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fième * enfaifon d'une propriété qppofée* a été
nommée alcali -volatil.
XIV. La potafle fe reconnoît aux cara&ères fuK
vans : elle elt fèche, folidç * blanche * criftallifée
en plaques rhomboïdales* fufible à une température
de 90 degrés, très-déliquefcente* fe difTolvant
dans l'eau avec chaleur & odeur fade particulière*
fe combinant très - bien & formant un compofé
tranfparent par la fulion avec la Alice. Elle fe trouve
fouvent avec la chaux & combinée avec différens
acides dans la nature. On la retire fur-tout des
végétaux ; elle relie dans leur cendre apres la com-
buftion. On croit qu'elle *a de d'analogie avec la
chaux, & qu'elle pourroit être formée de cette 1
matière unie à l’azote 5 mais cette opinion n'eft
point prouvée par l'expérience.
XV. La foude retirée des plantes marines par
leur incinération* faifant' la/bafe du lel marin* ref-
femble fîngulièrement à la potafle par fa forme* fa
caufticité, fa fufibintë * fa aéliquefcence* fa fulion
avec la filice* fon-aètion fur les matières animales*
&c. On la confondroitavec elle* comme on l'a fait
pendant long-temps* lî elle ne formoit point avec
les acides des fels tous différens de ceux que-forme !
la potafle * & fi elle ne cédoitpasjes acides à cette J
derniè're. On a penfé que la foude étoit un compo- I
fé de magnéfîe & d'azote* parce que l’on trouve |
auffi fouvent les fels à bafe de magnéfie avec ceux
à bafe de foude* que l'on rencontre les fels calcaires
avec ceux à bafe de potalfe ; mais l'une de 1
ces penfees n'eft pas plus vétrifiée encore que l'autre.
XVI. L'ammoniaque ou alcali volatil* diffère
beaucoup des deux précédentes efpèces par fa
forme de gaz * lorfqu’elle eft difloute dans le calorique*
parcelle d^ liquide lorfqu’elle eft difloute
dans l’eau* par fon odeur vive &fuffoquante* par fa
diflolubilite dans l’air * par fa décompofition connue
& facile à l ’aide de l’étincelle électrique* des
oxides métalliques * des acides nitrique & muriatique
oxigené. Cette décompofition prouve que
l’ammoniaque eft compofée d’hydrogene & d’azo- .
te* & c’eft pour cela qu’elle préfente fouvent des
phénomènes d’une matière combuftible. On conçoit
aufli par-là comment les matières animales
fourniflent de l’ammoniaque dans la putréfaction.
XVII. Si l’azote eft reconnu quelque jour comme
le principe qui forme les alcalis* i’atmofphère:
fe trouvera être un compofé d’oxigèpe & d’al-
caligène * fondus, chacun féparément dans le calorique
j elle offrira un yafte iréfervoir* où le phy-
fîcien verra la nature puifantles matériaux des deux
claffes d’agens compofés*. les plus aétifs'& les plus
utiles pour un grand nombre de fes opérations.
Applications des propositions de ce titre',
L'extra&ion * la préparation & purification des
terres.
La théorie des arts du potier * du briquetier*
du tuilier* du faïencier * de la porcelaine.
La théorie des cimens & des mortiers.
Les combinaifons réciproques des terres par le
feu.L
a lithogéognofie.
La nature compofée des terres & des pierres.
Les altérations naturelles des pierres.
Les~changemens des couleurs par les alcalis.
La vitrification* les procédés des verriers.
L'extraéfcion & la purification de la potafle &;
de la foude.
La théorie des cauftiques alcalins.
Quelques points de la putréfa&ion.
T i t r e s i x i è m e .
N a t u r e d e s c o r p s c o m b u s t i b l e si
I. Les corps combuftibles font trop variés* trop
nombreux & trop importons dans les phénomènes
qu’ils préfentent, & dans les combinaifons qu’ils
éprouvent fans cefle entre eux & avec l’air, pour
ne pas les examiner avec • foin * & pour ne pas
chercher à en bien déterminer les propriétés* les
caractères fpécifiques.
II. En comprenant fous cè nom toutes les fubf-
tances fufceptibles de-fe combiner plus ou moins
rapidement avec l’oxigène* & d’en dégager le calorique
êc la lumière* on doit les diltinguer en
deux claffes 5 favoir les combuftibles fimples ou
indécompofés & les combuftibles plus ou moins
compofés.
III. Les combuftibles fimples n'ont pu être juf-
qu'ici ni décompofés * ni faits de toutes pièces. On
.ne connoît pas leur nature intime. Ils fe rencontrent
quelquefois ifolés dans le règne minéral ou
dans les deux autres règnes*, & prefque toujours
combinés deux à deux. Tels font le diamant*
l’hydrogène* le foufre* le phofphore * le carbone
& les métaux. Il faut connoître chacun de ces 6 genres en particulier.
IV . *Le diamant* le corps le plus dur que l’on
connoifle, très-remarquable par la force avec laquelle
il refrange & décompofe la lumière* & pat
laquelle Newton avoit découvert qu’il étoit tres-
combuftible* fe trouvé criftallifé en o&aëdres*
dodécaèdres, * &c. dans la nature il préfente
quelques efpèces différentes par leur tifiu* leur
denfité* leurs couleurs 5 il brûle avec une flamme
fenfible 5 il fe réduit en vapeurs en brûlant ; on ne
copnpît pas fa combinaison avec l'oxigène ; peu de
• .matières
A x 1 a x I 4H
matières agi flen't fur lui* & fi ce n'étoit fa combuf-
tibiüté* on pourroit le regarder comme inaltérable.
On né connoît point encore de compofés où il entre
comme principe* & il femble qu’il n’obéifie
point à l’attra&ion chimique.
V. L’hydrogène $ un dés principes de l'eau* formant
avec le calorique & la lumière le gaz hydrogène*
16 fois plus léger que l’air* indifloluble dans
la plupart des corps, difTolvant au contraire le fou-
fre* le phofphore* le carbone* l'arfénic* les huiles*
&c.* & formant.par ces diflolutions les diverfes
efpèces de gaz inflammables* qu'on nomme aujourd'hui
ga\ hydrogène fulfuré * phofpkoré * carboné *
arfeniéj huileux 3 &c. * décompofant plufieurs oxides
métalliques * les acides à radicaux fimples &
connus* donnant, à tous fes compofés combuftibles
ou non* un pouvoir réfringent confîdérable* propriété
qui avoir fait devinera Newton que l'eau
contehoit un corps combuftible* fe fixant dans les
corps organiques * & y formant un des principes
des mixtes combuftibles qu'ils contiennent. ( Voye\
le titre X. )
VI. Le foufre ; corps jatinâtre * odorant * électrique,
tranfparent 8^ o6taëdre'* opaque & prif-
matique* fufible* éprouvant deux combuftions*
l’une lente avec une flamme bleue & la formation
d’acide fulfureux , l'autre rapide avec une flamme
blanche &produ£tion, d'acide fulfurique* fe eombi?
nant avec les terres & les alcalis* & devenant
diffoluble par ces combinaifons* s'unifiant aux métaux
& formant les minerais fulfureûx * exiftant
en très-grande quantité, foit feul *_ foit combiné
ayec lés métaux dans la terre.
VIT. Le phofphore; corps blanc* tranfparent *
criflallifé * lamelleux* très-fufible* brûlant de deux
manières * lentement à toute temperature connue
avec une flamme blanchâtre * une odeur âcre &
formation d'acide phofphoreux ; à foixante degrés
rapidement* avec une flamme vive & très-brillante*
fans odeur fenfible & formation d'acide
phofphorique * ne retrouvant jamais pur dans la
nature, à caufe de fa grande combuftibilité*
s’unifiant bien au foufre* aux métaux, fe difTolvant
dans le gaz hydrogène* enlevant l'oxigène à plufieurs
métaux, & les féparant des acides fous leur
forme &: avec leur éclat métallique * exiftant dans
les minéraux plus même que dans les animaux.*
auxquels on Tattribuoit autrefois exclufivement.
VIII. Le carbone ; matière combuftible des
charbons, fuppofée pure & ifolée d'avec les terres*
les alcalis * les fels, &c. combuftible à un grand de-
gee de chaleur* formant avec l'oxigène*. l'acide carbonique*
ayant , la plus forte attradion connue
Pour l'oxigène * &r enlevant ce principe à tous
tes autres corps brûlés * exiftant en grande quantité
dans les végétaux & les apimaux * formant prefque
Chimie, Tome 11'.
feul la bafé folide des premiers * reliant à caufe
de cela avec leur forme après leur décompofition
fpontanée ou opérée par le calorique * fe
difTolvant dans les alcalis * dans le gaz hydrogène ,
s’unifiant aux métaux* formant fur-tout avec le
fer & l'acier * le carbure de fer improprement
nommé plombagine * mine de plomb ou crayon noir *
trouvé dans tous les règnes.,
IX. Les métaux bien connus' par leur grande
pefanteur & leur brillant ; fufibles* criftallifables,
combuftibles * décompofant l'eau * plufieurs acides
s’unifiant au foufre* au phofphore* au carbone,
entr'eux à différentes températures * faifant dans
leur état d'oxides* fonétion double d’acides avec
les terres & les alcalis, & de bafes falifiablés avec
les acides. C e genre diffère fur-tout des précé-
dens * parce qu'il eft nombreux en efpèces. Pour
prendre une idée de celles-ci* qui font au nombre
de dix-fept bien connues * & qui fe multiplieront
peut-être encore par de nouvelles recherches*
je partage ce genre en cinq feétîons ; dans la première*
je comprends les métaux caftans & aci-
difiables : il y en a trois efpèces , l'arfénic, le ;
tungftène .& le molybdène. Dans la fécondé * je
place les métaux caftans & Amplement oxidables *
.j'en compte cinq efpèces * le cobalt * le bifmuth,
le nickel * le manganèfè & l'antimoine. La troi-
fième fôdion de ce genre * renferme les métaux
demi-dudiles & oxidables au nombre de deux
fortes* le zinc & le mercure. La quatrième fec-
tion appartient aux métaux bien duel îles & fa^
cilement oxidables* tels-que l’étain* le plomb,
le fer & le cuivse. Enfin * la cinquième eft con-
facrée aux métaux bien dudiles & difficilement oxi -
dables* qui font au nombre de trois efpèces,
l'argent* l'or & le platine. Comme le titre neuvième
eft entièrement deftiné à offrir les propriétés
chimiques les plus importantes des métaux*
il fuffira d'expoferici fuccin&ement quelques
différences fpécifiques de chacun de ces corps,
en obfervant que les noms de demi-métaux * de
métaux imparfaits*. de- métaux parfaits # mzri\ïeü;e-
ment dûs aux idées erronées de l'alchimie * doivent
être bannis du langage d'une fcience exa&e.
A. L'arfénic* en lames d’un gris bleuâtre,brillant
* fragile, brûlant avec une flamme bleue *
& une odeur d'ail..?
~'B. Le tungftène* d’un gris blanc* grenu,
friable* prefque infufible* prefque indifloluble
dans les acides* quoique très-oxidable & açidi-
fiable par l’air & le calorique.
C . Le molybdène* en poudre ou grains noirâtres*
brillans* agglutinés* caftans* très-peu fufibles
* fe brûlant en oxide blanc * volatil * prif-
matique acidifiabie.
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