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la relation immédiate qui exifte entre les opérations
de ces deux fciences , nous a déterminés à eh donner
ici une courte defcription.
La nature & la forme des badines varient prefque
autant qu’il y a d’opérations auxquelles on les employé.
11 y a des badines d’argent, de cuivre,
d’étain, de plomb, &c. ' .
Les formesprincipales que l’on donne aux baf-
fines , font la forme plate & la forme conique ,
& chacune a fon avantage pour certaines opérations.
Les badines d’argent fi elles n’étoientpas fi chères,
devroient être préférées ; il eft cependant des opérations
qui néceditent abfolument leur emploi, &
cet inftrument eft indifpenfable dans un laboratoire
de chimie & de pharmacie, où l’on prépare
tous les médicamens. 11 exifte maintenant en France , un art que nous
ont communiqué les Anglois pour doubler le cuivre
en argent. Ce t art fournit des vafes qui peuvent
remplacer les vaiffeaux d’argent madif, & qüifont
à la portée de tout le monde par leur prix.
11 n’ett pas à craindre qu’ils foient bientôt ufés}
ils peuvent durer autant que la vie d’un homme ,
en fervant tous les jours , lorfque la doublure a une ,
ligne ou ligne & demie d’épaiffeur.
Les baflines de cuivre peuvent fervir à toutes
les opérations, danslefquelles il n’entre point de
matières très-aélives & fufceptibles d’agir fur ce
métal. Il faut avoir foin de n’y rien biffer réfroi-
pir , parce que les matières en refroidi fiant s’emparent
d’une portion d’air , à l’aide duquel elles attaquent
les badines à la partie fupérieure.
Les badines d’étain ne font que d’un ufage très-
borné pour les opérations de chimie , à caufe de
leur facile fufion > celles de plomb ont les mêmes
inconvéniens & ne font pas beaucoup plus employées,
on a tiré cependant un grand parti de la
facile fufion, & de l ’innocuité de l’étain en l'appliquant
à la furface du cuivre , il joilè là un rôle
très-intéreffant, i °. il défend les matières que Fon
y traite de l’aéfcion nuifibledu cuivre; ï \ il partage
par fon union avec le cuivre upe portion de fon
infufibilité ; fon application n’eft pas difficile &
conféquemment peu coûteufe.
Les baflines de plomb font plus communément
employées dans les arts en grand, où l’on travaille
lps matières falines fur-tout, que dans la chimie.
La forme des badines eft une chofe qui ne doit
point être indifférente pour les çhimiftes & les
pharmaciens ; la forme platée eft avantagçufe pour
les évaporations , parce qu’elle‘préfente & a la
chaleur & à l’air un plus grand nombre de points
4e contatt ; on fent d’ailleurs que l’on gagne toujours
beaucoup à prendre fur la profondeur pour
la largeur,car les vapeurs d’eau formées en un plus
«ran.d nombrp au fond, ont plus d’efpace pour fe
dégager, n’ont pas une predion audi confidérable
à vaincre , & elfes arrivent prefque fans perte à la
furfgce du liquide. La figure qz çiajfe i , repréfente
B A S
une badine plàtte. La forme conique eft ftécedaire
pour certaines 'opérations où il faut que les matières
que l’on veut combiner ayent entr’elles,
pour cela, de nombreux points de contad Couvent
changés & renouvellés ; c’eft fur-tout pour la com-
binaifon des huiles & des graifTes avec les oxides
métalliques,à laquelle combinaifon on fait préfider
l’eau pour modérer la chaleur , que ces badines
font infiniment commodes,parce que les oxides métalliques
tombant au fond avec les huiles quelles
entraînent par une attraction particulière , peuvent
être Couvent agités & divifés dans toutes
leurs parties , à l’aide d’une large fpatule de bois.
On voit une de ces badines figure 43 clajje 1. Ces
badines ont ordinairement des anfes de la même
matière , mais qu’il eft bon de garnir en bois ou
en autrrfmatièrequelconque,pour pouvoir lesfaiiir
8c les retirer du feu. Lorfqu’elles ne font point
ainfi garnies , on fe fert de manipules de matières-
: légères & peu conductrices de la chaleur , telles
j des morceaux de chapeau , de linge & d’étoffes
quelconque.
Les badines dans les arts, 8c particulièrement
dans les raffineries de falpêtre, font appellées
badineaux. ( M. VAuquelin, )
Bassine, ( Pharmacie. ) La badine eft un des
inftrumens les plus employés 8c les plus utiles
dans un laboratoire de pharmacie. Elle fert aux
décodions, aux évaporations , à la préparation
des fucs épaidis , des extraits , des robs, des confitures
, à celle des emplâtres , desfirops , &c. Ce
vaiffeau eft plus Couvent fait en cuivre rouge,
audi beaucoup d’auteurs ont-ils témoigné leurs
craintes fur l’emploi de ces inftrumens. On fait
que quelques fucs épaidis, quelques extraits préparés
dans des baflines de cuivre, ont offert aux
obfervateurs des molécules de cuivre très-fenfibles.
M. Baume dit en avoir trouvé dans le fuc de |
régliffe noir. M. Vauquelin en a également trouve
dans la caffe cuite. Il feroit donc néceffaire de
ne faire ufage qiie de baflines d’argent pur,
comme cela fe pratique dans les pharmacies les
mieux montées en uftenfiles, & le cuivre même
devroit être banni des laboratoires où l’on préparé
les médicamens.
BASSOMBE, ( Pharmacie. ) Nom donne *
Y Açorus des Indes. ( V?ye% ce mot. )
BA TA T T E . ( Pharmacie.) Convolvulus batutus, ,
Batatas C . B. pi. Plante efculente , vivace y
originaire des Indes de la famille des liferons, gj|
fe trouve naturalifée en Efpagne , en Portugal,>
en Suède, dans la Penfylvanie , dans la Virgin»®)
& qui peut l’être en France méridionale , car er
a été quelquefois cultivée en Angleterre.
' Sa racine eft tuberculeufe & farineufe eomme
la pomme-de-terre, fa faveur en eft infinin^
plus délicate , elle offre une nourriture faine j*
peut
B A T B A U j z i
peut £tre employée de même que la pomme de
terre. Son ufage tient le ventre libre.
BATIA. ( Pharmacie.') Dénomination de quelques
anciens écrivains pour défignerune retorteou
cornue.
BATTITURE. ( Pharmacie. ) Expreffion générique
pour défîgner la partie qui fe fépare d’un
corps que l’on bat ; ainfi on appelle battiture de
beurre, l’efpèce de ferum ou petit-lait qui fe fépare
lorfqu’os bat la crème ; mais ce terme eft plus
généralement employé pour défigner les lames ou
écailles qui fe réparent des métaux rougis que l’on
frappe fur l'enclume ; ainfi on appelle , battiture
de fer, de cuivre , les lames qui fe réparent de ces
métaux forgés & battus fur l’enclume ; on emploie
ces battitures dans quelques préparations pharmaceutiques
, & ce ne font qu’un oxide ou un carbonate
du métal.
BA TYS, ou BATUS. (Pharmacie.} Dénomination
que l’on trouve dans beaucoup d’anciens
pharmacographes, & qu’ils employoient d’après
les écrivains grecs, pour défigner l’efpèce de plante
que Linnéus nomme rubus fruticofus , 8c vulgairement
la ronce ou mûrier des haies ; le fruit de cette
plante qui étoir fort recommandé pour le traitement
des maladies de la gorge, eft défigné dans les
anciens écrivains fous le nom de mora bâti 3 mora
butina.
BAUCIA. ( Pharmacie. ) Dénomination employée
par quelques anciens pharmacographes pour
; défigner le panais. Paftinaca fat h a , L inn.
BATONS. ( Pharmacie. ) Le mot bâton eft
I employé en pharmacie pour défigner quelques produits
naturels ou quelques préparations particulières.
On dit des bâtons de caffe, de la caffe en
bâtons, pour défigner le légume ligneux qui contient
b pulpe de caffe. On dit également du
mcre d’orge en bâtons , du fuc de régliffe en
bâtons, pour indiquer la forme que l’on donne
quelquefois aux fucs épaiflis , aux emplâtres, aux
condits, &c.
Ce qu’on nomme bâtons de corail eft une ancienne
préparation qu’on faifoitavec delà poudre
Pour les dents 8c fuffifante quantité de mucilage
de gomme adragantjon en formoit de pe-
tlts cylindres femblables à des tuyaux de plumes
[lYec lefquels on fe frottoit les dents.
PANACHÉE. ( Pharmacie. )
auhinia varieguta. ArborS. Tam& feu Ajfitra Zanon
‘fi-iû. 1.1 j. Arbre qui croît dans les lieux fablon-
DeiJx du Malabar & des environs de Madras.
La déco&ion de fa racine , prife avec du fucre
. I? 1 fejf bonne contre la toux, la pituite ,
aile les vents & tue les vers des. çnfans , fes
Chimie. Tome IL
'fleurs infufées avec du fucre, s’emploient avec
fuccès à la place du fucre rofat, pour un Léger
purgatif.
( M . W lL LEM E T .)
BAUHINE POURP.RÉE. ( Pharmacie.) Bau-
hinia purpurea. On trouve cet arbre dans les fols
fablonneux du Malabar & de l’Inde. Ses fleurs font
purgatives.
(M . W lL L EM E T .)
BAUMES. On nomme baumes des matières hui-
leufes, odorantes & aromatiques, d’une confif-
tance liquide, un peu épaiffe, qui découlent d’elles-
mêmes de certains arbres, ou par des incifîons qu’oti
y fait exprès pour en obtenir une plus grande quantité.
Ces baumes qu’on peut défigner plus particulièrement
par le nom de baurhes naturels, pour les
diftinguer de quelques compofitions qui portent
aufli le nom de baumes , ne doivent leur liquidité
& leur odeur, qu’à une portion plus ou moins confidérable
d’huile ejfentielle qu’ils contiennent, 8c
qu’on en peut retirer par la diftillation au degré de
chaleur de l’eau bouillante.
! On peut même confidérer les baumes comme de
véritables huiles effentieJJes, qui ont perdu une
portion du principe de leur odeur & de leur partie
la plus fubtile 8c la plus volatile. Leurs réfidus ,
lorfqu’on a achevé de leur enlever par la diftillation
ce qui leur refte d’huile volatile, reflfemblent
parfaitement à ce qui refte après la reâification des
huiles effentielles : ce font de vraies réfines, de l’a-
nalyfe defquelles on retire abfolument les mêmes
principes que des réfines naturelles ; & ces dernières
ne font elles-mêmes autre chofe que des baumes
épuifés par la vétufté ou par l’a&ion de l’air oit
du foleil, de leur partie odorante & volatile.
Il eft néammoins probable, comme le remarqua
fort bien M. Poerner , que plufieurs baumes naturels,
quoique de même confiftançe que les réfi-
dus d’huile effentielle, font plus riches en efprits
odorans volatils, que ces derniers. Il fuffit pour
cela qu’une portion de l’huile éthérée la plus fubtile
du végétal dont ils proviennent, ait été épaif-
fie & comme fixée par fon union avec quelqu’au-
tre principe 8c particulièrement avec un acide.
Il y a plufieurs efpèces de baumes naturels j ils
ne diffèrent point effentiellement les uns des autres,
mais feulement par leur odeur & leur degré de con-
fiftance, quoique ces deux qualités varient aufli
beaucoup dans la même efpèce de baume.
Les principaux baumes naturels font le b a um e
blanc ou de la Mecque, qui eft le plus rare & le
plus cher de tous } le baume de tolu & le baume du
Pérou en coque y que M. Baumé regarde comme le
même baume, avec cette différence que le premier,
eft liquide & le fécond prefque fec ; le baume ie
copahu y le fiyrax liquide & les térébenthines.
QaYoit par «eu extrait du dictionnaire de Mac-
V Y Y