone
8c d’oxigène dont cet acide eft compofé.