
4Sr A X I
fement coloré, d'une odeur fétide & plus ou moins'
•alliacée.
XX. La Fécule 5 matière pulvérulente > fèche,
blanche j infipide ■ combuftible, donnant beaucoup
d'acide, pyro-muqueux à la diftillation, diffoluble
dans l’eaù bouillante, formant. une gelée avec ce
liquide, fe convertiffant en acides oxalique &
malique par l'aêtion de l'acide nitrique} exillant
dans toutes les matières blanches & caffantes des
végétaux , particulièrement dans les racines tubé-
reuCes 8c. les graines des graminées,.formant.la bafe
de la nourriture,des animaux,. & difpofée promptement
à- devenir le principe de leurs corps.
XXI. Le Gluten-,; corps élaftique., duéiile ,
comme fibreux ou membraneux , indiiïolubl.é dans,
l'eau., légèrement foluble dans l'alcool, donnant
beaucoup d'ammoniaque à la dillillation y putref-
çible corame une matière animale , fe colorant, en
jaune comme.elle. parle çontaét,de l'acide nitrique 5
fe: convertiffant: en acide oxalique par. cet acide,
faifant la différence de la farine de froment d'avec
les autres farines,, lui donnant.-la propriété de faire
«ne pâte.
. XXII. La Matière coeor an te } toujours
attachée à l'un ou à l'autre des matériaux precé-
dens,. paroiffant varier pan fa nature ,■ tantôt difi-
Foluble dans l'eau>,. tantôt attaquable feulement
par les alcalis, les huiles ou l'alcool}, devant fes
diverfes propriétés aux différentes quantités d'oxi-
gènequi s'y font fixées, ayant de 1.affinité.’pour
s'unir à l'alumine , à l'oxide d'étain., &c. yfufcep-
tible.de fe combiperplus ou moins étroitement aux
tiflus végétaux & animaux., .
XXIII. La G omme élastique} analogue à
la gomme-rréfine, paroiifant exifter dans beaucoup
de végétaux,, remarquable par la du&iiité & l'élaf-
ticité qu'elle conferve après- fa* deflication , donnant
de l'ammoniaque à la diftillation, répandant
«ne odeur fétide quand on la brûle 3 ayant d’abord
été fous forme d'un fluide blanc.& laiteux,,& paf-
fantde-là à cèlle defolideélaftiquepar l'abfoiption
de l'oxigène atmofphérique.
X X IV . La Par t ie ligneuse, le Bois y manière
trop négligée jufqu'ici parles chimiftes, faifant
la bafe folide de tous les végétaux,, bien plus
abondante dans ceux qui font durs ,.fanlfement regardée
comme une terre, indifToluble dans l ’eau ,
donnant à la diftillation l’acide particulier nommé’
pyro-ligneux 3 contenant une grande: quantité de
xrarboïje.; paffant à l'état de 3 ou 4 acides par l'action
de celui du nitre} paroiifant le dernier produit
de la végétation.
X X V . Il réfulte de tout ce qui a été .exposé
ci-deffus fur les 16 matériaux immédiats des vé-
A X I
gétaux,. qu'ils fe réduifent tous en-dernière ana-
lyfe à trois ou quatre principes qui en font les ço-m-
pofaros primitifs} favoir, l’hydrogène., le carbone,
l'oxigène, & pour plufieurs l'azot e 5 que ces matériaux
ne different entre eux que par- les diverfes;
proportions de ces efpèces d'élémens qui les conftK
: tuent. Or fi l’on recherche par un fimple-calcul le
i nombre des compofés différens qui peuvent réful-
ter de ces unions fuivant lés proportions pofïîbles
entre trois ou quatre principes primitifs, on trouvera
qu'il peut en exifter un bien plus- grand nombre.
Mais comme chacune des eompofitions ternaires
on quaternaires qui forment les- matériaux
immédiats des végétaux, admet, à ce qu’il-paroît,:
une. certaine latitude de proportions pour relter
: avec la nature générale d'extra6tif, de muqueux-,,
d'huile, d'acide, de réfine, &c. &c. ôn conçoit
que les diverfes proportions' de leurs principes qui
1 font renfermées dans ces latitudes, déterminent'
l'immenfe, l'incommenfurable variété de couleur,,
d'odeur , de faveur , de confiftance que l'on con-
noiÈ..dans- tous les matériaux- des végétaux, & que.
tous les hommes distinguent- dans celles de ces
matières employées à leur nourriture, leurs vête-.
\ mens, la conftru6tion.de leurs.demeures, &c.
XXVI. Ilne fera pas- plus difficile de concevoir
par la même confidération, que les végétaux doivent',
différer dans la nature & dans; les propriétés fpé-
cifiques-de leurs matériaux. fuivantdes différentes-
; époques de leur végétation vqu'ils ne-doivent ja*-
'mais refier dans le même état,. que les frênes-
diverfes quepréfentent les époques de la germination,
delà frondaifon, de la floraifon, de la fine-
tification & de la maturation , qui conftitue la vie
végétale, doivent être accompagnées & marquées
même par des changemens intérieurs, comme elles
le font par les apparences extérieures-; Là-faveur
■ fi- divertement modifiée, la couleur variant fans
cefle, l'odeur qui-n'eft pas-.plus fiable, la différence
des tiffus qui caraêtérifént ces diverfes époques
de la végétation, en font des preuves incon-
teftablês.
XX VII. C'ëft un nouveau réfultat de la-philo-
fophie-.chimique aêtuelle, que d'avoir fu diftinguer
ainfik nature des matériaux1, des-pk rites, plus compliquée
que.celle des fubftancés minérales. Cette
connoifïance acquife conduit à l'appréciation des
changemens1 .qu'éprouvent les matières-végétales
parles différens agens-chimiques. /\infi-.l'on ne
peut plus dire qu'on ignore l'aérion;-de l'agent def-
truétenr du feu fur les fubftancés végétales. (, n
conçoit,d'après les confidératiônsprécédentes, que
lorfqu'on foumet un végétal entier ou fes différens
produits à l'action' du fe u le : calorique tend à re-
•duii;e â des eompofitions. plus.fimples ,-ces efpèces
de compofés compliqués, en opérant l’union de
leurs principes, deux à deux, dans des proportions
très'.difféj'çntes. de celles qu'ils conteuoient d'abord»
A X I A X I 483
les chauffant doucement, on dégage l’hydrogène
qui brûle feul, & i f relie beaucoup de carbone,}
fi on les chauffe fortement, on-dégage le
carbone en même-temps que l'hydrogène ; l'un &
l'autre brûlent dans l'air, & il ne réfte./pour ré-
fidu que la petite quantité de terre & de fels qui
forment les cendres végétales..
XXVIII- Tous les principes immédiats des végétaux
fe réduifant en dernière analyfe, à 3 ou
4 principes primitifs, favoir, l’hydrogène, le carbone
, l'oxigène & un peu d'azote pour quelques-
uns d'entre eux, cette analyfe répondant d’ailleurs
avec une-véritable précifionàla manière dont les
végétaux fe nourrifïent, croiffent, s'étendent. &
fe perpétuent, puifqu'on fait .que.la végétation
n’exige que ces matières fimples pour avoir lieu ,
il ne refte plus qu’à trouver comment les plantes
s'approprient ces efpèces d’élémens, & comment
elles les combinent dans leurs filières organiques,
pour compofer les diverfes fubftancés qui viennent
d’être énoncées.
XXIX. H ne pa-roît-pas douteux que ]a fource
de l'hydrogène pour les végétaux, eft l'eau ; qu'ils
dkompofent ce fluide dans leurs feuilles, à l'aide
ducontaélde la lumière folaire, qu'ils en abfor-
bent l'hydrogène qui s'y fixe dans l'état d'huile,
ou d’extrait, ou de mucilage , & c ., & qu'ils en
féparent l’oxigène, dont une grande partie fondue
par la lumière & le- calorique, fe dégage en état
d’air vital. Mais une portion de l’oxigène de l’eau
fe fixe en même-temps dans le tiffu végétal, 8c il
y eft fur-tout retenu par le. carbone. .
XXX. Il n'eft: pas fi facile de rendre compte de
l’origine du carbone qui ex i lie dans les végétaux.
Quelques phyficiens croÿent que les végétaux dé-
compofent l’acide carbonique en même-temps que
l'eau, & qu'ils en abforbent le carbone 5 mais cette
affertion n'eft pas prouvée. D'autres chimiftes
penfent que les terres végétales , ¥ humus, lés fumiers,
& fur-tout l'eau de fumier, fourniffent le
carbone -divifé & même diffous dans l'eau, que
c'eftpar leurs racines que les plantes abforbent ce
principe, & quelles ne l’enlèvent point à l’acide
carbonique. Âinfi les engrais ne donneroient dans
cette opinion que le carbone. C'eft a ces données
t?ue doitêtre reftreinte jufqu’à ce moment la théo-
Ile Mimique de la -végétation.
Applications des réfultats du thre dixième.
. ï-es applications des réfultats confignés dans ce
titre font extrêmement multipliées ; elles tiennent
a l agriculture, à l'économie rurale, à laphàrma-
a la -matière médicale le à tous les arts qui
s exercent fur les fubftancés végétales. Voici une
kgere efquiffe des principaux traies de ces applica-
Won« importantes,
La germination.
Le développement -des feuilles,'
La floraifon.
La fruélification.
La maturation des fruits &,des graines.
La formation fuccefïive de la gomme, de l’extrait,
de l'huile, de la réfine, des fels., du fucre ,
dé la partie colorante, dans les differentes époques
de la vie végétale.
L'accroiffement du corps ligneux , de l’écorce ,
&c.L
es préparations pharmaceutiques des fucs, des
extraits, des fels effentiels, des mucilages, des
huiles, des réfines, des gommes-réfines, des eaux
aromatiques, &c. . ;
Les arts du fucrier, du confifeur, du meûnier,
du boulanger., de l'amidonier, du vigneron, du
braffeur, des brûleurs de vin & d'eau-de-vie, du
verniffeur, du teinturier , du papetier, de l'indigotier,
des. lacqûes, du linier, du parfumeur, du
limonadier, de l’huilier, du favonier, du char-
bonier, & c.
T i t r e o n z i è m e .
D e l a f o r m a t i o n e t d e l a n a t u r e d e s s u b s *
TA NC ES A N I M A L E S j T HÉORIE D E L A N I MA L I -
’ ' S A T I ON. .
I. C ’eft une vérité confiante que les animaux ne;
peuvent point entretenir leur exiftence fans lefe-
cours des végétaux 5 atiffi a-t-on dit depuis long-’
temps dans l'hiftoire naturelle, que les végétaux fe
forment des minéraux,- & les animaux des-végétaux.
Mais fi cette vérité eft connue depuis long--4
temps, le mode du changement de ces corps les'
Uns dans les autres, ou de leur converfiôn réciproque,
n’a pas encore été déterminé. Cependant
c’eft fur ce point que doivent principalement s’exercer
les travaux des chimiftes ; ce problème une
fois refolu, donnera la connoiffance exaête de tous
ceux qui concernent l’économie animale. Déjà les
découvertes modernes offrent quelques réfultats
utiles à cette grande recherche.
IL Le moyen le plus fût de réfoudre cet important
problème, c’eft fans doute de reconnoître
d’abord avec exa&itude les fubftancés animales,
de les comparer à celles du. règne végétal, d'en rechercher
avec foin Ja différence ou l'analogie. Il
n'eft pas douteux que ces différences une fois
bien connues, puiffent faire concevoir la caule à
laquelle eli.es font dues.
III. En prenant. les réfultats de toutes les anal3'-.
fes modernes faites fur le fang & les humeurs,
ainfi que fur les parties folides qui proviennent
manifellement de la concrétion des premières, on
trouve pour principales différences des fubftancés
animales d’avec les fubftancés végétales»
P p p z