
pour diflîper les tayes des yeux. On trouve Tan*
thore dans les montagnes de la Suifîe , de l’Ita-
lie , de la Provence & des Pyrénées.
(M. Willemet).
ANTHOS. ( Pharmacie. ) Le mot anthos , qui
Hgnifie fleur d’après fa racine grecque immédiate ,
a eu trois lignifications en pharmacie.
i ° . On l’employoit pour défigner la fleur de
romarin , à laquelle on attribuoit de très-grandes
propriétés, comme lî on vouloit dire par-là que
c’étoit la fleur par excellence.
2°. Il feryoit à dénommer une quinteffence alchimique
faite avec del’or, uneefpèce d’élixir d’or
ou d’or potable.
3°. Dans le même langage figuré ou myllîque ,
en l’employoit pour nommer un médicament précieux
tiré des perles.
Cette expreflion a été abandonnée avec d’autant
plus de raifon, qu’elle étoit en même-temps adoptée
par les alchimiftes , pour indiquer un des
moyens de tranfmutation, qui s’opéroit, difoit-on,
par le vitriol , & par les. médecins qui nommoient
ainfl des crachats mêlés de filets de fang.
A N TH O SA T . { Pharmacie. ) C ’eft le nom
qu’on dônne au miel qu’on a fait digérer pendant
quelques jours aveedès fommités de romarin. Poyef
Romarin.
A N T I . ( Pharmacie. ) C e mot qu’on a beaucoup
employé en médecine , pour défigner tous
les médicamens qu’on oppofe à diverfes maladies ,
& qu’on a regardés comme propres à les combattre
par une propriété fpécifique 3 en y ajputant les.
noms de chaque maladie, comme antiapople&iques,
antiarthritiques i anticancéreux, antidartreux, antiépileptiques
, antigangreneux, antilaiteux, an-
tilyfifes , antiloimiques , antihyAériques , antifeor-
butiques , anrifpaftnodîques, antivénériens ; &
un grand nombre d’autres, n’a de rapport avec
la pharmacie, que parce que plufieurs préparations
magiftrales ont été ainli défignées , dans les recueils
de formules ou dans des ouvrages de médecine
, où l’on traite de ces diverfes maladies en
particulier. Mais comme ces remèdes ordinairement
très mélangés peuvent être variés à l ’infini
& au gré de chaque médecin, comme ils font déjà j
extrêmement multipliés , & qu’il feroit impoflibl.e
de les décrire tous, fans grolïir inutilement &
fa ftidieufement ce dictionnaire, on fe contentera
d inférer celles de ces préparations défignées ou
•araâérifées par ces épithètes médicales qui ont
reçu la fanétion du temps & de l’expérience ;
mais on ne les préfentera que fous leur dénomination
pharmaceutique primitive , telles que les
mots C onfections, Électuaires^ Élixirs ,
T isannls, Bols, Pilules, Potions, Sirops,
Mxxturjes, Pastilles ,. Tablettes j Empla-
TRES, O nguens , Scc. &c. On prendra ce parti
d’autant plus volontiers & avec d’autant plus de
raifon | aue toutes les propriétés de ces fpéeifiques
ont été difeutées & examinées avec tout le détail
convenable dans le di&ionn^ire de médecine, &
qu’il n’y a rien à ajouter à ce qui a été dit dans
c£t ouvrage.
A N T ID O T E , ANTIDO TAIRE . ( Phar-
macie. ) Les antidotes font toutes les compofitions
pharmaceutiques propres à s’oppofer à l’effet des
poifons. Comme ces médicamens étoient autrefois,
tres-nombreux, onnommoit antidotaires les recueils
qui les contenoient réunis. Aujourd’hui ces
dénominations font prefque généralement abandonnées.
Voyeç le dictionnaire de médecine.
ANTIHE CTIQUE DELAPOTERIE. (Phar.
macie. ) C e remède qui a été beaucoup employé
autrefois, mais qui ne l’eft prefque plus aujourd’hui,
eft une efpèce d’oxide d’antimoine & d’étain, prépare^
par la détonation du nitre. Il eft fort voifin
de 1 antimoine diaphorétique. Comme cette préparation
a été décrite avec beaucoup d’étendue
dans le dictionnaire de médecine > il feroit inutile
de préfenter dans celui-ci les mêmes détails, d’autant
plus que cette préparation eft maintenant
abandonnée des praticiens les plus inftruits. îl fuf-
fira de dire que c’eft un mélange d’oxide d’antimoine
& d’oxide d’étain, fait avec le nitre & par
Ta détonation , qui eft lavé avec afifez de foin.,
pour qu’il ne refte rien d’alcalin dans le réfidu.
Ç eft un remède très-peu a&if & auquel on a prefque
généralement renoncé , malgré les éloges
qu on lui avoit autrefois prodigués. V'oyeç le dictionnaire
de médecine encyclopédique, où> cette
préparation eft décrite en détail.
ANTIMOINE. Le nom d’antimoinea été donné
pendant long-temps à la combinaifon naturelle du
métal caftant que nous nommons ainli aujourd’hui,
& du foufre, combinaifon qui en eft la mine la
plus abondante. On prétend que le mot antimoine
vient de ce que ce minéral s’étant trouvé dans un
jardin où l’on cultivoit des légumes pour l’ufage
d un couvent, les moines en ont été empoifonnés.
Quoique cette étymologie foit manifeftement fa-
buleufe, ce ne feroit pas la première fois qu’une
fable auroit été la fource d’une ancienne nomenclature.
Il n y a pas de Tubilances naturelles qui ayent
été autant travaillées par les alchîmiftes & les chi-
miftes que la mine d’antimoine. Les uns &
autres ea ont fait l’objet des recherches les plus
longues & les plus patientes. Les alchimiftes l’ont
tourmentée de mille manières , parce qu’ils y
voyaient un des élémens de Lory les médecins
ne l’ont pas moins travaillée , à caufe des grandes
propriétés quils. lui amihuoiem. On fe rappelle
encore toutes les difputes qui fe font élevées à
l'occafion des préparations de ce métal. Heureu-
fement que ces guerres indécentes & ridicules font
depuis long-temps tombées dans I oubli. Une foule
de prétendues opérations & de préparations antimoniales
n'ont pas été plus ménagées depuis le
renouvellement de la chimie. Si l'on vouloir recueillir
tout ce qui a'été dit & fait fur.cette matière,
depuis Diofcoride & Pline jufqu’à nos jours,
8c fur-tout.les travaux de BafiLe Valentin , de
Paracelfe, de Vanhelmont, de Kerkringius 8c d’une
foule d'alchimiftes ; fi l'on y joigno.it l'hiftoire des
préparations antimoniales, propofées par les dif-
férens chimiftes pharmacograpbes, il faudrait plufieurs
volumes in-40, , 8c la lefture d'un pareil
recueil feroit infoutenable. Heureufement que la
chimie a depuis long-temps défavoué 8r rejette ce
fatras, 8c que la marche méthodique qu'on peut
fuivre rend l’hiftoire de ce métal aufii claire 8c
auffi fimple que celle de tous les. autres métaux.
Avant ae la commencer, on doit lie pas perdre
-j de vue que le nom d'antimoine eft donné aujourd'hui
au métal qu’on nommoit auparavant régule
d ant imoine , ,& que fa mine qu’on défignoit autrefois
par le nom fimple d’antimoine, eft nommee
aftifellement fulfure d’antimoine.
L’antimoine, ftibium, eft un métal fragile, pe-
fant, d’une couleur blanche brillante, allez fem-
blable à celle de.l’étain ou de l’argent^ Sa fragilité
l’avoit fait ranger parmi les demi-métaux,-dénomination
qu’on doit bannir aujoürdhui d un
langage exaét. Voye^ D emi-métaux.
L’antimoine, paroît formé de lames appliquées
les unes fur les autres, & préfente à fa furface une
forte de criftallifation en étoiles ou feuilles de fou-
gères, ou en efpèces de dendrites, lorfqu il a été
réfroidi lentement II eft encore fufceptible de crif-
tallifer en pyramides trièdres, formées par des efpèces
de trémies implantées parleurs angles les unes
fur les autres; ces trémies paroiffent être elles-
mêmes le réfultat de l ’agréggation de pyramides qua-
drangulaires ou d’oêlaëdfes , qui femblent etre la
forme primitive de 1 antimoine. On parvient a lui
faire prendre cette forme en le tenant quelque temps
dans un çreufetplat, & en le laiffant figer à fa
furface; alors on le perce, on-fait couler la portion
encore liquide, & le refte fe trouve criftallifé.
L’antimoine perd dans l’eau j de fon poids. On
le pulvérife très-facilement. Il paroît ^voir une
adion très-fenfible fur l’eftomac , puifqu’ il eft
fortement émétique & purgatif, pour peu à la vérité
qu’il foit oxidé. Suivant M. Brifton la pefan-
mines, C e t antimoine natif forme un filon de près
de deux pouces d’épaiflèur ; il eft en grandes, lames
teùr fpécifique de l’antimoine, l’eau étant 10,000,
eft-67,021 ; le pouce cube pèfe 4 onces 2 gros 54
grains, & le pied *ube 469 livres 2 onces 2 gros
5 grains.
L’antimoine fe rencontre rarement natif; il a
été découvert par M. Antoine.Shwab, à Sahlberg
«V Suède. M. Schreiber , directeur des mipes
d’AUemont en Dauphiné, en a trouvé dans ces
conchoïdes, 8c préfente toutes les propriétés
de celui que l’ on extrait de fa mine; il contient
feulement:-^ ou tlô d’arfénic.
M. Mongez le jeune a découvert un oxide
d’antimoine' natif en aiguilles fines 8c blanches ,
mêlées avec de l’antimoine ou grouppées à la manière
de la zéolite. 11 a trouvé cet oxide fur de
l’antimoine natif, des chalanges en Dauphiné.
C e métal eft le plus fouvent combiné avec le
foufre, & il forme alors ce que l’on a appelle
improprement antimoine, & ce qu’on doit ap-
peller mine ou fulfure d'antimoine. C e minéral
eft alors d’un gris noirâtre, en lames ou en aiguilles
plus ou moins grades, friables, difperfées
ou réunies fous différentes formes. 11 elt quelquefois
mêlé avec d’autres métaux, & particulièrement
avec le plomb 8c le fer j il eft commun
en Hongrie, en France, dans le Bourbonnois ,
l’Auvergne, le Poitou. Les naturaliftes ont multiplié
les variétés de cette mine, fuivant que fes
filets font parallèles, étoilés , irréguliers, cha-
toyans, 8cc, Lorfqu’elle eft mêlée d'une portion
d’arfénic, ou qu’elle à été altérée par des vapeurs
alcalines ou combuftibles, elle eft alors, dit-on,
en aiguilles d’un rouge foncé, affez femblables
aux belles fleurs de cobalt, mais un peu plus
opaques. Enfin quelques naturaliftes ont admis un
oxide d’antimoine fulfuré rouge, au lieu du fulfure
d’antimoine rouge dont on vient de. parler.
On peut, d’après ces détails, reconnoître les
quatre fortes fuivantes de mines ou d’états de l’an-
timoine dans la nature.
Première forte, antimoine natif pur.
Deuxième forte, antimoine arfénical, combL-
naifon naturelle d’antimoine 8c d’arfénic.
Troifième forte, oxide d’antimoine blanc natif
en criftaux prifmatiques ou aiguillés.
Quatrième forte, fulfure d’antimoine qui contient
les variétés de formes fuivantes.
Variétés,
I . Sulfure d’antimoine criftallifé. en prifmes à
fix pans, terminés par des pyramides tétraëT
dtés, obtufes 8c ifolées.
1. Sulfure d'antimoine ftrié ou formé de
groffes aiguillei informes, appliquées 8c réunies
en faifeeaux irréguliers.
3. Sulfure d’antimoine à llries étoilées; fee
aiguilles yont en divergeant d’un centre
commun.
4. Sulfure d’antimoine lamelleux ; il eft formé
de lames plus ou moins étendues, qui
imitent la mine de plomb nommée galène.
Quelquefois cette variété eft brillante, on la
nomme alors antimoine fpéculaire.
t. Sulfure d’antimoine rouge. 11 eft en effio-
refcence giutneleufe à la furface des aiguilles
P p i