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ARALIE DE VIRGINIE. Aralia nudicaulis.
L. Si nous manquions de plantes utiles dans la médecine
, nous pourrions admettre celle-ci dans la
matière medicale: car M. Sarrazin recommande la
déco&ion de fes racines pour guérir la lcucophle'g-
matie. C'eft un dépuratif du fang,’ auffi efficace
que la falfepareille vulgaire. Les chirurgiens d'Amérique
l'eftiment à l'extérieur contre les dartres,
réréfipèle, & les ulcères impurs. La racine con-
caffée & mêlée avec la poix-réfine appliquée fur
les mammelles ulcérées * les guérit. L'écorce de
la racine concaffée eft très bonne pour les plaies.
( M . W l L L E M E T . )
ARALIE ou ANGÉLIQUE ÉPINEUSE. Aratio,
fpi no fa. L. Si les fleurs de l'aralie, arbriffeau
de huit à dix pieds, de New-Yorck& de la Virginie
, ont quelque mérite, c e ll plutôt par leur
maffe, dit M. le baron de Tfchoudi, que par leur
couleur. Ses feuilles prodigieufes font d'un très-
bel effet : comme elles font encore très-vertes en
octobre, il convient d'employer cet arbufte dans
les bofquets d'été & d'automne.
La matière médicale Américaine fait ufage de
l'écorce, du péricarpe 8c des feuilles de l’angélique
épineufe, comme fudorifiques, contre l'hydropifie,
le rhumatifme, la toux, la vérole. La décoétion
dans Peau eft vantée contre les rhumatifmes chroniques.
L'on retire encore de cette écorce une excellente
teinture lpiritueufe.
( M . W l L L E M E T . )
ARBOUSIER. Arbutns unedo. L. Arhutus. Cam.
epit. 16 8 . C ’eft un bel arbriffeau, toujours v e r t,
qui préfente plufieurs charmantes variétés, dont
le fruit nommé arboux eft femblable aux fraifes ; j
mais plus gros, d'un goût un peu auftère, difficile
à digerer. Les merles & les grives en font friands ;
aufli les oifeleurs Efpagnols s'en fervent. On le
trouve.en Italie, en Efpagne , en Sicile, en Provence,
en Languedoc, dans l'Irlande occidentale,
à l'ille de Corfe, aux environs d'Aftra-
can, aux lieux montagneux, dans les bois,
parmi les brouffailles, d'où on le tire pour en
décorer les bofquets d’hiver de nos jardins d'agrément.
On le voit dans toutes les faifons en
fleur, ou chargé de fruits, & cette décoration
eft d'autant plus agréable à la vu e , qu'elle fe
fait appercevoir avec éclat au milieu des noirs
frimats.
L'arboufiet eft peu employé en médecine,
quoique fes feuilles, fes fleurs, fon écorce &
fon fruit ayent une qualité aftringente, & puif-
fent convenir dans les flux de ventre, ainfi qu'en
gargarifme , fuivant Amatus Lufitanus. L'eau
diftillée des fleurs & des feuilles, eft bonne contre
la pefte , fi l’on en fait ufage au commencement
de la maladie : cette eau eft encore recommandée
pour réfifter à la malignité des humeurs, j
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Les feuilles font employées au tan & à la teinture;
les chevreaux én mangent. Le bois eft
propre aux tourneurs; fes fleurs, fans éclat, font
aimees des abeilles. .
(M . WlLLEMET.)
ARBRE A BATON on Bourreau des arbres.
Celoflrus fcandcns. L. C e n’eft pas fans raifon,
dit M. Marshall, qu'on a donné à cette plante le
nom de bourreau des arbres ; quelquefois elle s'attache
avec tant de force autour deux, 8c les ferre
fi étroitement,qu'elle les fait périr enpeu de temps.
Elle croît fpontanément dans beaucoup d'endroits
de l'Amérique feptentrionalé, parmi les arbres &
les arbriflfeaux , où elle fait le plus bel effet. Elle
peut fervir, fuivant Duhamel, à garnir des
tonnelles 8c des terra (Tes ; fes feuilles font d’un
beau verd.
■ Au rapport de M. Adanfon , les nègres du Sénégal
emploient la poudre des racines de cette
plante , pour guérir les gonorrhées , qu'elle arrête
en huit jours , & fouvent au bout de trois jours.
(M . WlLLEMET.)
Arbre a baume, clujia flava. L. Le genre qui
offre cette efpèce, a un nom qui dérive de Chaule
Clufius ou de l'Eclufe , botanifte d'Arras. L’arbre
a baume qui fait l'objet de cet article ,eft aflez
commun dans les ifles américaines, fpécialement
à la, Jamaïque. Il découle de fon tronc, & de
toutes fes branches, une efpèce de térébenthine.
que les infulaires nomment Gomme de cochon ,
parce qu'ils prétendent que les fangliers fe guérif-
fent_.de leurs bleffures, en fe frottant contre ces
arbres, jufqu’à ce que cette térébenthine ait couvert
leurs plaies > cette fubftanGe ballamique eft
àuffi regardée comme un très-bon remède pour
! guérir les douleurs de fciatique ; on l'applique fur
un linge, & on en couvre la partie malade. Hans-
•Sloane qui a donné l'hiftoire naturelle de la Jamaïque,
a obfervé cet arbre , qu'il range parmi les
térébinthes.
( M. WlLLEMET).
Arbre A BOUTON. Conocarpus ereëta. L. Si
nous remettons, ou plutôt fi nous n'admettons
pas certains végétaux des grandes Indes, donc
l’ancien dictionnaire encyclopédique fait mention,
relativement à leurs .'propriétés, Æ’eft parce qu'il
eft infiniment difficile de fe les procurer,; pour
ne pas dire impoffible ; d’ailleurs inconnus au
grand Linnéus, aux autres botaniftes européens ;
mais en revanche, nos leCteurs trouveront une
foule de nouveaux articles dans cette lexicographie
médicale qu'ils chercheroient inutilement
ailleurs. Les amateurs feront toujours guidés par
le nom fpécifique de chaque plante 3 pris avec
une grande exactitude, d'apr.ès le botanifte Suédois.
La matière médicale Américaine annonce l’ér.
corce
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corce du1 cottocarpe droit, être un médicament
antivénérien, & pris en décoétion. C'eft un arbre
indigène à la Jamaïque, auBréfil, aux ifles Bahama
& Bermudes..
(M. WlLLEMET.)
ARBRE a Pois. Ràbinia caragana , L. Caragana
Sibiria, Royal Lugot 537. Un arbre qui réunit l'utile
à l'agréable , eft celui qui fait l’objet de cet
article ; fes belles fleurs jaunes papillonacées annoncent
le retour du printems; Onle cultive pour
l'ornement & pour fe,s. bons fervices , car fes
feuilles offrent une excellente 8é déîitieufe nourriture
àu bétail, & peuvent fervir à la teinture ;
le fruit fe : mange comme les pois ordinaires ; le boisJ
eft d'un-très-bëau jaune,extrêmement dur, propre
à toutes fortes d'ouvrages de tour. On.pëüt fubfti-
tuer dans la médecine,fa racine jaune douce, à là
régliffe, c’eft par cette propriété qiie nous l'admettons
volontiers dans cette lexicographie. Ç e t ,
arbre eft originaire de Sibérie , on le trôuve dans
beaucoup d'endioitsde l’Afie feptentriônâle ;11 eft
facile à cultiver , réfifte au plus'grand froid,des
hivers. Il eft dans notre jardin des plantes.' ^
(M. WlLLEMET.)
Arbre de C orail a gousses planes. Ery--
thrina planifitiqua, L. C ’eft un arbriffeau delà Guiane
Françoife, de Saint-Domingue & d e l’Amérique,
dont lès inTulaires emploient1 les racines dans les
tifanes fudorifiques , & les fleurs dans les infu-
fions béchiques.
(M. WlLLEMET.) ;
Arbre de C orail, ou bois immortel.
Erythrina CoralloçLeûdronfL.. Çor.aLarbor Claf. hijl. 2.
p. 253. M. Chevalier dit dans l’hiftoire des plantes
de Saint-Domingue, que cet arbre fe multiplie
facilement de graine & de bouture ,-que par
les foins il eft à préfent commun à Saint-Domiii-
gue. Rai àffure que les feuilles' de corail pulvéri-
fées 8c bouillies avec la noix d'onde, lorsqu'elle éft
mûre, ou avec le cacao, confument les bubons vénériens
& calment les douleurs des os. Broyées &
appliquées fur les tempes y elles guériffent la ce- 1
bhalalgie; fon éc.orce broyée dans du vinaigre,( ou
l'amande de fon -fruit dépouillée de fa .pellicule
rouge & avalée , appaife les tràiichées des femmes.;
,1e fuç de les feuilles pris dans de l'eau de riz
arrête le flux de ventre , fes feuilles cuites battues
avec de l’huile guérilfent la galle.
Plumier dit que l’arbre de corail forme de très-
bonnes haies. On le trouve aux Indes , aux Antilles
, & à Saint-Domingue.
( M. WlLLEMET.)
Arbre de Diane. L'argent ayant été défigné
par les alchimiftes fous le nom ae Diane , on a
nommé arbre de Diane , le précipité criftallifé en
lorme de builfon, ou de branches entrelacées, qui
Chimie. Tome I I»
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fe ralfemble dans une dilfolution d'argent, au fond
de laquelle on place du mercure tenant un peu
d'argent en dilfolution. Cette criftallifation métallique
, qui eft très-remarquable par la beauté des
prifmes allongés , ou des aiguilles qui s’arrangent
entr'elles comme des branchages entrelacés , eft
une véritable amalgame d'argent. On décrira la
manière de l’obtenir,ainfi que fes propriétés^ l’article
de T A rg en t. Voye^ aulfi les mots Amalgame
en général & Amalgame d'argent.
Arbre de Mars. On a prétendu qu'on obte-
noit une criftallifation de, fer par le même procédé
que l’arbre de Diane ’; il éft certain que le fer attirant
bien plus l'oxigène que l’argent, doit précipiter
celui-ci , & que l’argent peut en fe dépofant
former avec une partie dû fer une criftallifation en
Herborifation. Mais ce n'eft point ainfi que les auteurs
entendent l’arbre de Mars ; ils veulent dire
par ce nom un précipité de fer. Blancard à l’article
A RB o R Dianæ s’exprime ainfi: fimitisproduci po-
\ têjt criftallljatiô ex folutione ferri , qu& vocatur arbor
1 Martis. Or il ne dit pas comment on obtient le, fer
: précipité; 8c comme aucun métal,fi l’on en excepte
i. le manganèfe, ne peut pas féparer le fer des Acides,
& que. ce n'eft pas de celui-ei inconnu aux
anciens chimiftes qu'ils ont voulu parler, il femble
que ce n'eft qu'à l'aide de terres ou d'alcalis qu'ils
ont pu produiTé cet effet ; mais alors la dénomination
d'arbre de Mars ne convient plus à une
pareille précipitation , fi on la compare à celle
d’arbre de Diane.
Arbre de neige,ou Amelançhier de Virginie.
Chionanthus Virginica , L. Cet arbriffeau ,
commun dans plufieurs parties de l'Amérique fep-
tep.trio'na;le, produit une fi grande quantité de
fl,eurs, qu'il.reffemble en quelque façon à un
arbre couvert ‘ de neige , d’où lui eft venu fon
nom.
L’écorce de fa racine, broyée 8c appliquée fur
les bleffures nouvelles , eft regardée par les Américains
, comme un fpécifique propre à les guérir
fans fuppuration. Il peut fervir à décorer les bof-
quèts de la fin du printemps.
N.ousfçulpiyons cet arbriffeau depuis plufieurs
an n é e s& nous n’avons pas encore vu fes fleurs,
mrigré que nous, le préfervons du froid pendant
l’hivçr.
(M . WlLLEMET.)
Arbre de vie. Thuia occidentalis. Arbor
vit a C l u f . Hift. 1. p . 36. U arbre de vie eft originaire
du Canada, d’où le premier qu’on ait vu en
Europe, fut apporté an Roi François premier. Il
eft toujours verd, réfifte au fr&id de l’hiver. On le
cultive dans les jardins ; il préfente plufieurs variétés
qui embelliffent les bofquets. Les feuilles
font résolutives, defficatives, carminatives, fudorifiques.
Les Américains emploient leur décoc-
Y y