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en fer. On ne connoît point d’union entre âcs métaux
5 malgré les prétentions & les travaux de
MM. Desbois, Navier, Croharé, &c. Leurs
combinaifons ne contiennent point le fer 8c le
-mercure purs ou à Tétât métallique ; ce font même
Souvent de lïmples mélanges que les médicamens
• où Ton annonce la préfence fimultanée du fer 8c
du mercure. ( Voyez ces deux mots.)
A malgame de manganèse. Entièrement inconnue
j n’exifte vraifemblablement pas ; on manque
d’expérience à cet égard. ( Voyez les mots
M anganèse & Mercure. )
A malgame de molybdène.- On n’a rien fait
îur la combinaifon du molybdène avec le mercure.
X Voyez ces deux mots.)
A malgame de nickel. Il n’y a rien de connu
fur cette amalgame. Peut-être eft-elle poffible.
X Vyyez les mots Mercure & N ickel.)
. A malgame d’o r . Une des plus faciles 8c des
plus connues parmi les combinaifons du mercure 5
c’eft auffi, de toutes les amalgames , la plus folide,
la plus durable 8c la plus utile pour plufîeurs arts.
( Vyyez les mots M ercure & Or . )
A malgame de platine. Admife par quelques
chimilles ; entièrement niée par d’autres. ( Voyez
4es mots M ercure & Platine. )
A malgame de plomb. Très-facile à préparer,
& très connue. ( Voyez les mots M ercure 8c P lomb.)
Amalgame de tungstène. On ne fait pas lï
elle èxifte; il n’y a rien de fait fur cette combinaifon.
( Voyez les mots Mercure & T ungstène.)
Amalgame de zinc. Cette amalgame eft une
de celles qui réuffit le mieux dans les laboratoires
de chimie ; on en connoît la plupart des propriétés 5
elle n’eft point employée. ( Voyez les mots M ercure
8c Z inc.)
A malgame. ( Pharmacie.) La facilité avec laquelle
le mercure s’allie à différens métaux , les
propriétés nouvelles qu’acquiert cette combination,
fourniflfent, en pharmacie, quelques procédas
pour des préparations qui ont été recommandées
comme fubftances. médicamenteufes 5
quoique ces préparations foient peu employées,
nous les rapporterons ici, parce quelles pourront
fournir quelques vues nouvelles , ou fervir à
confirmer des faits déjà connus.
i°* Plufieurs anciens chimiftes ont décrit fous
le nom pompeux dor horizontal ou azote , un oxide
d'or 8c de mercure que l’on prépare -do la manière
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fuivantô : ** On prend une once d’©r réduit en
lames très-minces qu’on fait chauffer, 8c qu’on
jette dans cet état dans huit onces de mercure
qu’on fait auffi chauffer jufqu’au point de faire
1 du bruit fur le\feù, on mêle bien le tout en-
| fembleavec une verge de fer, avant que le mercure
s’en aille en fumée ; on jette cette amalgame
dans de l’eau chaude, enfuite on la lave dans
du vinaigre, où on a mis du muriate de foude ;
on continue de laver ainfi cette amalgame , juf-
qu’à ce qu’elle ne donne plus de couleur noire
au vinaigre.
» L’amalgame étant dans cet état, on la broyé
fur un porphire ou dans un mortier de verre, pour
la mettre en poudre affez fine pour pouvoir paffer
entièrement au travers d’un linge : enfin on met
cette poudre dans un vaiffeau de verre , dont le
fond foit plat, & on le met dans un bain de fable
où la matière prend une couleur rouge femblable
à celle de l’horizon. » Malouin, de qui nous tirons la formule de cette
préparation, 8c qui allure l’avoir faite , remarque
exprefîément que, par ce procédé, on obtient
bien plus promptement l’oxide de mercure ou
précipité per fe que fi l’on eût Amplement fournis
le mercure feul à l’aétion de la chaleur & au
contaét de l’air. Ainfi l’or , ce métal qui s’altère fi
difficilement facilite l’oxidation du mercure lorf-
qu’il lui eft combiné, circonftance bien propre à
confirmer cette vérité , que les corps acquièrent
dans leur combinaifon des propriétés nouvelles.
2 °. L’amalgamation du mercure avec l’étain efj:
employée en pharmacie pour préparer des boules
auxquelles on a attribué la propriété de purr-
i fier l’eau. Voyez Boules d’etain , & comme
l’alliage du mercure avec les métaux , altère leur
ténacité, les rend friables, pulvérulentes s on a
'recours à ce procédé comme un moyen auxi-
Iiaire pour réduire quelques métaux en poudre
fine; ainfi Saunder, dans fon ouvrage intitulé
pharmacopea in • ufum fiudioforum , Lipfe& , 1790 ,
donne la formule fuivante fous le titre d’amate
game d’étain.
Prenez mercure trois gros,
rapure d’étain........ deux onces.
Pilez ces deux fubftances dans un mortier de
marbre > jufqu’à ce- qu’elles foient réduites en
poudre très-fine. Plufieurs, médecins, dans ces
derniers temps, ont recommandé la. rapure ou
limaille d’étain, comme un moyen très-efficace
pour détruire le toenia ou ver folitaire; mais,
comme malgré tous les foins la rapure d’étain
n’eft jamais en poudre très-fine, quelques-uns ont
propofé d’y fubftituer l’amalgame pulvérulent ,
dont nous venons de rapporter la formule & le
procédé, mais cette préparation n’eft pas une
fimple divifion ou pulvérifation de l’étain , 8c aujourd’hui
que l’on fait combien eft grande l’aétion
4e l'ftjr fur tes différentes fubftances avec tef-
A M A
Quelles il eft en contaét, il nous paroît que dans le
procédé indiqué, le mercure 8c l’ étain doivent
s’oxider en partie par la trituration quil faut
continuer quelque temps ; ainfi cette poudre peut
avoir des effets bien différens de la fimple raclure
d’étain, qui a été préconifée comme un
anthelmintique affuré. >
20. Quelques médecins du fiecle dernier ont
encore recommandé de frotter une lame de
plomb avec du mercure, & de l’appliquer fur
des ulcères, dont les bords font durs 8c calleux,
ou fur des loupes & des tumeurs indolentes, dont
il faut procurer la fonte & la réfolution; ce moyen
'eft ,encore indiqué par quelques écrivains modernes
j mais l’application de ces fortes d amalgames
eft généralement bannie de la pratique de
l’art de guérir, ou du moins très-rarement employée.
AMANDES. ïl femble que le mot Amandes,
appartienne beaucoup plus à un dictionnaire de
botanique, qu’à un ouvrage de chimie; mais il
eft auffi dans la ftruéture organique de ces parties
végétales, comparée à leur nature intime , des
réfultats importans. qui doivent d’autant plusin-
téreffer les chimiftes, qu’ils n’ont point encore
été peut-être confidérés de cette maniéré. Les
amandes font en général, ou pour te plus grand
nombre, compofées de deux pièces hemifpheriques
ou demi-ellipfoïdes, ou d’une autre forme quelconque
, qu’on nomme cotylédons, 8c qui font
deftinées à renfermer, défendre 8c nourrir 1 embryon
végétal placé vers la pointe, compofé de
la plantule 8c. de la radicule, 8c implante dans
les cotylédons par deux efpèces de ligamens ou
de' cordons ombilicaux. Tout cet appareil eft recouvert
de deux enveloppes , Tune extérieure
formant un épiderme chargé de pouffière , ou
couvert d’un vernis, caftant 8c comme inorganique;
l’autre intérieure, blanche, ferree, denfe,
cornée. Telle! eft la ftruéture de 1-amande proprement
dite , femence du fruit de 1 amandier, &
connue fous ce nom de tout le monde. Ce qu il
y a de chimique' en quelque forte, dans cette,
ftruéture, c’eft que chaque partie diverfement
organifée de l’amande, eft d’une nature particulière.
En général la matière blanche, qui fait la
bafé des cotylédons , eft une forte de mucilage
Lee, ou de fécule amilacée, contenant une très-
grande quantité d’huile fixe, qu’on peut en fe-
parer par la preffion, & qu’on en extrait en effet
par ce moyen. C’eft la partie émulfive, celle qui
délayée dans l’eau , forme une liqueur blanche,
laiteufe, connue fous le nôm de lait végétal ,
émulfion , lait d amandes. Elle eft la meme dans
toutes les amandes ou les cotylédons de toutes
les: graines qui en portent deux. L’embryon eft
d’une nature fort différente de celle des cotylédons j
qui l’enveloppent dans le plus grand nombre des
femences végétales ; il eft fouyent amer 8c pur- l
A M A
gatif, Quelquefois même affez âcre pôur être vénéneux.
11 y a des femences de végétaux, dans
lesquelles l’embryon eft enveloppé d’un coms
particulier, nommé.périfperme par M. Juffieu. Ce
corps eft membraneux, huileux, réfineux, corné
8c toujours doué d’une faveur & de propriétés
très-différentes de celle des lobes ou cotylédons
& de l’embryon. Quelques peuples ont appris ce
fait de phyfîque végétale par leur propre expérience,
8c ont grand foin d’enlever l’embryon
âcre , purgatif, draftique ou vénéneux , avant de
manger les amandes ou les lobes. 11 eft digne
de remarque que les enveloppes ont auffi une nature
différente de celle des autres parties , 8c également intéreflânte. La plupart font amères ,
odorantes , quelquefois aromatiques, quelquefois
âcres 8c brûlantes, ou çatiftiques. 11 ‘eft un affez
grand nombre de noyaux ou d ecorces d amandes,
qui contiennent une huile fixe , blanche, grife,
verte ou brune, qu’on en fépare , en les faifant
bouillir dans l’eau. Les, graines du virola febifera
d’Aubier ou du Queyamadou des naturels de l’Amérique
méridionale, celles du myrica gale de
Linnéus , du croton febiferum , font dans ce cas»
Ces huiles dépofées au-dehors des femences 8c enveloppant entièrement leur, écorce , font toujours
concrètes, même lorfque l’huile’ contenue
dans la fubftance même des lobes de la femence
eft fluide ou très-fufible. On reconnoît manifestement
ici l’influence de l’oxigène athmofphérique»
C’eft à fon abforptionpar les gouttelettes d’huile
dépofées au-dehors des graines & en molécules
très-petites , qu’eft due la forme concrète 'que
prennent ces huiles, & leur différence d’avec les
huiles contenues dans l’intérieur des femences 5
celles-ci font prefque toujours fluides , ou quand
elles font concrètes , leur folidité eft toujours
moindre que celle des huiles extérieures. Cette
différence eft fur-tout très-fenfibîe dans quelques
arbres ou plantes voifines de la famille des lauriers
& de celle des euphorbes. Les femences du croton
fébifère préfentent ce phénomène d’une manière
très-remarquable- On affine que les Chinois
tirent parti de cette obferyation , 8c ^qu’ils extraient
féparément ces deux huiles concrètes ; celle
de l’extérieur de la femence leur fert à faire des
bougies plus folides 8c moins fufibles ; celle de
l’intérieur ne forme que des efpèces de chandelles
molles 8c à bas prix. Ces obfervations fuffi-
fent , pour faire voir que la ftruéture des organes
des végétaux peut conduire a la connoiffance de
leur«nature , 8c quelle eft fouvent d’accord avec
leur compofition. Une feule réflexion fera fentir
encore davantage ces rapports , & établira la ne-
ceffité de les étudier avec plus de; foin qu’on ne
l’a encore fait. L’organifation des différentes parties
végétales eft non feulement déterminée par
la ftruéture primitive de ces parties: ; mais elle
exige encore une matière femblable , pour que les
[ organes foient çonftiçues avec toute? tes propriétés