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II. En paflant à travers les corps tranfparens,
e l l e éprouve une réfraétion qui eft en raifon di-
reéte de la denlité de ces corps s'ils font Jncom-
buftibles , & qui eft d'autant plus f°Jt® qu ils font
lus combuftibles. Newton a devine ainfi la com-
uftibilité du diamant & l’exiftence d'un principe
combuftible dans l'eau.
III. En fe refrangeant, la lumière fe décompofe
en fept rayons, le rouge » l'orange , le jaune, le
v e rt, le bleu, l'indigo & le violet. Trois de ces
couleurs paroifîent (impies , le rouge , le jaune,
& le bleuj quatre fedécompofent dans les deux qui
les forment, l'orangé en rouge & jaune, le vert
en jaune 8c bleu , l'indigo en bleu 8c violet , le
violet en rouge & bleü. Cette décompofition par
le prifme eft une efpèce d’anatyfe de la lumière.
IV. La lumière agit encore chimiquement furies
corps, c'eft-à-dire, qu’elle opère des combinaifons
gc des décompofi rions ; on en juge par la différence
qu'offrent les mêmes corps plongés dans la;
lumière ou privés de cet élément. Les premiers,
deviennent en général colores, volatils, inflàm-i
niables j les féconds ont les propriétés contraires.^
V . A'infi par le conta6l .de la lumière, quelques1
acides font décompofés, piufieurs Tels changent
de nature i les oxides métalliques fe rapprochent en
général de l'état métallique; les végétaux fe colorent
& deviennent fapides, inflammables; privés
de la lumière ils relient blancs & fades; ils font
étiolés.
VI. Ces-effets généraux font prefque toujours
dus à "ce que la lumière enlève aux corps brûlés le
principe qu’ils ont abforbé en brûlant, de'forte
que d’incombuftibles qu’ils é.toient devenus, ils
^epaffenr à l'état de combuftibles. Cn peut dire
aii’en général la lumière débrùlc les corps brûlés.
jippUçatiori ie çes prepofitipm.
Les couleur-s des corps.
La tranfparence.
L'opacité.
Le brillant. 1
La réfraétion fimple ou double.
L'éclat métallique. •
La décompofition des acides, celle des oxides
métalliques. - ;,
La décombuftîon.
L'altération des couleurs minérales.
La végétation. . ' ; ...
La décompofition de l'eau par les feuilles-
Le renouvellement de l'air vital atmofphenqi^e.
La formation des huiles.
La différence des végétaux des climats chauds
4 ’a v e ç c e u x d e s p a y s t e m p é r é s , S r c »
T i t r e s e c o n d .
A c t i o n n u c a l o r i q u e.
I. C e que les hommes nomment chaleur eft une
fenfation produite par un corps que les chimiftes
modernes nomment calorique-y quand le calorique
eft appliqué à notre corps plus abondamment qu'il
n'en contient,, notre fyftême s'échauffe & ilexjfte
pour nous de la chaleur ; quand au contraire des
matières moins élevées en température que notre
corps lui font appliquées , nous fentons du froid,
parce que nous perdons du calorique.
II. Le calorique pénètre tous les corps; il en
écarte’les molécules en fe logeant entre elles;il
diminue leur attraélion ; il dilate les corps ; il fond
-les folides , &r raréfie aflfez les fluides pour les rendre
inviflbles, pour leur donner la forme d’air,
pour les convertir en fluides élaftiques, compref-
fibles, aeriformes. D'après cela les liquides font
des combinaifons de folides avec le calorique, &
-les gaz font des diffolutions de différens corps
dans le calorique, qui ,par lui-même eft lapins di-
vifée, la plus rare, la plus légère, la plus élaf-
lique des fubllances-nanirelles ; aufli ne peut-on
pas apprécier farpefanteur.
III. En écartant les.molécules des'corps le's
unes des - autres, ■ -en diminuant leur sattraéhôh
pour -elles - mêmes , le calorique augmente en
même proportion leur attraéfion pour celles des
corps -voifins. C'eft pour cela i qu'omil'employé
avec fuccès pour produire des eombbraifens'.- poÉ
faciliter les unions réciproques ; de-1 ri l’avfome
corporà non agunt nifi foluta , les corps h'agirent
que diflbus.
IV. Chaque corps ayant une forme différente
dans fes molécules & un écartement différent
entre elles, admet une quantité différente de calorique,
pour arriver à la même température;
■ c’eft-ià ce qu’on appelle capacité des corps pour le
calorique. Il réfulte d e4 à que les différens corps
élevés à la même température & marquant le
même degré au th erm o m ètre, contiennent réellement
des quantités différentes de calorique.
Cette quantité diverfe de calorique contenue
dans des corps élevés à la même température, &
qü’on nomme avec raifon calorique Jpécijique3 ne
pouvant pas .être mefurée par le thermomètre, on
a imaginé de la déterminer par la quantité de glace
que chaque corps élevé à une température uniforme
eft capable de fondre, pour defeendre au
même degré. La différence dans cette quantité
donne le rapport du calorique pontenu dans le»
corps, & l’inftrument qui fert à Lobtenir eftnonl‘
mé calorimètre, 1 VI*
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VI. Toutes les exj>ériences faites par les phyfi-
cîens modernes qui fe font occupés de la théorie
du calorique, prouvent que les corps en changeant
d’état, changent aufli de capacité. On nomme
changement dans les corps, leur folidité, leur liquidité,
leur fluidité élaftique. Il fuit de-là qu’en
mêlant deux corps folides qui ne fe combinent
point, élevés à des températures inégales, (i leur
capacité eft la même, on obtiendra la moyenne
qui réfulte des deux températures ; mais (i leur
capacité eft inégale, Ta-température du mélange
s’éloignera plus ou moins de la moyenne, & la
différence indiquera la capacité réciproque de ces
deux corps.
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temps que le calorique, aide fon aéfion ou réciproquement;
aufli les vaifleaux tranfparens mis
dans les fourneaux en laiflant paffer la lumière &
le calorique à la fois, font-ils extrêmement utiles
aux chimiftes* On produit le même effet en pénétrant
d'affez de calorique les vaifleaux opaques
pour les faire rougir ou lefc rendre perméables à la
lumière.
XII. Il y à des corps qui abforbent beaucoup
plus vite le calorique que d'autres, on appelle
cette propriété conduttrice du calorique ; en général
les çorps les plus colorés font les meilleurs con-
duéteurs; la caufe de ce phénomène eft inconnue.
XIII. Tous ces faits prouvent que le calorique
eft un corps particulier & non une, modification
de tous les corps, comme l'ont cru quelque^phy-
ficiens; il n'eft pas démontré qu'il foit le même
que la lumière; plus on avance & plus on trouve
de différences dans l’aéiion de ces deux corps.
VII. Les phériomènes précédëns annoncent que
le calorique a des attraélions différentes ou divers-
degrés d'affinité pour les différens corps. Dans
toutes les combinaifons il faut donc Calculer avec
foin cette attraélion variée du calorique.
VIII. Quand les corps s'unifient, ou ils perdent
du calorique,, ce qui annonce que la nouvelle
combinaifon en contient moins que fes compo-
fans, alors l'opération offre de la chaleur fenfi-
ble à nos organes, & la température des mélanges
s'élève , c’eft ce qui a lieu le plus fouvent
dans les expériences ; ou bien les çorps qui fe
combinent abforbent du calorique, & la nouvelle
combinaifon contient plus de calorique que fes
principes ifplés ; alors pendant que ces combinaisons
ont lieu, les mélanges fe réfroidiflent, le calorique
qui étoit libre? entre leurs molécules s'y
combine plus étroitement, & il eft même enlevé
aux, corps voifins.
IX. Quelquefois le calorique eft fi adhérent
aux corps qu'il les empêche de fe combiner à
d’autres ; c’eft ainiî que piufieurs fondus en gaz ou
fluides élaftiqiies ne s'unifient point à d'autres
corps ou entre eux, tant qu'ils confervent cet état
de diflblution invîfible dans le calorique ; il faut
avoir récours à des attraéfcions doubles pour opé-
lér alors des combinaifons.
X. L'attraétjon du calorique pour quelques
corps eft telle, que très-fouvent on l'employe
avec avantage pour féparér ces" corps des composés
qu'ils forment, & pour analyfer ou décomposer
les fubftances compofées. On ne fait pas
autre chofe dans les diftillations, 8c dans toutes
les décompofitions opérées à l'aide du feu feul où
du calorique appliqué à des matières très-^compo-
lees. On diflout peu-à-peu, 8c fuivantleur ordre
,d| Solubilité par le calorique, les différens élé-
uiens de ces compofés, 8c on les fépare en vapeurs
°u en gaz. >
S * Souvent la lumière appliquée en mêmé'-
Çhimie. Tome II*
Applications de ces axiomes.
Lâ dilatation des folides , la raréfaétion des
fluides.
Les thermomètres.
La fufibn.
La fublimation, la volatilifation.
Le calorimètre ; table du calorique fpécifique
des corps;
Les changemens de température de différens
mélanges.'
Les.réfroidiflemens artificiels.
La produétion dés gaz & leur fixation. "
La diftillation à différentes températures.
L'incandefcence. .
Les différens conduéteurs du calorique.
Les attrapions du calorique.
T I T R E T R O I S I E M E .
A C T I O N D E L A I R.
I. L’air agit en mafle par fon poids, par fon état
hygrométrique, par fa-température, 8cc. fur tous
les corps naturels. Ainfi des expériences de combinaifons
ou de décompofitions faites avec le con-
taét de l'air diffèrent beaucoup de celles que l'on
fait dans le vide, 8c il faut toujours apprécier
l'état du baromètre, du thermomètre, & de l'hygromètre
, dans les expériences de chimie.
II. L'atmofphère eft un vafte laboratoire où la
nature exerce d'immenfes analyfes, des diflolu-
tions , des précipitations, des combinaifons ; c'eft
un grand récipient, où tous les produits atténués
& volatilifés des corps terreftres font reçus,
mêlés , agités, combinés, feparés. Sous ce point
1 de vu e , l’air atmofphérique eft un eahos, un
M m ra